Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

DISCOURS DE ZINZENDORF

La naissance de Jésus.

(MATTHIEU 2, 1-11.)

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6 Janvier 1744.

La foi ne provient pas de démonstrations ni de preuves; elle est l’œuvre de l’esprit et de l’efficace de Dieu.

C’est par la force de Dieu que les peuples sont amenés à la croix de Jésus-Christ. Si le Sauveur a fait condamner par les apôtres les sophismes et les subtilités de la raison, il a prouvé par le témoignage et par l’Esprit ce que la raison ne pouvait prouver.

Quand le cœur ne reçoit pas l’Évangile sur un simple, mais vivant témoignage, la tête et la raison ne le recevront pas davantage, lors même qu’il serait présenté avec l’intelligence et la parole des anges.

LA RAISON A COUVERT DE MOQUERIE ET DE MÉPRIS LE MYSTÈRE DE LA CROIX; elle a été si loin qu’elle a éteint la foi presque partout.

LA FOI VIENT DE DIEU; la naissance ne la donne pas; les prières des enfants de Dieu ne la communiquent pas; cela ne vient ni du sang, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu, de l’éternelle élection de grâce; CELA VIENT DE CE QUE LE FILS DE DIEU S’EST LAISSÉ IMMOLER POUR TOUS LES HOMMES, et de ce qu’il a ainsi préparé l’entrée des cœurs. C’est pourquoi tous les hommes y ont droit, l’un comme l’autre, le mort comme le vivant, l’ignorant comme le savant.

Lorsqu’un mort entend la voix du Fils de Dieu, il vit à l’instant; mais celui qui vit, ne vit que dans la foi au sang du Fils de Dieu, et s’il ne cherche pas sans cesse sa nourriture dans le sacrifice de l’Agneau de Dieu, s’il ne tire pas sa force uniquement de l’alliance dans son sang, il ne peut être assuré de demeurer vivant.

Ce n’est point parce qu’on n’est pas assez fidèle,

parce qu’on ne se conduit pas d’une manière digne de l’Évangile,

parce qu’on n’annonce pas le témoignage, tel que le Fils l’a apporté du ciel sur la terre,

que le règne de Dieu n’avance pas davantage.

Quand tous les témoins de la vérité seront des témoins de la croix, et rendront tous d’une voix le témoignage de Jean-Baptiste: «Voilà l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde,» alors aussi la folie de la prédication opérera avec une efficace que nous ne pouvons prévoir.

Quel motif avait Jean de parler ainsi?

Où est-il écrit dans l’Ancien Testament que l’Agneau viendrait pour ôter les péchés du monde?

Lequel des Juifs comprenait le 53e chapitre d’Ésaïe?

Et eussent-ils eu même une réelle connaissance de la vérité, ils n'auraient cependant jamais su plus que ce que dit Ésaïe:

«Il a été navré pour nos forfaits, et froissé pour nos iniquités; l'amende qui nous apporte la paix a été sur lui, et nous avons la guérison par ses meurtrissures.»

Qui donc auparavant avait compris qu’il serait immolé pour les péchés de tout le monde?

Notre ministère, à nous aussi, consiste donc à annoncer, à publier, à témoigner; mais l’efficace vient d’en haut, de l'esprit de grâce, qui rend témoignage d’une manière divine et avec des paroles inexprimables, par un soupir qu'il produit lui-même, qu’il dirige lui-même, tandis qu’il présente au Père notre reconnaissance et notre désir de grâce et de vie; lui seul opère toutes ces choses.


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17 Janvier 1742.

Où est le roi des Juifs qui est né? Car nous avons vu son étoile, et nous sommes venus l'adorer.

La parole de ces païens auxquels le Seigneur est apparu, et même en premier lieu, me fournit l’occasion de parler de la grâce salutaire de Dieu notre Sauveur.

Nous examinerons d’abord à quelles créatures cette grâce est apparue, puis auxquelles elle n’a pu apparaître encore, et nous chercherons enfin à reconnaître à laquelle de ces deux classes nous appartenons nous-mêmes.

