Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EMMANUEL.

SECONDE PARTIE.

On l’appellera Admirable, Conseiller,

DIEU PUISSANT, PÈRE ÉTERNEL,

Prince de la paix. (Esaïe IX, 6.)


* * *

Quelques personnes nient la Divinité d'Emmanuel

Faisons quelques observations sur les causes principales qui les amènent à cette hérésie.


OBSERVATION N° 1


Il ne leur suffit point de savoir que C'EST DE DIEU LUI-MÊME qu'émanent les vérités qu'on leur impose comme objet de foi.

Avant de les recevoir, ELLES VEULENT LES DISCUTER..., sonder les plans et les déclarations de Jéhova et LES AJUSTER À LA RÈGLE DE LEUR PROPRE RAISON.

Puis, si après cet essai, elles ne peuvent en voir la convenance, si les déclarations de Dieu ne s'accordent point avec leurs vues étroites, ces vérités (divines) doivent fléchir aux décisions de leur raison pointilleuse.

Mais, un ver luisant sur un tas de fumier se glorifierait-il d'éclipser le soleil?

Un vermisseau de terre surpasserait-il son Dieu en sagesse?

La raison, en tant que faculté parfaite dans une créature SANS péché, et la raison de l'homme tombé (dans le péché) sont des choses bien distinctes.

Un vermisseau de terre surpasserait-il son Dieu en sagesse?

L'une est toujours droite;

L'autre droite ou fausse selon les cas.

C'est parce qu'ils oublient cette distinction que quelques-uns proclament toujours la raison humaine, et en parlent comme d'une faculté parfaite.

La raison n’est droite qu'aussi longtemps qu’elle accède à ce que Dieu déclare.


Autre chose est d'avoir la faculté de raisonner,

et autre chose est d’avoir la grâce d'en faire un bon usage.


Plusieurs philosophes des plus savants n’ont pas mieux raisonné que ne l'ont fait des ignorants sur des vérités les plus claires du christianisme. J’en prends à témoins Voltaire, Spinosa, Hume et Gibbon.


LA RAISON NE PEUT JAMAIS REMPLACER LA FOI.


Nous accordons volontiers, nous affirmons même que la raison a beaucoup à faire en religion, mais qu'elle ne sorte point de son propre domaine; et alors seulement elle sera utile.

Lorsqu'elle sort de sa sphère, elle devient inutile et même dangereuse: ELLE CESSE D'AGIR COMME RAISON QUOIQU'ELLE EN RETIENNE ENCORE LE NOM.

Lorsqu'elle empiète sur le domaine de la révélation ou de la foi, elle ressemble à l’œil qui dirait à la lumière: je n'ai pas besoin de toi, je puis te remplacer.

C'est l'affaire de la raison de chercher avec soin ce que le Seigneur lui-même a révélé touchant les hommes, de sonder les Écritures afin de connaître ce que Dieu enseigne:

- sur notre chute et sur notre rédemption;

- sur le péché de l'homme et sur la grâce du Sauveur;

- sur la route de la vie et sur celle de la mort.

Et lorsque nous entendons (nous comprenons) le langage du Dieu qui connaît toutes choses, la raison doit nous sommer de nous écrier aussitôt:


Il doit être cru parce que c'est un Dieu véritable et infaillible!


LA RAISON DOIT CONFESSER QUE RIEN NE PEUT AJOUTER DE FORCE À LA PAROLE DE DIEU, ET QUE TOUS LES AUTRES TÉMOIGNAGES SONT INUTILES.

Oui, la raison elle-même doit croire son Dieu, même lorsqu'il dit des choses qui sont infiniment au-dessus de la portée de notre intelligence

Et lors même qu'il prononcerait des choses contradictoires EN APPARENCE, la saine raison devra aussitôt déclarer QU'IL DOIT ÊTRE CRU PARCE QU'IL EST DIEU ET NON PAS UN HOMME.

Qu'y a-t-il, je vous prie, de plus raisonnable que de recevoir comme vérité ce que Dieu prononce; que cela dépasse ou non les bornes de notre intelligence?

Qu'y a-t-il, au contraire, de plus déraisonnable, que de tenir notre foi en suspens jusqu'à ce que nous ayons compris les mystères de Dieu en Christ qui, de leur nature, sont incompréhensibles?

La raison a encore une chose à faire en religion, c'est de bien user des découvertes que la foi a faite dans le champ de la révélation par la lumière du Saint-Esprit.

