Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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SAUVÉE PAR LE MOYEN DE «EN AVANT»!


À l’âge de huit ans j’étais en pension dans une famille pieuse aux environs de V..., dans l’Ardèche. J’aimais assez entendre parler de Dieu et de Son amour, mais je n’étais pourtant pas une enfant sauvée.

Une nuit j’eus un rêve: j’étais en enfer; c’était comme une immense prison avec des murailles de fer et un parquet de charbons ardents. Au dessus de ces murailles, d’une hauteur démesurée, je voyais comme un nuage; et je ne Le voyais pas, mais je savais que Dieu était dans ce nuage. Je voulais voler vers Lui, car j’avais des ailes, mais des ailes noires semblables sans doute à celles des anges déchus, et chaque fois que j'approchais de Lui je sentais une main invisible qui me replongeait dans l'Abîme. Il y a déjà longtemps de cela, mais je m'en souviens aussi bien que si c’était aujourd’hui même.


Je grandis, je quittai l’école et je devins comme les autres, légère et insouciante quant aux choses de Dieu. J’avais une ardente passion pour la lecture, et bientôt je lus des romans sans m’occuper si c’était bien ou mal. Je sentais en moi une soif de quelque chose que je ne pouvais définir.

Je voulais le bonheur et je ne le trouvais pas, alors je me plongeais dans la lecture; à ces moments j’oubliais tout ce qui m’entourait pour m’envoler vers les lieux que je ne connaissais pas, et tout à coup je me retrouvais seule avec mes désirs non satisfaits. Dans mon désespoir, je jetais loin de moi mes livres et je pleurais. — Oh! que de larmes j’ai versées inutilement. Bientôt je fus lasse de la vie; elle me devint insupportable. — Ah! pensais-je bien souvent, SI SEULEMENT DIEU N’EXISTAIT PAS, si mon âme n'était pas immortelle, comme j'aurais bien vite fini avec la vie!


Un jour mon frère me présenta un journal et me dit: «Je l’ai acheté, si tu veux le lire, je te le donne.» — «Je ne tiens pas à lire la politique, lui dis-je, garde-le pour toi.»

Cependant j'y jetais un coup d’œil, le titre m’étonnait. — «En Avant! dis-je; quel drôle de journal, qu’est-ce donc?» Et plus bas je vis un article intitulé: «Il vient.» «Qui vient, dis-je à mon frère, est-ce le Président de la République qui vient faire un tour à L...? » peut-être bien,» répondit-il en riant.

Mais je voulus savoir qui venait et je commençais ma lecture. L’article parlait de la venue du Christ!

Je fus étonnée, jamais je n’avais lu un journal pareil. Il parlait de soldats sauvés, de la joie du salut, de Jésus comme un Sauveur qui sauve toujours, d’un bonheur éternel qui pouvait commencer ici-bas, sur cette terre, enfin!

En lisant ce journal, la première pensée qui me vint fut: Quelle insensée j’ai été! Oui. En effet, je l’étais bien: j’avais repoussé ce Dieu qui pouvait me sauver même de moi-même.

«Ceux qui me cherchent soigneusement me trouveront,» dit ce Dieu d’amour.

Oh! je Le chercherai, dis-je, dussé-je mourir à cette recherche, désormais ce sera mon but; il faut que je trouve le Dieu de l’Armée du Salut.

Bientôt, une foire allait avoir lieu pas loin de chez nous. Oh! pensais-je, si seulement je pouvais voir un de ces salutistes, il me parlerait peut-être de Dieu. Je sortis; j’allai au bas de la place et je vis le marchand de journaux; il s’approchait de moi. Je fus surprise quand il m’offrit son journal. — «Je l’ai déjà lu,» dis-je, — «ÊTES-VOUS SAUVÉE,» dit-il en me regardant; je ne m’attendais pas à la question, mais elle m’allait droit au cœur. Il comprit sans doute qu’il avait touché juste, car il me cita ces paroles de Jésus:

«Que servirait il à un homme de gagner tout le monde s’il perdait son âme.»

Il me quitta en me disant qu’il aurait une réunion ce soir-là. Je n’oublierai jamais quelle patience, quel amour, quelle persévérance pour la gloire de Dieu et le salut de mon âme, il employait à m'expliquer le salut.

Enfin, je sortis de cette réunion décidée à être sauvée avant le lendemain soir. Comme Jacob, je luttai jusqu’à ce que j'eus la victoire. Aussi le soir à la réunion j’étais si heureuse que je ne pouvais me retenir de me lever et de rendre gloire à Dieu.

Et maintenant je sais que je suis sauvée par le Sang de l’Agneau. Je suis heureuse d'être où Dieu m’a appelée, soldat dans l’Armée du Salut, et bien décidée à suivre mon Sauveur maigre les épines, les pierres que je pourrais rencontrer sur ma route. Qu’il en soit à jamais béni! Amen,

L. H.

En avant 1899 07 08



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