La grâce de Dieu salutaire à tous les hommes a été manifestée, et elle nous enseigne, elle se donne de la peine avec nous, elle travaille en nous, dit l’apôtre Paul (Tite 2, 11, 12). Cela signifie, d’après le sens le plus simple des mots, que cette grâce ne travaille pas chez tous de la même manière qu’elle le fait à notre égard.

Mais afin que nous n’en venions pas à penser que le Sauveur ne veut pas sauver tous les hommes, l’apôtre dit ailleurs que Dieu veut que tous les hommes soient sauvés, et qu’ils viennent à la connaissance de la vérité (1 Tim. 2, 3,4).

Il est le Sauveur non PAS DE NOUS SEULEMENT, mais aussi DE TOUT LE MONDE (4, 18). Jean dit également: C’est lui qui est la Victime de propitiation pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux DE TOUT LE MONDE (1 Jean 2, 2); et Pierre le confirme en disant:

Le Seigneur ne veut pas qu’aucun périsse, mais que tous se repentent que tous arrivent à un changement de cœur (2 Pierre 3, 9).

Comment donc se fait-il que la grâce de Dieu, salutaire à tous les hommes, ne soit pas vue de tous?

Pourquoi le soleil qui éclaire un hémisphère entier ne luit-il pas pour ceux qui sont assis dans une chambre obscure ou dans un cachot souterrain?

Pourquoi ne luit-il pas pour ceux qui ont les yeux malades? ou plutôt, pourquoi ne peuvent-ils pas, lors même qu’il luit aussi pour eux, en jouir comme les autres?

La réponse ne se trouve-t-elle pas dans la chose elle-même.

Cela est vrai également à l’égard de la véritable lumière! Jésus, le Soleil de justice luit maintenant. Mais ceux qu’il n’éclaire pas doivent en savoir la raison mieux que personne.

Notre texte nous parle de deux sortes de personnes qui désirent voir le petit enfant. Les unes et les autres y mettent une importance particulière.

Les Mages voulaient le voir; c’était un désir sérieux. L’étoile qui leur était apparue en Orient était allée devant eux jusqu’à ce qu’elle fût arrivée au lieu où était l’enfant, et là elle s’était arrêtée, afin qu’ils pussent entrer.

Hérode aussi désirait voir cet enfant; il le désirait sérieusement, mais il ne parvint pas à savoir où Jésus était; il se trompa.

Ce fut en vain qu’il commit un acte abominable, et fit mettre à mort tous les enfants de deux ans et au-dessous dans la contrée de Bethléem: il ne découvrit pas l’enfant Jésus, qui était déjà hors de sa portée, et avait été enlevé de devant lui; plus il faisait d’efforts pour le découvrir, plus l’enfant s’éloignait de lui.

N’EST-CE PAS LÀ UNE IMAGE FRAPPANTE DE CEUX AUXQUELS LA GRÂCE EST INUTILE?

Pourquoi donc tant de milliers d’hommes ne sont-ils pas conduits où la grâce les attend?

Pourquoi tant de milliers n’entendent-ils pas même parler du Sauveur?

Notre texte nous en dit la raison.

Quand les Mages virent l’étoile, ILS SE RÉJOUIRENT D’UNE FORT GRANDE JOIE.

Lorsqu’Hérode entendit ces choses, IL EN FUT FORT EFFRAYÉ.

Les hommes, tout déchus qu’ils sont, ne doivent être ni des démons, ni des ennemis de Dieu; ils doivent devenir ses amis. Le Fils de Dieu n’est pas mort contre nous.


Dieu veut donc que nous devenions ses enfants,

MAIS SI NOUS NE LE VOULONS PAS, IL NOUS LAISSE ALLER.


Qu’arrive-t-il alors à ceux qui ne deviennent pas des enfants de Dieu, quand ils ont vu l’enfant?

Ils deviennent des hommes sataniques, des ennemis de Dieu et de Jésus-Christ, qui tournent à leur perdition et à celle des autres la connaissance de la vérité qu’ils transforment en iniquité.

N’est-ce donc pas un très grand bonheur que de tels esprits n’arrivent pas à comprendre l’Écriture sainte?