Ainsi donc, l'office de la raison, en matière de religion est:

- de rechercher ce que Dieu a dit;

- de déclarer qu'il est juste de recevoir son témoignage

- et de profiter des découvertes de la foi.


OBSERVATION N° 2


Nous croyons que le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur, et qu'il n'y en a point d'autre.

Et nous sommes également certains par la révélation de Dieu, que dans le seul Jéhova éternel, il y a trois personnes coégales dans toutes les perfections, en sorte qu’aucune n'est avant ni après l'autre, plus grande ni moins grande que l'autre, mais que leur gloire est égale, et leur majesté coéternelle.

La Trinité en unité est ainsi exprimée dans le langage de Dieu lui-même

Il y en a trois qui rendent témoignage dans le ciel, le Père, la Parole et le Saint-Esprit, et ces trois-là sont un. (1. Jean V, 7-8. Version David Martin et King James Fr.)

Mais comment un peut-il être trois, et trois un s'écrie l'incrédule? Ma raison me dit que cela ne peut jamais être.

Nous accordons aisément que trois ne peut être un, ni un trois dans le même sens: trois essences ne peuvent être une essence; MAIS TROIS PERSONNES PEUVENT ÊTRE UN DIEU.

Avant qu'on puisse prouver le contraire, il faut qu'on prouve d’abord que l'unité de l'essence exclut nécessairement et absolument la personnalité.

Il faut que l’on montre qu'il est impossible que les trois personnes existent dans le seul Jéhova, mais qui pourrait le prouver?

Pour cela il faudrait qu'on pût montrer d’abord ce qu'est la nature de l'essence divine.

Dire que Dieu doit exister de telle ou telle manière, avant de comprendre la nature de son essence est le comble de la folie.

Si l’on ne peut dire ce qu’il est, comment pourra-t-on dire de quelle manière il doit être?

C'est la plus grande absurdité de l'homme vis-à-vis de Dieu, de conclure que: comme trois êtres humains ne peuvent être un seul homme, ainsi les trois personnes divines ne peuvent pas être un seul Dieu.

Leurs natures sont infiniment différentes et leur mode d'existence diffère autant que leurs natures.

L'âme et le corps de l’homme étant différent dans leur nature ont des modes d'existence très différents.

L'homme qui dérive son existence, et Dieu qui vit de lui-même doivent être bien différents dans leur nature et dans leur manière d'être.

Ici, la raison elle-même confesse que LA MANIÈRE DONT DIEU EXISTE PEUT ÊTRE AUSSI DIFFÉRENTE DE LA NÔTRE que l'essence de Dieu est différente de notre essence, et elle accorde qu'il peut y avoir des personnes distinctes dans le seul Jéhova.

La sainte Écriture déclare clairement et positivement qu'il y a trois personnes divines dans le seul Seigneur Dieu éternel, comme l’attesteront suffisamment les exemples qui suivent:


I. – Le Père, le Fils et le Saint-Esprit, sont l’un et l’autre appelés du nom de Jéhova.

LE PÈRE: Le Seigneur notre Dieu est Jéhova. (Deut. VI, 4.)

LE FILS: C’est ici le nom dont il sera appelé Jéhova notre Justice. (Jér. XXIII, 6.)

LE SAINT-ESPRIT: L'Esprit du Dieu vivant. Maintenant Jéhova est cet esprit. (2. Cor. III, 3, 17.)

NOTE: Toi qui seul te nomme Jéhova, es le plus élevé sur toute la terre. (Ps. LXXXIII, 18) Ce nom qui ne peut être donné qu’au seul vrai Dieu, est donné au Père, au Fils et au Saint-Esprit.


II. – La Sainte loi est la loi du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

DU PÈRE: Je sers la loi de Dieu, (Rom. VII, 25.)

DU FILS: Accomplissez la loi de Christ. (Gal. VI, 2.)

DU SAINT-ESPRIT: La loi de l'esprit de vie. (Rom. VlII, 2.)

NOTE: C’est, la loi des trois personnes; cependant nous lisons: Il n'y a qu'un seul législateur qui peut sauver et qui peut perdre. (Jacques IV, 12.)


III. – Toute transgression de cette loi est une offense contre le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

LE PÈRE: Tu ne tenteras point le Seigneur ton Dieu. (Deut. VI, 16.)

LE FILS: Ne tentons point (le Seigneur) Christ. (1 Corinth. X, 9.)

