LES PÉCHÉS DE LA LANGUE
William Bacon Stevens
* * *
«Lorsque nous mettons des mors dans la bouche des chevaux pour qu'ils nous obéissent, nous pouvons transformer l'animal tout entier.
Prenons l'exemple des bateaux. Bien qu'ils soient si grands et poussés par des vents violents, ils sont dirigés par un tout petit gouvernail là où le pilote veut aller.
(Si nous mettons le mors dans la bouche des chevaux pour qu’ils nous obéissent, nous dirigeons aussi leur corps tout entier.
Voici, même les navires, qui sont si grands et que poussent des vents impétueux, sont dirigés par un très petit gouvernail, au gré du pilote. Segond)
De même, la langue est une petite partie du corps, mais elle fait de grandes vantardises. Il suffit d'une petite étincelle pour mettre le feu à une grande forêt.
La langue aussi est un feu, un monde de malheur parmi les parties du corps. Elle corrompt toute la personne, met le feu à tout le cours de sa vie et est elle-même incendiée par l'enfer.
Toutes sortes d'animaux, d'oiseaux, de reptiles et de créatures de la mer sont apprivoisés et ont été apprivoisés par l'homme, mais aucun homme ne peut apprivoiser la langue. C'est un mal sans repos, plein d'un poison mortel. Jacques 3:3-8
(De même, la langue est un petit membre, et elle se vante de grandes choses. Voici, comme un petit feu peut embraser une grande forêt!
La langue aussi est un feu; c’est le monde de l’iniquité. La langue est placée parmi nos membres, souillant tout le corps, et enflammant le cours de la vie, étant elle-même enflammée par la géhenne.
Toutes les espèces de bêtes et d’oiseaux, de reptiles et d’animaux marins, sont domptés et ont été domptés par la nature humaine;
mais la langue, aucun homme ne peut la dompter; c’est un mal qu’on ne peut réprimer; elle est pleine d’un venin mortel. Segond)
La parole est à la fois la gloire et la honte de l'homme.
Sa gloire...
– car elle le distingue de toutes les créatures terrestres;
– parce qu'elle le met en communication avec ses semblables;
– parce qu'elle lui permet de prier et de louer son Créateur;
– en tant qu'elle l'allie aux êtres angéliques.
Sa honte...
– en ce qu'il utilise cette noble faculté:
– pour se déshonorer lui-même,
– pour déshonorer son prochain,
– et déshonorer son Dieu.
Dans aucune œuvre de l'esprit humain, nous ne trouvons une description aussi concise et véridique du caractère et du pouvoir de la langue humaine que dans l'épître de Jacques.
Dans ces quelques versets, on trouve les grandes lignes les plus graphiques de ce que cette langue est, a été, peut être et devrait être. Et par une série de déclarations et d'illustrations très frappantes, il présente la langue dans ses qualités bonnes ou mauvaises; il nous met en garde contre les mauvaises et nous exhorte à cultiver les bonnes.
Avant d'aborder la qualité de la langue, reprenons d'abord les paroles de l'apôtre et montrons la PUISSANCE de la langue. Pour ce faire, il utilise trois illustrations.
Tout d'abord, il la compare «aux mors» dans la bouche des chevaux.
Le cheval est plus puissant que plusieurs hommes; pourtant, en mettant un petit mors dans sa bouche, un petit enfant peut le guider et faire tourner tout son énorme corps.
De même que le mors est petit par rapport à la taille du cheval et qu'il le dirige, de même la langue est petite par rapport à l'ensemble du corps et qu'elle en est le membre dirigeant.
Deuxièmement, Jacques compare la langue au «gouvernail» d'un navire.
Les plus grands navires, dans les vents les plus violents et sur les mers les plus agitées, sont dirigés par un petit gouvernail, un petit morceau de bois presque insignifiant par rapport au gigantesque navire qu'il contrôle. Pourtant, aussi petit soit-il, c'est grâce à lui que le timonier dirige le navire qui roule et bascule, et qu'il le guide à travers la tempête et les vagues jusqu'au port où il voudrait se trouver.
