Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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COMBIEN Y EN A-T-IL QUI SE SOUCIENT DE NOTRE DIEU?


C’était après une réunion en plein air du dimanche après-midi, à Besançon... Oh! les délicieuses réunions! sous les sapins, dans le jardin d’un ami, nous entonnons quelque beau cantique, et aussitôt, autour de nous, tout un auditoire se groupe, venant des maisons voisines, des jardins, du sentier, et même de chez le cabaretier d’en face.

De cet endroit la vue est superbe; à nos pieds coule la rivière, et la ville s’étend, très gracieuse avec les arbres de ses promenades, au milieu du rempart de ses montagnes, le tout noyé dans une gaieté de verdure et de lumière qui est un charme pour les yeux.

Et comme l’âme se sent portée à l’adoration, devant cette paix de la nature et cette beauté des choses!

Pourquoi ne prie-t-on pas davantage en plein air, sous la belle voûte du ciel bleu?

Il me semble que cela est bien plus religieux que toutes les profondeurs sombres des antiques cathédrales.


MAIS POUR CELA IL FAUT AVOIR UN CŒUR PURIFIÉ...


«Heureux, dit Jésus, ceux qui ont le cœur pur car ils verront Dieu.» Ceux-là le voient, dans la nature comme sur la croix; quant aux autres... hélas! ils ne le trouvent nulle part, LEUR PÉCHÉ LES EN EMPÊCHE. C’est ce que nous eûmes encore l’occasion de constater ce jour-là.

Dès le commencement de la réunion, un homme s’était approché et, debout, appuyé contre un sapin, il écoutait, d’un air goguenard. Un moment, il essaya même d’interrompre, comme quelqu’un qui regimbe contre les vérités entendues.

La réunion terminée, nous engageâmes conversation avec lui, et il se mit à nous débiter tous les blasphèmes à la mode. On souffre toujours quand on entend de telles choses, mais on souffre doublement quand on sent que ces pensées maudites n’ont pas pris naissance dans l’esprit même de la personne qui les exprime.

Ici, comme dans les tous les domaines, il y a les meneurs, ceux qui prennent l’initiative d’une négation à forme nouvelle (car le fond est toujours le même), et qui décorent d’un mot à grand effet quelque vieil argument d’athéisme depuis longtemps usé.

Ceux-là sont les initiateurs, ils créent la mode, déterminent CE QU'ON APPELLE UN COURANT D’IDÉES, et derrière eux tout un troupeau de «BREBIS SANS BERGER» emboîte le pas, docilement.


Telle est leur voie, leur folie,

et ceux qui les suivent se plaisent à leurs discours.

(Psaume 49, 13/14).


Voilà ce qui est navrant: voir quelques incrédules décidés, entraîner une multitude d’âmes vers l’impiété, vers la perdition.

Oh! que Dieu donne à notre France des apôtres remplis de Son Esprit, qui porteront haut et ferme le flambeau de la vérité évangélique au-dessus de toutes les erreurs et de tous les mensonges.

Notre homme, donc, nous servait ses blasphèmes, et en réponse nous lui disions notre foi. Mais on voyait bien que tout cela ne sortait pas de sa propre pensée. Ces arguments qu’il croyait très forts, il les avait murmurés çà et là et essayait de les faire siens, tout GLORIEUX, hélas! DE SE POSER EN ENNEMI DE DIEU, se croyant plus homme à cause de cela.

Finalement il en arriva à une preuve d’un autre genre, la preuve par le nombre. «Eh bien! me dit-il, puisque vous êtes français, voyez donc, regardez autour de vous, dans toute l’étendue de notre pays:


COMBIEN Y EN A-T-IL QUI SE SOUCIENT DE VOTRE DIEU?


Et il triomphait, considérant sans doute que cette preuve par la majorité valait plus que toutes les autres et que Dieu était vaincu!

... Que dirai-je à cela?

Que dirons-nous, camarades, frères de toute confession chrétienne, qui que nous soyons, qui avons Jésus-Christ pour Sauveur et Dieu pour père?

Faisons ce que nous demande cet athée, jetons les yeux autour de nous, et sans nous payer d’illusions, sans essayer de nous fonder sur l’Écriture sainte pour dire que les choses doivent aller ainsi et que tout est bien, — regardons combien nous sommes sur toute la terre, en face de l’immense multitude des brebis sans berger!


Oh! quelle effrayante masse d’âmes humaines qui n’ont point Dieu!

Aussi bien dans les pays qu’on appelle chrétiens que chez les races païennes, n’est il pas toujours et plus que jamais, le grand inconnu? Nous-mêmes, naguère, tout chrétiens de naissance que nous étions, nous ne Le connaissions pas, car II était bien loin de nos cœurs.

Rappelons nos souvenirs: comment s’est-Il révélé à nous?

A-t-Il envoyé un ange pour nous parler?

Non, mais UNE ÂME FIDÈLE, embrasée de Son amour, qui a prié, lutté, souffert, jusqu’à ce qu’elle nous ait vu tomber au pied de la croix. Et nous, maintenant que nous sommes sauvés, nous ne nous donnerions pas pour le salut de nos frères!

Devant les foules égarées, Jésus, nous dit l’Évangile, était rempli de compassion; il se dépensait pour elles.

Si vraiment nous sommes ses disciples, si son amour est en nous, pourrons-nous rester inertes en face de cette universelle misère?

Est-ce que cette prière ne montera pas de nos cœurs en désir enflammé:


Que ton règne vienne, ô notre Père!


Et si vraiment nous le voulons, pour ce glorieux but, afin d’être ouvriers avec Lui, nous nous donnerons. Je ne sais pas si ce sera comme apôtres, prêts à porter de tous côtés la bonne nouvelle de son salut, ou comme témoins pour Le manifester où nous sommes; mais en tous cas nous nous donnerons avec joie, avec ardeur, pour Le glorifier.


IL SONT SI PEU CEUX QUI AIMENT NOTRE DIEU!


Ch.. Fleury.

En avant 1899 08 12


 

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