L'ESPRIT: Comment se fait-il que vous ayez essayé de tenter l'Esprit du Seigneur? (Actes V, 9.)

NOTE: Nous tentons chacune des personnes de la Divinité lorsque nous transgressons la loi.


IV. – Les trois personnes sont éternelles.

LE PÈRE: Le Dieu éternel. (Rom. XVI, 26.)

LE FILS: Le premier et le dernier. (Apoc. XXII, 13.)

L'ESPRIT: L'Esprit éternel. (Héb. IX, 14.)


V. – L'Eternel – trois – est présent partout.

LE PÈRE: Ne remplis-je pas le ciel et la terre? (Jér. XXIII, 24.)

LE FILS: La plénitude de celui qui accomplit tout en tous. (Eph. I, 23.)

L'ESPRIT: Où irais-je loin de ton Esprit...? (Ps. CXXXIX, 7-8.)


VI. – Les trois personnes dans le seul Dieu ont créé toutes choses.

LE PÈRE: C'est lui qui nous a fait. (Ps. C, 3.)

LE FILS: Par lui-même, tout a été fait. (Jean I, 3.)

L'ESPRIT: L'Esprit de Dieu, m'a fait. (Job XXXIII, 4.)


VII. – L'Éternel – trois – réveille les âmes mortes.

LE PÈRE: Le Père ressuscite les morts et les réveille. (Jean V. 21.)

LE FILS: Le Fils réveille qui il veut. (Jean V. 21.)

L'ESPRIT: C'est l'Esprit qui réveille. (Jean VI. 63.)


VIII. – L’Éternel – trois – unique source de vie.

LE PÈRE: Aime le Seigneur ton Dieu (de cela dépend ta vie) il est ta vie. (Deut. XXX, 20.)

LE FILS: Christ qui est notre vie. (Col. III, 4.)

L'ESPRIT: L’Esprit est vie. (Rom. VIII, 10.)


IX. L’Éternel – trois – demeure dans tous les Saints.

LE PÈRE: Je demeure (j'habite) avec eux (2 Corinth. VI, 16.)

LE FILS: Afin que Christ habite dans votre coeur. (Eph. III, 17.)

L'ESPRIT: Son Esprit qui habite en vous. (Rom. VIII, 11.)


X. – L’Éternel – trois – sanctifie les élus.

LE PÈRE: Ceux qui ont été appelés [par l'Évangile], que Dieu a sanctifiés et Jésus-Christ a conservés. (Jude 1. V. David Martin)

LE FILS: Celui qui sanctifie. (Hébr. II, 11.)

L'ESPRIT: Sanctifié par le Saint-Esprit. (Rom. XV, 16.)


XI. – L’Éternel – trois – est en communion avec les Saints

LE PÈRE: Notre communion est avec le Père. (1 Jean I, 3.)

LE FILS: Et avec son Fils Jésus-Christ. (1 Jean I, 3.)

L'ESPRIT: La communion du Saint-Esprit soit avec vous. (2 Cor. XIII, 14.)

NOTE. Il serait aisé d'ajouter beaucoup d'autres passages qui vont dans le même sens mais nous en avons assez cité pour prouver qu'il y a trois personnes dans la Divinité. C'est donc à tort qu’on argumente l'Unité de l'essence divine contre la Divivinté de Christ.


OBSERVATION N° 3


Elles argumentent l'humanité de Christ contre sa Divinité.

On cite toujours ces passages de l'Écriture qui parle de l'humanité de Christ et on infère de là qu'il ne lui est pas possible d'avoir une autre nature. Il serait autant raisonnable et également conclusif d'affirmer de l'homme, que parce qu'il a certainement un corps, il ne peut avoir une âme car le corps et l'âme sont deux.

Qui peut lire la Bible, et ne pas remarquer que l'on y parle du Sauveur sous trois points de vue différents, savoir:

- comme Dieu,

- comme homme,

- et comme Homme-Dieu médiateur?

Ce qui lui est applicable sous l'un de ces points de vue ne l'est point sous un autre. Tant que nous considérerons le Sauveur comme Dieu en chair, toute l'histoire des livres sacrés sera parfaitement claire: autrement la Bible est devenue inintelligible.

