Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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VOIX DE LA CASERNE


C’est des confins du Béarn, loin de tout centre salutiste, et du fond de leur caserne, que vos camarades militaires élèvent enfin la voix. Ils sont là, deux ou trois, comme dit l’Évangile, l’un à Pau, les autres à Tarbes, — soit à quelque 40 kilomètres de distance, — essayant de s’encourager mutuellement, et s’efforçant, chacun dans la mesure de ses forces, de répandre la Vérité en faisant luire la Lumière.

Ce n’est point là chose aisée, vous le savez, dans l’isolement et avec les innombrables difficultés de la vie militaire; il y a bien, il est vrai, des moments de réelle bénédiction, des heures de rafraîchissement spirituel, au contact des amis chrétiens qui nous reçoivent et auxquels nous nous unissons pour adorer Dieu et chanter Ses louanges, mais cela ne remplace pas nos Réunions de Salut ou nos «Conseils de guerre»!

Quelle joie n’est-ce donc pas pour nous, de pouvoir nous rencontrer, à de rares intervalles, et passer ensemble une journée de dimanche dans le recueillement et la communion fraternelle.

Nous faisons de bonnes visites, où le chant et la réjouissance prennent une grande part, puis nous retournons à notre service, la journée une fois passée, avec des forces renouvelées et un cœur plein de reconnaissance.

C’était dimanche le privilège de votre correspondant, d’aller voir à Pau le cher camarade B. Dire avec quelle satisfaction nous nous retrouvâmes après bien des mois de séparation, serait superflu.

Nous dressâmes nos plans pour employer le mieux possible notre temps, et entrâmes aussitôt en campagne.

Un bon culte et l’aimable réception du pasteur, nous préparèrent à une après-midi de DÉLASSEMENT DANS LE CHANT DE CANTIQUES avec accompagnement d’instruments variés, car un salutiste ne perd jamais ses droits, et son goût pour la musique est devenu proverbial !... Nous prîmes part aussi à une intéressante étude biblique à l’issue de laquelle je me disposais à reprendre le train, non sans avoir reçu une franche hospitalité de la part d’amis jusque-là ignorés.

Nous regrettions de devoir si tôt nous séparer, quand survint un incident tout imprévu: je manquai le train!....

Et cela me servit à passer une excellente soirée en famille, rentrant à Tarbes au milieu de la nuit, à bicyclette, — A quelque chose le malheur avait été bon.

Hier, à son tour, le «Contingent salutiste» Tarbais accueillait avec bonheur le collègue B. permissionnaire de la journée; nouvelle occasion de rencontrer Dieu en commun.

Accompagnés de plusieurs braves amis, nous pûmes passer de délicieux moments chez les familles L. et C.

Nos cœurs débordaient de joie, tandis que montaient de nos lèvres les cantiques de victoire et d’actions de grâce; une modeste concertina, tout invalide qu’elle soit, fit sa part dans ce concert de louanges. Nous nous quittâmes à 8 heures du soir, à la gare, plus déterminés que jamais à combattre et à vaincre à la caserne!

Dieu veuille donner entier exaucement à nos prières, en nous qualifiant pour cette tâche à la fois si noble et si ardue. — Bien qu’éloignés de la famille salutiste, nous demeurons en contact avec elle grâce au cher En Avant qui nous apporte chaque semaine d’intéressants détails sur sa vie et son activité.

Camarades, souvenez-vous de vos frères sous les drapeaux!

Deux combattants résolus,

A.R. S.K.

En avant 1899 08 12


 
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