LE TRESOR DES ANCIENS SENTIERS

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LES DONS SPIRITUELS

D'après les études de M, Donald GEE aux Conventions

de Dampremy et du Havre

«Pour ce qui est des dons spirituels, je ne veux pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance» (I Cor. 12: 1).

Pendant de très nombreuses années, les chapitres 12 et 14 de la première épitre aux Corinthiens sont restés à peu près lettre morte, de telle façon que l’admirable chapitre 13, sorti de son cadre, fut lui-même déformé dans son sens.

Le baptême du Saint-Esprit et les dons spirituels étaient à peu près disparus de l’Église.

Maintenant nous vivons dans des temps merveilleux pendant lesquels Dieu répand son Esprit dans tous !es pays et sur toute chair.

Pourquoi cette effusion et ces dons?

C’est afin que l’Église actuelle puisse être conquérante comme l’était l’Église primitive. Ces choses ne sont pas exclusivement l’apanage des temps passés, mais elles sont pour tout le temps que dure la dispensation du Saint-Esprit. Aussi il est bon de remettre en lumière ces importantes questions.

Le Saint-Esprit est une arme dans les mains des croyants,

les dons en sont une manifestation.

Mais il en est comme de toutes les armes, il faut apprendre à s’en servir. L’ignorance à ce sujet peut être la source de graves déceptions et de troubles. On peut se blesser soi-même avec des armes que l’on ne connaît pas. Nous avons besoin d’apprendre le maniement des armes spirituelles.

LES DIFFÉRENTS DONS.

La diversité des dons nous est montrée dans I Cor. 12 du v. 4 à la fin du chapitre.

L’apôtre nous enseigne de la part de Dieu qu’il y a neuf dons:

le don de sagesse, le don de connaissance, le don de la foi, le don de guérison, le don des miracles, le don de prophétie, le don de discernement des Esprits, le don de la diversité des langues, et le don d’interprétation des langues.

Don de la sagesse. (I Cor. 12: 8).

Paul nous dit qu’il y a deux sagesses:

la sagesse du monde et la sagesse de Dieu.

Paul les possédait toutes les deux, puisqu'il était avant sa conversion un homme instruit; mais du jour de sa conversion il abandonne toute sa science humaine pour se confier dans la sagesse de Dieu.

La sagesse de Dieu a son centre à la Croix, Elle est cachée en Christ.

Un homme ne peut comprendre Golgotha sans la révélation du Saint-Esprit, mais il faut pour cela avoir la foi simple du petit enfant: Dieu donne alors cette sagesse.

C'est la prédication de la Croix révélée par l’Esprit, folie pour le monde, mais sagesse divine, qui touche le coeur. C’est elle qui servit et sert encore et servira toujours pour fonder les églises.

Nous voyons que presque toutes les églises ont eu de grandes difficultés: les Corinthiens, les Colossiens les Éphésiens, etc., mais Paul avait toujours la parole de sagesse pour toutes les circonstances.

Il y a de grands obstacles à surmonter et même des obstacles insurmontables, quand nous voulons diriger les choses de Dieu avec la sagesse humaine.

Mais ce qui semblait une montagne à la sagesse humaine devient bien souvent devant la sagesse de Dieu un grain de sable qu’un souffle de sa bouche emporte au loin.

Il faut dans nos églises des chefs spirituels ayant cette sagesse de Dieu et se laissant guider par elle.

DON DE CONNAISSANCE.

Il est donné afin d’instruire, non pour soi-même mais pour les autres. C'est un don qui, comme le premier, se manifeste au travers de l’intelligence (Eph. 1: 17-18).

Il est indispensable pour nourrir les enfants spirituels nés de nouveau, qui ont faim et ont besoin de manger pour croître et se développer.

– La vie naturelle exige une nourriture naturelle,

– de même la vie spirituelle exige une nourriture spirituelle.

Dieu nous donne cette nourriture en Jésus l’agneau de Dieu. Mais pour mieux comprendre ces choses il faut l’œuvre du Saint-Esprit. Ce don est aussi une connaissance de Jésus dans toute sa plénitude, et c’est ainsi que Paul a pu révéler les richesses de Jésus.

De là découle qu’il existe deux sortes d’enseignements:

– l’un, naturel, venant de la sagesse humaine, enseignement plein de sécheresse;

– l’autre spirituel, venant de la Sagesse de Dieu, débordant de vie parce qu'il procède de la Vie.

DON DE LA FOI.

Il ne faut pas confondre la foi qui sauve, que tout chrétien possède (Eph. 2: 8) ou l'acceptation de tous les enseignements de la Parole, avec le don de la foi de 1 Cor. 12: 8.

Le don de la foi est une foi donnée par Dieu dans des circonstances spéciales (Hébreux 11).

C’est cette foi que le Saint-Esprit donne à certaines personnes qui mettent Dieu à l’épreuve pour des choses qui semblent impossibles (Mat. 3: 10).

Ce don est accordé à ceux qui peuvent l’exercer, qui sont entièrement soumis à la volonté de Dieu. Car on peut être trompé par des désirs venant de nous-mêmes et il faut savoir dire: Ta volonté soit faite (Voir aussi Matt. 17; 20).

Les trois dons précédents, bien que les moins brillants, presque cachés aux yeux des hommes, sont peut-être plus grands que les autres.

DON DE GUÉRISON.

C’est comme le précédent — dont il découle — un don merveilleux de puissance.

