Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

Ceux qui rejettent Dieu et sa connaissance.

***


Ils ont dit au Dieu Fort: Retire-toi de nous, nous ne prenons point plaisir à connaître tes voies. (Job, Chapitre XXI. v.14.)

C’est un Sentiment horrible que celui que ces Paroles expriment et je suis persuadé que la première pensée que vous avez eue en les entendant, a été de demander qui sont ceux qui tiennent ce langage.

Est-il possible qu’il y ait eu autrefois, ou qu’il y ait encore aujourd'hui des gens assez perdus, pour en venir jusqu’à cet excès d’impiété, que de dire à Dieu: Retire-Toi de nous; nous ne prenons point de plaisir à connaître tes voies?

Oui, Mes Frères, il y en a eu autrefois, et il y en a encore maintenant.

Ce sont là les deux Articles que j’entreprends traiter dans ce Discours; je montrerai:

Premièrement, en expliquant ce Texte, qu’il y avait ce genre d'Impies au temps de Job.

Après cela, je ferai voir qu’il ne s’en trouve bien trop parmi les Chrétiens.


Pour comprendre ces paroles, il faut savoir que Tsophar, l’un des Amis de Job qui étaient venus le visiter dans son Affliction, avait soutenu, comme on le voit dans le Chapitre précédent, que la Vengeance divine poursuit les Impies en ce monde. Quoiqu’ils soient heureux pendant quelque temps, leur prospérité est de courte durée, et qu’à la fin, ils sont accablés par le Jugement de Dieu. D’où Tsophar voulait conclure que puisque Job était affligé, il fallait qu’il fût du nombre des Méchants et des Hypocrites.

Job répond à ce Discours de Tsophar dans le Chapitre XXI, et il montre que ce que son Ami avait dit n’était pas généralement vrai. Pour cet effet, il remarque:

- que les Méchants vivent souvent heureux,

- qu'ils vieillissent, qu’ils sont les plus puissants,

- que leurs Maisons se maintiennent,

- que la Verge de Dieu n’est point sur eux,

- qu'ils passent leur vie dans la joie et dans la bonne chair,

- et qu'ils descendent au tombeau en un instant et sans avoir souffert.

Après avoir ainsi décrit la prospérité des Méchants, il ajoute: Et toutefois ils ont dit au Dieu Fort, Retire-toi de nous.

C’est comme s’il disait: Et cependant ces gens qui vivent ainsi dans une constante prospérité sont des Impies, et même des Impies déclarés qui disent à Dieu: Retire-toi, nous ne nous soucions point de te connaître. Qui est le Tout-Puissant que nous le servions, et que gagnerons-nous quand nous l’aurons prié?

Par là Job prouve qu’il n’était pas vrai que les Méchants fussent toujours punis dans cette vie, comme Tsophar le prétendait et que l’affliction n’était pas une marque certaine de la colère de Dieu. Voilà le but de ces paroles.

Mais pour y faire des réflexions plus particulières, il faut remarquer, en premier lieu, que ceux qui parlent ici: CE SONT DES IMPIES!

Il n’y a en effet que des Impies qui puissent tenir ce langage! Mais quand on examine la suite du Discours de Job, il paraît qu’il veut parler de ces Impies qui jouissent de l’abondance et de la paix; cela se voit dans les versets qui précédent notre Texte, et que je viens de rapporter.

C’est ce qui est encore marqué très clairement dans le Chapitre suivant, où Eliphaz répétant ces mêmes paroles que nous expliquons, s’exprime ainsi:

Ils disaient au Dieu Fort: Retire-toi de nous. Et qu'est-ce que leur avait fait le Tout-Puissant? Il avait rempli de Biens leur Maison.

Il s’agit donc ici des Méchants qui vivent dans la prospérité, à qui Dieu donne divers témoignages de sa Bonté, mais qui, loin d’être touchés de reconnaissance envers lui, l’outragent avec d’autant plus de fierté, qu’il leur fait plus de bien; et qui pour les faveurs qu'il leur accorde, ne lui rendent que le mépris et le Blasphème.

VOILÀ L’EFFET QUE LA PROSPÉRITÉ PRODUIT SUR LES MÉCHANTS; elle les rend fiers, insolents, impies; c'est dans cet état qu’ils perdent toute crainte de Dieu et qu’ils lui disent: Retire-toi de nous.

Remarquons, en second lieu, que c’est à Dieu qu’ils parlent ainsi. Ils ont dit cela au Dieu Fort, à cet Être suprême dont la Majesté est infinie, et dont le Pouvoir est sans borne!

Voici un degré d’aveuglement et de fureur qu’on à peine à concevoir: que des Créatures faibles et mortelles, osent s’élever ainsi contre celui qui les a formées, et qui peut les détruire en un moment.


Mais c’est aussi la plus noire ingratitude d’outrager de la sorte ce Dieu dont sa Bonté est égale à sa Puissance, ce Dieu qui ne mérite pas moins d’être aimé, à cause de sa Bonté, et qui mérite d’être craint à cause de son Pouvoir.

Mais que lui disent ces malheureux?