N’est-ce pas une miséricorde de Dieu que l’Évangile ne soit pas prêché à tous, et que tous n’aient pas des oreilles pour entendre, bien que le son des paroles arrive jusqu’à eux? Car Dieu ne veut pas qu’ils deviennent des démons.

Qu’est-ce que cela?

C’est croire et trembler (Jacques 2,19); être convaincu que tout ce qui est raconté du Sauveur est vrai, MAIS:

ne pas vouloir l’accepter pour Sauveur,

ne pas vouloir de lui pour Seigneur et pour Dieu,

ne pas vouloir être sauvé par lui.

Être un homme de Satan, c’est donc être effrayé, trembler lorsqu’on entend que Jésus est mort pour nous sauver, et être néanmoins forcé de convenir que cela est vrai, comme il arrivera au jour du jugement lorsque toutes les nations de la terre se lamenteront devant lui, et que ceux qui l’ont percé le verront, et reconnaîtront qu’il est le Dieu vivant et éternel (Apoc. 4, 7).

Aussi longtemps donc que cette vérité fait trembler et frémir, aussi longtemps qu’on est dans le fond du cœur un ennemi du Sauveur, et qu’on ne veut pas de lui, le Sauveur n’apparaît pas non plus; il laisse aller, que ce soit par avarice, ou par orgueil, ou par volupté, ou par tout autre penchant qu’on s’éloigne de lui.

On est racheté, à la vérité; on peut être sauvé; MAIS LE SAUVEUR N’APPARAÎT QUE LORSQU’ON DÉSIRE LE RECEVOIR ET LE POSSÉDER.

Dès l’instant où l’âme a besoin de lui, où elle le cherche parce qu’elle ne connaît point d’autre Sauveur qui puisse venir à son aide, Jésus est là; il lui fait lire son élection de grâce dans ses plaies; il la bénit.

Tel est l’ordre de la conversion et du salut:

il faut que le Fils de Dieu fasse entendre sa voix, et l’on vit.

Mais il ne la fait pas entendre avant de savoir que ceux qui l’entendront deviendront des enfants de Dieu, des âmes sauvées qui viendront à lui, qui demeureront en lui, qui ne se transformeront pas dans la suite en serviteurs de Satan faisant la guerre à son règne, tremblants et effrayés parce qu’ils seront forcés de croire à la vérité.

Comment arrive-t-on par contre à entendre volontiers l’Évangile de Jésus-Christ, à s’en occuper avec plaisir, tellement que Jésus puisse alors apparaître, et ouvrir les oreilles et le cœur, afin qu’on le comprenne?

On apprend d’abord à voir qu’on a été trompé, et qu’on est sous la puissance de Satan;

On apprend à connaître le tyran qui nous asservit, et à sentir le poids de son esclavage;

On reconnaît que le péché n’amène à sa suite qu’angoisse et châtiment, et qu’on ne peut avoir ni vie, ni félicité dans ce monde, non pas même un seul jour heureux, si l’on ne possède pas le Sauveur.

Quand ces choses sont devenues claires pour l’âme, alors on soupire; on ne peut plus ni boire, ni manger; on n’a de repos ni le jour, ni la nuit; on ne se trouve bien nulle part; le travail est mis de côté pour un temps; on ne peut faire autre chose que de s’écrier avec larmes:

«Oh! combien je désirerais savoir si je suis sauvé, si j’ai part à la grâce du Sauveur! je ne puis plus marcher au hasard comme autrefois; je sens que j’ai été du nombre des ennemis de Jésus-Christ, et qu’il n’y a point eu jusqu’ici d’amour pour lui dans mon cœur; j’ai entendu sans cesse, il est vrai, répéter qu’il est mort pour nous, mais je n’en ai pris nul souci; comment ai-je pu demeurer dans un semblable état si longtemps!»

C’est là ce qui s’appelle être pauvre, misérable, sans force et sans ressource; c’est être parfois plus mort que vivant.

Dès que le Sauveur aperçoit une âme qui voudrait ainsi être sauvée, il se manifeste à elle, il vient s’offrir à elle; avant qu’elle le sache, la lumière se fait en elle, elle reconnaît à quoi elle en est, elle est remplie d’une sainte joie, elle s’écrie:

«Louange et gloire à Dieu de ce qu’il existe un Sauveur! Quel amour que le sien! un amour qui l’a poussé à sauver le monde, lui, qui aurait dû le condamner! Quelle miséricorde que de me faire grâce, à moi, indigne!»

