L’ESPRIT DANS LE LIVRE DE LA GENÈSE
LE livre des commencements (c'est la signification du mot «genèse») contient en résumé les grands principes qui feront, au cours des âges, la révélation du vrai Dieu et permettront ainsi à la créature de connaître son Créateur.
Si Dieu est l'évidence même de tout ce qui existe («au commencement Dieu» Genèse 1.1) et si ses interventions miséricordieuses à l’égard de ses créatures le révèlent progressivement (Gen. 2.5 «l'Éternel Dieu»; Gen. 16.14 «Celui-qui-me voit»; Gen. 21.33 «Le Dieu d'éternité»; Gen. 22.14 «Le Dieu qui pourvoit»; et ainsi de suite...) la révélation de l'Esprit est beaucoup plus rare.
Trois textes seulement nous en parlent mais ils suffisent pour nous convaincre que l'Esprit est Dieu de toute éternité.
Voyons avec plus de précisions ces trois références à l’Esprit.
La première mention:
GENÈSE 1.2: «L'Esprit de Dieu se mouvait au-dessus des eaux.»
Littéralement «couvait» allusion à l'aigle qui protège ses petits (Deut. 32.11).
Puisqu'il est dit «l’Esprit de Dieu» il ne saurait être question d'une force, ou d'une substance, mais bien d'une manifestation de la divinité dans son absolu.
Ce passage de l’Écriture nous fait assister à la création du monde, alors qu’aucune vie n'existait encore sur cette terre que Dieu avait préparée pour être la Terre des hommes, l'Esprit de Dieu était là. Il attendait le moment où, du trône de la Gloire élevé dès le commencement (Jér. 16.12), la volonté parfaite de Dieu s’exprima: «Et Dieu dit», et c’est à ce moment précis que l'Esprit, pouvoir absolu de Dieu, intervient et réalise à la perfection tout le programme du créateur.
Étape après étape, dans la nuit jaillit la lumière, dans l’inertie la vie, tout se met en mouvement sur la terre, de gloire en gloire, de perfection en perfection, ce monde informe et vide devient l’univers merveilleux que les hommes sondent sans cesse, n'arrivant jamais à en épuiser les richesses, ni les secrets.
Ceci nous apprend l’amplitude de la manifestation du Saint-Esprit dans la vie des croyants.
Cette puissance, Dieu l’a déployée en Christ, en le ressuscitant des morts, nous donnant ainsi la garantie d’une vie chrétienne pleine et entière, basée non sur les discours des hommes mais sur le pou voir infini de Dieu.
Tu es faible, mais II est fort et pour toi, si tu crois, tu verras la gloire de Dieu comme Adam l'a contemplée de ses yeux dans le jardin d'Éden (Gen. 2.9).
La seconde mention concernant l’Esprit se lit au chapitre 6.3:
«Mon Esprit ne contestera pas toujours avec l'homme...» Certains traduisent: «rester» au lieu de contester.
Jamais il semble vrai que Dieu se lasse de s'opposer aux volontés perverties des hommes: «la méchanceté des hommes était grande sur la terre et toutes les pensées de leurs cœurs se portaient chaque jour uniquement vers le mal.»
Nous retrouvons ici la grande leçon concernant l’opposition au Saint-Esprit.
Jamais l’Esprit ne contraint mais il révèle la justice, c’est-à-dire ce qui est bien, dans la conscience humaine, et c’est en s’y opposant que les Hébreux ont attristé l’Esprit-Saint (Es. 63.10).
Il a fini par devenir leur ennemi à cause de leur endurcissement. (Néh. 9.30).
Les juifs auditeurs de Jésus se sont opposés au Saint-Esprit à tel point qu’ils l’ont confondu avec les pouvoirs occultes et qu’ils sont morts dans leur péché (Actes 7.51). Les raisonnements et les discussions, même évangéliques, ne seront jamais une référence; ce qu’il faut:
C’est l’obéissance complète à la volonté de Dieu
exprimée d’une manière très claire dans le Nouveau Testament,
Toute contestation à son encontre est une résistance au Saint-Esprit.
Même les croyants baptisés du Saint-Esprit doivent veiller à rester obéissants et humbles à l’égard de l’Écriture (Jacques 1.21). Car toutes résistances, toutes injustices, toutes souillures pratiquées régulièrement finissent par attrister le Saint-Esprit de Dieu par lequel nous avons été scellés pour le jour de la rédemption (Eph. 4.30).
L’homme n’est que chair et le seul moyen qui lui soit donné d’échapper à la domination de cette chair est de faire confiance à l’Esprit de Dieu qui le conduira et le libérera de tout esclavage mortel.
Certains pensent que les jours de l’homme limités à 120 ans seront désormais la durée de la vie humaine, mais il semble que beaucoup y ait échappé et que plus tard Moïse constate que ce n’est pas 120, mais 70 à 80 (Ps. 90.10), Il paraît plus juste de penser que ces 120 ans sont les années que Dieu accordait à l’humanité comme sursis, appelé le prolongement de la patience de Dieu (1 Pierre 3.20) pendant la construction de l’Arche.
La troisième référence à l’Esprit se lit dans le chapitre 41.38: «Trouverons-nous un homme comme celui-ci ayant en lui l’Esprit de Dieu?» Nous découvrons l'Esprit manifestant la sagesse de Dieu.
La Bible nous montre par de nombreux exemples l'Esprit apportant aux hommes, dans certaines circonstances et dans un but précis, une sagesse (ou intelligence) supérieure à la normale. Paul dira que l'Esprit que Dieu nous a donné est un esprit de sagesse.
Le peuple de Dieu doit davantage compter sur la sagesse que donne l'Esprit que sur les éléments dont le monde se sert pour réussir.
Si les moyens employés par les pécheurs semblent efficaces, ils ne conduisent pas l'homme vers Dieu; or, tout succès, tout effort qui ne mènent pas les hommes aux pieds de Jésus-Christ sont inutiles.
C’est une sagesse que nous prêchons, la sagesse de Dieu. Il est certain que le peuple des croyants peut devenir un peuple sage par l’action efficace du Saint-Esprit.
Cette sagesse d'en-haut, les prédicateurs en ont bien besoin, mais chaque fidèle doit la désirer (Jacques 1.5) pour la manifester.
Elle changera l’atmosphère de notre foyer, de notre assemblée, elle changera même notre caractère, car elle est premièrement pure, ensuite pacifique, modérée, conciliante, pleine de miséricorde et de bons fruits.
Amen!
Que Dieu nous remplisse tous de son Esprit afin que nous soyons un peuple fort, obéissant et sage.
Robert Burki
Viens et Vois 1981 06
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