Retire-toi de nous! Voilà des paroles qui font horreur, ce qui se peut dire de plus outrageant contre Dieu, c’est témoigner qu’on n’a pour lui:

- ni amour,

- ni respect,

- ni crainte;

- qu’on ne se soucie ni de sa faveur, ni de sa haine;

- que sa présence est à charge,

- qu’on ne veut avoir aucune communion avec lui.

Comment entendrons-nous ceci?

Est-ce donc que les Méchants tiennent effectivement ce langage?

Voici ce que j’ai à dire là-dessus. Il n’est guère concevable que des hommes, tant corrompus soient-ils,  puissent en venir jusqu'à prononcer ces paroles exécrables, et à dire formellement à Dieu: Retire-toi de nous.

Cependant l’Écriture les met dans la bouche des Méchants, et elle ne le fait pas sans raison. Il y a dans les Livres sacrés, divers endroits semblables à celui-ci. On lit dans les Psaumes, que l'insensé dit dans son cœur, qu'il n'y a point de Dieu; que les Méchants ont dit, le Seigneur ne le verra point, le Dieu de Jacob n'entendra rien. (Psaumes 14, 1; 94, 7.)

Jérémie (2, 27-31.) reproche aux Juifs, d'avoir dit au Bois et à la Pierre, c'est-à-dire, aux Idoles: Tu es mon Père, tu m'as engendré; lève-Toi et nous délivre.

Job lui-même, pour marquer qu’il n’avait pas été tenté par l’Avarice, parle en ces termes:

Je n'ai jamais dit à l'or tu es ma confiance. (Job 31, 24.)


Pourquoi l’Écriture parle-t-elle de la sorte?

Pourquoi accuse-t-elle les Méchants d’avoir dit, Il n'y a point de Dieu, le Dieu fort n'en verra rien; et les Idolâtres de dire aux Idoles, Tu es mon Père, les Avares, de dire à l'Or, Tu es ma confiance?

C’EST PARCE QUE LES MÉCHANTS NE CRAIGNENT NI DIEU, NI SON JUGEMENT;

- parce que les Idolâtres abandonnent Dieu, pour servir les fausses Divinités;

- parce que les Avares donnent leur cœur et leur confiance aux Richesses.

C’est de la même manière qu’il faut entendre ces paroles; Les Méchants ont dit à Dieu, Retire-toi de nous.

Et comment le disent-ils?

Par les sentiments de leur cœur, et par leurs Actions.

Ils le disent par les sentiments de leur cœur. Le cœur dit souvent ce que la bouche ne prononce pas. De là vient que David attribue aux Impies de dire DANS LE CŒUR, qu’il n’y a point de Dieu. Voici comment leurs sentiments sont exprimés dans le verset qui suit notre Texte:

Qui est le Tout-Puissant, que nous le servions, et que gagnerons-nous quand nous l'aurons invoqué?

Ce sont là les pensées les plus injurieuses à la Divinité. Des gens qui ont de tels sentiments ont mis toute crainte de Dieu sous les pieds; ils n'ont aucune envie de lui plaire, aucune appréhension de l’offenser, aucun respect pour sa volonté; ils rejettent toute «Religion»; ils rejettent Dieu lui-même, ils lui disent: Retire-Toi de nous.

C’est cela même qu’ils disent par leurs Actions et par leur Conduite.


Dieu juge des Hommes par ce qu’ils font,

et par la manière dont ils vivent.


Lorsque David attribue aux Méchants ce détestable langage, Il n'y a point de Dieu, il allègue pour preuve de leur impiété, leur corruption et leurs crimes; c’est dans leur vie déréglée qu’il trouve leur Athéïsme; Ils se sont corrompus, dit-il, ils se sont rendus abominables, il n'y en a aucun qui fasse le Bien. (Psaume 14, 1.)


L’Écriture dit que ceux qui font ce que Dieu commande, l’aiment;

et que ceux qui ne font pas sa Volonté, le haïssent.


En effet, mépriser les Commandements de Dieu, les fouler aux pieds, refuser d’écouter sa voix et de revenir à lui, ne point se mettre en peine pour se procurer sa faveur, faire ce qui est le plus capable de nous priver de la présence et de son amour; n’est-ce pas témoigner ouvertement qu’on le rejette? n’est-ce pas lui dire: Retire-toi de nous?

Les paroles que Job ajoute et qu’il met dans la bouche des Impies, expliquent encore plus clairement leurs sentiments; nous ne prenons point plaisir à connaître tes voies.

Les voies de Dieu, c’est sa Volonté.

Connaître ces voies-là, ce n’est pas seulement en avoir la connaissance en être instruit; mais C’EST Y MARCHER ET LES SUIVRE.

Quand donc les Méchants disent nous ne prenons point plaisir à connaître tes voies, cela signifie, qu’ils ne se soucient ni de s'instruire de la Volonté de Dieu, ni de la faire.

Ils ne se soucient point de s'en instruire et d’en acquérir la connaissance.

