Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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IMPOSSIBLE DE DORMIR


Pauvre rétrograde, je le vois encore: il est là, troublé, agité, malheureux.

Après un moment de dure lutte, il se saisit violemment et d’une voix forte il me dit, en se débattant: «Laissez-moi tranquille, je m’en vais.»

Je le vis sortir de la salle si malheureux, que mon cœur en était profondément triste.

«Seigneur! dis-je, poursuis, poursuis ce pauvre rétrograde; ne lui laisse ni paix ni repos qu’il ne soit sauvé à nouveau.»

Le rétrograde était parti et, sitôt arrivé chez lui, il alla se mettre au lit pour pouvoir dormir, afin de ne plus entendre la voix importune du Saint-Esprit.

Inutile. IL NE POUVAIT DORMIR.


Il se releva et marcha de long en large dans sa chambre.

Après un long moment de va-et-vient, il se recoucha, mais il ne pouvait que gémir et pousser de longs soupirs. Il fut obligé de se relever.

Que faut-il faire pour dormir? se dit-il.

Il alluma le feu et se fit une tisane avec du calmant; après quoi il se recoucha.

IMPOSSIBLE, IMPOSSIBLE DE DORMIR.


Il dut se relever et, de long en large, reparcourir sa chambre.

De noires pensées traversaient son esprit. Le revolver n’aurait-il pas vite mis fin à son désespoir?... Et pourtant, la pensée de l’Au-Delà!...

Le matin, il vint me trouver. Son regard était terrible. S’avançant vers moi comme un furieux, il me cria:

Je viens vous défendre de prier pour moi. Vous allez, continua-t-il, me faire faire ce que je ne voudrais pas faire.

Viens vite, Lieutenant, viens vite! criai-je à mon brave camarade. Et nous tombâmes tous les deux à genoux, demandant au Seigneur de délivrer sans plus tarder ce pauvre rétrograde.

Je tenais par le bord de son veston notre malheureux ami; nous luttâmes encore et encore sur nos genoux. Comme Jacob, nous disions au Seigneur: «Nous ne Te laisserons pas, et nous ne laisserons pas ce cher rétrograde, que Ta paix ne l’inonde tout à nouveau.»


DIEU EST CELUI QUI A FAIT LES PROMESSES, et il nous exauça.

Notre pauvre ami, n’y tenant plus, tomba à genoux, et là, dans son désespoir, Jésus vint à son secours, et il se releva tout heureux.

Il était venu avec le désespoir dans l’âme, il partit avec une exubérance de joie.

Il aurait bien imité David dansant de joie devant l’Arche.

Lecteur, si tu es un rétrograde, oh! je t’en supplie, REVIENS!

S. Blanc.

En avant 1899 02 11

 

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