Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Chapitre IV

Images de Dieu de Jésus-Christ et des Saints.


TU NE TE FERAS POINT D’IMAGE TAILLÉE,

ni de représentation quelconque des choses

qui sont en haut dans les cieux,

qui sont en bas sur la terre,

et qui sont dans les eaux plus bas que la terre.

(Ex. XX, 4.)

***

Images de la divinité rejetée.

Il n’y a point d’image qui puisse représenter Dieu, qui est un Être simple, immense, infini, IMMATÉRIEL.

Nous ne craignons donc point d’appeler avec l’écriture sainte toute représentation de la divinité une chose fausse et nous rejetons par cette raison les idoles des païens et les images de quelques chrétiens (Actes XVII. 29.).

Quoique notre Seigneur Jésus-Christ ait revêtu la nature humaine, IL NE L’A PAS PRISE POUR SERVIR D’ORIGINAL AUX PEINTRES ET AUX SCULPTEURS, ni pour être l’objet de la superstition des hommes.

Il a expressément déclaré qu’il n’est point venu pour abolir la loi et les Prophètes, mais pour les accomplir (Matth, V. 17.) et cette loi et ces Prophètes (Deut. IV. 23; 16-17; Ésaïe XL. 18-26; XLII. 8; Rom. I. 23.) CONDAMNENT LES IMAGES.

Il a d’ailleurs témoigné que la présence même de son corps n’apporterait aucun avantage à l’église, mais qu’il serait toujours avec elle PAR SON ESPRIT (Jean XVI. 7.). Qui pourrait donc se figurer que la représentation de ce corps put être de quelque utilité?

SI LE SAUVEUR HABITE EN NOUS PAR SON ESPRIT, nous devenons par là les temples de Dieu et quelle convenance y a-t-il, selon l’observation de Saint Paul, entre le temple de Dieu et les idoles (2 Corinth. VI. 16)?


Images des Saints.

Les Saints, tandis qu’ils étaient sur la terre, ont refusé de recevoir aucun hommage, aucun culte religieux (Actes XIV. 11 et suiv.; XVII. 16. et suiv.).

Ils ont combattu le service des images, comment donc se persuader, qu’après leur mort ces Esprits bienheureux se plaisent à voir leurs images introduites dans les temples, devenir l’objet des divers honneurs qu’on leur rend en s’agenouillant, en se prosternant, en se découvrant la tête devant elles?


Les Images ne sont pas des moyens d'instruction.

Dieu a voulu que les hommes soient instruits dans la religion, que leurs esprits soient élevés au ciel et leur cœur remplis des désirs du salut, pour cela il n’a commandé nulle part d’enseigner les Laïques par des images, ou par des peintures, mais PAR LA PRÉDICATION DE L’ÉVANGILE (Rom. X. 7.).

Il a bien établi des sacrements, mais nulle part il n’a fait élever des statues. Faut-il des objets sensibles?

Contemplons les créatures qui vivent ou qui sont en mouvement et que l’Univers nous présente de toutes parts. Cette contemplation réfléchie peut faire sur nous des impressions plus vives que de vaines images, ou des peintures muettes, qui sont sans vie, sans actions et sans vertus:

Elles ont des yeux, comme le dit le Psalmiste et ne voient point, des oreilles et n’entendent point, une bouche et ne parlent point (Psaume CXV. 4-8.).


Sentiments des Pères.

Nous jugeons donc que Lactance, ancien écrivain de l’église, a eu raison de dire, qu’il n’est point douteux que partout où il y a des images, il n’y a point de vraie religion.

(Voyez le livre fécond de ses institutions divines, Chap. II. III. et IV. où il combat avec autant de solidité que d'éloquence le culte des images. Il n’est pas inutile d’observer que Lactance vivait au commencement du IV Siècle.)

Nous approuvons aussi le zèle du saint Evêque Épiphane, qui ayant trouvé un voile suspendu à la porte d’une église, sur lequel on voyait une peinture ou de Jésus-Christ, ou de quelque Saint, le fit ôter, ne pouvant souffrir qu’une image humaine fut suspendue, contre les défenses de Dieu, dans l’église de son Fils.

II interdit pour l’avenir des usages si indignes de l’église de Jésus-Christ et si contraires à sa religion

(C’est lui-même qui raconte cela à Jean Coïque, Évêque de Jérusalem, dans une lettre que saint Jérome a traduite. C’était dans l’église d’un village, appelle Anablata, dans la Palestine.)

Rien ne nous paraît plus sage que la règle, que saint Augustin donne, dans son livre de la vraie Religion, au Chapitre LV:

Ne rendons, dit-il, aucun service religieux aux ouvrages des hommes; car les ouvriers sont plus excellents que leur ouvrage, cependant nous ne devons offrir aucun hommage religieux à ces ouvriers.



 
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