LE PRESQUE CHRÉTIEN
Archibald Alexander
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Le presque chrétien peut avoir une connaissance spéculative de toutes les vérités principales du christianisme et être capable de les défendre.
Le presque chrétien éprouve un grand respect pour la religion, ses professeurs et ses institutions.
Le presque chrétien éprouve un vif désir de jouir des bienfaits de l'Évangile, et ses affections peuvent souvent être très émues et prendre de bonnes résolutions.
Il peut en effet posséder une contrefaçon de religion expérimentale, si semblable qu'elle peut tromper non seulement l'homme lui-même, mais les ministres les plus judicieux.
Le presque chrétien peut être extrêmement consciencieux et exact dans l'accomplissement de tous les devoirs extérieurs de la religion; quant à ceux-ci, il peut être «irréprochable»; et quant au zèle, il peut être ardent au point de faire rougir le vrai croyant.
Il peut aussi être libéral et contribuer généreusement à l’entretien de l’Évangile et à la nourriture des pauvres.
Il peut devenir un prédicateur populaire de l’Évangile et être l’instrument de la conversion des autres.
Il peut même aller dans des pays étrangers pour porter la bonne nouvelle du salut aux païens.
Il peut, en bref, faire tout ce que fait le vrai chrétien et ressentir tout ce qu’il ressent, sauf un.
Il manque sur un seul point, mais c’est un point essentiel.
Il n’a JAMAIS donné son cœur à Dieu.
Il aime le monde plus qu’il n’aime le Christ. Ce don si excellent de la charité n’a jamais été versé dans son cœur.
Sa religion peut être entièrement ramenée au simple amour du bonheur et aux opérations d’une conscience naturelle, éclairée et éveillée par la connaissance doctrinale de la vérité.
L'apôtre Paul enseigne que si un homme sans CHARITÉ, c'est-à-dire sans amour pour Dieu et pour les hommes, possédait une éloquence angélique, une science prophétique et le pouvoir d'opérer les plus grands miracles; oui, s'il avait un zèle assez fort pour faire de lui un martyr, et une libéralité assez grande pour l'inciter à donner tous ses biens, cela ne lui servirait à rien. Un tel homme ne serait, après tout, qu'un PRESQUE CHRÉTIEN.
Le cœur trompeur de l’homme se transformera en toutes les formes et apparences imaginables, sauf celle de la vraie sainteté; il peut en prendre l’ombre, mais jamais la réalité.
Fin
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