LE DIVORCE
Il est urgent, pour les Chrétiens, de recevoir un enseignement clair au sujet du divorce. C'est notre désir, en écrivant, de rester fidèles à la Parole de Dieu, et non pas de nous laisser entraîner par des interprétations populaires, souvent même, plausibles.
SAINTETÉ DU MARIAGE
Le passage-clé se trouve dans Matthieu 19/3-9. Ces versets contiennent, exprimé dans un langage non équivoque l’enseignement personnel du Seigneur Jésus sur le divorce.
Des enseignements supplémentaires traitant le côté pratique de ce problème, peuvent être trouvés dans les lettres de Paul, et plus spécialement dans celles adressées aux Corinthiens (I. Corinthiens 7).
La première impression ressentie par nous à la lecture de ce passage, est celle de la sainteté du mariage (Matthieu 19/3-6).
Quand on interrogea Christ sur la légitimité du divorce. Il se référa immédiatement au divin acte de la création de deux sexes. Le mariage n’est pas une institution sociale adoptée par les humains et ajustée à leurs idées et à leurs convenances pour faire face à certaines conditions temporaires.
Le mariage est une institution permanente plantée par le Dieu tout-puissant dans la nature même de la race humaine et auquel il ne peut être touché sans ébranler tout l’édifice.
Nous ne pouvons insister trop fortement sur l'attitude du Seigneur Jésus en face du sujet tout entier du divorce, car elle contient la base fondamentale de ce problème.
Au moment où l’homme entame la sainteté même du mariage, sa capacité de penser sur ce sujet perd sa clarté, son sens moral s’obnubile et il est emporté par sa sentimentalité.
Nous sommes trop familiarisés avec le type d’arguments militant en faveur du divorce, en avançant comme prétexte les cas de souffrance réelle occasionnée par la cruauté, l’abandon, le déséquilibre mental, etc...
Nous sympathisons avec toute victime, innocente de telles unions, mais:
LES CAS INDIVIDUELS DE SOUFFRANCES NE PEUVENT PAS ÊTRE DES ARGUMENTS DE POIDS CONTRE UNE LOI FONDAMENTALE ÉTABLIE PAR DIEU.
CHERCHER LA VOLONTÉ DE DIEU
Tout projet du mariage doit être examiné très sérieusement, et précédé de beaucoup de prière. Ce qui pourrait nous éviter le danger que représente un mariage malheureux, c’est de savoir qu’une fois celui-ci accompli, ses liens ne peuvent être brisés que par la mort.
Je suis convaincu que la plupart des unions malheureuses dont j’ai eu connaissance auraient été évitées si elles avaient été envisagées avec beaucoup de sérieux et un examen plus approfondi, avant de faire le pas décisif.
Il est donc impardonnable que des Enfants de Dieu aient fait des propositions de mariage à la suite de très peu de prières. — ou pas du tout, — et on est en droit de s’indigner, de la façon dont certains chrétiens professant la spiritualité, plaisantent continuellement, certains même, en prêchant.
UNE CONCEPTION INDIGNE ET INCOMPLÈTE DE LA SAINTETÉ DU MARIAGE ne nuit pas seulement à l'individu, mais à la communauté.
La déclaration du Seigneur en ce qui concerne la création, montre clairement que le divorce est une chose contraire à la nature et une violation des lois établies par le Créateur pour l'homme qu’il a créé à Son image.
SEULE LA MORT BRISE LES LIENS DU MARIAGE
Ceux qui craignent Dieu abhorrent par conséquent le divorce et le rejettent comme étant une énormité.
SEULE LA MORT BRISE LES LIENS. Évidemment, Paul accepte et applique le même principe quand, dans un passage typique, il dit: «Si donc, du vivant de son mari, elle devient la femme d’un autre homme, elle sera appelée adultère.» (Romains 7/3).
Il apparaît que notre Seigneur a considéré comme réglée cette question par la Loi établie à la Création, et n'en a parlé que parce que les Pharisiens l’avaient questionné à ce sujet. Il prend soin de mettre l'accent sur le fait que c’est seulement à cause de la «dureté» humaine que le divorce a été permis par Moïse dans certains cas.
Ce point semble avoir besoin d’être éclairci, pour certaines personnes. Quelques-unes semblent penser que l’infidélité et l’adultère dissolvent les liens du mariage devant Dieu, quelques autres semblent penser que dans ces cas, le divorce est une ordonnance divine.
L’ADULTÈRE ET LE DIVORCE
Il est reconnu que l’incontinence et l’impudicité, soit avant, soit après le mariage, imposent à chacun des époux qui en a été victime, un des plus grands efforts qu'on puisse imaginer pour que subsiste l'affection conjugale et que soit retrouvée la confiance mutuelle.
En outre, à un point de vue plus profond, quelque chose de très sacré... a été souillé par de tels actes. Mais, ni l’infidélité, ni l’adultère NE CONTRAIGNENT au divorce ou rendent automatiquement le mariage nul.
Il y a un meilleur chemin — le chemin du pardon.
Et partout où le pardon est véritable et comparable au pardon avec lequel, pour l’amour de Christ. Dieu nous a pardonnés, les relations du mariage sont rétablies.
Le divorce est une concession faite à «la dureté du cœur».
Il sera librement admis qu’un tel pardon requiert une grâce spéciale. Mais un Chrétien doit toujours garder devant lui le modèle sans tache de la nouvelle Alliance.
Même là où le manque de foi a accordé la permission scripturaire de divorcer, là où la grâce n’est pas suffisante d’un côté pour pardonner, et de l’autre côté pour le désir de se réconcilier, cette situation ne semble PAS, toutefois permettre le remariage de l’une ou de l’autre partie.
