HONORE TON PERE ET TA MERE
(Eph. 6/2)
L'honneur implique un certain détachement, et, en même temps, la reconnaissance d’une supériorité, d'une autorité. C’est une forme particulièrement noble de l'amour.
Dans presque toutes les civilisations, les vieillards et plus généralement les autorités, ont été l'objet d'une véritable vénération.
Aujourd’hui (hélas) il est de bon ton de mépriser, de contester, de se révolter contre toute forme d'autorité au nom d'une pseudo-liberté mal comprise.
D'autre part, par un effet déplorable de cette attitude, dans les grands hôpitaux urbains, il meurt tous les jours des vieux que personne ne vient réclamer; scandale et profanation que tous ces solitaires qui croupissent dans un coin d'appartement décrépit dans l'attente d'une mort définitive! De tels faits jugent une époque.
UN PEU DE SYMPATHIE
Va visiter des isolés! C'est une expérience de vie très enrichissante.
Tout groupe de jeunes devrait la compter au nombre de ses activités régulières. Il verrait l'étalage d'une misère morale sans nom, car l'abandon par la famille est comme un cercueil qui attend son couvercle.
La solitude non désirée est une souffrance terrible: n'être plus rien pour personne, c'est n'être plus; car être homme, c'est être responsable, pour reprendre un mot de Saint-Exupéry.
Nul n'a le droit de renier ceux que Dieu lui a donnés, quels que soient leurs torts envers nous et si dur soit-il de pardonner.
Ce
sont
nos prochains les plus proches. Ils ont droit à notre amour.
Ils ont veillé sur nous pendant tant d'années et, sous le pauvre prétexte qu'ils «ne sont plus dans la course», on les voue d’ores et déjà à la fosse commune de l'histoire.
En fait, on est dans la vie active jusqu'à 65 ans, âge de la retraite, et même au-delà. Si l'on admet que le choix d'un métier se fixe vers 15 à 18 ans, au moment de la prise de conscience de soi, ce n’est pas une génération, mais deux que couvre la vie active d’un Individu.
NÉCESSITÉ DE COMPRÉHENSION
Si, à 17 ans tu dis à ton père, âgé de 40 ans, qu’il ne comprend plus rien à rien, tu fais erreur. Il n’en est pas au MÊME POINT QUE TOI dans l’évolution, de sorte que son jugement est différent du tien, mais sa vision des choses est aussi réelle et actuellement aussi juste que la tienne; car il n'y a pas une seule situation et une seule interprétation de la vie, mais un nombre incalculable.
Le monde, tel que tu crois le comprendre à 17 ans, n'est pas encore ou pas du tout le monde réel. Aucun homme ne le connaît; il l’interprète. Et son interprétation change continuellement au gré de ses expériences et au fil du temps.
Seuls les imbéciles n'évoluent pas.
Si tu défends tes idées avec plus d’ardeur que ton père, elles n'en sont pas plus justes pour autant.
Rappelle-toi que quand tu auras 40 ou 60 ans, ton point de vue sera celui des gens en place que tu critiques maintenant.
Ces remarques n'excluent nullement que tu puisses différer d'avis avec tes parents sur certains points: mais il faut veiller à ce que ces divergences ne troublent pas l'harmonie familiale et ne compromettent pas le respect et l’amour mutuels.
Du reste, Dieu fait une promesse sérieuse à ceux qui honorent leurs parents: LA LONGÉVITÉ.
Il n’existe sans doute pas de statistique sur la question, mais il est bien vraisemblable, psychologiquement, qu’une rupture d’un individu avec sa famille crée en lui un sentiment de culpabilité plus ou moins conscient et le rend plus vulnérable aux coups de la vie.
La relation avec la famille dûment entretenue est source de sécurité.
Le dernier acte de Jésus sur la croix a été de confier sa mère à son disciple préféré.
Rémy Wyler «Le cri de guerre»
Viens et Vois 1973-05
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