Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

EMMANUEL.

PRÉFACE

On l’appellera Admirable, Conseiller,

DIEU PUISSANT, PÈRE ÉTERNEL,

Prince de la paix. (Esaïe IX, 6.)


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Ce petit traité est écrit à l'usage des Chrétiens dans le but de fortifier leur foi en notre adorable Immanuel. Il est indispensablement nécessaire que tous ceux qui professent le glorieux Évangile du Dieu bienheureux y soient profondément enracinés, fondés et affermis dans la foi à la vérité qui est en Jésus-Christ, en sorte que les portes de l’enfer ne prévalent point contre eux.

On ne saurait se donner trop de peine pour grandir dans la connaissance de la gloire de la personne de Jésus, de son royaume et de son caractère.

Ceux qui ont le mieux connu ce bien-aimé Rédempteur, ont déclaré qu’ils regardaient toutes choses comme une perte au prix de sa connaissance, (Philip. III, 7.), car LE CONNAÎTRE, C’EST LA VIE ÉTERNELLE (1 Jean V, 20.).


Bienheureuses les âmes qui font de lui leur étude journalière;

qui ne se lassent point de contempler la gloire de sa personne,

les mystères de son royaume,

les incompréhensibles richesses de sa grâce,

et son grand salut éternel!

Elles sont transformées à son image, enivrées de son amour et de son Saint-Esprit, rendues participantes de la nature divine, et elles avancent de gloire en gloire dans la route éternelle. — CHRÉTIEN VAS ET FAIS DE MÊME!


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INTRODUCTION.

LA NÉCESSITÉ DE BIEN CONNAITRE CHRIST.


Il est nécessaire pour le salut, de savoir ce qu'est Jésus-Christ; ne pas le connaître, c'est la mort.

C'est ici la vie éternelle, qu'ils te connaissent toi qui es le seul vrai Dieu, et Jésus-Christ que tu as envoyé (Jean XVII, 3.)

Si vous vous méprenez sur son caractère réel et véritable, vous mettez une idole à sa place: VOUS VOUS FORGEZ UN FAUX CHRIST, et vous rejetez un véritable Sauveur.


La Divinité de Jésus est le premier et le principal article de la religion Chrétienne.

C'est l'essence et le fondement de tout le reste.


Si Jésus n'est point le Dieu qui existe par lui-même, le Christianisme est le plus grossier système d'idolâtrie qui ait jamais paru dans le monde, car l'église universelle dans tous les siècles et dans tous les pays a appris à adorer et à honorer le Fils COMME le Père.

Les notions que vous avez du Rédempteur, et les sentiments que vous éprouvez envers lui, forment l'essentiel de votre religion.

Qu'est-ce qui mit jadis une différence entre les anciens juifs et les nations païennes, sinon celle de leurs Dieux?

Et qu'est-ce qui en met aujourd'hui une si grande entre la religion des Chrétiens et celle des Ariens et des Sôciniens, sinon celle de leur Sauveur?

L'une a pour Sauveur une simple créature, et l'autre le Dieu de toute grâce; leur religion ne peut donc être en aucune façon la même, objet de leur culte étant différent.

(Le socinianisme est un courant chrétien remontant au XVIe siècle et développé par l'Italien Fausto Socin [Fausto Sozzini] qui refuse la doctrine chrétienne de la Trinité, et se présente comme libéral. – Wikipédia)


CEUX-LÀ SEULS QUI ONT LE VÉRITABLE SAUVEUR

ONT AUSSI LA VÉRITABLE RELIGION.


Si le fondement est mauvais, il n'est aucune partie de l'édifice qui puisse être bonne. Tel votre Sauveur, tel votre salut. Ce salut augmente ou diminue le prix avec celui qui en est l'auteur.


Si votre Jésus n'est qu'une créature, Son Salut ne peut être de grand prix.

Mais accordez à Jésus sa divinité,

alors son salut est celui de Dieu lui-même.