Il faut observer ici que Job suppose que ceux dont il parle pouvaient connaître les voies de Dieu. Or, ni Job, ni ses Amis, ni les Hommes qui vivaient dans le Pays où il habitait, n’étaient compris dans l’Alliance que Dieu traita avec le Peuple d’Israël; la Loi de Moïse ne leur avait pas été donnée. Cependant il paraît ici, QU’IL NE TENAIT QU’À EUX DE CONNAÎTRE DIEU ET SA VOLONTÉ.

La connaissance du vrai Dieu et des devoirs de la «Religion», n’était donc pas éteinte dans ces Lieux et dans ces temps-là; et elle était bien plus répandue qu'on ne le croit ordinairement.

Cette Vérité est évidemment supposée dans tout le Livre de Job; elle se recueille de tous ces beaux Discours, où Job et ses Amis parlent si dignement de Dieu, de la Providence, de ce qui arrive aux Bons et aux Méchants; où ils représentent comment Dieu se faisait connaître aux Hommes et les appelait à lui. Mais ceux dont Job rapporte les sentiments dans notre texte, ne profitaient pas des avantages qu’ils avaient, ils rejetaient l’Instruction, ils ne prenaient aucun plaisir à s’informer des voies du Seigneur. Or dès qu’on ne veut pas être instruit, C’EST UNE MARQUE CERTAINE QUE LE CŒUR SE DÉTOURNE DE DIEU, c’est par là qu’on commence à lui dire: Retire-toi de nous.

Ces Impies ne voulaient pas marcher dans ces Voies-là, ils n’y prenaient aucun plaisir; bien loin de s’y plaire, elles leur étaient fâcheuses, parcequ'elles ne s’accordaient pas avec leurs passions.

Les méchants ont encore plus de répugnance à garder les Lois du Seigneur qu’à les connaître simplement. La corruption du cœur et l’attachement au mal, est ce qui donne surtout de l'éloignement pour Dieu et pour sa Volonté. Notre Seigneur dit, que celui qui fait des choses mauvaises, hait la lumière, et qu'il ne vient point à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient reprises.


Le Pécheur est troublé dans ses plaisirs et dans la fausse tranquillité qu’il y cherche, quand il pense à la Volonté de Dieu et à son Jugement.

Ces réflexions excitent en lui des craintes, des remords; c’est pourquoi il éloigne ces fortes pensées, il les rejette lorsqu’elles se présentent, afin qu’il puisse se livrer à ses passions avec plus de liberté, et goûter, sans trouble, les douceurs d’une vie charnelle. Voilà comment et en quel sens les Impies disent à Dieu, Retire-toi de nous, nous ne prenons point de plaisir à connaître tes voies.


* * *


Il s’agit à présent de voir si ces Paroles peuvent être appliquées à notre temps et s’il y a encore aujourd’hui de ces Profanes dont Job représente ici les sentiments.

Je montrerai, pour cet effet:

- premièrement qu'il ne se trouve encore bien trop de gens ayant ce caractère;

- je ferai voir ensuite, combien l'état de ces Impies est déplorable et dans quel malheur ils se précipitent;

- je donnerai enfin les moyens de se garantir de l'Impiété et de s'en retirer si on a le malheur de s'y trouver engagé.

Je disais, en commençant ce Sermon, qu’il n’est presque pas concevable qu'il y ait eu des personnes qui aient porté l’Impiété jusqu’à dire à Dieu, Retire-toi de nous, nous n'avons que faire de la connaissance de tes Voies.


MAIS C’EST QUELQUE CHOSE DE PLUS DIFFICILE À COMPRENDRE,

QU’IL Y AIT DES GENS DE CE CARACTÈRE PARMI LES CHRÉTIENS.


Cela n’est pourtant que trop vrai; et même il faut dire que c’est parmi les Chrétiens qu’on doit chercher les plus grands Impies, et ceux à qui ces Paroles conviennent le mieux.

D’abord, je vous prie, Mes Frères, de croire qu’en disant cela je n’avance rien d’exagéré. Plusieurs se plaignent qu’on leur fait tort, lorsqu’on les accuse d’abandonner Dieu, de le mépriser, de le rejeter, d’être ses Ennemis.

Mais il faut bien que ces accusations soient justes, puisque Dieu, qui parle dans l’Écriture, le fait. Ce ne sont point des exagérations et des hyperboles que ces manières de parler, elles n’expriment que la Vérité.

Dieu qui connaît les Hommes à fond et qui est un juste Juge, ne leur attribue pas des sentiments qu’ils n’aient point; et il ne les accuse pas d’un péché que personne ne saurait commettre.

Je dis donc qu’il y a aujourd’hui, comme autrefois, des gens à qui les Paroles de Job que nous avons méditées, conviennent: voici des considérations que je vous propose sur ce sujet, et sur lesquelles je vous prie de vous arrêter et de réfléchir sérieusement.

Je trouve cinq catégories de personne, qui sont censées dire à Dieu: Retire-toi de nous, nous n'avons que faire de la connaissance de tes Voies.

- Ceux qui ne veulent pas s'instruire de sa Volonté.

- Ceux qui résistent à leur conscience.