Celui qui a la paix avec Dieu, qui peut dire au péché chaque fois qu’il se présente, et sous quelque forme qu’il apparaisse, «c’est toi qui as conduit mon Sauveur à la croix,» celui-là est un enfant de Dieu; il est racheté, et peut aller sans nulle crainte à son Sauveur, qu’il ait été un vicieux, un ennemi de Jésus, ou un pharisien à propre justice qui n’avait jamais eu encore la pensée d’accepter une grâce toute gratuite.

Parmi ceux qui ne peuvent pas encore se réjouir ainsi de leur pardon, il existe deux classes distinctes.

Les uns s’écrient:

Quel misérable état que de devoir pécher tous les jours! mes meilleures résolutions n’aboutissent à rien, je retombe toujours de nouveau et plus bas; je manque de droiture, je suis jaloux de mon prochain, je suis irritable, je ne puis rien supporter, j’aime à être traité avec respect, etc. Comment sortir de ce misérable état? Oh! si je savais qu’il y a possibilité pour moi de devenir un autre homme; si je savais qu’il y a dans le monde des gens qui sont humbles de tout leur cœur, qui n’ont d’autre appui que le Seigneur et ses compassions, qui aiment tous les hommes, et dont la vie tout entière est un bonheur continuel, et que moi je puis un jour devenir comme eux, oh! quelles actions de grâce ne rendrais-je pas à mon Dieu!

C’est déjà un bon commencement, un bon mouvement, lorsqu’un homme ne peut plus se sentir à l’aise dans ce qui auparavant faisait sa joie; il est bien près d’obtenir ce qu’il cherche; plus son angoisse est grande, plus le poids qui oppresse son cœur est lourd et douloureux, plus le Sauveur est près avec sa grâce et avec le don tout gratuit du salut.

Il lui montre ses plaies, il le bénit, il lui donne le baiser de paix, il jette ses péchés au fond de l’océan de ses miséricordes. Et il peut arriver qu’au même instant cette âme se réjouisse en son Sauveur, et qu’elle s’écrie: «Je suis maintenant devant ses yeux comme celle qui a trouvé la paix!»

La seconde classe est celle des âmes qui entendent les paroles de grâce et de salut, mais qui n’en sont pas saisies; elles diront bien à la vérité: «cette prédication est belle; cette manière de présenter la vérité me plaît;», mais avant qu’une heure soit écoulée, TOUT EST EFFACÉ DÉJÀ, et dans deux ou trois jours, elles se retrouveront les mêmes qu’auparavant, ou plutôt leur état en aura été empiré.

Qu’advient-il alors de ces personnes?

Elles deviennent d’amers ennemis du Sauveur, et moins elles s’en aperçoivent, plus leur misère est grande, et plus est dangereux le poison qui pénètre dans leur âme et rend leur maladie mortelle. Ce sont des hommes auxquels arriverait ce qui arriva à Hérode, si le Sauveur attaquait en face leur cœur de pierre. Ils seraient effrayés, mais leurs cœurs répondraient; «NOUS NE VOULONS PAS!»

Il en sera toujours ainsi:

Ceux qui sont effrayés quand la grâce se présente à eux, ne peuvent recevoir la foi.

Ceux qui se réjouissent du fond du cœur de la grâce qui leur est offerte, obtiennent la foi.


* * *

MATTHIEU 2, 13. 14.


8 Juin 4747.

Lorsque nous réfléchissons que notre Sauveur, ce précieux enfant, a dû voyager lorsqu’il était à peine dans ce monde, nous ne pouvons, si nous l’aimons, demeurer tranquilles et à notre aise, attachés au même endroit, quelque agréable qu’il puisse être, et nous n’avons plus d’autre patrie que la terre entière qui est au Seigneur.

Je sais que je suis de nature un de ceux qui aimeraient le mieux à rester chez eux, seraient le plus affectionnés à une patrie terrestre, à une petite demeure permanente, et pourraient facilement se persuader qu’ils ont toute espèce de bonnes raisons pour se fixer, et que leur temps serait ainsi fort bien employé.

