Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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J’ACCUSE


J’accuse l’Alcool d’être un menteur, un trompeur, un faussaire, qui prétend fortifier l’homme et qui l'affaiblit, qui prétend réchauffer et qui refroidit, qui prétend réjouir et qui désespère, qui s’intitule «EAU-DE-VIE» ET QUI DONNE LA MORT!

J’accuse l’Alcool d’être un voleur infâme, un bandit qui vide les poches de l’humble soldat ou du malheureux ouvrier, qui ruine l’État sous couleur de l’enrichir, qui lui impose la construction de nouveaux hôpitaux, de nouveaux asiles d’aliénés, de nouvelles prisons, et qui coûte à la France de nombreux millions de francs par an!

J’accuse l’Alcool d’être un criminel, je l'accuse d'outrages aux mœurs, de coups et blessures, d'assassinats; il n'est pas de jour où ce meurtrier n’empoisonne des enfants, n’estropie des femmes, ne livre des hommes forts à l’ivresse furieuse ou comateuse, n'assomme des vieillards par l’apoplexie!

J’accuse enfin l’Alcool de forfaiture et de trahison; je l'accuse d’être vendu à l’anonyme syndicat de tous les buveurs d’apéritifs, de liqueurs et d’eaux-de-vie; je l'accuse de préparer la banqueroute matérielle et morale de la Patrie, dont il épuise les réserves vitales — et qu’il se prépare à livrer, noble victime, à l'ennemi! Patriotes, où allons-nous?

(Dernier placard antialcoolique Aberlen).

(Écho de la Vérité).

En avant 1899 11 25



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