EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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TERRIBLE ILLUSION

La nuit fut sombre et pénible; j’étais assoupi à la suite d’une journée longue et fatigante, quand subitement je fus réveillé de ma rêverie par un bruit étrange. En regardant autour de moi, je vis qu’un papillon de nuit s’était introduit chez moi par la fenêtre ouverte. Je n’avais observé les mouvements de mon visiteur nocturne que depuis quelques instants, quand, ayant fait deux ou trois tours autour de ma lampe, suivant l’exemple de ceux de son espèce, il se plongea dans la flamme. Un instant après, la pauvre bête tombait sur la table, se tordant dans les dernières convulsions de l’agonie.

En lui voyant mettre fin à son existence ainsi qu’à ses souffrances, je me disais en moi-même:

QUE D’ÂMES, comme ce pauvre papillon, volant dans la sombre nuit, loin de Dieu PLONGÉES DANS LE MAL, marchant dans les ténèbres et COURANT VERS L’ÉTERNITÉ, METTENT À LEUR CARRIÈRE UNE FIN SEMBLABLE À CELLE DE CE PAUVRE PAPILLON, mais mille fois plus terrible!

Affamées et avides, cherchant la distraction, flottant ici et là pour trouver un moyen d’oublier leurs angoisses, il leur faut la lumière pour dissiper ces ténèbres lugubres qui les enveloppent.

«Où la trouver?» est leur cri. Et ne se souciant nullement de la direction dans laquelle elles courent, elles se jettent dans le courant d’une recherche acharnée après ce qu’on appelle «le plaisir».

Quand une voix s’élève pour essayer de les avertir, ces âmes répondent:

«Nous sommes jeunes, nous avons besoin de vivre, nous voulons jouir de la vie, nous voulons participer aux délices que le monde nous offre!»

Mais il y a la religion! objecte quelqu’un. «La religion?»

Trouverons-nous dans la religion de quoi essuyer la froide sueur de l’ennui et de la fatigue? Non, nous en avons assez de vos tromperies, assez de vos fantasmagories, entendons-nous souvent autour de nous.

C’est un cri qui trouve bien vite son écho, car une voix subtile chuchote dans l’oreille de l’adolescent:

«Viens, réjouis ta jeune âme! J’ai de la lumière en abondance, des palais où brillent des myriades de lustres, où se trouvent par milliers des délices et des fêtes enchanteresses. Viens dans mes brillantes orgies, dans mes somptueux festins, tu n’auras pas le temps de t’ennuyer. Viens, tout est lumière!»

Ainsi parle la voix trompeuse.

L’invitation est acceptée!

Quelque chose — on ne sait guère quoi — paraît brillant dans le lointain. On s’approche, l’éclat devient plus brillant, plus éblouissant, mais aussi plus captivant, plus fascinant.

Cela échauffe, l’âme se dessèche, le corps se flétrit; on a soif, il faut boire; on boit du feu.

On s’ennuie, il faut danser, on danse pour ainsi dire comme des martyrs autour de leurs bûchers; insatiables, ces pauvres âmes s’approchent toujours de plus en plus près.

Quelques tours de plus autour de la flamme; encore deux ou trois bonds, puis, perdues dans le tourbillon, excitées par la fièvre, éblouies et aveuglées par l’éclat, captivées et fascinées, et enfin poussées par une main ferme, mais invisible, le corps rongé et l’âme affamée, elles se plongent dans la flamme!

Horrible illusion! Déception funeste!

Elles deviennent des victimes d’une affreuse tromperie.

Satan se présentait à elles COMME UN ANGE DE LUMIÈRE; il a réussi à les tromper; et maintenant, victimes de sa ruse et victimes de leur propre folie:

ELLES PASSENT L’ÉTERNITÉ

DANS LES FLAMMES D’UN REMORDS SANS FIN.

Cher lecteur, ne vous laissez pas tromper par le Prince de ce monde!

II sait bien que vous cherchez la lumière, mais puisqu’il est le Prince des ténèbres, tout ce qu’il peut vous offrir en fait de lumière ne sera que des contrefaçons!

Méfiez-vous-en! Il sait que vous en avez besoin et il essaiera de vous tromper.

Il sait que la jeunesse aujourd’hui a besoin de lumière; les hommes de progrès en veulent aussi.

Le cri des nations est: «Donnez-nous la lumière!»

Et tandis que Satan rassemble ses légions et que son cri de guerre retentit à travers les voûtes infernales, ordonnant aux démons de faire briller la funeste lueur des flammes éternelles, LA VOIX DE CELUI QUI VOUS AIME, QUI VOUS CHERCHE ET EN QUI IL N’Y A NI MENSONGE NI TROMPERIE, VOUS DIT:

«Je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marchera point dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie.» (Saint-Jean, VIII, 12.)

Suivez donc ce Christ-Lumière, et II vous conduira dans le sentier du bonheur et de la justice tous les jours de votre vie. Oui, Il sera pour vous, au milieu de l’obscurité de ce monde, une Lumière qui vous conduira jusque dans les lumières célestes et éternelles de son grand Amour.

R. G. T.

En avant 1899 10 07

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PROFITS ET PERTES

– Pas de Renoncement, pas de salut.

– C’est seulement la croix que nous portons qui se charge en croix d’or.

– Une grosse bourse rend souvent le chrétien double.

– L’homme riche qui ne donne pas, reste toujours pauvre.

– Tout homme qui vend la vérité pour en obtenir un gain d’argent est un frère de Judas.

– Certaines pertes sont des gains véritables.

– Lorsque Dieu nous reprend nos richesses, c’est qu’il voit que nous serons meilleurs sans elles.

– Les promesses divines sont précieuses, parce que ce sont des chèques payables à la banque du Crédit Éternel.

– Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.

En avant 1899 10 07