LA PAROLE
Nous croyons, selon 2 Tim. 3/16. que «toute Écriture est inspirée de Dieu...»; mais, nous ne doutons pas que les paroles d'un homme qui va mourir (2 Tim. 4/6) soient revêtues d'une importance toute particulière. Je ne dirai pas que l'inspiration est plus forte, mais qu'il y a dans l'exhortation de Paul un condensé de sa vision pour les serviteurs de Dieu, l'Église et le monde: «Prêche la Parole».
LA CRÉATION
C'est par sa parole que Dieu a créé les Cieux, la terre, la mer et tout ce qui s'y trouve: «C'est par la foi que nous reconnaissons que le monde a été formé par la Parole de Dieu» (Héb. 11/3)
La Parole de Dieu sépare (Gen. 1/6) et apporte la vie (Gen. 1/20),
Avant de créer l'homme. Dieu a parlé: «Faisons l'homme à notre image...» (Gen. 1/26).
L’ordre de Dieu en Gen. 2/16: «Tu pourras manger de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas» aurait dû aider l'homme dans le choix qu'il avait à faire car, dès le commencement, il lui fallait compter avec le tentateur. La parole ne lui a pas été donnée comme piège, mais comme SÉCURITÉ.
C'est d'elle que dépendront la vie de l'homme, son bonheur, l'harmonie de la création et, surtout la gloire de Dieu.
LE TENTATEUR
Rien d'étonnant que ce soit à la Parole de Dieu que l'adversaire s'attaque!
Remarquons la subtilité de sa question: «Dieu a-t-il RÉELLEMENT DIT: Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin?» (Gen. 3/1).
Or, Dieu avait dit: «Tu pourras manger de tous les arbres du jardin»; là n’était donc pas l'ordre divin, mais bien plutôt dans cette mise en garde: «Tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras» (Gen 2/17)
La réponse de la femme prouve qu'elle est ébranlée, elle ajoute trois mots à la Parole de Dieu «Vous n'y toucherez point» (Gen, 3/3)
INSENSIBLEMENT LA PAROLE DE DIEU EST MODIFIÉE; c'est le signe que le venin mortel agit déjà.
Une femme, qui doutait de l'inspiration de toute l'Écriture, vint trouver un pasteur et lui posa cette question:
«Croyez-vous vraiment que, dans le jardin d'Éden, le serpent ait parlé?» ce à quoi il répondit:
«Madame, n'avez-vous pas l'impression qu'il parle encore?» Il parle encore!
CROIRE ET OBÉIR
L'être humain meurt, spirituellement, non seulement quand il désobéit, mais déjà quand la Parole de Dieu perd de l'autorité dans sa vie et qu’elle n'est plus reçue dans la simplicité de la foi.
Saint-Augustin disait: «Dans les choses essentielles, vérité, dans les choses secondaires, liberté, en toutes choses, charité». C'est plein de révérence envers ce grand docteur de l'Église que je poserai cette question:
«Qui sommes-nous pour dire qu'il y a, dans l'Écriture, des choses secondaires?»
Je crois qu'il y a des vérités prioritaires, mais pas de vérités secondaires. Il est certain que ce serait insensé de prêcher le baptême à un inconverti; la conversion est prioritaire, mais je n'ai pas à prendre ma liberté à l'égard du baptême.
Permettez-moi de souligner, au passage, l'erreur commise par bon nombre de «charismatiques» qui parlent de baptême de l'Esprit et de charismes sans parler, en tout premier lieu, de repentance, de foi et d'obéissance.
Qu'y a-t-il de plus important dans un véhicule automobile?
Le moteur, me direz-vous!
Oui, mais à quoi peut bien servir un moteur s'il n'y a pas de roues?
Que peut-on faire avec un moteur et des roues s'il n'y a pas de boîte de vitesses et d'embrayage?
Si nous roulons par un jour sans pluie, à quoi servent les essuie-glace? Mais que la pluie vienne à tomber et les essuie-glace deviendront indispensables.
Qu'y a-t-il de plus important, l'accélérateur ou les freins?