Il en va de même pour la langue, petite et, comme le gouvernail, presque toujours hors de vue, mais qui contrôle tout le corps. La langue est à la vie de l'homme ce que le gouvernail est au navire. Elle dirige tous ses mouvements et le guide vers le port de la paix – ou vers la fosse du malheur.
Troisièmement, Jacques compare le pouvoir de la langue à un feu.
«Voyez comme un petit feu allume de grandes choses», et «la langue est un feu».
Une étincelle allumée sur le bois sec d'une forêt peut enflammer une branche d'un arbre; elle peut se propager au tronc; elle peut atteindre l'arbre suivant, et ainsi de suite, jusqu'à ce que toute la forêt soit brûlée par une seule petite étincelle!
Ainsi, un mot semblable à une étincelle, échappé d'une langue brûlante de colère ou d'envie, peut tomber dans une famille, une église, une communauté, une ville, un pays tout entier, et les embraser d'une rage dévorante et brûlante!
En ce qui concerne cette langue sous la forme d'un feu, Jacques poursuit en disant qu'elle «enflamme le cours de la nature et qu'elle est enflammée par l'enfer».
Ce sont des mots forts. Que signifient-ils?
Le mot «cours» est, dans l'original, la roue ou le cercle de la nature, et peut signifier les générations d'hommes se succédant avec la rapidité des révolutions d'une roue, ou le cours de la vie d'un homme, ou le cercle des affaires humaines. Chacune de ces idées a pu être présente à l'esprit de l'apôtre, car la langue:
– met le feu à toute une génération d'hommes;
– enflamme tout le cours de la vie d'un homme;
– et fait flamber le cercle de la vie sociale sous l'effet de ses appareils ardents.
Mais Jacques poursuit en disant de cette langue, qui est elle-même un feu, qu' «elle est enflammée par l'enfer».
L'idée est que la langue tire tout son pouvoir de nuisance des mauvaises influences qui trouvent leur origine dans l'enfer.
Ce qui donnait à l'esprit hébreu l'impression la plus vive de la souffrance éternelle, c'était le feu toujours brûlant de la Géhenne. Ce feu, allumé à l'origine dans la vallée du fils de Hinnom pour brûler les déchets de la ville de Jérusalem, et alimenté nuit et jour avec son combustible immonde, transmettait à l'esprit de l'Israélite l'idée d'une pollution intense, mêlée à une souffrance intense.
– Et de même que TOUT FEU ALLUMÉ À PARTIR DU FEU DE L'AUTEL ÉTAIT CONSIDÉRÉ COMME SAINT,
– de même TOUT FEU ALLUMÉ À PARTIR DU FEU DE LA GÉHENNE, OU DE L'ENFER, ÉTAIT CONSIDÉRÉ COMME IMPUR ET SOUILLANT.
Ainsi, la langue, en tant que feu allumé de l'enfer, participe à la nature de l'enfer et devient une langue infernale!
Mais l'idée va encore plus loin.
Le prince des ténèbres qui règne en enfer sur les anges et les hommes déchus est désigné dans la Bible non seulement comme un menteur dès le commencement, mais comme «le père du mensonge», et il est dit par Paul qu'il «opère tous les prodiges du mensonge et de la séduction de l'injustice», et Jean l'appelle «le grand dragon, le serpent ancien, le diable, et Satan, qui séduit le monde entier».
C'est donc lui qui a sa demeure en enfer, qui est l'instigateur de tous les mensonges, de toutes les paroles ordurières et de tous les discours pécheurs des hommes. C'est pourquoi on dit à juste titre que la langue de feu, qui embrase le cours de la nature, est embrasée par l'enfer, parce que c'est le prince de l'enfer qui l'incite à faire son mal. C'est le lieu de naissance de chaque péché de la langue, comme de chaque péché du cœur!
Jacques illustre encore la puissance de la langue en la comparant à des bêtes féroces et à d'autres animaux, et en la déclarant plus féroce et plus indomptable que tout ce qui existe sur la terre!