Il est certain que l'Écriture parle de lui sous ce triple point de vue; par exemple:


I. Il est très souvent appelé Homme; fils de l'homme, l'homme Jésus-Christ. Cela est évident et universellement reconnu; car il naquit d'une femme, il crut en stature, il souffrit la faim, la peine, la fatigue et la mort Les passages qui parlent de ces choses ne parlent que de son humanité.


II. Il est aussi appelé Dieu en chair, le vrai Dieu et la vie éternelle; Dieu sur toutes choses béni éternellement.

Et au seul sage Dieu notre Sauveur soit la gloire et la majesté, la domination, la puissance dès maintenant et à jamais. Amen. (Jude 25.)

En ceci nous avons connu l'amour de Dieu, c'est qu'il a donné sa vie, pour nous. (1 Jean III, 16.)

Si celui qui mourut pour nous, n'était pas Dieu en chair, comment ces passages pourraient-ils être compris?


III. Les Écritures donnent très souvent à Jésus le caractère d'un médiateur entre Dieu et les hommes.

Lorsque Jésus parle de son office il dit:

Mon Père est plus grand que moi.

Mais lorsqu'il parle de sa personne il dit:

Moi et le Père sommes un.

Comme médiateur il remettra le royaume.

Comme Dieu il le gardera pour toujours.

À cet égard: sa domination est une domination éternelle, qui ne passera point, et son royaume ne sera point détruit. (Dan. VII, 14.)

Tout le monde accorde que Daniel parle ici de Christ, et cet empire qu'il doit retenir pour toujours atteste qu’il est ce Dieu qui sera tout en tous lorsque son office de médiation aura cessé.

Et il n'y a pas plus de mystère dans ce qu’il se remet le royaume à lui-même, qu'il n'y en a dans ce qu'il se présente son église (Eph. V, 27.)

Il ne sera point un médiateur pour toujours, mais son trône demeure éternellement (Ps. XLV, 6; Héb. 1, 8; I. Cor. XV.)

Les passages qui parlent de lui comme SERVITEUR de Dieu, PASTEUR et MESSAGER comme une personne ENVOYÉE, élevée, SOUTENUE de Dieu, se rapportent tous à l’office médiatorial, et non à la personne de Christ comme si elle était en aucune façon inférieure à celle du Père.

Dans sa personne, il est compagnon de Dieu;

Dans son office, serviteur de Dieu.

Et il n'a pas jugé qu’il fit un vol de se rendre égal à Dieu et lorsqu’il vint faire sa volonté

Jésus-Christ voulait que son peuple sût et se rappelât qu’il en est le frère aîné, le Dieu et le Sauveur. C’est pourquoi les Écritures parlent souvent de ces trois caractères, différents.


OBSERVATION N° 4

Sur le pouvoir délégué.

Quelques personnes vous disent, que le Seigneur du monde n’est qu’une créature et un agent, de Dieu qui, reçoit, de la part du Tout-Puissant, une commission et le pouvoir de l'exécuter, mais qu'il n'a aucune puissance en propre.

Il est clair que l'office d'un rédempteur est subordonné à la Divinité; mais il n'est dit nulle part que la personne du Rédempteur soit inférieure à celle du Père; AU CONTRAIRE, on affirme qu'il est l’égal de Dieu et son compagnon.

Lorsque nous lisons que Dieu envoie son Fils, que pouvons-nous entendre par cette expression, sinon que le Père est convenu avec son fils de racheter le monde perdu, et qu'il s’est engagé à ne point s'opposer à cette œuvre, mais à y participer volontairement avec son Fils?

C'est ainsi qu'il envoie son Fils. Dieu a tellement aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique au monde.

Nous ne lisons point que cette commission donnée au Fils soit autre chose que la PARFAITE HARMONIE et le PARFAIT ACCORD qui existent entre le Père et le Fils touchant la rédemption de l'homme.

C'est pour nous apprendre que nous sommes autant redevables au Père pour son amour, que nous le sommes au Fils pour sa grâce.

Et la dignité du Fils n'est pas plus inférieure à celle du Fils à cause de l'office de médiateur qu'il exerce que la dignité de l'Électeur de Hanovre n'est inférieure à celle du roi d'Angleterre, car tout le monde sait que ces deux dignités sont réunies sur la même personne (document publié en 1817).

Il est donc clair que les œuvres de Christ sont les œuvres de la Toute-Puissance.

Qu'il fait toutes choses par le pouvoir qui est en lui.

Que Dieu ne peut transférer ses propres attributs incommunicables à un autre qui n'est pas Dieu.


