LE TRESOR DES ANCIENS SENTIERS

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ITTAÏ

UNE NOUVELLE DÉCISION... UN ACCENT NOUVEAU…

(Lecture biblique: 2 Samuel 15/12-22)

J'AIMERAIS vous parler d’ITTAÏ. Le nom de cet homme n'est pas tellement connu, je veux dire par là qu'on n'en parle pas très souvent, et pourtant son histoire est riche en enseignements pour notre édification spirituelle.

Son intervention se place durant la période dramatique du règne de DAVID, le roi d'Israël, tandis que son fils Absalom s'est révolté contre lui et, par la ruse, s'est fait consacrer roi!

Aussitôt averti, DAVID réalise la gravité de la situation. Si certains autour de lui n'en prennent pas conscience, lui, a bien compris. Aussi décide-t-il d'abandonner Jérusalem. On assiste alors à cette scène particulièrement douloureuse: le roi prend le chemin de l’exil devant son ennemi qui n'est autre que son propre fils!

ITTAÏ était venu de GATH avec ses 600 hommes. nous apprend la parole de Dieu. Ces soldats qui l'accompagnaient étaient des mercenaires; autrement dit, ils ne défendaient pas le roi par idéal ou par amour, mais leur fidélité était payée, leur solde de combattant équivalait à un véritable salaire.

Dans ces jours d'épreuves et d'angoisses, ITTAÏ va se montrer sous un aspect totalement différent, alors que tout semblait perdu pour DAVID, ITTAÏ va entrer en action et déclarer: «À la vie à la mort, je te resterai fidèle!»

Quelles paroles remplies de sincérité et de simplicité! II devient «volontaire». C'est volontairement qu'il prendra parti pour le roi vaincu et rejeté par une partie du peuple.

Alors que DAVID ne peut rien lui promettre, ni protection, ni argent. ITTAÏ va se montrer sous un nouveau jour. Son action va le placer au premier rang de la bataille. Il deviendra sympathique, car ses actions n'auront plus pour mobile l'argent, mais de nobles sentiments qui jailliront de son coeur.

Je suis persuadé que dans ses paroles, quelque chose avait dû changer aussi. Une attitude nouvelle, une nouvelle décision et un accent nouveau.

Ceci me fait penser à ce passage du livre des JUGES, chapitre 12 v 1-6 où il nous est dit que Jephté avait rassemblé tous les hommes de Galaad et livra bataille à Ephraïm. Les hommes d'Ephraïm étaient reconnaissables à leur accent, et lorsqu'ils voulaient franchir les lignes ennemies, il leur fallait prononcer un mot: «Schiboleth» (qui signifie épi ou torrent) mais, ne pouvant prononcer correctement, ils disaient: «Sibboleth». Ils étaient ainsi identifiés et mis à mort. Combien la prononciation, l’accent, était important alors! Cela était une question de vie ou de mort!

Les disciples de Jésus de Nazareth étaient reconnaissables à leur accent! Avons-nous l'accent?

Je veux croire qu'il n'y a que des amis de Jésus parmi le peuple de Dieu, de «bons compagnons» comme ITTAÏ, il est vrai que nous portons tous, ou à peu près, le titre de «chrétiens». Dieu désire nous revêtir tous de cette armure qui a été forgée à la Croix du Calvaire.

Mais n'y aurait-il pas dans quelques recoins d'un cœur l'esprit du «mercenaire»?

Sommes-nous tous des VOLONTAIRES pour notre Seigneur?

Au début de notre conversion, je ne dis pas que cela est normal, mais pendant un temps, cet esprit intéressé a pu se trouver dans nos vies. Par la foi, nous avons été sauvés, régénérés, guéris, remplis de paix et de joie dans notre coeur, baptisés du Saint-Esprit... Quel merveilleux Sauveur!

Mais ce qui est grave, c'est lorsque cet esprit intéressé, cet esprit du mercenaire reste en nous.

Oh! J'en ai connu certains qui l'avaient encore après bien des années de conversion! Le Seigneur est pour eux, un peu comme l’assurance «tous risques».

En échange de Sa protection, de Ses bénédictions, on lui promet de rester fidèle, mais si quelque chose ne va pas comme l'on veut, alors toutes les dispositions de notre cœur changent.

Cela est triste et décevant, ne croyez-vous pas?

Dans ces temps de la fin, le Saint-Esprit de Dieu cherche des ITTAÏ, des hommes et des femmes, des jeunes gens et des jeunes filles qui s’engageront pour le Maître et le serviront avec un esprit désintéressé.

Parfois, le monde donne des leçons au peuple de Dieu: leçons de zèle, de courage... Je pense à certains représentants, à de faux témoins qui vont de porte en porte. Il est vrai que le zèle de ces gens-là est intéressé ou charnel.

Le Seigneur n’a que faire de nos paroles, de nos actes,

si ceux-ci ne reflètent pas un esprit de consécration qui habitera notre vie.

DIEU sait bien si nous aimons notre épouse plus que LUI...

DIEU sait bien si nous aimons nos enfants plus que LUI...

DIEU sait bien si nous aimons le travail pour LUI plus que LUI...

Il sonde les cœurs et les reins. Oh! Si quelqu'un pouvait dire au-dedans de lui-même: «Seigneur, aide-moi, afin que j'aie un esprit bien disposé, aide-moi afin qu'aucun esprit intéressé n'habite mon cœur! Tu as tant fait pour moi sur la Croix du Calvaire, oh! Seigneur, fais cette œuvre pour Ta Gloire.»

La Parole de Dieu nous enseigne que le Seigneur n'oublie pas le travail accompli pour Lui et le salut des âmes. Jésus lui-même a dit: «C'est bien, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Maître!» (Matth, 25/21) et encore: «Celui qui vaincra, je le ferai asseoir avec moi sur mon trône, comme moi j'ai vaincu et me suis assis avec mon Père sur son Trône!»(Apoc. 3/21).

C'est ici une certitude absolue et une certitude pour notre âme! NOUS NE SOMMES PLUS SEULS. Cette douce assurance est un baume pour nos cœurs, une source de force et de joie incomparables.

Pour en revenir à ITTAÏ, il nous est dit dans 2 Samuel 18/2 qu’au jour de la dernière bataille, il reçut avec ses troupes, le commandement d'un tiers du peuple.

Le Seigneur n'oublie pas ses «bons compagnons»!

Dieu avait un regard sur lui.

Un ami qui lit l'hébreu me disait, il y a quelque temps, au sujet d’ITTAÏ. que, dans le texte hébraïque, la première et la dernière lettre de son nom étaient formées par l'Aleph et le Tav, le commencement et la fin!

N’est-ce pas merveilleux?

Il y a là comme un sceau de la divinité sur un homme choisi de Dieu. L’identité de Dieu était cachée dans sa vie, mais l'Éternel est intervenu dans son cœur.

L'Éternel avait jugé bon de le mettre à part.

Nous aussi, dès avant la fondation du monde, nous avons été choisis. Alléluia!

Comment expliquer cela, nous ne le pouvons pas. Mais nous savons qu'il a accompli cette œuvre. Gloire à son Saint Nom!

Les disciples de Jésus étaient reconnaissables à leur accent.

Ayons l'accent de chrétiens de Pentecôte, cette onction de l'Esprit.

Allons, plus de découragements, d'hésitations, de craintes souvent mal fondées, mais par amour pour Lui, avec un esprit volontaire, en avant pour sa Gloire!

Ayons l'accent de vérité, de puissance, qui doit nous caractériser!

Alors en son Nom, nous vaincrons! Amen.

Marcel Marchioni

Viens et Vois 1981 06