- Ceux qui renvoient leur Conversion.

- Les Incrédules,

- Ceux qui ne craignent pas Dieu et qui violent ses Commandements.


1). Je mets dans le premier rang: Ceux qui ne veulent pas s'instruire des voies et de la Volonté du Seigneur. C'est la première idée que notre Texte fait naître; Nous ne prenons point plaisir à connaître tes Voies.

Dans la «Religion» une bonne instruction est le fondement de tout. C'est par l'instruction que Dieu commence à venir à nous; DÈS QU’ON LA REJETTE, ON REJETTE DIEU et on s’éloigne de lui.

C’est pour cela que Dieu se plaint dans sa Parole de ceux qui ne veulent pas être instruits. La Sagesse, parlant des Pécheurs et de leur ruine dans le Livre des Proverbes, fait cette plainte; Ils ont haï la science, ils ont rejeté mes conseils, ils n'ont point eu à gré que je les reprisse. (Prov. 1, 29-30.) (Version Segond: Parce qu’ils ont haï la science, Et qu’ils n’ont pas choisi la crainte de l’Éternel, Parce qu’ils n’ont point aimé mes conseils, Et qu’ils ont dédaigné toutes mes réprimandes....)

Mais que dirons-nous de ceux, qui, vivant dans l’Église Chrétienne, négligent et refusent d’être instruits?

Dieu fait connaître maintenant sa Volonté, bien plus clairement qu’il ne le faisait autrefois. Il nous instruit par son Fils dans l’Évangile, il fait briller à nos yeux la plus éclatante lumière qui ait jamais éclairé les hommes.

Mais que de Chrétiens qui ferment les yeux à cette lumière, qui se plaisent dans les ténèbres, qui ne veulent point s’instruire; qui n’ont ni l’inclination, ni la docilité, nécessaire pour cela!

Que de gens qui n’ont, pour l’étude de la «Religion», pour la Lecture des Livres Saints, pour la Méditation des choses spirituelles, que de l’indifférence, et même de l’aversion!

- Leur prêche-t-on quelque bonne Doctrine? Ou ils n’écoutent pas, ou ils n’y font point de réflexion!

- Les exhorte-t-on? Ils n’en tiennent aucun compte.

- Les reprend-on? Ils s’en irritent. C'est un grand mal que de ne pas aimer à être instruit; quand on a manqué de ce côté-là, on manque par les fondements et on ne tardera pas longtemps à devenir impies et à dire à Dieu: Retire-toi de nous; lorsqu’on ne se soucie pas d'acquérir la connaissance de ses Voies.


2). J’applique ces Paroles à: ceux qui résistent à leur conscience, qui ne la consultent point et qui en étouffent la voix.

Considérez bien ce que ces gens-là font. Dieu vient à nous, et il nous parle au-dehors par sa Parole, mais il s’approche encore plus près de nous, il nous attire encore plus fortement à lui, lorsqu’il nous parle intérieurement par notre Conscience.

La Conscience tient la place de Dieu; quand elle parle pour nous avertir de notre devoir, c’est Dieu qui parle.

CELUI QUI RÉSISTE À SA CONSCIENCE, RÉSISTE DONC À DIEU, et au moyen le plus fort qu’il emploie pour nous toucher. C’est là, non seulement refuser d’ouvrir la porte de son cœur à Dieu lorsqu’il y frappe; mais c’est la lui fermer et le renvoyer, lorsqu’il vient l’ouvrir lui-même.

IMPOSER SILENCE À SA CONSCIENCE, et la faire taire, c’est autant que si l’on disait à Dieu, Tais-toi, retire-toi, je ne prends point de plaisir à connaître tes Voies.

C’est là le grand outrage que font à Dieu ceux qui connaissent sa Volonté et dont la conscience les avertit quand ils sont tentés de commettre un péché et qui savent qu’en le commettant ils feront mal, et qui, néanmoins, ne se retiennent pas pour le commettre.

C’est le funeste état où se précipitent:

- ceux qui se mettent au-dessus des scrupules, et que les avertissements de la conscience importunent,

- ceux qui se font une habitude et même un devoir de l’endormir et d’en mépriser la voix, afin de s’affranchir des remords, et de pécher plus librement;

- et ceux qui enfin, pour consommer l’ouvrage, recherchent, écoutent, lisent et reçoivent avec avidité, tout ce qui va à flatter le vice, et même autoriser l’irréligion et le libertinage.

Quand on a ainsi perdu la bonne Conscience, on avance à grands pas dans les voies de l’Impiété, on n’écoute plus rien, l'entrée du cœur est fermée à Dieu, et on lui dit dans la vérité: Retire-toi de nous, nous ne prenons point plaisir à connaître tes voies.


3). Ces Paroles conviennent à: Ceux qui renvoient leur Conversion, et qui étant sollicité à s’amender, refusent de le faire dans le temps présent, et remettent à l’avenir.

Quoiqu’il semble que ceux-ci n’aient pas rejeté toute crainte de Dieu, puisqu’ils témoignent avoir quelque intention de se convertir un jour, il est pourtant certain, et on le reconnaît quand on examine bien leur procédé, qu’ils sont réputés, avec justice, de dire à Dieu: Retire-toi de nous.

