Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

----------

L’ÉVANGILE DU NÉANT


L’incrédulité fait rage plus que jamais. L’insensé qui dit en son cœur: «Il n’y a point de Dieu» n’est plus aujourd’hui un être isolé, une exception monstrueuse. On le trouve partout du haut en bas de l’échelle sociale, à l’atelier comme dans les salons, aux champs comme dans les Académies.

Il serait inutile de se faire illusion; de tous les points de l’horizon UN VENT D’ATHÉISME SOUFFLE EN TEMPÊTE, balayant tout devant lui, desséchant les âmes, arrachant violemment le peu de foi qui y subsistait encore.

Il ne s’agit plus ici, remarquons-le, d’une incrédulité faite d’indifférence ou de légèreté d’esprit.

L’INCRÉDULITÉ DE NOS JOURS RELÈVE LA TÊTE ET SE POSE EN SOUVERAINE.

C’est à peine si elle daigne prendre au sérieux la foi des croyants. Elle ne discute plus; elle formule des principes auxquels on n’a pas le droit de toucher, car, dit-elle, ils sont les résultats de la Science.

Et le commun des mortels, entendant ce mot magique, s’incline respectueusement.

La Science a parlé, il ne leur reste plus qu’à croire!

Oui, à croire! J’emploie ce mot parce qu’il est le mot juste.


AUTREFOIS, ON CROYAIT À PAROLE D’ÉVANGILE;

AUJOURD’HUI, ON CROIT À PAROLE DE SCIENCE.


On se rie de notre foi en Dieu et en sa Révélation, et on la remplace par quoi? par la foi à la science, c’est-à-dire au savant, c’est-à-dire à l’homme.

Pour ma part, j’aime mieux croire en Dieu.

Entendons-nous. S’il s’agit des vrais résultats de la science, quel est l’insensé qui puisse songer à les mettre en doute? Nous les admettons tous, parce qu’ils s’imposent à la raison comme deux et deux font quatre. Mais où a-t-on pris que ces résultats-là soient contraires à la notion du Dieu vivant?

En quoi toutes les lois de la physique, de la chimie, de l’astronomie me démontrent-elles qu’il n’a pas envoyé son Fils pour sauver le monde?

Je voudrais que tous nos incrédules réfléchissent une bonne fois à cette question, en essayant de la résoudre par eux-mêmes; qu’ils la posent devant leur conscience, loyalement et librement, sans parti-pris d’aucune sorte, sans s’appuyer sur l’opinion de qui que ce soit, pas même sur les affirmations du journal très avancé qu’ils lisent chaque matin.

S’ils prenaient la peine de procéder ainsi, voici ce qu’ils découvriraient:

La science, en elle-même, n’est nullement athée.

Si on la cultive avec une âme voyante, elle nous confirme bien plutôt dans notre foi en Dieu.

De savoir que toutes choses sont en ordre dans l’univers et que tous les phénomènes de la nature se succèdent avec une régularité parfaite (et c’est là, en somme, ce que nous apprend ta science), en quoi cela contredit-il, je vous prie, l’existence de Dieu?

Ce qui est contre Lui, ce n’est pas la science, mais les prétentions outrecuidantes et les hypothèses purement gratuites de certains savants matérialistes qui prennent leur désir pour une réalité.


Leur désir, c’est qu’il n’y ait point de Dieu, tout simplement.

S’il leur faut pour cela affirmer qu’une race d’orangs-outangs est devenue un beau jour la famille humaine, ils l’affirmeront sans hésiter.

Et nombre de personnes, qui ne croient pas aux miracles de l’Évangile, parce qu’ils les jugent absurdes,

croiront avec enthousiasme au miracle de la transformation spontanée d’une bête en un être intelligent.

Pourquoi? Il y aurait là un mystère, si la Parole inspirée ne nous en donnait l’explication par ces simples mots cités plus haut: «L’INSENSÉ dit en son cœur: il n’v a point de Dieu.»

C’est le cœur rebelle qui dit cela et non pas la raison.

Que leur négation vienne d’un orgueil intellectuel très raffiné ou d’un grossier matérialisme, tous les athées sont en définitive des révoltés, et plusieurs aujourd’hui s’en font gloire.


NE VOULANT PAS SE SOUMETTRE AU GOUVERNEMENT DE DIEU,

ILS LE NIENT.


C’est très simple et tout à fait radical. Leur cœur ne veut pas de lui! Il faut donc que la vie sans Dieu soit bien attrayante, bien larges et lumineuses les perspectives ouvertes aux espoirs de l’Athée?

Détrompez-vous: ce qu’il y a devant lui, c’est le Néant, le grand destructeur stupide, aveugle et sourd, de tous les êtres qui viennent de lui et qui retournent à lui.

Un célèbre incrédule, peut-être pour se moquer de ceux qui le prenaient au sérieux, appelait ce zéro son père: «Notre père le Néant!» Ce qui veut dire en bon français: Tout vient de rien, la vie vient de la mort, la lumière vient de la nuit. Comprenne qui pourra. Et un autre définissait la vie humaine en ces termes: «La vie n’est qu’un sombre accident entre deux sommeils infinis». C’est très gai, n’est-ce pas, et singulièrement réconfortant.


La qualité de l’arbre se reconnaît à ses fruits.

Veut-on savoir à quoi aboutissent ces horribles doctrines? Qu’on prenne les divines déclarations de notre Sauveur, qu’on mette en regard celles qui découlent logiquement de l’Athéisme, et qu’on juge.


* * *


Heureux ceux qui pleurent, NOUS DIT JÉSUS, car ils seront consolés.

Malheureux ceux qui pleurent, RÉPLIQUE L’ÉVANGILE DU DÉSESPOIR, car il n'y a point de consolation pour eux.


* * *


Heureux ceux qui sont doux, PROCLAME JÉSUS, car ils posséderont la terre.

Non, RICANE L’ATHÉE: malheur aux débonnaires, car ils seront écrasés par les forts


* * *


Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice. DIT JÉSUS, car ils seront rassasiés. Malheur!

Malheur à ceux-là, DIT L’ATHÉE, car ils souffriront mille morts, en soupirant toujours après ce qui n'existe point


* * *


Heureux les miséricordieux, DIT JÉSUS, car ils obtiendront miséricorde.

Insensés les miséricordieux, DIT L’ATHÉE, car ils seront le jouet des hommes au cœur dur.


* * *


Nous pourrions continuer ainsi, mais cela suffit... Lecteur, ne frémissez-vous pas?

Vous voilà en face des suprêmes déductions d’une incrédulité orgueilleuse, qui devrait avouer sa honte en se voyant acculée à de telles conséquences, mais qui s’en fait gloire et prétend que c’est le progrès.

Le progrès, cela... ? Allons donc!

Autant vaut dire alors que la nuit est un progrès sur la lumière, et la force brutale un progrès sur l’amour. Il faut choisir.

Lequel voulez-vous:


L’ÉVANGILE DU NÉANT

ou

L’ÉVANGILE DE LA VIE?


Ch. Fleury.

En avant 1899 06 17

* * *


La vraie grandeur consiste à remplir fidèlement, humblement, les devoirs qui nous sont assignés.


 

Table des matières