Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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QUAND TOMBERA-T-IL?


J’étais à ma fenêtre, et aux derniers rayons du soleil couchant, je considérais devant Dieu la question de la campagne de Salut de cet été et j’en parlais avec la Brigadière. Ensemble nous discutions que faire, quels plans proposer à nos officiers et à nos soldats, quand tout à coup mes regards furent attirés par un jeune homme monté sur une bicyclette.

Il avait ralenti sa marche, l’avait ralentie toujours plus, et finalement se tenait là immobile ou à peu près. De légers balancements à droite, puis à gauche, indiquaient la lutte pour maintenir l’équilibre. Quand tombera-t-il? Il était adroit, et sans doute, habitué à cet exercice, mais la bicyclette a été inventée pour la marche, pour la course plutôt et non pour servir de chaise ou de fauteuil.

De ce jeune homme mes pensées se reportaient sur tant de coureurs dans le royaume de Dieu, autrefois agiles et infatigables et QUI PEU À PEU AVAIENT RALENTI ET TOUJOURS PLUS RALENTI LEUR COURSE et qui semblaient se livrer à cet exercice d’équilibre: s’arrêter dans leur marche et pourtant ne pas tomber.

On dirait a les voir qu’ils cherchent jusqu’à quel point ils peuvent perdre de leur chaleur première sans arriver à cette température critique à laquelle Dieu vomit une âme hors de sa bouche, comme II le dit lui-même.

On dirait qu’ils cherchent à voir combien ils peuvent désobéir, sans perdre cependant l’assurance du Salut, combien ils peuvent se priver de la communion de Dieu sans périr entièrement, comme ces jeûneurs, qui, plutôt que de travailler de leurs mains, cherchent à voir combien longtemps ils pourront ne pas manger et cependant ne pas mourir.

En les voyant ralentir ainsi de plus en plus leur course, cette question se pose tout naturellement à quiconque connaît les lois du royaume de Dieu: QUAND TOMBERA-T-IL?


Oui, quand tombera-t-il?

Le salut, comme la bicyclette, est fait pour la marche, il est fait pour la course.

Ce n’est pas une chaise longue où l’on s’étend en proie à une extase spirituelle, attendant des révélations ou l’appel pour un autre monde,

Ce n’est pas non plus un fauteuil, où l’on s’assied pour discuter sur la Bible et les théories et pour manger à belles dénis son ami, son Capitaine, son Quartier Général ou son pasteur et les Chrétiens «vieux» ou «jeunes».

Le salut, nous dit Saint-Paul, c’est une puissance qui revêt l’âme de toutes les armes de Dieu et qui met à nos pieds pour chaussures le zèle que donne l’Évangile de paix et dans nos mains l’épée de l’Esprit.»

Où il n’y a pas ce zèle et celle épée, il n’y a guère de salut.

Quand tombera-t-il?

Non, il ne tombera pas! car il va se remettre en marche et renouveler sa jeunesse comme celle de l’aigle.

En avant, camarade! En avant! pour sauver ton âme qui va périr et un monde qui se meurt. En avant!

S. Roussel-Schoch.

En avant 1899 06 17


 

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