Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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L’HÔTELLERIE POPULAIRE

DE GENÈVE 


Elle vient d’entrer dans son 5e mois et nous sommes heureux d’en donner les détails suivants en réponse à la demande de plusieurs personnes. Oui, notre Hôtellerie commence à devenir «populaire».

Depuis que les premiers froids se font sentir, le nombre de nos «clients» augmente sensiblement. Du 16 juin au 16 octobre, nous avons logé 3,553 hommes. Les débuts ont été difficiles, vu les préjugés et surtout la saison (juillet et août).

La moyenne du premier mois s’est cependant élevée à 17 entrées par soir. Nos premiers hôtes venaient d’une manière très craintive et se questionnaient les uns les autres avant d’aller coucher à l’Armée du Salut. Je crois que ces messieurs avaient peur de compromettre leur réputation!

Un exemple: un soir, un homme se tenait depuis longtemps sur la porte et toutes les fois que celle-ci s’ouvrait, il lançait un coup d’œil furtif dans l'intérieur pour voir ce qui s’y passait. Après avoir questionné de droite et de gauche il prit son courage à deux mains et entra. Il dormit si bien, paraît-il, que le lendemain il revint tout rassuré.


Voici quelques chiffres, d’après le livre d’entrées, qui permettront à nos lecteurs de se rendre compte que, même à Genève, l’Hôtellerie populaire a sa raison d’être, puisque sur 1030 inscriptions, il y a: 415 Genevois, tandis que nous n’avons que 361 Suisses d’autres cantons et 105 Français, 75 Allemands, 29 Autrichiens et Hongrois, 23 Italiens, 8 Russes, 5 de la République Argentine, 4 Algériens, 2 Corses, 1 Hollandais, 1 Turc, 1 Serbe.

En terminant ces quelques lignes, j’aimerais faire un appel aux soldats et amis qui s’intéressent à cette œuvre, de bien vouloir nous envoyer quelques bons livres afin que nos hommes puissent passer les longues veillées de l’hiver d’une manière aussi agréable que possible. Les livres en langue allemande surtout sont demandés, car il y a à Genève un assez fort contingent de Suisses allemands et d’Allemands qui n’ont d’autre «home» que l’Hôtellerie populaire.

F. Althaus, Capitaine.

En avant 1899 11 04


 

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