Car, pour ce qui est de cette faible et vague intention de se convertir un jour, elle ne marque pas qu’ils aient de grands égards pour Dieu. Il y a peu de pécheurs qui n'aient une telle intention ou qui ne l'aient eue; je ne sais même si dans les Enfers il y en aura un seul, qui lorsqu’on l’exhortait à la repentance pendant qu'il était en ce monde, n’ai dit quelquefois JE ME CONVERTIRAI.; mais il n’y a point de sincérité dans ce langage!

Il n'y a rien qui n’est plus incertain que cet avenir auquel on renvoie, et de ce qu’on fera alors.

Ce qu’il y a de certain, c’est que tout homme qui renvoie, est, pour le présent, déterminé et résolu à ne pas se convertir!

Et que pour le présent, il n’aime pas Dieu et qu’il ne prend point plaisir à marcher dans ses voies, qu’il se plaît au contraire dans celles du Vice, et qu’il veut y continuer.

Ce qu’il y a de certain encore, c’est qu’un tel homme fait ce qui peut l’engager toujours plus avant dans le péché, et l’éloigner toujours davantage de sa conversion. N’est-ce pas là dire à Dieu, Retire-toi de nous, ou, comme Félix le disait à S. Paul, Va-t-en pour cette fois. (Actes 24, 25)


4). C’est surtout ici le langage des Incrédules, de ces Impies de profession qui, au libertinage du coeur, joignent celui de l’esprit et des sentiments, qui est le plus dangereux.

La Foi est ce qui donne l'entrée à Dieu dans le cœur, mais l’Incrédulité l’en chasse, elle sape la «Religion» par les fondements.

Pendant qu’un Pécheur conserve encore quelques bons sentiments et qu’il admet encore les Principes de la «Religion», il y a quelque espérance. C’est une semence cachée, qui peut germer et produire du fruit en son temps; c’est une étincelle qui peut rallumer la Vie spirituelle.

Mais quand, en cherchant des difficultés sur les fondements de la Foi, en s’attachant à ce qui peut affaiblir la persuasion des Vérités de la «Religion», et de la nécessité de ses Devoirs, on travaille à arracher du cœur cette semence, à éteindre tout à fait cette étincelle. Quand ces Principes, qui sont de la dernière ressource du pécheur ne subsistent plus, qu’y a-t-il à attendre, sinon qu’on dise tout à fait à Dieu: Retire-toi de nous.

C’est là, en particulier l’effet que produit la Lecture des mauvais Livres (et l'écoute de mauvaises musiques, de mauvais films, la pratique de mauvais jeux dans notre 21e siècle), dont le nombre est si grand, et qui malheureusement sont entre les mains de tout le monde; de ces objets qui font naître des scrupules et des doutes sur la «Religion», qui corrompent la Foi et les Mœurs, et qui conduisent même ouvertement à l'Incrédulité, et à l’Impiété.

Lire ces sortes de Livres (et prêter attention à ce dont ce que notre siècle met sous nos yeux):

- c’est travailler à éteindre la Foi dans son Cœur, et à en ôter tout sentiment de «Religion»;

- c’est se nourrir de poison,

- c’est mettre les plus grands et les plus insurmontables de tous les obstacles à la Conversion et au salut;

- c’est se fermer à tout retour au bien,

- c’est se préparer un avenir affreux, et une fin des plus déplorables;

- c’est bien là encore dire au Seigneur: Retire-toi de nous.

Mais que penserons-nous de ceux qui mettent au jour ces sortes d'objets, et qui étant infectés du poison de l’Impiété et de l’Incrédulité, travaillent à le répandre par leurs Ouvrages?

C’est ici le comble de l’Impieté. C’est une étrange et furieuse entreprise que celle de ces hardis et déterminés Libertins qui osent écrire ainsi en faveur de l’Irréligion et du Vice.

C’est un détestable et diabolique plaisir que celui qu’ils prennent, à disputer contre la «Religion», à en ébranler les Principes, à embarrasser les esprits par des difficultés et par des doutes, et à mettre par écrit des choses qui ne peuvent que corrompre ceux qui les lisent, et particulièrement la Jeunesse.. De toutes les manières c'est dire à Dieu, Retire-toi de nous, c’est ici la plus criante et la plus outrée.

C’est lever l’étendard contre Dieu, et ne plus garder de mesures envers lui.

Ce n’est pas seulement chasser Dieu de son cœur, C’EST TRAVAILLER À LE CHASSER DU CŒUR DES AUTRES pour que toute crainte de Dieu ne soit pas bannie d’entre les Hommes.

Qu’il est affligeant que l’Église nourrisse de tels monstres dans son sein, et qu’ils y soient acceptés!

Mais, hélas, tout est permis aujourd'hui, et il n’y a plus d’ordre à cet égard.