I. Les oeuvres de Christ sont celles de la toute-puissance:

- Il a donné l'existence à toute créature;

- Il soutient les colonnes des cieux et de la terre,

- Il tient les rênes de l'univers,

- Il a racheté le monde et il le jugera.

Certainement il y a là plus qu'une créature, plus qu'un être dépendant ne peut faire. Dieu, dit-on, peut faire toutes ces choses par Christ; mais là est expressément déclaré que CHRIST A TOUT POUVOIR DANS LE CIEL ET SUR LA TERRE.

C'est la personne de Jésus-Christ lui-même qui crée, soutient, gouverne, rachète et juge le monde; or ce sont là les œuvres de la toute-puissance.


II. Christ fait tout par un pouvoir qui est inhérent à sa propre personne.

Il est vrai que le Père donne, c'est-à-dire, remet au Fils toutes les choses qui appartiennent au département qu'il a dans l'alliance de grâce.

Là où il y a un accord mutuel entre les parties pour jouer des rôles, différera dans la même entreprise, on peut dire de l'une qu’elle remet à l'autre son département.

Dans ce sens on peut dire que le Père a remis au Fils pouvoir sur toute chair; qu'il l’a donné pour être à tous égards le chef de son église; qu'il lui a donné tout pouvoir sur la terre et dans le ciel et qu'il a remis tout jugement au Fils, mais:

il n'est dit nulle part dans l'Écriture que la personne du Fils ait reçu aucune chose qu'elle ne possédât point déjà auparavant; seulement IL POSSÉDAIT D'UNE MANIÈRE NOUVELLE CE DONT-IL S’ÉTAIT DÉPOUILLÉ POUR LE SALUT DE L'HOMME.

Le don fait à Christ se rapporte entièrement à l'exécution de son office médiatorial, et non à quelque gloire additionnelle conférée sur sa personne par le Père.


On ne pouvait rien donner qu'il ne possédât déjà;

Christ dit: TOUT CE QUE LE PÈRE A EST À MOI.


Pour éclaircir ce point, nous examinerons deux ou trois autres endroits où il est dit que le Père donne au Fils.

Comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il donne au Fils d’avoir la vie en lui-même. (Jean V, 26.)

Remarquez maintenant de quelle manière le Père a la vie?

De la même manière, que le Fils l'a. Comme Ie Père a la vie, ainsi le Fils l'a aussi.

Comment le Père a-t-il la vie?

Il ne l'obtient pas d'un autre, mais il a la source de la vie en lui-même.

Le Fils doit avoir la vie EXACTEMENT de la même manière, sans quoi il ne peut avoir la vie COMME le Père l'a.

Qu’est-ce que Jésus répond à cela?

Écoutez-le: JE SUIS LA VIE.

Il ne dit pas: je vis, mais: JE SUIS LA RÉSURRECTION ET LA VIE.

Si cela est ainsi, la Divinité demeure dans la personne de Christ; la source de la vie s'y trouve aussi pour donner la vie au monde. Ainsi le Fils de Dieu ne reçut pas une nouvelle vie; mais la Divinité vint habiter dans son humanité pour de nouveaux desseins.

De plus, considérez le verset suivant. Et le Père a donné à Christ l'autorité d'exécuter aussi le jugement: parce qu'il est le Fils de l'homme. Jésus jugera le monde. Comme il donne la vie éternelle aux saints, il faut aussi qu'il exécute le jugement sur tous les ennemis de Dieu dans l'Univers.

Pour qu'il le fasse AVEC JUSTICE, il faut qu'il connaisse toutes choses, et qu’il possède la puissance de Dieu.

Personne que Jéhova ne peut avoir une telle connaissance et un tel pouvoir. Cette sagesse et cette puissance infinies sont données à Christ; c’est-à-dire, la Divinité est venue habiter en lui.

Le Fils de l'homme reçoit, à la vérité, un pouvoir dont il n’avait pas joui auparavant; mais le Fils de Dieu ne reçoit aucun pouvoir additionnel.

Comme tel, IL A TOUT POUVOIR EN LUI-MÊME, tout pouvoir dans le ciel et sur la terre. Tout ce que le Père fait, le Fils le fait aussi. (Jean V, 19.)

