Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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À TOUTE VITESSE!


Il y a quelques semaines, à Besançon, un terrible accident se produisit. Vers dix heures du soir, un tramway électrique, lancé à toute vitesse sur un pont, à un endroit où la ligne fait une courbe très prononcée, sortit des rails, brisa la balustrade du pont et fut précipité, avec un fracas épouvantable, sur les rochers qui bordent le Doubs. Trois personnes furent tuées dans cette chute effrayante.

Une d’entre elles, une jeune fille, trouva la mort d’une manière vraiment étrange et affreuse; elle tomba sur la canne d’un monsieur qui se trouvait en face d’elle, le pommeau s’enfonça dans la région du cœur et elle fut littéralement poignardée.

Un voyageur qui fut retiré sain et sauf de la voiture avait reçu une telle commotion cérébrale qu’il regagna son domicile sans avoir conscience de ce qu’il faisait, et le lendemain il n’avait plus souvenir de l’accident qui avait failli lui coûter la vie.


Tout a été dit sur la fragilité de la vie humaine.

De tout temps les prédicateurs, grands et petits, s’en sont emparés pour montrer aux âmes la nécessité d'être prêtes, puisque NOUS SOMMES SI PEU DE CHOSE ET QU’À CHAQUE INSTANT NOUS POUVONS ÊTRE RAPPELÉS.

Il faut souvent aux hommes, si enclins à rester penchés sur la terre, des spectacles tragiques pour leur faire envisager l’éternité. Quand on dit que Dieu se venge à la manière humaine des péchés de ses créatures, quand on prétend qu’il fait expiera des victimes choisies, dans quelque catastrophe, les crimes de tous, on dit un blasphème horrible autant qu’absurde. Comme si le Dieu d’amour était avide de sang!


Elle a été faite une fois pour toutes, l’Expiation, par LE FILS ÉTERNEL, PAR L’AGNEAU DE DIEU QUI S’EST LIVRÉ VOLONTAIREMENT À L'IMMOLATION, AFIN D'ÔTER LE PÉCHÉ DU MONDE.

Quand il était sur la terre, il nous a enseigné toutes choses, toutes celles du moins qui intéressent notre salut, et, au sujet de ce qui nous occupe, il a eu aussi une parole d’avertissement et d’amour.

On parlait de massacres et de catastrophes. Des Galiléens avaient été égorgés sur l’ordre de Pilate, le gouverneur romain; une tour s’était écroulée, écrasant dans sa chute dix-huit personnes.

«Croyez-vous, dit le Seigneur à ceux qui l’entouraient, croyez-vous que ces malheureux fussent plus coupables que tous leurs concitoyens?

Non, mais je vous le déclare, si vous ne vous repentez pas, VOUS PÉRIREZ TOUS PAREILLEMENT.»


Voilà l'enseignement que tire notre Sauveur de ces événements tragiques... VOUS PÉRIREZ TOUS, vous aussi.

Veillez donc, puisque cela arrivera de toute nécessité. Qu’importe que ce soit par maladie ou par accident, ce sera toujours la mort.

Veillez, puisque vous n’en connaissez ni le jour ni l’heure, sinon vous péririez de la même manière, pris au dépourvu, n’étant pas prêts à paraître devant le Dieu vivant!

Il n’est question dans ces paroles ni d'expiation, ni de vengeance divine, ni même de châtiment; mais quel avertissement solennel pour tous ceux qui restent! Les hommes de tous les pays et de tous les siècles sont si incroyablement indifférents à leur destinée éternelle qu’ils roulent avec une effrayante rapidité sur la pente de perdition, qu’ils ont besoin de heurts violents, de chocs formidables pour en être détournés.

Mais de nos jours, et dans notre pays encore plus qu’ailleurs, L’INDIFFÉRENCE DES ÂMES EST À SON COMBLE.

Si grand est leur étourdissement, si absorbantes leurs affaires, leurs distractions de tous genres, qu’il faut jeter à plein gosier le cri d’alarme, comme le prophète des temps passés, pour pouvoir se faire entendre d'elles.

L'immense brouhaha de toutes les clameurs humaines monte sans cesse de la terre, cris de détresse, de douleur, de menace, de dépit, de révolte, de haine, toute la note des passions qui se déchaînent et des souffrances qui s’exhalent, tous les grelots de la folie, toutes les chansons du plaisir.

À voir ce que font les hommes, on dirait qu’ils ont hâte de brûler leur vie, de la jeter le plus rapidement possible à tous les vents de la dissipation, sans trêve ni répit, ne voulant rien regarder, ni derrière eux, ni devant eux. Dans un effroyable tumulte, en rangs serrés, leur masse compacte, qui semble ne former qu'un grand être inconscient, se précipite vers la mort.

C’est une course à toute vitesse, une frénésie. On appelle cela la vie. Et l’abîme est là, béant, sous leurs pas.


ILS LE SAVENT, MAIS ILS NE VEULENT PAS Y PENSER.


Certains d’entre eux essaient de croire que c’est la délivrance; ils disent que le gouffre est sans fond et qu’après avoir bien joui de cette vie, leur personnalité s’y brisera à jamais.

D’autres savent parfaitement qu’il y a un lendemain pour leur âme, mais ils ont fait un petit plan qui leur paraît très ingénieux en arrangeant toutes choses. Ils se feront une existence aussi douce, aussi agréable que possible; puis, quand approchera l’heure suprême et qu’ils se verront au bord du grand trou noir, ils appelleront quelqu'un qui récitera une prière à leur intention, et ils se réveilleront dans le ciel pour l’éternité...

Ces derniers sont encore, je crois, les plus fous!


On ne se moque pas de Dieu,

on ne le trompe pas comme on pourrait tromper un homme.


Nous ne récolterons que ce que nous aurons semé.

Celui qui sème pour sa propre chair récoltera ce que produit la chair, la corruption.

Celui qui sème pour l’esprit récoltera ce que produit l’esprit, la vie éternelle.

NOUS PRÉPARONS ICI-BAS NOTRE DESTINÉE POUR LES SIÈCLES DES SIÈCLES.


Que serons-nous dans l’éternité?

Ce que nous aurons commencé à être sur cette terre.


Ô vous, qui jusqu’ici n’y avez jamais pensé, ne voulez-vous pas envisager cette question qui prime toutes les autres?

Comme ces malheureux qui étaient montés avec une confiance entière, en pleine sécurité, dans leur voiture électrique, et qui tout à coup, sans avoir le temps de se reconnaître, roulèrent dans le vide,

ainsi vous vous confiez en votre force, en votre santé,

vous jouissez du présent,

vous souriez à l’avenir,

et vous ne songez pas que tout à l’heure, en un clin d’œil peut-être, vous allez être arrachés à tout cela et LANCÉS DANS L’ÉTERNITÉ, POUR LAQUELLE VOUS N’ÊTES POINT PRÊTS!

Quelle espérance y a-t-il donc pour vous et pour moi?

Une seule, mais c’est une espérance qui ne trompe pas:

CROIRE À CELUI QUI EST LE MAÎTRE DE L’ÉTERNITÉ ET QUI VEUT ÊTRE LE ROI DE VOTRE CŒUR,

CROIRE ET VOUS DONNER À LUI.

Ch. Fleury.

En avant 1899 07 01


 

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