Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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L’APPEL DIVIN


Un jour, je visitais une amie dans une charmante petite ville de la montagne. Elle me présenta à une dame qui désirait voir les officières. Celle-ci me fit le récit suivant:

«Nous habitions au haut de la colline dans une maison solitaire. Avec mes trois filles nous étions, il y a quatre ans, aussi heureuses qu’on peut l’être. Les trois étaient salutistes.

Dans leur travail elles chantaient des cantiques et puis les officières venaient quelquefois nous voir. Le dimanche nous aimions tant aller aux réunions!

Mais un jour Rose et Hélène me dirent:

«Dieu nous appelle à nous consacrer pour Son œuvre, chère mère, et nous allons nous offrir comme candidates».

Quoi! vous voulez me quitter. ... ! Ce sont des idées qu’on vous a mises dans la tête, et puis, je ne veux pas que vous partiez.

Cela ne vient que de Dieu, chère mère, laisse-nous aller, Sa voix s’est fait entendre à nos cœurs.

Mais je ne cédai pas. Dès lors, il me sembla qu’une ombre planait sur notre maison. La maladie vint. En peu de temps elle emporta mes deux filles, mes trésors que j’avais refusés à Dieu.

Quant à Jeanne, la troisième, elle se découragea. Je consentis à son mariage qui, hélas, ne fut pas heureux. Je vous serais reconnaissante si vous pouviez faire quelque chose pour elle. J’aimerais tant qu’elle soit sauvée, car sa vie est bien triste.

Me voilà donc seule dans mes vieux jours, et ce qui est le plus dur, c’est de me dire que c’est par ma faute, car, SI J’AVAIS OBÉI À DIEU, LES CHOSES AURAIENT ÉTÉ AUTREMENT.

Le remords me poursuit tout le temps.

Dites seulement aux mères qui seraient dans le même cas, ce qui m'est arrivé, afin quelles soient plus sages que moi.»


Les larmes coulèrent tout le long de ce navrant récit. Je parlai à cette chère mère de Celui qui aime et pardonne toujours son enfant coupable, mais repentant.

«Je comprends, dit-elle, je crois qu'il me pardonne, MAIS C’EST TROP TARD POUR DÉFAIRE MON OUVRAGE!!!»

Peu de temps après, je trouvai Jeanne dans son triste intérieur, avec une expression plus triste encore.


* * *


Un peu de sympathie lui fit du bien.... En m’en retournant, j’entrai chez une autre dame, fidèle servante de Dieu.

Des deux filles non mariées qui lui restaient — ses autres enfants étant établis dans le voisinage — l’aînée Esther, depuis plus d’un an avait entendu cette voix douce et subtile qui dit au candidat: «SUIS-MOI.»

La volonté de Dieu semblait bien dure à ce cœur de mère. Nous eûmes un entretien béni à l’issue duquel elle envisagea le présent à la lumière de l’éternité et elle obéit.

Esther, d’une nature réservée, se croyait incapable pour une telle vocation. En quittant le poste, je lui laissai ce passage: «.... Je me lèverai et j'irai, et s'il faut périr, je périrai.» (Esther, IV, 16).

Six mois plus tard, elle me le répéta dans une lettre en ajoutant: «Cette fois c’est moi qui le dis, car je pars pour l’École Militaire

Après deux ans d’un travail assidu, elle reçut le: «Cela va bien, bonne et fidèle servante, entre dans la joie de ton Seigneur

Dieu dit: «J'ai connu que tu m'aimes parce que tu ne m’as pas refusé ton fils, celui que tu aimes! ! !»


Que ferez-vous?

J. Blanc, Capitaine.

En avant 1899 08 05


 

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