Dieu ne peut communiquer ses attributs incommunicables à un autre qui n’est pas Dieu. Christ possède toutes ces choses en lui-même; et pour preuve de cela, remarquez ce qui suit:

Il est l'origine et la source de tout pouvoir et de toute bénédiction dans l’univers entier; ce que nul ne peut être que Dieu seul. LA PERSONNE DE JÉSUS EST LA SOURCE DE LA VIE ÉTERNELLE: c’est ici le témoignage, c’est que Dieu nous a donné la vie éternelle, et cette vie est dans son Fils. (1 Jean V, 11.)

Il est la source de la lumière pour le ciel et pour la terre. Il dit: JE SUIS LA LUMIÈRE DU MONDE.

Et l'Agneau est la lumière des Cieux. — Il est la source de tout pouvoir.

Quel autre que peut être celui qui a tout pouvoir dans le ciel et sur la terre? — Il est la source et le Dieu de toute grâce. Et de sa plénitude nous ayons tous reçu grâce sur grâce.

En un mot, la personne de Jésus est l’origine et la source du salut éternel.


ET IL N’Y A POINT DE SALUT PAR AUCUN AUTRE.

(Actes IV, 12.)


Le Saint-Esprit prend des choses qui appartiennent à Christ et nous les donne; ce qui prouve clairement que la source première du salut et de la grâce, est la personne de Christ.

Durant toute l’Éternité nous ne devrons vivre que de la plénitude de Christ, et elle suffît pour satisfaire à nos besoins, car toute la plénitude de la divinité habite corporellement en lui. (Col. II, 9.)

Une telle source peut-elle exister ailleurs que dans le seul Dieu éternel?

On accorde aisément que Jéhova peut déléguer et conférer une grande puissance et de grands dons aux créatures de ses mains, mais supposé même qu’il en conférât autant que la créature eu peut recevoir ou que son Créateur lui en donne, la source du pouvoir, de la vie, de la grâce, de la miséricorde, doit nécessairement demeurer éternellement en Dieu lui-même.

Jésus-Christ est la Fontaine du salut, la source de toute grâce, ce que personne d'autre que Dieu ne peut être, Jésus est donc Dieu.


OBSERVATION N° 5


Sur l'état dangereux de ceux qui nient la Divinité de Christ.

Ce que nous allons dire ne regardera que ceux qui la nient par principe, qui sont fixés dans leurs sentiments, et y persévèrent jusqu’à la mort. Peut-il y avoir de salut dans cet état?

Écoutez la parole du Seigneur:

Ainsi dit le Seigneur, MAUDIT SOIT QUICONQUE SE CONFIE SUR L'HOMME et fait de la chair son bras et dont le coeur s'éloigne du Seigneur. (Jér. XVII, 5.)

SI JÉSUS; N’EST QU’UN HOMME, qu'un bras de chair, qu'une créature, CEUX QUI SE CONFIENT EN LUI SONT DONC SOUS LA MALÉDICTION DE DIEU!

Celui qui n'honore pas le Fils n'honore pas le Père. (Jean V, 23.)

On ne peut faire au Fils de Dieu un plus grand outrage que de le dépouiller de sa Divinité, et ceux qui lui font cet outrage n'aiment pas le Père, mais au contraire ils haïssent lui et son Père.

Celui qui croit en Christ n'est point condamné, mais celui qui ne croit pas est DÉJÀ condamné, parce qu'il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.

De plus:

Celui qui croit au Fils a la vie éternelle et celui qui ne croit pas au Fils, ne verra point la vie; mais la colère de Dieu DEMEURE sur lui. (Jean III, 18. 36.)

Ceux qui nient sa Divinité ne peuvent croire en lui; car nous devons croire en Dieu seul, et cependant remarquez que ceux qui ne croient pas en Christ, périssent éternellement. Que deviendront donc toutes les sectes d'infidèles?

C'est ici le témoignage de Dieu, savoir qu'il nous a donné la vie éternelle, et que CETTE VIE EST EN SON FILS.

Celui qui a le Fils a la vie, et celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie. (1 Jean V, 11-12.)

S'ils rejettent le Fils comme source de la vie; comment donc auront-ils la vie?

Quiconque pèche et ne demeure pas dans la doctrine de Christ, n’a pas Dieu. (2 Jean I, 9.)

Ceux qui nient la Divinité de Christ s’écartent de la doctrine la plus essentielle de l’Évangile, et sont par conséquent sans Dieu dans le monde; ils ne croient pas le témoignage que Dieu a donné de son Fils, et ILS LE FONT MENTEUR.

