VAINCRE LE DÉCOURAGEMENT
Il y avait un amateur qui consacrait sa fortune et ses talents à la culture des orchidées. Ses serres étaient pleines de plantes étranges et précieuses, venant des pays les plus éloignés, sur lesquelles il veillait avec un soin jaloux. Il voulait mieux encore.
Son rêve était de créer une fleur nouvelle, rare, magnifique, étonnante de formes et de couleurs; mais ses efforts persévérants et sa science n'avaient point abouti. Un soir, il dut s'absenter. Appelant le gardien de ses trésors, il lui recommanda d'user d'une vigilance particulière, d'avoir grand soin de fermer portes et fenêtres, car un orage grondait déjà dans le lointain. Ainsi, le gardien promit d'exercer une surveillance redoublée et son maître partit, confiant.
Mais le gardien fut infidèle à sa parole.
L'orage s'étant rapproché, le vent souffla avec impétuosité, s'engouffra dans les fentes aux fenêtres mal closes, en arracha les vitres par où pénétrèrent des trombes d'eau et d'énormes grêlons. Le désastre était indescriptible.
Dans les serres brisées, inondées, les orchidées gisaient lamentables, mélangées à des débris de verre. Le maître, à son retour, consterné et furieux après son serviteur, désespéré de son malheur, était inconsolable. Cependant il finit par rassembler tant bien que mal les restes mutilés de ses collections et il tenta de reconstituer ses serres.
Un an, deux ans s'écoulèrent. Quelques orchidées se mirent à fleurir péniblement, pauvrement. Où étaient leur gloire d'autrefois?
Mais, ô surprise! Un jour, il vit poindre le bouton d'une fleur inconnue qui bientôt s'ouvrit toute grande, merveilleuse, inédite. C'était la fleur tant recherchée, tant rêvée. Le désordre de l'ouragan l'avait piquée. Il fut consolé de son long chagrin et, pour rappeler l'origine de cette fleur rare, il l'appela: l'orchidée-ouragan.
Cher lecteur, ne croyez-vous pas qu'il en est souvent ainsi dans la vie?
Lorsque nos plans sont brisés, notre espoir anéanti, souvenons-nous que Dieu peut très bien se servir de ces heures de détresse pour créer «la fleur rare», c'est-à-dire un bonheur inespéré, une joie indicible qui peut engloutir toutes nos douleurs, nos peines et nos amertumes.
Certaines personnes vous diront qu'il existe des souffrances morales plus pénibles à supporter que certaines souffrances d'ordre physique.
En effet, l'un des plus grands dangers de notre époque pourrait bien être celui de la lassitude.
Certes, il faut faire preuve d'un grand courage pour affronter les obstacles imprévisibles qui se dressent sur le chemin. MAIS DIEU SEUL NOUS DONNE LA FORCE DE LES SURMONTER.
Quelle que soit la nature ou la durée de l'épreuve, il y a un choix à faire.
– Ou bien nous laisser vaincre ou écraser par elle,
– ou alors la surmonter en prenant l'attitude de la force triomphante.
Nous savons bien qu'il est difficile à l'homme de se soustraire aux exigences de la vie journalière. Cependant, il y a certaines causes au découragement pour lesquelles nous sommes en partie responsables.
Lorsque l'homme veut suivre SES impulsions ou ses inclinations naturelles, faire SA propre volonté, marcher en marge de la bénédiction de Dieu, rien ne manque pour le faire sombrer dans le découragement.
La détresse du monde actuel, l'incertitude de la vie des peuples, la puissance redoutable et destructive du mal, ne peuvent vous encourager à vivre une vie heureuse.
Bien des gens sont littéralement désarçonnés, désemparés et désappointés en face de l'adversité, car au lieu de vivre vraiment dans toute l'acceptation du terme, ils ne font que de subir la vie.
Jésus-Christ est la réponse à tous nos tourments.
Seule la foi au Christ nous met en possession de la victoire sur cet ennemi combien néfaste qui s'appelle le «découragement».
Les promesses de Dieu sont toujours meilleures lorsque nous les avons expérimentées, qu'en pensez-vous?
En voici une pleine d'assurance: «Celui qui croit au Fils de Dieu a la vie éternelle.» (Jean 3: 36).
Même à ses disciples, Jésus dit: «Vous aurez des tribulations dans le monde, mais prenez courage, j'ai vaincu le monde» (Jean 16:33). Et nous pouvons affirmer avec l'apôtre Paul que «nous sommes plus que vainqueurs, par celui qui nous a aimés» (Romains 8: 37).
Nous avons besoin de nous rappeler ces glorieuses certitudes, de nous en emparer et d'entrer dans une vie toujours nouvelle en Christ.
Car «la victoire qui triomphe du monde, c'est notre foi» (I Jean 5:4).
Si l'ennemi cherche à vous accabler, alors:
«Portez vos regards sur Jésus, le Chef et le consommateur de la foi, qui, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix, méprisé l'ignominie, et s'est assis à la droite de Dieu.
Considérez, en effet, celui qui a supporté contre sa personne une telle opposition de la part des pécheurs, afin que vous ne vous lassiez point l'âme découragée» (Hébreux 12:2-3).
Michel Botteron
Viens et Vois 1965-07-08
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