Si l’on observait ce que notre Seigneur et ses Apôtres ont ordonné, et qu’on ne reconnut pas ces gens-là pour membres de l’Église, leurs Livres et leurs Sentiments ne feraient pas le mal qu’ils font, du moins l’Église ne serait pas chargée de l’opprobre qui repose sur elle.


5). Enfin, tous ceux qui, faisant profession de croire en Dieu, ne le craignent pas, et qui violent ses Commandements, peuvent être accusés, avec justice de lui dire: Retire-toi de nous, nous ne prenons point plaisir à connaître tes Voies.

Une mauvaise vie est une marque certaine que l’on ne veut pas avoir communion avec Dieu, et rien ne prouve plus clairement qu’on ne prend pas plaisir à connaître ses Voies, que de ne pas vouloir y marcher.

Faisons ici une supposition.

Supposons un Homme qui ne crût point en Dieu, qui ne pensât, ni à se procurer son amour, ni à éviter sa colère, qui eut même pris l'horrible résolution de l’outrager.

Que ferait un tel Homme?

Il s’informerait peu de Dieu et de sa Volonté, il penserait peu à lui; il négligerait de le servir; ou si, pour satisfaire à la coutume, et ne pas passer pour impie, il pratiquait quelques Actes extérieurs du Service divin, il ne le ferait que par manière d’acquit, le cœur n’y aurait aucune part.

Du reste, il ne tiendrait aucun compte de la Volonté de Dieu, il ne respecterait ni sa Parole, ni son Service, il suivrait tous ses penchants, il se livrerait, ou à la sensualité, ou à la haine du prochain, ou à d’autres passions, selon que son inclination le pousserait, et il ferait tout cela avec persévérance et sans en revenir.

VOILÀ, CE QUE FERAIT UN HOMME QUI AURAIT REJETÉ TOUTE CRAINTE DE DIEU.

Et n’est-ce pas là ce que font un grand nombre de personnes?

On ne dit pas à Dieu, DE LA BOUCHE, Retire-toi de nous, mais on le dit PAR LES ŒUVRES! Et les œuvres sont quelque chose de plus réel que les paroles.

C'est sur ce principe que S. Paul, parlant des Impies, disait: Ils font profession de connaître Dieu, mais ils le renient par leurs Oeuvres.



* * *


Déplorons ici l’aveuglement et la folie de tous ceux qui se rendent coupables du crime dont Job accusait les Impies de son temps.

L’Écriture donne souvent aux Pécheurs le nom de FOUS et D'INSENSÉS; et il y a bien des considérations qui prouvent la grandeur de leur folie; mais il me semble qu’elle se montre surtout par ce qui vient d’être dit.

Quoi! des Créatures viles et faibles, des vers de terre, méconnaissent ainsi le Créateur de toutes choses!

- Elles ne se soucient point d’avoir part à son amour!

- Elles ne redoutent point sa Puissance!

- Elles prétendent secouer son joug!

- Elles osent s’élever fièrement contre lui!

Certes il faut que les Méchants même conviennent que c’est là un parti extravagant et insensé, car il ne peut leur en arriver aucun bien.....

La première, idée que ces Paroles: Ils ont dit au Dieu fort, retire-toi de nous, fait naître, est celle d’une extrême impiété, d’une rébellion manifeste, d’un mépris visible contre Dieu.

Mais après tout, qu’on méprise Dieu, qu’on le rejette, qu’on se rebelle contre lui, il n’en est pas moins ce qu’il est:


Il ne se lasse pas d’être toujours le Grand Dieu,

le Dieu Tout-puissant,

le Dieu glorieux et bienheureux:

tout le mal qui en arrive retombe donc sur les hommes.


Lorsque Dieu se présente à nous, et qu’il veut nous donner la connaissance de ses voies, c’est sa seule Bonté qui l’y engage, ce n’est pas pour son intérêt, C’EST POUR NOTRE BIEN QU’IL LE FAIT.

Écoutons ce que Job nous dit:

L'Homme apportera-t-il quelque profit au Dieu fort?

Le Tout-Puissant recevra-t-il quelque plaisir si tu es juste, ou quelque gain si tu marches dans l'intégrité?

Et si tu pèches, qu'auras-tu fait contre lui; et quand tes péchés se multiplieront, que lui auras-tu fait?

Donc ceux qui disent à Dieu, Retire-toi de nous, et qui s’éloignent de lui, s’éloignent du bonheur; ceux qui ne prennent point de plaisir à connaître ses voies, abandonnent le chemin de la Vie, pour prendre celui de la Mort.

Ils sont ennemis d’eux-mêmes, et se font le plus grand mal qu'ils puissent se faire. Ainsi leur procédé est une véritable folie et même une espèce de fureur. Ce sont des insensés et des forcenés qui lancent contre Dieu des traits qui retomberont sur leur tête; ils courent à leur ruine, car tous ceux qui s'éloignent de Dieu périront. (Psaume 73, 27.)

C’est la folie que Salomon déplore dans plusieurs endroits du Livre des Proverbes où il dit: que celui qui ne veut pas s'attacher à la Sagesse pèche contre lui-même, qu'il haït son âme, qu'il est ennemi de sa Vie. (Prov. 8, 36.)