Qui est menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ; celui-là est un Antéchrist qui nie le Père et le Fils: Quiconque nie le Fils, n’a point non plus le Père. (1 Jean II, 22-23.)

Comment est-il possible de nier Christ plus effectivement qu’en niant sa Divinité?

En niant Christ, ils nient aussi le Père, et ne peuvent l’avoir pour leur Dieu.

Mais comme il y a eu de faux prophètes parmi le peuple d’IsraëI, il y aura aussi parmi vous de faux docteur qui introduiront secrètement des sectes pernicieuses et qui, RENIANT LE SEIGNEUR QUI LES A RACHETÉS, attireront sur eux-mêmes une soudaine perdition. (2. Pierre II, 1.)

Quel est celui qui nie le Seigneur qui l’a racheté, sinon celui qui nie qu’il soit Dieu?

Lisez le chapitre X des Hébreux, et vous y verrez la religion, la politique et la condamnation des ennemis de la Divinité de Christ.

Si les passages cités, et plusieurs autres qui vont au même but prouvent quelque chose, ils prouvent que la doctrine des ennemis de la Divinité de Christ est une hérésie pernicieuse, et que ceux qui y persévèrent ne verront jamais la vie éternelle.

Un édifice qui n'est pas fondé sur le roc peut-il demeurer debout?

Peut-on mettre un autre fondement à la place de la pierre vivante que Dieu a mise en Sion?

PEUT-ON ENTRER DANS LE ROYAUME AUTREMENT QUE PAR CELUI QUI EN EST LA PORTE?


Est-il, pour arriver au ciel, d’autre chemin que Christ?


Pouvons-nous avoir la vie éternelle sans manger sa chair et sans boire son sang?

Et dans quel sens les ennemis de la divinité de Christ peuvent-ils le faire?

Une branche peut-elle vivre hors du tronc, ou une âme hors de l'union avec Christ source de la vie?

Est-il possible d’être à Christ sans la foi en son nom comme notre Emmanuel?


OBSERVATION N° 6


Sur la candeur, la charité et la bienveillance.

Il est de notre devoir de juger les hommes et de parler d'eux, avec autant de candeur et de charité que le permet la nature des choses.

Lorsque les choses sont douteuses et qu'elles admettent plusieurs interprétations, les chrétiens, plus que tous les autres hommes, doivent penser et croire ce qui est le meilleur.

Mais lorsque les faits sont établis, il faut croire les faits.

Lorsque Dieu prononce que certaines doctrines sont des erreurs dangereuses, oserons-nous dire qu'il est possible qu'elles soient de précieuses vérités?

Ne serait-ce pas mettre les ténèbres à la place de la lumière?

Non, une telle conduite ne servirait qu'à prouver notre défaut de principes évangéliques, et notre totale indifférence pour les vérités de notre Dieu.

Si nous croyons, si nous aimons, si nous apprécions les vérités célestes, nous devons nécessairement haïr, rejeter, condamner les erreurs qui y sont contraires.


L'amour de la vérité produira toujours l'horreur du mensonge.


N'avoir aucune haine pour l'erreur, c'est n'avoir aucun amour pour la vérité.

Plus une vérité nous paraît importante, plus l'erreur qui y est opposée doit nous paraître détestable!

Nous croyons qu'il n’est aucune vérité plus importable que celle qui fait notre Jésus le vrai Dieu et la vie éternelle; et conséquemment aucune erreur ne nous semble plus dangereuse que celle qui lui ravit sa Divinité.

Comment un honnête homme pourrait-il dire qu'il ait quelque raison de croire que certains hommes sont dans la Vérité lorsqu'il a des preuves abondantes qu’ils sont dans des erreurs fondamentales?

Comment peuvent-ils exprimer l'espoir qu'ils puissent être sauvés, LORSQU'ILS REJETTENT OPINIÂTREMENT LE SEUL MOYEN POSSIBLE DE SALUT?

En vérité c'est là une espèce de candeur qui ne doit jamais trouver place dans le cœur d'un chrétien et qui ne peut appartenir qu'à ceux qui n'ont jamais connu la gloire de Jésus-Christ et sont indifférents pour sa religion. Il n’y aurait ni candeur ni charité dans une pareille conduite; il n'y aurait qu'une criante hypocrisie, qu'une déplorable ignorance.


Est-il nécessaire pour le salut de croire l’Évangile de Dieu,

de se reposer sur Christ pour sa grâce

et de croire en son nom pour être sauvé?


