EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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AUX RÉTROGRADES

Chers Rétrogrades, c’est à vous que je m’adresse, à vous qui avez autretois goûté le don céleste, qui avez eu part au Saint-Esprit, qui avez goûté la bonne parole de Dieu, et qui malheureusement êtes tombés.

Je me souviens particulièrement du cas d’un pauvre jeune homme qui vint un jour me trouver dans une de nos salles, et me raconta son état de misère. Il me dit qu’il avait été sauvé, et glorieusement sauvé.

«Mais, malheureusement, j’ai rétrogradé, ajouta-t-il. L’ennemi a commencé à mettre le doute dans mon cœur, ensuite l’orgueil, et toutes sortes de péchés se sont succédé. Je descendis de plus en plus la pente jusqu’à perdre toute assurance quant à mon salut. Je ne prenais plus de plaisir à aller aux réunions, j’éprouvais de moins en moins le besoin de prier et de témoigner.

Toutes ces choses m’étaient devenues à charge, et il me semblait que tout, autour de moi, me condamnait. Je quittai l’Armée et me lançai de nouveau dans le monde, où je ne tardai à ne rencontrer que déceptions sur déceptions.

— Êtes-vous heureux dans cet état lui demandai-je?

— Heureux! Je ne l’ai jamais été un seul instant depuis le jour où j’ai quitté Dieu.

Comme je le pressais à rechercher de tout son cœur ce Dieu qu’il avait abandonné

— Trop tard, me répondit-il, plus d’espoir pour moi.

Je lui fis comprendre que si Pierre, après avoir renié son maître, se repentit et obtint le pardon, mi-même pourrait trouver la même grâce... Mais, toujours ces mêmes paroles:

«TROP TARD!»

Il me quitta avec ce désespoir. Je ne sais ce qu’il est devenu, mais je désire te rappeler, à toi rétrograde, qui lis ces lignes, et qui souffres en repassant dans ta mémoire les beaux jours d’autrefois, que:

Ton cas n’est pas désespéré,

DIEU SAUVE ENCORE.

Comme le père de «l'Enfant prodigue», Il te tend les bras pour te recevoir. Oh! ne regarde pas à ton passé, ni à tes doutes, ni à ton dénuement, humilie-toi, confesse et délaisse ton péché, reviens à Dieu riche en miséricorde et en bonté. Il te recevra.

IL N’ATTEND QUE TON RETOUR.

Un ami des rétrogrades,

A. Muller.

En avant 1899 06 24