Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LE TRESOR DES ANCIENS SENTIERS

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NOTRE PAIN QUOTIDIEN

J. R. Miller, 1900



«Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien.» Matthieu 6:11

Nous sommes à mi-chemin du Notre Père et arrivons maintenant à la première demande pour nous-mêmes.

Nous avons appris que DIEU DOIT TOUJOURS ÊTRE MIS EN PREMIER, et que:


l'honneur de son nom,

l'avènement de son royaume

et l'accomplissement de sa volonté…


doivent toujours être nos préoccupations et nos aspirations, avant toute autre préoccupation personnelle.


C'est pourtant un grand réconfort de savoir que nous pouvons confier nos besoins physiques à Dieu dans la prière.

Les Écritures nous enseignent que rien de ce qui concerne notre vie, de quelque manière que ce soit, n'est trop petit pour intéresser notre Père céleste.

Bien que la prière spécifique ici concerne le pain, tous nos besoins physiques sont inclus. Dans un passage précieux du même sermon de Jésus, nous apprenons que notre Père céleste prend soin des oiseaux, pourvoit à leurs besoins et habille les fleurs de leur beauté splendide qui ne dure qu'un jour.

Nous apprenons ensuite que le même amour qui pourvoit ainsi aux besoins des oiseaux et des lys prendra bien plus soin de nous!


Rien de ce qui est nécessaire à notre vie n'est trop petit ou trop terrestre pour être placé au cœur d'une prière.

Cette demande du pain quotidien, comme toutes les paroles du Christ, est pleine de sens profond. Chaque mot est riche de suggestions.


«Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien.»

Nous demandons à Dieu de nous donner du pain. Nous reconnaissons ainsi notre dépendance à son égard.

Il est difficile d'exprimer cette demande avec un sens profond, lorsque nous sommes abondamment pourvus et que nous ne craignons pas le besoin. On peut imaginer des personnes très pauvres, sans pain, au bord de la famine, prononcer cette prière et y mettre tout leur cœur. L'amertume du besoin rend ce cri réel pour elles.

Mais pour ceux qui n'ont jamais ressenti la moindre sensation de faim et n'ont jamais manqué de ressources pour le lendemain, il est difficile de saisir le sentiment de dépendance qu'implique cette demande. C'est une parole du Christ, dont seule l'expérience peut donner toute sa signification.

Pourtant, quelle que soit notre abondance, nous dépendons en réalité de Dieu pour notre pain quotidien!

L’histoire des quarante années du miracle de la manne dans le désert n’est qu’une parabole d’un autre miracle infiniment plus grand: la fourniture de pain à des millions d’êtres humains sur terre, à travers les jours et les siècles!

Ce que nous appelons les lois de la nature ne sont que les voies ordinaires de notre Père.

La régularité de ces lois n’est que la preuve de la fidélité divine.

Supposons que, pendant une seule année, ou une seule semaine, le miracle du pain de Dieu cesse de se manifester sur terre, quelles en seraient les conséquences?

La continuité ininterrompue de la miséricorde divine du pain nous empêche d’en apprécier la grandeur et la nécessité.


«Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien.»

Cette prière implique aussi que tout le pain du monde appartient à Dieu!

«La terre est au Seigneur, avec tout ce qu'elle contient.»

Le pain lui appartient, et ce dont nous avons besoin peut devenir nôtre, uniquement grâce au don qu'il nous fait.

Nous pouvons le prendre et l'utiliser sans le lui demander, MAIS si nous le faisons, nous prenons ce à quoi nous n'avons aucun droit.


Même la nourriture sur notre table, prête à être mangée; ne nous appartient pas tant que nous ne l'avons pas demandée à Dieu.


Pourtant, ceux qui ne prient pas, ni même ne pensent à Dieu, semblent être nourris, tout comme les justes, et parfois plus abondamment.

Dieu «fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes».

Mais il y a une différence.

Ceux qui demandent leur pain à Dieu le reçoivent comme un don et AVEC SA BÉNÉDICTION;

tandis que ceux qui le prennent sans le demander le reçoivent et peuvent être nourris, MAIS ils passent à côté de la bénédiction de Dieu qui enrichit, qui donne de la valeur à tout ce que nous avons.

Cela suggère le véritable sens et la pertinence de la coutume chrétienne: demander une bénédiction, OU «dire le bénédicité» avant un repas.


«Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien.»

La forme de la prière enseigne la leçon de désintéressement.

CE N'EST PAS «DONNE-MOI», MAIS «DONNE-NOUS».

Nous ne pouvons pas venir à Dieu pour nous-mêmes seulement. Nous devons demander du pain pour les autres, pour tous, même pour nos ennemis, si nous en avons.

