Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LE TRESOR DES ANCIENS SENTIERS

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SAUL LE RÉTROGRADE


(Lecture: Il Sam., ch. 1, v. 17 à 27. Cantique funèbre de David sur Saül et Jonathan.)

C'était pourtant, au départ, un homme exceptionnel aux nombreuses qualités (sinon Dieu ne l'aurait pas choisi), un homme dont Dieu voulait faire quelqu'un de grand. Il a choisi Saül qu'il a fait oindre comme roi de son peuple (I Sam., ch. 10). Oui. Saul a vraiment été élu de Dieu…

Mais, sous ces apparences brillantes, Saül cachait faiblesse et folie.

Certainement, Dieu qui sait tout, connaissait bien le fond du cœur de Saül, et peut-être nous l'a-t-il donné comme UN EXEMPLE À NE PAS IMITER.

Sa leçon est une de ces leçons négatives et cependant très utiles, nous indiquant les routes à ne pas suivre, si nous voulons marcher avec Dieu. Si nous avons un cœur honnête et bon, désirant être agréable à Dieu, celui-ci fait le reste... mais ce n'était pas le cas de Saül.


L'orgueil de Saül...

C'est la première marque de sa folie.

Fier et fort de sa royauté, il prend pour lui les moyens les plus puissants, deux mille hommes, et n’en laisse que mille à Jonathan (ch. 13, v. 2), puis il a l'impudence de se faire proclamer le seul artisan de la victoire (v. 4), alors que c'était Jonathan qui avait battu le poste des Philistins: Jonathan, le jeune, officiellement inexpérimenté, mais béni de Dieu, c'est lui qui a fait et bien fait le travail avec des moyens réduits, et c'est Saül qui fait sonner la trompette!..


Ne ressemblons-nous pas parfois à Saul? (Nous, fidèles ou pasteurs?)

Souvent, même si nous ne sommes pas assidus sur le lieu du combat (par exemple réunion de prière), nous laissons cependant entendre que sans nous, rien ne peut marcher, et que sans nous, tout s'écroulerait.

Même un serviteur de Dieu peut se laisser gagner par cette naïveté de l'orgueil «le prédécesseur n'avait pas fait grand travail»!)


PENSONS BIEN QUE CE QUI A ÉTÉ FAIT,

C'EST DIEU QUI L'A FAIT.


Il ne faut pas voler le travail des autres, ni celui de Dieu, ni celui des autres chrétiens: nous ne sommes pas seuls à mener notre combat, les autres chrétiens luttent et prient aussi. Et surtout. Dieu est avec nous «Sans moi, vous ne pouvez rien faire.» Avec Paul, reconnaissons que si nous avons pu quelque chose, c'est grâce à Celui qui nous fortifie... et qui fortifie aussi nos frères.

Ne méprisons donc pas le travail des autres, sinon nous n'allons pas dans le sens indiqué par Dieu (la victoire à Jonathan), nous devenons déjà des rétrogrades.


L'impatience de Saül...

Saul à Guilgal ne voit pas arriver Samuel, selon le terme fixé par celui-ci, au bout de sept jours, et il se permet d'offrir l'holocauste (ch. 13, v. 8 et 9).

Croyant obtenir l'appui de l'Éternel (à ce qu'il dit: v. 12)... Mais ce n'était pas l'heure de Dieu, Saül l’impatient avait voulu devancer Dieu lui-même, faire le malin.

En fait, il avait oublié que:


CHAQUE PROMESSE EST ACCOMPAGNÉE

D'UNE ÉPREUVE DE LA FOI


Il venait d'être vaincu dans cette épreuve, comme le lui fait remarquer Samuel (v. 13-14).

Il nous arrive aussi de vouloir aller plus vite que le Seigneur: nous sommes alors infidèles au Dieu qui, lui, est fidèle dans ses promesses, même si la réalisation semble tarder.

Les disciples de Jésus ont bien su attendre, eux, à Jérusalem, après l'Ascension, conformément à l'oeuvre du Seigneur, «... jusqu'à ce que vous receviez la promesse du Père, le Saint-Esprit, survenant sur vous...»

Que serait-il arrivé, (serions-nous chrétiens aujourd'hui?), s'ils avaient trouvé que la promesse tardait trop à se réaliser et s'ils avaient prétendu partir comme témoins de Jésus, sans avoir reçu le don de l'Esprit? Ils ont su attendre…


QUAND NOUS NE SAVONS PAS ATTENDRE, le temps perdu à vouloir agir par nous-mêmes dépasse de beaucoup le temps pendant lequel Dieu voulait nous faire attendre.


Notre impatience nous fait courir çà et là, parlant le patois de l'Esprit, au lieu de rechercher force et efficacité dans la présence de Celui sans lequel nous ne pouvons rien faire, aux pieds duquel nous devons patienter pour recevoir la vie et la puissance de l'Esprit.

C'est de Lui seul que nous recevons de quoi donner aux autres.


La désobéissance de Saül...

Geste d'impatience, cette offrande de l'holocauste était aussi un acte de désobéissance dans lequel Samuel verra une action d’«insensé» (v. 11).

