Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EN AVANT

ET

CRI DE GUERRE

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ENCORE UNE VICTIME

(de l'alccol)


Le vin est moqueur, les boissons fortes sont tumultueuses. Quiconque en fait excès n’est pas sage. (Prov. 20. 1.)

L'autre jour, raconte le P. M., dans une ville du Midi de la France, un grand et beau garçon de 20 ans environ, complètement ivre, fit un faux pas et tomba sur le sol.

Comme il n'essayait pas de se relever, on alla à son secours, et on vit alors qu’il s'était grièvement blessé au visage.

Sa mère appelée arriva en toute hâte et sa consternation fut grande en voyant son fils dans un pareil état. Tout émue, elle le fit mettre dans un fiacre pour le transporter chez elle, pendant que ce pauvre garçon poussait de véritables hurlements et rendait tout son sang par la bouche.

Le journal ajoute: «Inutile de dire que les nombreux témoins de cette scène étaient unanimes à clamer contre les buvettes dont la multiplication correspond à celle des cas d'ivrognerie»; et sans doute le soir, tout EN DÉGUSTANT LA TRADITIONNELLE ABSINTHE, on s’entretint de ce qui était arrivé dans la journée.


Depuis le temps que de pareils faits se renouvellent, il semble que des mesures énergiques devraient être prises. Il y a bien des lois écrites sur l’ivresse, mais les cabaretiers qui sont obligés d'avoir ce tableau dans leurs établissements ont l'habitude de le mettre à une telle place qu'il faudrait monter sur une échelle pour pouvoir le lire et encore avoir de bons yeux.

Il y a, par exemple, les témoins (de la scène relatée plus haut) qui ont clamé contre les buvettes et sans doute ces mêmes personnes clameront contre les salutistes parce qu'ils font la guerre à l'alcool et qu'ils vont jusque dans ses repaires (lisez cafés, cercles, comptoirs, etc).

On s’inquiète bien d’une guerre probable avec.....:

Oui! nous avons les yeux sur les ennemis qui pourraient venir du dehors, et pendant ce temps LES ENNEMIS DU DEDANS NOUS MINENT, NOUS GANGRÈNENT, ET NOUS RONGENT!

Que n’a-t-on pas dit sur les effets funestes de l'alcool?

Et cependant c’est par milliers, par millions que les gens continuent à s’empoisonner. Si encore le poison n'était pas contagieux, si l'ivrogne portait seul sa honte et sa misère, mais de générations en générations, sa passion apporte le trouble dans les familles! Faut-il s’étonner s’il y a tant d'enfants idiots et épileptiques?

Mais, disent parfois ces pauvres buveurs, si l'État ne permettait pas la vente de l'alcool il ne pourrait percevoir aucun impôt, et avec quoi entretiendrait-il ses armées!

Pauvre insensé, qui raisonne ainsi pour excuser ta passion! ce qu’il ferait, l'État, mais une grande économie; son bénéfice tout compté serait énorme.

Tiens, toi par exemple, si au lieu de dépenser tout ton argent à boire, tu le donnais à ta famille, tu ne serais pas à charge à ta commune qui doit payer ton loyer, nourrir et habiller tes enfants, et plus tard elle devra te procurer une place dans un asile d'aliénés, car ce n’est pas pour rien que l'absinthe a été appelée «une entrée à Charenton

Pauvre ivrogne! si seulement on pouvait te mettre dans la tête que l'alcool n’est qu'un stimulant comparable au coup de fouet qui fait partir le cheval; — tu dis qu’il donne de la force! la preuve c’est que lorsque tu as absorbé plusieurs petits verres tu perds l'équilibre et tu roules dans le ruisseau.

Oh! dira peut-être un lecteur habitué du cercle, vous avez raison, faites de la propagande, c’est vraiment malheureux de voir l'ouvrier dépenser ainsi son argent pour des drogues; voyez-vous, MOI, JE ME CONTENTE DE QUELQUES SPIRITUEUX et jamais personne ne m’a vu ivre.

Vous n'êtes pas un ivrogne, mais peut-être sans vous en douter VOUS ÊTES UN ALCOOLIQUE RESPECTABLE, et ce n'est pas parce que vous buvez une boisson plus distinguée que vous valez mieux. Que vous preniez votre verre chez vous dans un salon ou au cercle, vous êtes aussi coupable, plus encore, car vous devriez donner le bon exemple.

Allons, Français! sursum corda! (élevons les coeurs!) brise tes chaînes, cesse de regarder vers la terre, embrasse l’horizon; lève les yeux vers la montagne d'où te viendra le secours!

Souviens-toi que Dieu t’a placé sur la terre pour être le roi de la création,

Reprends ta place recommence à prier, regarde à Dieu et Lui seul, souviens-toi de cela, Lui seul te donnera ce qui te manque pour terrasser l’ennemi: force, énergie, courage l

E. Lourde.

En avant 1899 01 21


 


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