Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

----------

TOUS PÉCHEURS,

MAIS SALUT POUR TOUS!


«Ma vie a toujours été très régulière, ma conscience ne me condamne pas, je n’ai jamais fais de mal à personne. Non, je ne sens pas que j’ai besoin de salut. Dieu ne trouvera pas grand chose à redire.»

J’ai toujours raison de croire que le monsieur qui m’a dit ces choses était parfaitement sincère en ce qu’il disait. Il avait suivi nos réunions; nous l’avions suivi soirée après soirée, écouté avec une attention profonde et respectueuse, et il nous avait plusieurs fois exprimé sa vie sympathie pour l’Armée: mais là s’arrêtait son intérêt; — POUR LUI, IL N’AVAIT PAS BESOIN DE SALUT!

Ce qui veut dire: il n’avait pas de péchés qui nécessitaient le pardon, pas de taches sur l'âme qui pouvaient l’exclure du ciel.

«...Mais, Monsieur, lui dis-je, est-ce ainsi que vous mesurez votre responsabilité? L’étendue de vos obligations vis-à-vis de votre Créateur?

Je vous prie de croire que vous serez mesuré, non seulement par ce que vous êtes et ce que vous faites ou ce que vous ne faites pas, mais par ce que VOUS POURRIEZ ÊTRE et ce que VOUS POURRIEZ FAIRE.

Vous ne pouvez pas vivre un jour sans exercer une influence quelconque, soit pour le bien, soit pour le mal, sur ceux qui vous entourent.

Le seul fait que vous entendez vivre pour vous-même, pour vous plaire, VOUS ACCUSE DU PÉCHÉ D'ÉGOÏSME qui est la racine de tous les péchés. Il y a une solidarité dans la famille humaine, et vous ne sauriez vous dégager de votre responsabilité vis-à-vis de vos frères.»


* * *

Voyez ce pauvre ivrogne qui vient de tomber sur le bord du trottoir. Vous êtes responsable de votre impuissance de le secourir ou de lui montrer la voie de délivrance des terribles chaînes de sa funeste passion.

Vous dites que c’est un manque d’éducation, une civilisation insuffisante qui produisent ces misères; mais, je vous le demande, qu'est-ce que votre science peut faire pour cet homme-là? même si vous voulez lui prêcher la morale quand il est dégrisé.

Dites-lui qu’il ne faut pas s’enivrer, il vous répondra probablement; «Monsieur, vous avez parfaitement raison; personne ne le sait mieux que moi, qui en supporte les conséquences; mais je ne puis briser cette habitude: c’est plus fort que moi!»

Devant cette réponse, la science et la civilisation se taisent.

Que peuvent-elles faire pour lui donner la force de résister à cette passion dévorante? Rien, absolument rien.

Il faut une Puissance supérieure, une Puissance créatrice pour changer l'homme et lui enlever cette terrible passion qui le perd.

Cette Puissance existe et vous êtes responsable de ne pas la connaître.

Votre indifférence, et même votre impuissance de tendre une main secourable à ces multitudes qui périssent par le fait que vous ne voulez pas connaître cette puissance, est déjà un péché mortel.


* * *


Regardez cette jeune fille qui passe le long du quai, d’un pas fugitif, empressé, l’air effaré. La faible lumière de la lune éclaire son visage, sur lequel sont peints l’angoisse et le désespoir. Son cœur est déchiré de remords et d’une misère inexprimable. Elle est lasse de la vie, lasse du monde et de toutes ses vanités.

L'état du clinquant a été enlevé il y a longtemps, et le terrible squelette, que le monde cachait sous un visage riant et sa dernière mode, est là dans toute son horreur. Ce monde, qui l’applaudissait autrefois au théâtre, la rejette maintenant avec dédain.

Sa mère est morte, le cœur brisé, prononçant avec son dernier souffle, le nom de son enfant égarée; ses frères ne souffrent plus qu'on la nomme. Pas un ami, pas un abri dans le monde; désolée, désespérée, elle cherche la rivière pour que tout soit dit.

Elle atteint le pont... Peu de passants, à cette heure avancée de la nuit. Sa main est sur le parapet... Elle hésite... Elle regarde ces eaux froides et sombres qui ont englouti tant de pauvres créatures comme elle. Elle se sent sur le bord d'une région terrible, invisible — un pays inconnu.

Moment de désespoir suprême! Le gouffre béant l’attend. Des milliers d’esprits des ténèbres semblent l’entourer...

Dans les scintillations de ces eaux, des millions de regards désespérés paraissent répondre aux siens; des milliers de doigts paraissent se tendre dans l’angoisse.

Une horreur de ténèbres épaisses est sur son âme!

Des flots de désolation envahissent de nouveau son esprit.