Dieu marque ce fol aveuglement des pécheurs lorsqu’il dit, Ce qu'ils m'irritent est-il contre moi, n'est-il pas plutôt contre eux à la confusion de leurs faces? (Jér. 7, 19.) (Version Segond: Est-ce moi qu’ils irritent? dit l’Eternel; N’est-ce pas eux-mêmes, A leur propre confusion?)

En effet, voici qu’elles sont les suites de cette conduite des pécheurs:

Ils ont dit à Dieu, Retire-toi de nous, et Dieu se retire, car IL NE SE DONNE PAS AUX HOMMES MALGRÉ EUX; Ils méprisent la Grâce, il la leur ôte. Ils ne veulent pas l’écouter, il les laisse dans leur obstination.

Ce fut ainsi qu’il se retira de Saül, comme l'Écriture le dit, et comme ce malheureux Prince le reconnut, lorsque parvenu à la fin de sa Vie, et ne sachant plus que devenir, il disait: Dieu s'est retiré d'avec moi, il ne me répond plus. (1 Samuel 28, 15.)

Paul nous apprend que l’Esprit de Dieu se retire, lorsqu'on le contriste (Eph. 4, 30.) par des discours et par une conduite indignes du Christianisme. Et si ceux qui vivent dans l'impénitence s’examinaient eux-mêmes, ils s’apercevraient facilement que Dieu s’est retiré d’avec eux.

Nous avons appliqué les paroles de Job:

- à ceux qui rejettent l'instruction,

- à ceux qui résistent à leur conscience,

- aux Pécheurs qui renvoient leur Conversion,

- aux incrédules,

- et à ceux dont la vie est opposée à la Volonté de Dieu.

QUAND ON FAIT CELA, VOICI CE QUI EN ARRIVE:

Celui qui rejette l'instruction, qui ne prend pas plaisir à acquérir la connaissance des voies du Seigneur, devient toujours plus ignorant et moins disposé à s’instruire.

Et, ce qui est pire que l’ignorance, les préjugés se fortifient chez lui, il perd toute docilité, et il n’a plus à la fin que du dégoût pour la Vérité et pour la Piété.

Celui qui résiste à sa Conscience, la rend toujours plus faible; quand on s’accoutume à en rejeter les avertissements, et à en mépriser les scrupules, elle devient cautérisée, insensible et l'on tombe enfin dans un endurcissement d’où l’on ne revient guère. Celui qui renvoie sa Conversion la rend de jour en jour plus difficile, il s’éloigne toujours davantage de Dieu.

Plus il vit, et plus il a de peine à se résoudre à changer, et à prendre le parti de la Repentance. À mesure qu’il diffère, le penchant au mal augmente, l’inclination au bien diminue, les mauvaises habitudes vont en croissant, les liens et les chaînes qui le retiennent dans l’esclavage du vice se serrent de plus en plus.

Celui qui est assez malheureux pour avoir des sentiments d'incrédulité et qui ne reçoit pas les Vérités qui sont le fondement de la Foi, est engagé dans l’état le plus déplorable, car il se peut qu’avec de telles dispositions, ces Principes d’incrédulité ne s’enracinent davantage dans son esprit, que les doutes et les difficultés le frappent toujours plus vivement; et qu'à la fin la «Religion» ne trouve plus d’entrée dans son cœur.

Enfin, celui qui vit mal, qui pèche sciemment, volontairement et par habitude, ne peut éviter d’aller de mal en pis; chaque pas qu’il fait dans cette mauvaise voie le met toujours plus loin de Dieu; les Tentations ont toujours plus de force sur lui; les passions deviennent toujours plus violentes si bien qu'il devient chaque jour plus dépravé.

Tout ce que je viens de dire est certain et incontestable; et de tous ceux dont je viens de parler, il n’y en a pas un seul qui ne l’ai déjà éprouvé. Il est vrai que Dieu, par un effet de sa grande Bonté, ne se retire pas tout de suite de ceux qui lui disent: Retire-Toi de nous


QUOIQU’ILS LUI FERMENT LA PORTE DE LEUR CŒUR, IL REVIENT Y FRAPPER DE TEMPS EN TEMPS, et il emploie divers moyens pour les faire revenir à eux-mêmes; mais ces moyens perdent peu à peu leur force jusqu’à ce qu’enfin il les livre à sa juste vengeance.

C’est là l’issue où le mépris de la grâce de Dieu conduit les hommes; c’est ainsi qu’ils se précipitent dans les derniers malheurs.


Remarquons ici que le pécheur est puni par son propre péché,

et que le mal qui doit tomber sur lui

est une suite naturelle et nécessaire de ce qu’il aura fait.


Le péché consiste à s’éloigner de Dieu, qui est le souverain Bien, la peine du péché consistera à être privé de la présence de Dieu, et de la suprême félicité. Ce que les Méchants disent maintenant à Dieu, Dieu le leur dira un jour.

- ILS LUI DISENT: Retire-Toi de nous;

- IL LEUR DIRA: Retirez-vous de moi, maudits, allez au feu éternel.

