COIN DES ENFANTS
LES EXIGENCES DU PETIT JEAN
Un jeune soldat eut un jour à loger dans une ferme. Le fermier et les siens étaient de bonnes gens, et le militaire eut des raisons de se souvenir des quelques heures qu’il passa chez eux; je vais vous dire pourquoi.
Avant de s'asseoir pour dîner, le père, la mère, les enfants et les domestiques se tinrent debout, tête baissée, derrière leur chaise, pendant que le fermier appelait la bénédiction de Dieu sur les aliments auxquels tous allaient participer.
Après le repas, le fermier rendit grâce à Dieu de la même manière. Puis, chacun partit à l’ouvrage; et les enfants allèrent en classe, à l’exception du plus jeune, le petit Jean.
Quant au soldat, il s’assit près de la fenêtre, et, tout en regardant dehors, il se disait: «Ces gens-là aiment Dieu».
Bientôt le petit Jean s’approcha, et, posant sa main potelée sur le genou du soldat, il lui dit:
— Veux-tu me raconter une histoire du Seigneur Jésus?
Alors le soldat se mit à lui parler de chevaux, de chiens de bœufs, de tout, excepté du Seigneur Jésus. Quand il s’arrêta, le petit garçon, le regardant de nouveau en face, lui dit:
— Oui, mais raconte-moi une histoire du Seigneur Jésus.
— Mais je ne sais rien de Jésus, dit le soldat un peu honteux de son ignorance.
— Toi, qui es si grand, tu ne sais rien de l’histoire de Jésus, dit le petit Jean d’un air fort surpris! Si tu ne l’aimes pas et que tu ne le serves pas, quand tu mourras tu ne pourras pas aller au ciel avec lui.
À la suite de cet entretien qui l’avait assez gêné, le jeune homme sortit et s’arrangea de manière à ne rentrer qu’après le souper. Mais la bonne fermière lui avait conservé sa part, qu’elle mit sur la table dès qu’il entra; et il allait se mettre à manger quand le petit Jean, qui examinait toujours le soldat, s'approcha et lui dit:
— Fais d’abord ta prière!
Le soldat posa son couteau et sa fourchette, ne sachant trop ce qu’il devait faire. Voyant son embarras, le petit garçon se croisa les mains et appela la bénédiction de Dieu sur le souper du soldat.
Puis, vint le culte de famille; une Bible fut donnée au jeune homme qui lut et chanta avec les autres; après quoi il entendit le fermier prier pour celui qui ne priait pas pour lui-même.
Des sentiments étranges et tout nouveaux se firent jour dans l’esprit du soldat, et, lorsqu’il fut seul dans la chambre qu’on lui avait donnée, il se jeta à genoux et s’écria:
«Ô DIEU DE CETTE MAISON, SOIS MON DIEU!»
C’était la première prière qu’il prononçait depuis bien des années; mais soyez-en sûrs, ce ne fut pas la dernière. Peu après, il avait fait connaissance avec le Seigneur Jésus qu’il aime profondément, et aurait pu en parler au petit Jean.
(Children’s Paper.)
L'écho de la Vérité - Février 1881
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