Telle la source de vie, tel le ruisseau où nous nous désaltérons.

Une créature et un Dieu Sauveur sont des sources de bonheur bien différentes pour un monde perdu.

Toute la grande doctrine de la grâce demeurera debout ou s’écroulera avec la Divinité de Christ:

Ôtez la maîtresse pierre et l’arche entière tombe en ruine.

Détruisez la source, et aucun ruisseau n’en découlera plus.

Ôtez la Divinité de notre Rédempteur, et toute la grande doctrine de l’Évangile est ruinée pour jamais; car elle repose toute entière sur sa Divinité.

Au lieu d’être le glorieux Évangile du Dieu bienheureux, il dégénère en un pur système de morale humaine; et dès lors les Anges ne désirent plus sonder ses mystères, et ils cessent d’abaisser leurs regards sur la terre pour apprendre par l'église la sagesse de Dieu infiniment diversifiée.

Votre conduite envers le Sauveur sera proportionnée à l'estime que vous faites de sa personne.

Quelle différence immense d’amour, de vénération et de gratitude n’y aura-t-il pas entre ceux qui l’adorent comme leur Dieu, et ceux qui le ravalent à leur niveau!

Les uns s’écrieront à haute voix:

L’agneau qui a été immolé est digne de recevoir tous les honneurs que l’on rend au Père à jamais! (Apoc. V, 12.)

Les autres conformément à leur système, le complimenteront tout au plus de ce qu’il est une très bonne sorte d’homme.

Les notions dégradées qu’ils ont de sa personne les conduisent quelquefois à le traiter avec bien peu de respect, et à affirmer qu'il était possible qu'il péchât comme les autres mortels: quoiqu'ils confessent qu'il ne pécha point et fut par conséquent le meilleur d'entre les enfants des hommes.

EN VÉRITÉ S'IL N'EST PAS DIEU, IL NE PEUT ÊTRE HOMME DE BIEN, car il a enseigné au monde à l'honorer comme Dieu et il a donné à entendre qu'il ne regardait point comme un vol d'être égal à Dieu.

Les espérances que nous, fondons sur Christ, seront aussi proportionnées à la manière dont nous considérons sa dignité personnelle et sa gloire.

Nous n'avons rien à attendre que de sa plénitude, car:


il est l'auteur du salut éternel pour tous CEUX QUI LUI OBÉISSENT.

(Hébr. V, 9.)


Nos espérances reposent sur les notions que nous avons des trésors de la grâce en Christ.

Si nous ne voyons en lui que la plénitude d'un homme élevé en dignité, nos espérances sont nécessairement bien misérables: car qu'est la plénitude d'un homme pour tous les millions qui attendent le salut de lui?

Mais si nous considérons qu'en Jésus-Christ habite corporellement, toute la plénitude de la Divinité, (Col. II, 9.) alors nos espérances seront certainement bien grandes, et plus nous contemplerons les richesses incompréhensibles de sa grâce, plus aussi elles augmenteront.

Ici, mes frères, vous ne pouvez vous empêcher d'avouer que la religion des Chrétiens et celle des Sociniens ne sont à aucun égard la même; elles diffèrent depuis le fondement jusqu'au faîte de l'édifice.

Comme leur religion est essentiellement différente, l'éternel séjour où ils tendent doit être aussi nécessairement différent:


personne ne peut aller au ciel

par le moyen d'un Sauveur imaginaire.


Croyez au Fils de Dieu de tout votre cœur, et il vous donnera la vie éternelle.

Rejetez-le comme un Dieu Sauveur, et il n'y a plus de sacrifice pour le péché.

Les pécheurs qui ne veulent pas le recevoir dans son véritable caractère, le rejettent comme Sauveur.

Ils déclarent que cet homme ne régnera pas sur eux, et comme les Juifs, ils le crucifient parce qu'il se fait Dieu.

Vous voyez donc combien il est nécessaire de se faire une juste idée de Christ. Puisse-t-il se manifester lui-même à nous!


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