Pensons particulièrement aux nécessiteux, aux démunis, en demandant à Dieu de leur donner du pain. Si nous sommes sincères, nous devons aussi être prêts, dans la mesure de nos possibilités et de nos capacités, à répondre à notre propre prière pour les autres, en partageant notre abondance avec ceux qui sont dans le besoin. «Celui qui possède les biens du monde, et qui, voyant son frère dans le besoin, lui ferme sa compassion, comment l'amour de Dieu demeure-t-il en lui?»


L'un des plus beaux commentaires de cet enseignement se trouve dans le récit de la vie commune des membres de l'Église du Nouveau Testament.

Après la Pentecôte, dans l'éclat de l'amour naissant des disciples, ceux qui étaient dans l'abondance donnèrent aux pauvres – de sorte qu'il y eut égalité – et personne ne manqua. C'est seulement ainsi que tout disciple du Christ peut mettre en pratique l'enseignement du Maître.

Nous devons être prêts à partager notre pain – avec notre frère qui manque.


«Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien.»

Cette demande comporte une LIMITE.

Dans l'autre forme de prière, chez Luc, les mots varient quelque peu: «Donne-nous chaque jour notre pain quotidien.»

Chez Matthieu, il s'agit d'une prière pour un seul jour, sans penser au lendemain.

Chez Luc, la prière englobe les autres jours, mais seulement au fur et à mesure qu'ils se présentent, un jour à la fois.

Dans les deux formes, on nous apprend à PRIER UNIQUEMENT POUR LE PAIN D'UN JOUR.


Cet enseignement contient une leçon profonde.

La vie ne nous est pas donnée par l'année ou le mois, mais par les jours.


La nuit est l'horizon qui limite notre vision; nous ne voyons pas le lendemain, et nous devons limiter nos pensées et nos préoccupations au court espace entre le lever et le coucher du soleil.


Cela n'interdit pas la prévoyance: la Bible encourage à prendre soin de l'avenir avec sagesse.

Mais tout ce que nous sommes autorisés à demander à Dieu, c'est de nous donner ce qui est suffisant pour aujourd'hui.


Même si le soir, notre dernière croûte est mangée et qu'il n'y a rien en réserve pour demain, nous n'avons pas à craindre, ni à penser que Dieu nous a oubliés. Quand le lendemain viendra, nous pourrons demander le pain de demain, sachant que Dieu nous entendra et répondra à notre prière de la bonne manière

On nous enseigne ici encore cette merveilleuse leçon de vivre au jour le jour, une leçon qui traverse toute la Bible. Cela nous épargnerait bien des soucis et de l'anxiété, si nous pouvions vraiment l'apprendre.

Porter le fardeau du lendemain en même temps que celui d'aujourd'hui est une source de découragement!

N'importe qui peut accomplir les tâches d'une journée en une seule journée, ou endurer les difficultés d'une journée; mais cela suffit à tout le monde! C'est tout ce que Dieu veut que chacun porte: le fardeau d'une seule journée.


«Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien.»

Le mot «NOTRE» a une signification particulière. «Donne-nous notre pain.»

Premièrement, il ne devient nôtre que par le don que Dieu nous a fait. Mais il y a aussi autre chose qui sous-entend: le pain doit être gagné par nous avant d'être véritablement nôtre.

Il est clairement enseigné dans les Écritures que chacun doit travailler pour son propre pain. C'était la loi de l'état non déchu dans le jardin d'Éden, et ce n'est pas moins la loi dans le royaume de la rédemption.

Bien sûr, cela ne s'applique pas aux petits enfants trop jeunes pour travailler; ni aux vieillards trop faibles; ni aux malades incapables de travailler; tous sont sous la protection particulière de Dieu et ne seront pas oubliés.

Mais tous ceux qui sont capables de travailler doivent le faire, sinon le pain qu'ils mangent ne leur appartient pas de droit. «Si quelqu'un ne veut pas travailler», dit l'apôtre Paul, «qu'il ne mange pas non plus!»

Le pain doit aussi être gagné, par des moyens approuvés par Dieu.

Si un homme vole son pain quotidien, il ne lui appartient pas: il a volé Dieu et son prochain, et sa nourriture est maudite!

L’argent obtenu par des transactions frauduleuses ou par tout autre moyen malhonnête n’a pas été gagné de manière juste, et la bénédiction de Dieu ne peut être invoquée sur lui par aucune forme de prière.


Imaginez un joueur, par exemple, vivant des fruits de son péché et demandant à Dieu de lui donner, avec une bénédiction, le pain qu’il met sur sa table!

Imaginez un tenancier de bar, qui a gagné son pain en vendant des boissons fortes qui ont ruiné des vies et des foyers, demandant à Dieu de bénir son pain quotidien!


Le pain de Dieu peut devenir nôtre avec une bénédiction, seulement s’il est gagné honnêtement.

Ainsi, tout en peinant pour gagner notre pain, nous devons nous préserver des souillures du monde.