Beaucoup de choses ont été faites avec la simple permission contenue apparemment dans le mot «excepté», dans Mathieu 19/9. Il y est soutenu que, dans ce cas, le divorce pour raison d'adultère permet scripturairement aux parties de se remarier tandis que l’ex-conjoint est encore en vie.
Dans Matthieu 5/52, il semble clair que l'adultère est commis devant Dieu quand un homme épouse une femme qui a été répudiée pour raison adultère. Le même principe s'applique à une femme. L’adultère permet le divorce, mais ne semble pas inclure la liberté de se marier de nouveau tandis que l’autre partie vit encore.
MAUVAISE INTERPRÉTATION DES PAROLES DE CHRIST
Ceci peut sembler pénible; mais quand les questions de bonheur personnel sont exposées à la lumière des exigences de la Loi fondamentale de la race entière, la clarté de la pensée de notre Seigneur et Sa pureté de cœur sont manifestes.
Nous nous écartons des paroles du Christ à nos risques et périls personnels et nationaux.
Aucun changement dans les lois humaines ne change la Loi éternelle de la Toute-Puissance.
La question de la séparation et du divorce, quand un croyant y est obligé par un conjoint non croyant, pour des raisons d’incompatibilité religieuse, est réglée par Paul dans 1 Corinthiens 10/ 17
En premier lieu, l’initiative d’une telle séparation ne doit jamais venir du croyant.
Le rôle du croyant est de supporter et de prier que, par la grâce de Dieu, le conjoint inconverti soit amené au salut.
Le croyant est libre de consentir au divorce, dans des cas semblables, mais non de le chercher.
Dans de telles circonstances, le divorce n’entraîne pas la permission de se remarier.
Le mariage avec une autre personne divorcée pour la même raison d’incompatibilité, n’est pas seulement un acte précis d'adultère aux yeux de Dieu, mais il ferme la porte à La possibilité de réconciliation qui serait l’objet de la prière fervente de tout chrétien dans une telle tragédie domestique. «Restez sans vous remarier» est la parole finale de l’Apôtre qui écrit avec autorité.
Nous devons accepter loyalement les paroles du Seigneur Jésus concernant le divorce et le remariage et être préparés à leur obéir, même s’il nous en coûte une souffrance personnelle.
Le Saint-Esprit fortifiera et donnera la grâce de supporter, avec la joie de faire la volonté de Dieu, joie qui peut-être plus grande que celle donnée par l’agrément d'une affection humaine.
Dans certains cas, une obéissance à ce qui est apparemment la lettre de la Parole, pourrait plonger l’une ou l’autre des parties dans un péché pareil à celui de leur condition précédente et agirait avec une grande dureté sur des enfants innocents, ce qui ne serait pas bon…
Une séparation volontaire de personnes divorcées, puis remariées et qui, converties, désirant revenir à leur première union pensant ainsi se mettre en règle avec Dieu, peut apparaître comme une solution pratique et simple à cette question.
Cependant, c’est un moyen non recommandé, sans avoir beaucoup réfléchi à la situation, et l’avoir envisagée sous toutes ses faces: cette situation englobe des choses telles que la famille. le foyer, l’entretien, l’âge et la tentation d’incontinence, etc...
FRUIT DE REPENTANCE
Au-dessus de tout, nous pouvons admettre avec certitude la grâce du pardon de Dieu en Christ là où il y a une repentance véritable suivie maintenant d'un désir sincère de plaire à Dieu en toutes choses.
Nous jugerions avec témérité en concluant trop hâtivement que la nouvelle naissance décharge l’enfant de Dieu de quelque responsabilité concernant sa vie passée. Nous devons prendre garde lorsque nous citons ces mots: «Si un homme est en Christ, il est une nouvelle créature; toutes les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles.»
L’Écriture démontre d’une manière décisive que cela doit s'appliquer seulement aux actes de restitution des choses matérielles, mais ne nous dispense pas de tout acte de réparation quand il s'agit de choses morales, telle que le mariage.
Toutefois, il y a des situations qui sont au-dessus de nos possibilités, même si nous avons le désir de réparer et de rétablir les liens du mariage. Dans ce cas, nous pouvons prendre à la lettre ce verset, et prendre un nouveau départ en ne tenant absolument pas compte du passé, puisque nous sommes dans l’impossibilité de réparer et de rétablir quoi que ce soit.
Dieu est miséricordieux et sur cette base sûre, nous pouvons ancrer nos âmes quand les orages d’affliction et d’inquiétude causés par le péché cherchent à nous submerger.
CONCLUSION
Une parole finale semble être nécessaire.
Un modèle élevé est requis à la fois dans l’Ancien et dans le Nouveau Testament pour ceux qui officient dans les choses saintes. — les serviteurs de Dieu.
Dans les recommandations essentielles données aussi bien aux «évêques» qu’aux «diacres», il est répété qu’ils doivent être l’«homme d'une seule femme» (1 Timothée 3/2-12).
Il semble tout à fait clair d’après le contexte que non seulement la polygamie est défendue, mais qu’il est recommandé d’être un modèle de haute moralité dans toutes les relations du mariage.
Ceci est simplement logique pour ceux qui doivent être sauvegardés comme des exemples par les autres croyants et essentiels pour les conducteurs devant le monde.
La fidélité au principe le plus élevé, c’est finalement un plus grand amour. Un Chrétien authentique, sans sa condition de disciple, dans le Chemin de la Croix, bien que cela puisse signifier l’abandon d’un indubitable bonheur dans la voie naturelle, lui apportera certainement une joie éternelle, plus profonde que celle que lui apporterait un amour terrestre.
Est-ce trop dire que le Calvaire projette la lumière même sur les ténébreux problèmes du divorce?
Donald Gee
Viens et Vois 1973-05
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