Mais il n’a pas plu au Sauveur d’ordonner les choses de cette manière; j’ai du faire aussi la bienheureuse expérience qu’on peut être en tous lieux à la maison, selon l’exemple de Celui qui, déjà comme enfant au berceau, a dû quitter sa retraite pour parcourir le monde. Cela est bon; son exil nous apprend à nous trouver heureux partout, et à nous attacher au lieu où nous nous trouvons, dès l’instant où nous sommes appelés à y rester.


* * *


15 Décembre 1755.

Hérode n’aurait certainement pas eu besoin de commettre une telle abomination à l’égard des enfants de Bethléem, s’il ne s’était pas laissé induire en erreur par les scrupuleux docteurs de la loi, qui lui prouvaient, par la parole d’un prophète dont le sens n’avait jamais été ce qu’ils prétendaient, que le Sauveur devait être un roi temporel des Juifs.

Mais ce Roi nouveau-né n’avait pas des pensées assez bornées pour pouvoir se contenter du petit pays de Judée. Le ciel et la terre sont à lui, et il a donné la terre aux enfants des hommes, mais IL VEUT ÊTRE LE ROI DES CŒURS, partout où luit le soleil.

C’est à mes yeux une chose très essentielle pour nous de combattre la fausse idée du monde à l’égard du règne de Christ, et de chercher à le convaincre que notre Roi n'est pas de ce monde. Nous n’avons à nous occuper que des cœurs; nous n’avons point d’autre ambition que d’amener des âmes à ses pieds, et de rendre toute raison captive à l’obéissance de la foi. Si nous avons besoin d’un coin de terre, nous voulons le payer, comme Abraham aux enfants de Heth; mais si nous le pouvons, nous voulons gagner des cœurs à Christ.

O règne de la croix! tu n’es pas de ce monde.

Et c’est là ta beauté!

Plus ton opprobre est grand, plus ta honte est profonde,

Plus luit ta majesté.

Ton Chef eut pour berceau la crèche d’une étable,

Pour trône, un bois maudit;

Son règne est sans éclat, son peuple est misérable,

Son code: «II est écrit.»


Ta gloire, ce n’est pas une gloire charnelle:

Il faut de nouveaux yeux

Pour contempler la mort, et pour la trouver belle

Sous son aspect hideux.

Il faut un nouveau cœur pour suivre cette voie;

Le souffle de l’Esprit

Pour aimer ce royaume, et porter avec joie

La croix de Jésus-Christ!


* * *


28 Décembre 1749.

Les enfants ont été les premiers martyrs pour la cause du Sauveur, et il en gardait un tendre souvenir. Son amour pour eux était en outre une suite naturelle de la tendresse de son cœur, de son humanité, et de son enfance en particulier.

C’était pour l’amour de lui que tous les enfants de deux ans et au-dessous avaient été mis à mort à Bethléem et dans tous les environs, afin que l’enfant Jésus ne se trouvât pas dans le nombre des victimes.

La détresse et l’angoisse avaient été grandes; les cris et les lamentations des mères avaient retenti de toutes parts, car LA PERSÉCUTION ORDONNÉE CONTRE L’ENFANT JÉSUS LES AVAIT PRIVÉES DE LEURS BIEN-AIMÉS.

C’était là pour Jésus une circonstance historique qui ne pouvait s’effacer de son souvenir, et qui peut-être lui faisait serrer plus tendrement dans ses bras et bénir plus particulièrement les enfants qu’il ne l’aurait fait sans cela. «Laissez venir à moi ces petits, et ne les en empêchez pas;» ils ont un droit spécial de venir à moi; une église tout entière de ces petits a versé son sang pour l’amour de moi dès le commencement, et ils sont morts pour ma cause.

Le Sauveur était tellement semblable aux autres enfants et tellement privé de tout ce qui aurait pu le faire distinguer, qu’Hérode, pour être assuré de ce qu’il faisait, avait dû faire massacrer tous les enfants de son âge, et que le Sauveur ne put échapper que par la fuite.


 


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