Elle saisit encore le parapet. «Un saut et... tout sera fini. Il y aura au moins le repos du néant, la paix enfin au fond de cette rivière... !»

Elle hésite encore... ! Qu'est-ce qui la retient?

«Serait-ce vraiment la fin! Là... dans ces froides eaux?»

Une parole qu’elle a entendue quelque part lui traverse l’esprit comme un trait:


«APRÈS LA MORT VIENT LE JUGEMENT.»


La parole retentit dans son âme comme un avertissement solennel venant d'un autre monde et avec une puissance irrésistible. Une vision passe devant son esprit: une salle éclairée.. musique... chants qui parlent de bonheur et de sainteté, des visages remplis de joie... des paroles d’avertissement... et de consolation... des messages de PARDON et de VIE, de PAIX et de PURIFICATION.

Oui, c’était là qu’elle a entendu ces paroles: Après la mort vient le jugement!

Elle riait alors, entourée d’esprits comme elle. Elle a pensé que le théâtre, le bal, la chanson mondaine, valaient mieux que tout cela; mais maintenant, face à face avec l'éternité, la pensée de cette réunion lui revient comme une vision céleste, et celle des scènes du monde comme un carnaval infernal!

À ce moment, un clocher lointain sonne l’heure: un, deux, trois, les coups retentissent au loin sur la cité endormie. Bientôt ces multitudes vont se réveiller. La vie et l’activité du jour vont commencer. Cette pensée redouble sa misère; elle ne peut pas supporter la lumière d'un jour encore. La désolation sera d’autant plus grande qu’elle sera de nouveau seule parmi des multitudes:

«Plutôt la mort qu’un cœur aussi angoissé! Trop tard maintenant pour s’amender, j'ai rejeté ma seule chance! j’ai rejeté la vérité, la lumière, la réalité! Ah! Oui! je les ai vues, je les ai senties dans cette salle-là, mais je les ai méprisées et j’ai choisi le mensonge, la vanité; j’ai le salaire de mon choix... ! Allons, du courage pour tout finir...»


Je reviens à mon interlocuteur.

Eh bien! qu’est-ce que votre science peut faire pour cette âme anxieuse qui tremble sur le bord du précipice dans la froide nuit?

Avez-vous de quoi enlever son angoisse, apaiser sa conscience, effacer la flétrissure de ses terribles années écoulées, lui rendre l’espoir, la vie, la paix...?

Oui, je crois que vous l'admettez; même ce siècle n’a pas trouvé de remède pour apaiser une conscience tourmentée, toutes ses recherches n'aboutissent qu’à.. ?


* * *


À vous, maintenant, âmes désolées, ne désespérez pas! Il est vrai que ce monde dont vous êtes las ne peut offrir aucun soulagement aucune guérison à la flétrissure de votre âme, où ont abouti tous les mensonges.


Mais il y a quelqu'un dont l’oeil vous suit dans votre malheur.


Ceux qui se croient justes Le traitent avec indifférence, — une terrible révélation de leur véritable état les attend au tribunal de Dieu! Mais à vous il adresse ce message:


«JE SUIS VENU CHERCHER ET SAUVER CE QUI EST PERDU.»


Je suis venu vous sauver, oui, VOUS!

Vous méditez le suicide?

Qu’une pensée vous arrête: peut-être tout ne sera pas fini. Et si, à la mort de votre corps, tout ne finit pas, c’est votre âme qui vivra et c'est cette âme qui souffre maintenant. VOUS NE FEREZ DONC QUE PERPÉTUER VOTRE MISÈRE.

Vous ne pourrez tuer votre âme par cet acte terrible, le remords, les souvenirs affreux qui la rongent maintenant, la rongeront éternellement. De l’autre côté un deuxième suicide ne sera plus possible et votre angoisse sera que vous ne pourrez plus mourir!


Votre âme est impérissable!


LEVEZ LES YEUX. C’est bien vrai dans votre cas, que l’heure la plus sombre de la nuit peut précéder l’aurore d’une nouvelle vie.

Votre désespoir vous rend résignée à tout, donnez-vous donc au Sauveur du monde.


Votre vie Lui est si précieuse

qu'il s’est sacrifié Lui-même pour l’acquérir.


Au lieu de la jeter dans les souffrances éternelles, livrez-là au Sauveur qui lui rendra la vie, la paix, le bonheur, en enlevant toute souillure, et non seulement cela, mais en vous délivrant de la puissance du mal qui vous a jusqu’ici tenu dans ses griffes.

Toutes ces sombres pensées qui vous hantaient disparaîtront comme la nuit s'efface devant le jour. Votre esprit deviendra libre et vous marcherez affranchi et heureux dans une lumière qui n’est pas de ce monde.

Un officier.

En avant 1899 02 11


 

Table des matières