«Donne-nous aujourd'hui notre pain quotidien.»

Il y a une autre limite à la demande, dans le mot «QUOTIDIEN».

Cela signifie «rechercher pour la journée» – une provision quotidienne.

Il ne s'agit donc pas d'une prière pour une provision abondante.

Nous ne sommes pas autorisés à demander des luxes.

Il n'est pas nécessaire d'en déduire qu'il est mal de posséder plus que ce dont nous avons réellement besoin pour la journée; mais le «pain quotidien» est tout ce qui est promis.

Paul dit: «Mon Dieu pourvoira à tous vos besoins selon sa richesse, avec gloire.»

Cela nous assure une provision très abondante.

Notre Père fait tout avec générosité.

Il n'est jamais avare ni mesquin dans les soins prodigués à ses enfants.

Souvent, il pourvoit à leurs besoins avec abondance, leur donnant bien plus que nécessaire.

Mais on nous apprend à ne demander que le «pain quotidien» en quantité suffisante; et nous ne pouvons prétendre à davantage.


Cette prière semble interdire l'extravagance.

Le pain de Dieu ne devrait jamais être gaspillé!


On raconte que Carlyle fut un jour aperçu au milieu de la rue pour ramasser un morceau de pain qu'il avait vu traîner dans la poussière. Le prenant délicatement dans sa main, comme s'il s'agissait d'un objet de grande valeur, il l'épousseta, puis le porta jusqu'au bord du trottoir et le déposa en disant: «Ma mère m'a appris à ne jamais rien gaspiller, et encore moins le pain, le plus précieux des dons de Dieu. Ce morceau de pain pourrait nourrir un chien affamé ou un petit moineau.»

Notre Seigneur lui-même a enseigné la même leçon lorsque, après avoir accompli son grand miracle des pains et nourri des milliers de personnes, il a ordonné que tous les morceaux soient ramassés, afin que rien ne soit gaspillé.


Le pain que nous recevons de Dieu est SACRÉ;

pas une miette ne doit être gaspillée, ni par inconscience ni par extravagance inutile!

On nous apprend à limiter nos désirs et à demander avec confiance tout ce dont nous avons besoin pour une journée.

Les jours sont différents.

Certains apportent leurs lourds fardeaux, leurs grands besoins, leur profonde tristesse, leurs croix.

D'autres jours, les besoins sont moindres. Dieu connaît nos jours et il est plus à même que nous d'évaluer nos besoins réels pour chaque jour.

Nous pouvons donc demander en toute sécurité le pain quotidien et le laisser choisir ce qu'il nous donne. IL NE NOUS DONNERA JAMAIS TROP PEU!

C'est assurément un grand réconfort de savoir qu'en ce monde, chaque chrétien est pris en charge par notre Père céleste, qui nous aime d'un amour infini et éternel! Il ne nous considère pas seulement comme une vaste famille, mais comme des individus. Il connaît et nourrit chaque oiseau, et aucun d'eux ne peut tomber à terre sans sa volonté.


Avec plus de certitude et d'amour, il connaît ses propres enfants.

Il connaît nos noms.

Chacun de nous lui est cher.

Nos cheveux sont tous comptés.

Aucun de nous n'est jamais oublié par Dieu, même un instant.


Nous ne pouvons être en aucun lieu ni dans aucune situation où nos circonstances ne soient bien connues de Dieu. «Votre Père SAIT de quoi vous avez besoin, avant même que vous le lui demandiez.»


Cet enseignement rend la loi de vie très simple.

Nous ne devons pas vivre pour nous nourrir, mais vivre, avant tout, comme Dieu et pour Dieu.

Nous n'avons rien à voir directement avec la satisfaction de nos propres besoins; c'est l'affaire de Dieu, pas la nôtre.

Il n'y a que deux choses qui doivent nous préoccuper.


Premièrement, nous devons accomplir notre devoir – la volonté de Dieu, telle qu'elle nous est révélée jour après jour.

Ensuite, nous devons faire confiance à Dieu pour la satisfaction de nos besoins corporels et temporels.


Ceux qui ont appris à vivre ainsi ont trouvé le chemin de la paix.

L'INQUIÉTUDE EST UN PÉCHÉ.

Elle déshonore Dieu, car elle naît du doute sur sa sagesse et sa bonté envers ses enfants!

Elle nuit à notre propre vie, entrave notre croissance spirituelle, ternit la beauté de notre caractère et brouille notre témoignage de Dieu aux autres.

Si nous accomplissons fidèlement la volonté de Dieu telle qu'elle nous est révélée, et que nous lui faisons pleinement confiance, la paix de Dieu gardera nos cœurs et nos pensées en Jésus-Christ!

Source: « gracegems.org/ »   Mise en page et adaptation: JMR


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