Dieu dit expressément que cela est nécessaire, et qu'il n'y a point de salut sans cela.

Or, les ennemis de la divinité de Christ ne croient point en lui, et rejettent les parties les plus essentielles de son Évangile.

Si donc nous exprimons l'espoir qu'ils puissent être sauvés dans cet état, loin de donner aucune preuve de notre candeur et de notre charité, au contraire, nous en donnerions une terrible par notre défaut de foi au témoignage de Dieu, de notre cruauté, de notre défaut d'amour pour leurs âmes.

La meilleure preuve que nous puissions leur donner de notre charité et de notre bienveillance, c'est de les avertir ouvertement du danger qu'ils courent, c'est de les exhorter à fuir en arrière de la colère à venir et à se réfugier dans le sein de Jésus notre unique asile.

C'est une saine affectation entre les chrétiens et les Sociniens que cette fausse charité qui leur fait exprimer mutuellement l'espoir qu’ils sont tous dans la vérité, et qu'ils arriveront au ciel, chacun par sa propre route.

NON, si les Sociniens sont dans la vérité, les chrétiens sont de grossiers idolâtres.

Si les chrétiens au contraire sont dans la vérité, les Sociniens sont des hérétiques et des blasphémateurs. Or, ni les idolâtres, ni les hérétiques et les blasphémateurs n'hériteront le royaume des Cieux.

Paul prononça malédiction contre des hommes qui s'étaient détournés vers un autre Évangile.

Si quelqu'un n'aime pas le Seigneur Jésus-Christ, qu'il soit anathème. (1 Corinth. XVI, 22; voir aussi Gal. I, 8-9).

Je voudrais, dit-il aux Galates, que ceux qui vous troublent en prêchant un autre Évangile fussent retranchés du milieu de vous. (Gal. I, 7.)

Cependant accusera-t-on Paul de manquer de candeur, de charité et de bienveillance? Voyez ses travaux, son amour pour les âmes, son zèle pour les sauver, tous les périls auxquels il s'expose!

Pierre, dans sa seconde épître, chap. II, parlant de ceux qui renient le Seigneur qui les a rachetés, n'exprime aucune espérance de les voir sauvés; au contraire, il prononce, sans hésiter, que ce sont des hérétiques dangereux, et les avertit de la ruine soudaine qui les attend.

Jude ne manquait ni de vraie candeur, ni de bienveillance, et cependant remarquez avec quelle sévérité et quelle force il condamne des hérétiques de la même caste que les Sociniens de nos jours.

Certainement ils le jugèrent bien peu charitable et bien destitué de candeur et de modération. Cependant il était l’organe de la volonté de son Dieu; et LA VOIE DE CE DIEU EST ENCORE AUJOURD’HUI LA MÊME, pour tous les hommes qui répondent à ce caractère.


Et je vous prie, mes frères; considérez qui sont ces hommes qui réclament à grands cris de vous de la candeur et de la charité.

Sont-ce des hommes timides, pleins du sentiment de leur ignorance et de leurs infirmités, qui se lamentent sur le danger où ils sont de se méprendre sur la route qui conduit au ciel et qui désirent votre assistance?

NON, sans doute ils dédaignent votre pitié, ils regimbent contre vos conseils, ils méprisent vos reproches, ils crient: Nous voyons, nous possédons des instructions supérieures, nous sommes au-dessus des préjugés du vulgaire et la raison guide tous nos pas.

Animés de telles dispositions, ont-ils quelque droit à votre candeur et à votre charité?

Toute la candeur et toute la charité qu'ils désirent trouver en nous, n'est autre chose qu'une profonde indifférence pour toute religion; qu’une abjuration impie de tout amour et de tout zèle pour les grandes vérités du glorieux Évangile; qu'une criminelle indulgence pour de dangereuses erreurs et de pernicieuses opinions, qui ruineraient infailliblement notre âme pour toujours.


D’une telle candeur, — Seigneur délivre-nous!

Puisse notre Dieu user de miséricorde envers tous ceux qui sont dans l'erreur, et les conduire dans la route de la vérité!

Puisse le Dieu de toute grâce conserver son peuple dans la vérité qui est en Jésus, et guider ses pas dans le sentier de la paix, jusqu'à ce qu'il arrive dans le ciel, et qu'il adore éternellement l'Agneau qui est sur le trône! Amen.

FIN.



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