UN BON ARBRE
Archibald Alexander
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Les arbres sont des objets magnifiques. Si nous n'avions jamais vu cette partie de la création auparavant, nous serions remplis d'admiration à leur vue.
Un chêne ou un cèdre majestueux est vraiment un objet majestueux. Il se dresse fermement par sa propre force. Il lève la tête vers les cieux et étend ses bras de tous les côtés; lorsqu'il est verdoyant, il offre une voûte et une ombre reconnaissante au voyageur fatigué et un abri sûr aux oiseaux du ciel. Les arbres sont les plus beaux ornements des jardins et des terrains de plaisance. L'Éden lui-même, sans arbres, aurait été privé de sa gloire.
Mais un arbre chargé de fruits nourrissants est un objet encore plus beau et plus intéressant que les arbres de la forêt. Quel spectacle est plus propre à réjouir l'esprit contemplatif qu'un arbre ployant sous le poids de fruits précieux?
Il y a entre les objets naturels et les objets spirituels une analogie frappante.
Les écrivains sacrés s'en servent souvent pour donner une représentation vivante des vérités importantes. Les discours de notre Seigneur sont enrichis et ornés par l'emploi d'emblèmes frappants. Ses figures sont presque toutes tirées d'objets naturels.
Parmi les arbres fruitiers, la VIGNE est souvent mentionnée dans les Écritures, parce qu'on la voit partout; et lorsqu'elle est chargée de belles grappes comme celles d'Eshcol, le spectacle est des plus agréables.
Pour
représenter
l'union vitale des croyants avec lui-même, notre Seigneur
utilise l'union des sarments avec la vigne.
Il est la vigne, ils sont les sarments, et l'effet de cette union est la fécondité.
De même qu'un sarment coupé de la vigne ne peut porter de fruit, de même les croyants sans le Christ ne peuvent en porter.
Et le motif convaincant qui les incite à porter beaucoup de fruits est la glorification de leur Père céleste.
«Faites que l'arbre soit bon et que son fruit soit bon.»
«C’est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez.»
Il ne suffit pas de regarder un arbre pour savoir s'il portera du fruit, ou si le fruit sera bon ou mauvais.
Lorsque nous voyons des gens faire une bonne profession dans l'église, nous ne pouvons pas dire si leur religion est authentique ou fausse, tant que nous n'avons pas eu l'occasion d'en voir les fruits.
Lorsque Jean-Baptiste appelait les hommes à la repentance, il leur demandait de «produire des fruits dignes de la repentance». Une vie pieuse est la meilleure preuve de la sincérité de la religion.
Comme il est beau d'avoir un caractère chrétien cohérent.
Un tel homme «pratique la justice, aime la miséricorde et marche humblement avec son Dieu».
À ses prières, il joint l'aumône, et il abonde en toute bonne œuvre.
Alors qu'il se fraye un chemin dans ce monde pécheur, son brillant exemple éclaire tout autour de lui, et les autres, voyant ses bonnes œuvres, sont amenés à glorifier son Père qui est aux cieux.
Il n'affiche pas sa religion de manière ostentatoire, mais ses bonnes actions ne peuvent pas être cachées – elles sont comme un arôme parfumé qui se trahit lui-même.
Il n'a pas honte de Christ et de son Évangile, mais il se glorifie de la croix, et il estime que tout n'est que perte, à cause de l'excellence de la connaissance de Christ.
À mesure que le vrai chrétien avance en âge, ses fruits deviennent plus doux et plus mûrs; et il continue à porter du fruit, même dans la vieillesse.
Enfin, comme un fruit bien mûr, il tombe dans la tombe; mais ses oeuvres le suivent, et il est béni dans la mort, comme l'a déclaré la voix du ciel:
«Heureux les morts qui meurent dans le Seigneur.»
Fin
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