Il exige la foi simple de l’enfant avec une grande humilité, car l’orgueil est toujours à craindre dans l’exercice des dons brillants, comme celui-ci et les dons de la foi et des miracles. Et cependant dans ces trois dons il n’y a aucun sujet de gloire, car l’homme y joue un rôle passif en ce sens que Dieu n’agit pas à travers ses facultés, ni sur celui qui les possède; mais il agit directement sur le monde extérieur.

Le don de guérison est la manifestation de la vie de Dieu.

Il est donné suivant la volonté de Dieu (1 Cor. 12: 11). Mais pour l’exercice de ce don il faut aussi la compassion divine. Il faut avoir en même temps que le don, la patience et l’amour pour les malades qui s’approchent de nous.

DON DES MIRACLES.

Ce don n’est jamais donné pour se glorifier. Jésus nous le montre dans la tentation au désert. Celui qui rechercherait sa propre gloire par l'exercice du don des miracles, ne céderait-il pas à la tentation venant de Satan?

C'est au contraire la manifestation de la puissance de Dieu suivant sa volonté. Le but des miracles est de confirmer la prédication de l’évangile.

Dieu ne fait pas des miracles pour satisfaire la curiosité naturelle, et Jésus les a refusés dans ce cas (Matt. 12: 39),

Le plus important est que les hommes naissent de nouveau; pour cela il faut d’abord la sagesse et la connaissance.

Le don des miracles est accordé pour attirer l’attention du monde, ce n'est pas un but, mais un moyen dont Dieu se sert pour faire connaître sa puissance. Quand un évangéliste arrive dans un pays ou dans une ville, Dieu opère bien souvent des miracles pour attirer le monde à sa glorieuse lumière.

DON DE PROPHÉTIE.

Le don de prophétie doit être très répandu. L’apôtre dit:

«aspirez aux dons spirituels et SURTOUT à celui de prophétie» (1 Cor. 14: 1) et plus loin «Ainsi donc, frères, aspirez au don de prophétie» (v. 39)

et au v. 31

«car vous pouvez tous prophétiser successivement» (Voyez aussi Actes 11: 28 et 21: 11).

Prophétiser c’est parler sous la direction immédiate du Saint-Esprit, c’est la révélation directe à l’intelligence et à l'esprit sans aucun travail et sans effort de la part du prophète.

La prophétie ne consiste pas seulement dans la prédiction de l’avenir mais dans des paroles d’édification et d’encouragement, de conseil ou d'avertissement.

Il y a deux sortes de prophétie:

la prophétie infaillible (2 Pierre 1: 20-21)

et aussi une autre prophétie (Nombres 11; 25) «et dès que l'esprit reposa sur eux et ils prophétisèrent, mais ils ne continuèrent pas» (Voir aussi I Sam. 10: 10-13 et Actes 19: 6).

Toutes les écritures sont dictées par la prophétie infaillible.

Ap. 22: 18-19 semble montrer que la prophétie infaillible n’existe plus; personne n'est infaillible. C’est pourquoi l’apôtre dit: «pour ce qui est des prophètes, que deux ou trois parlent et que les autres jugent... afin que tous soient exhortés» (1 Cor. 14: 28-81) et «ne méprisez pas les prophéties; mais examinez toutes choses et retenez ce qui est bon» (2 Thes, 5: 20-21).

Nous pouvons comparer les prophéties infaillibles de la Parole au pain et aux aliments qui se conservent; la prophétie actuelle c’est la manne: une nourriture spirituelle que Dieu nous envoie quand nous en avons besoin. Ce n’est pas pour la garder, car si nous en avons encore besoin demain; Dieu nous en redonnera.

DON DU DISCERNEMENT DES ESPRITS,

Ce don n’est pas l’esprit de critique. Il est très mal devant Dieu de juger avec sen propre esprit. «Ne jugez point afin que vous ne soyez point jugés».

C'est un don pour discerner les esprits qui sont de Dieu de ceux qui ne sont pas de Dieu. Nous voyons Paul user de ce don dans Actes 10; 10-18.

C'est un don très important à cause de l’imitation que Satan essaie de faire de toutes les choses spirituelles. Il ne peut rien créer, mais IL IMITE TRÈS SUBTILEMENT, ce qui amène des déceptions pour ceux qui ne marchent pas avec la Parole de Dieu.

C’est un don accordé plus spécialement aux pasteurs des troupeaux des brebis du Seigneur. Ils doivent être capables de reconnaître les loups qui viennent pour prendre les brebis.

Les faux prophètes prononcent de belles paroles, mais le don de discernement des esprits permet de les démasquer. Gloire à Dieu! Notre Dieu est plus grand et plus puissant que Satan qui nous dit que le baptême du Saint-Esprit est dangereux.

Dieu nous garde, mais il ne faut pas pour cela devenir insouciants; au contraire il faut veiller et prier et Dieu nous donnera le nécessaire pour garder ses enfants.

DON DES LANGUES ET D’INTERPRÉTATION.

Ces dons comme les deux précédents, sont des dons émotifs, car ils agissent sur nous directement; mais pas au travers de notre intelligence comme les dons de sagesse et de connaissance.

Le don des langues et d'interprétation sont venus après la Pentecôte.

En effet les sept dons que nous venons de voir existaient dans l’Ancienne Alliance.

Sept est le nombre de la perfection et les dons que nous venons d’examiner sont suffisants.

Mais à la Pentecôte Dieu a fait quelque chose de nouveau, en accordant deux dons nouveaux qui se complètent et sont ensemble équivalents à la prophétie, ainsi manifestée d’une manière spéciale et nouvelle.

Mais ici, il faudrait toute une étude, car ce don des langues est une pierre d'achoppement pour plusieurs.

(à suivre) D .G.

Viens et Vois 1932.05