Tout dépend si l’on veut démarrer ou s'arrêter. Et encore il y a moins de danger à ne pas pouvoir partir, qu'à ne pouvoir stopper le véhicule…
Prendre notre liberté à l'égard de certains textes bibliques, c'est déjà un coup porté au Livre. Avoir une telle attitude, c'est douter de l'amour de Dieu qui veut notre bien et qui nous donne sa Parole pour accomplir en nous les desseins bienveillants de sa bonté. «Oh! si mon peuple m'écoutait... En un instant je confondrai leurs ennemis... Et le bonheur d'Israël durerait toujours» (Ps 81/14-16; lire aussi Ésaïe 48/18-19).
QUEL EST NOTRE INTÉRÊT?
Pour Adam et Ève, l'arbre de vie a eu moins d'attrait que l'arbre de la connaissance du bien et du mal.
Le premier pouvait nourrir l'esprit de l'homme, sa communion avec Dieu, sa conscience et son intuition;
le second contribuait au développement de la personnalité, du moi, de la chair; bon à manger, agréable à la vue et précieux pour ouvrir l'intelligence.
Que voyons-nous aujourd'hui?
Des pécheurs qui préfèrent ce qui fait de l'homme un dieu plutôt que d'accepter celui qui a dit: «Je suis... la Vie»?
Et dans l'église?
N'est-il pas affligeant de voir certains chrétiens discuter la Parole de Dieu plutôt que de s'en nourrir?
N'oublions pas que toutes les alliances de Dieu avec l'homme ont toujours eu pour base la Parole de Dieu, demandant à l'homme, foi et obéissance.
JÉSUS.
Jésus qui apporte la lumière et la vie est la parole (le Logos) faite chair (Jean 1/1,14).
Après la manifestation de la Parole, que trouvons-nous?
Le même processus qu'en Éden, c'est-à-dire, la tentation (Mat. 4/1) et ceci, après la déclaration de Jésus à Jean-Baptiste: «Laisse faire, car il est convenable que nous accomplissions tout ce qui est juste» (Mat 3/15).
À vues humaines, la réaction de Jean était bonne; mais, après avoir entendu la parole de Jésus. IL NE LUI RÉSISTA PLUS.
Son raisonnement s'effaça devant la parole.
Qu'a été la vie de Jésus?
Une vie de soumission, à Dieu et à la parole.
Nous trouvons, vingt fois dans les évangiles, l'expression «Afin que s'accomplît» en rapport avec Jésus; même quand il s'agit de paroles «secondaires»: «J'ai soif» (Jean 19/29). Si ces deux mots n'avaient pas été prononcés, les Écritures n'auraient pas été accomplies dans leur totalité. «Il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota» (la plus petite lettre de l'alphabet grec — Mat. 5/18)
ET APRÈS?
L’Église primitive persévérait dans la parole (enseignement des apôtres, Act. 2/42); les apôtres savaient faire abstraction de leur personnalité et de leur point de vue pour se soumettre à Dieu (Act. 11/18) et pour se soumettre au Saint-Esprit (Act. 15/28).
Dans la seconde lettre à Timothée, alors qu'il parle des heures sombres que l'Église va connaître, Paul dit: «Tu connais les saintes lettres».
Elles sont la sécurité de chaque VRAI chrétien.
Gardons-nous de nous servir de la Bible pour défendre ou imposer notre point de vue; nous devons être à l'écoute de Dieu et laisser la parole briser nos résistances (Mat. 3/16) et nous calmer (Act. 11/18) si c'est nécessaire
Il y a trop souvent, chez nous, le désir de satisfaire l'intellect plutôt que l'esprit, partie intime de notre être et lieu de rencontre avec Dieu.
OU EN SOMMES-NOUS?
La Parole a-t-elle chez nous toute son autorité?
Parfois nous taillons, nous tranchons à notre guise, prenant ainsi la place du Maître.
Nous disons volontiers: «Je pense que»; et voilà notre credo.
Et même, on n'hésite pas à ridiculiser ceux qui se veulent scrupuleux envers la Parole. Il vaut mieux aller «trop loin» dans l'obéissance que de nous tenir en-deçà.
Soyons assez humbles pour reconnaître nos fautes lorsque nous nous sommes trompés.
Ne tolérons pas ce que la Bible condamne.
Les incroyants s'attaquent au nom de Dieu; les croyants à sa Parole.
«Prêche la Parole» (logos); rendons témoignage à Jésus crucifié et ressuscité; oui, mais selon qu'il a dit: «Si vous m'aimez, GARDEZ mes commandements» (Jean 14/15).
Croyons aussi toute la Parole écrite et confessons-la.
Roger COPIN
Viens et Vois - 1976-12
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