Saül se permettait d'offrir le sacrifice à la place de Samuel.


Ne pas faire ce que Dieu n'a pas dit de faire:

loi essentielle dans l'œuvre de Dieu,

aux yeux de qui la désobéissance est pire que l'idolâtrie.


Pas plus que Saül n'avait à outrepasser son rôle et jouer celui de Samuel, nous n'avons à dépasser le nôtre.

NE SOYONS PAS DES TOUCHE-À-TOUT DANS L'ÉGLISE.

Si Dieu veut confier une mission précise à quelqu'un, cet homme a généralement l'approbation des autres, des conducteurs spirituels, l'assentiment de l'Esprit.

Rappelons-nous que c'est le seul sacrifice de Jésus qui sauve les âmes: dans cette perspective, nous saurons ne faire que ce que Dieu nous demande de faire, nous le ferons exactement... et alors le peuple de Dieu restera avec nous, parce que nous aurons obéi à Dieu.

La prière, le sacrifice de Saül au contraire, n'étaient pas conformes à l'obéissance et cela lui coûta le royaume (verset 13)

QUE NOTRE PRIÈRE SOIT TOUJOURS ACCOMPAGNÉE DE L'OBÉISSANCE, expression de notre obéissance à Dieu, et nous ne connaîtrons pas la peur.


L'engrenage fatal...

... de désobéissance en désobéissance.

Ainsi, Saül n'obéit qu'à moitié, lorsque Dieu lui demande de détruire tous les Amalécites et de dévouer par interdit tout ce qui leur appartenait; il épargne les belles bêtes, et aussitôt, il a le front de mentir à Samuel en déclarant: «J'ai observé la parole de l'Éternel.» (N'obéissons-nous pas à moitié parfois, tout en nous croyant et nous prétendant irréprochables? Mais si le Seigneur nous disait tout ce qu'il a à nous reprocher, nous serions épouvantés.)


Orgueilleux, menteur, rebelle, désobéissant. Saül est pris dans l'engrenage créé par sa folie Où est-il entraîné alors?

D'abord dans la solitude!

Abandonné par Samuel qui «n’alla plus le voir jusqu’à sa mort» (I Sam. ch. 15. v 35), Saul perd le bénéfice de la direction prophétique; plus de prophète auprès de lui pour... lui dire la pensée de Dieu.


Et nous, peuple de Dieu, nous perdons aussi la voix prophétique.

Nous devons la retrouver en combattant de toutes nos forces contre le malin, en recherchant dans la prière cette voix d'en-haut qui fortifie.


Abandonné de Samuel, Saül perd encore plus: «l'Esprit de l'Éternel SE RETIRA de Saül» (I Sam., ch. 16, v. 14).

Et pire encore; «il fut agité d'un esprit mauvais».

Oui. hélas! C'est automatique:


Quand l'Esprit de Dieu s'en va, l'esprit de l'ennemi accourt...

(et alors la condition de cet homme religieux est souvent pire qu'avant sa conversion)


Saül, désormais seul, a peur. Lui, le plus fort, dont l'armure ne pouvait être supportée par aucun autre en Israël, a peur de Goliath. Et ce ne sera pas Saül le «costaud», mais David le petit qui abattra Goliath. Oui, lorsque l'Esprit-Saint nous a quittés, nous sommes des gens effrayés par l'ennemi.


Habité par la haine...

Quand l'Esprit-Saint se retire d'une âme, l'amour fait place à la haine Saül, qui avait affectionné David, le déteste désormais, animé de jalousie après cette victoire (ch 18, v. 6-9).

David est victime de la jalousie de celui qu'il a secouru, comme plus tard Jésus sera haï sans cause. Jalousie tellement agressive que David, pour échapper à la mort que lui prépare Saül, devra s'enfuir sur les conseils de Jonathan lui-même, chercher secours auprès du sacrificateur,

Haine atroce de Saul qui, en représailles, fit tuer les sacrificateurs (ch. 22. v. 16-19) et ruine à travers eux l’œuvre de Dieu, ce qu’il a établi.


Un tel homme ne peut que s'enfoncer davantage dans le péché.

Abandonné, seul, AYANT PERDU L'ESPRIT DE DIEU, son conseil et sa parole, Saül réduit à avouer: «Dieu s'est retiré de moi» (I Sam. ch. 28, v. 15).

Saül va consulter... les morts, pour s'entendre dire par Samuel qui apparaît: «Pourquoi donc me consultes-tu. puisque Dieu... est devenu ton ennemi?»

Après la perte du royaume, de la bénédiction de l'Éternel, de l’Esprit, que lui restait-il donc à perdre, sinon la vie dans sa dernière grande bataille (chap. 31).


Que cette histoire de Saül nous soit un avertissement pour éviter les pièges où est tombé cet homme, et pour nous aider à retrouver la voie de l'obéissance, de l'amour, du travail de Dieu, à nous soutenir mutuellement dans la construction de l'Église.

Avec l’aide de Dieu, nous serons plus que vainqueurs. Amen!

L. Vivier

Viens et Vois 1981 06


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