C’est là le terrible, mais juste Arrêt qu’il prononcera. ILS AURONT VOULU VIVRE SANS DIEU, ils l’auront chassé et banni de leurs pensées ils ne se seront point soucié de connaître ses voies, ni de rechercher sa bien heureuse Communion, ILS AURONT CE QU’ILS ONT CHOISI. C’est ce que l’Écriture exprime en ces termes:

Ils ont haï la Science; ils n'ont pas choisi la crainte du Seigneur, ils ont rejeté mes conseils et mes répréhensions, qu’ils mangent donc le fuit de leur conduite, et qu'ils se rassasient de leurs conseils. (Prov. 1, 29-31.)


Je prie et je conjure tous ceux que ceci peut regarder, de prendre garde à ce sort fort funeste qui les menace, et de croire à Dieu et aux avertissements de sa sainte Parole. Ô! vous qui, en quelque manière que ce puisse être, avez dit à Dieu jusqu’à présent: Retire-Toi de nous, AYEZ HORREUR DE CE QUE VOUS AVEZ FAIT!

Reconnaissez votre folie et votre aveuglement, soyez touchés de votre ingratitude, ouvrez les yeux et voyez dans quel abîme vous allez vous précipiter.

Retournez à celui dont vous vous êtes éloigné, et faites-le sans différer.

Réfléchissez sur vous-même et sur le temps passé, voyez en combien de manières, et depuis combien de temps vous dites à Dieu: Retire-Toi de moi!

Soyez touchés du support de ce Dieu tout bon qui ne vous a pas encore abandonné; et prenez enfin cet heureux parti dont on ne se repent jamais d'avoir pris.

Si vous demandez ce que vous avez à faire, je vous dirai qu'il faut prendre le contrepied de ce que vous avez fait jusqu'à présent.

On dit à Dieu, retire-toi de nous, lorsqu'on ne veut pas s'instruire, lorsqu'on résiste à sa conscience, lorsqu'on renvoie l'amendement, lorsqu'on a des sentiments d'incrédulité et lorsqu'on ne vit pas dans la Piété et dans l'Innoncence; donc, le moyen de se rapprocher de Dieu, c'est:

PREMIÈREMENT d'avoir le grand soin de s'instruire.

Tout pécheur qui désire s'amender doit commencer par l'instruction; lire la Parole de Dieu, bien la méditer, l’écouter attentivement quand elle est prêchée et expliquée, faire d’autres bonnes lectures et rechercher les bons Entretiens. C’est là le fondement du grand Ouvrage de la Conversion et du Salut. Plus on a négligé cet Article-là, plus on doit se hâter de réparer ce défaut.

EN SECOND LIEU conserver sa conscience pure.

Ce qu’il y a à faire pour cela, c’est avant toutes choses de l’éclairer, ensuite de la consulter, de suivre ce qu’elle nous inspire, de ne jamais résister à ses lumières et à ses avertissements, et de ne pas mépriser les reproches, mais de l’écouter et de la respecter en toutes choses; nous souvenant toujours que quand la Conscience parle, Dieu vient à nous; et que c’est le plus puissant attrait qu’il emploie pour nous ramener à lui.

ON DOIT APRÈS CELA, se hâter et se convertir.

Il ne s’agit pas de dire, je retournerai à Dieu, je rentrerai dans ses voies; parler de la sorte, c’est lui dire, de se retirer maintenant; mais il faut dire, Je veux à présent revenir à mon Créateur, dès aujourd’hui je rentre dans tes voies.

Ne remettons pas une si bonne oeuvre de peur que nous ne soyons surpris, de peur que l'occasion d’y travailler ne se perde subitement et que nous ne mourions dans l'impénitence.

Il importe surtout de s'affermir dans la Foi, et d’arracher promptement toute racine d’incrédulité de nos cœurs s’il y en a; ne craignant rien d'autre que de nourrir et d’entretenir aucune pensée, aucun sentiment contraire à la Foi qui tendrait à nous faire douter des Vérités que Dieu nous a révélées dans sa sainte Parole; et profitant des lectures et de tous les secours qui peuvent nous aider en cela.

Enfin le vrai moyen de rappeler le Seigneur et sa grâce, est de réformer notre conduite, et de nous étudier à une Vie sainte et à l’observation de nos Devoirs, commençant ce grand changement par sa réformation intérieure qui est celle du Cœur.

L’Ouvrage paraît d’abord difficile; mais on en vient à bout, quand on l’entreprend avec une bonne intention, quand on y travaille avec un esprit paisible et tranquille, et sans se décourager par les résistances qu’on éprouve dans les commencements.

On y résiste en ayant continuellement Dieu devant les yeux, en tournant ses pensées vers lui, et en l’invoquant avec confiance et avec humilité.

C’est de cette manière que ceux qui ont eu le malheur de se détourner de Dieu pourront se rapprocher de lui, se retirer des voies de la perdition, afin de rentrer dans celles du Salut.

Dieu, veuille que ces Exhortations et ces Conseils ne soient pas sans fruit!

Amen.

 
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