Vous pouvez plus facilement faire se percher le condor des Andes sur votre poignet,
vous pouvez plus facilement faire se percher le Léviathan sur votre poignet;
plus facilement le Léviathan s'amusera avec vous dans les vagues;
plus facilement le boa constricteur s'enroulera inoffensivement autour de ton cou;
vous pouvez plus vite rendre le lion si doux qu'un petit enfant peut le conduire, que de dompter la langue, car «la langue», dit-il, «personne ne peut la dompter». Quelle forte déclaration sur le pouvoir de la langue! Il peut bien dire que:
«C'EST UN MAL INDISCIPLINÉ, PLEIN D'UN POISON MORTEL».
Si nous examinons d'autres passages de la Bible, nous trouverons d'autres métaphores pour indiquer le pouvoir de la langue.
– Job l'appelle «un fléau ou un fouet» dont chaque coup inflige de graves blessures au caractère et laisse ses zébrures pourpres sur la paix et la réputation lacérées.
– Daniel qualifie la langue d'«épée tranchante» – une arme meurtrière, qui abat ceux sur qui elle tombe, et ruisselle du sang de l'innocence ou de la vertu massacrée.
– Jérémie dit de la langue qu'elle est «une flèche décochée». Une flèche pointue tirée par des archers méchants, contre ceux qu'ils veulent transpercer d'angoisse, tout en se tenant eux-mêmes à distance de celui dont ils veulent détruire la bonne réputation.
– Paul, parlant des lèvres par lesquelles la langue s'exprime, dit: «Le poison des aspics est sous leurs lèvres».
– Et Jacques dit qu'elle est pleine d'un poison mortel – comme le grand sac à venin d'où la vipère ou le serpent éjecte son poison se trouve sous la langue, et quand elle est excitée, elle enfonce ses crocs fourchus dans sa victime!
Ainsi, sous la langue des calomniateurs se trouve un sac de poison qui sécrète son venin mortel et le crache dans la plaie que sa langue de vipère fait, et là, il s'enflamme et gonfle et fait son travail mortel!
Ce sont là quelques-unes des illustrations que la Bible utilise pour parler de la mauvaise langue, et elles montrent de façon frappante le pouvoir de la langue. Ces métaphores ne sont pas non plus trop fortes pour exprimer la puissance et l'influence de ce petit membre, au sujet duquel la Bible dit:
«LA VIE ET LA MORT SONT AU POUVOIR DE LA LANGUE».
L'histoire ne confirme-t-elle pas cette affirmation?
– Le conflit des langues n'a-t-il pas été la cause féconde de presque toutes les guerres qui ont ensanglanté la terre?
– Une mauvaise langue n'a-t-elle pas brisé la paix des familles, des églises, des communautés et des nations?
– Le mensonge, la fausseté, la tromperie, l'hypocrisie, la calomnie et la médisance ne sortent-ils pas de la langue?
– Le blasphème, la malédiction et les propos orduriers ne sont-ils pas les produits d'une langue incirconcise qui détruisent l'âme?
Il n'est pas exagéré de dire, avec Jacques, que «la langue est un feu,» un monde de malheur parmi les parties du corps. Elle corrompt l'homme tout entier, met le feu à tout le cours de sa vie, et est elle-même enflammée par l'enfer!
Telles sont les grandes lignes du caractère d'une mauvaise langue!
Passons maintenant à quelques péchés particuliers de la langue, car ce n'est qu'en exposant et en mettant en lumière ces péchés que leur vilenie et leur influence peuvent être mises en évidence. Il serait impossible d'énumérer tous les péchés de la langue, car ils s'étendent à tous les domaines de la vie publique et privée, et couvrent toute la surface du monde. Il y en a cependant plusieurs que la Bible met en évidence et auxquels nous devons nous limiter pour l'instant.
1. Le premier péché de langue que je citerai est celui du bavardage.
«L'insensé qui bavarde court à sa perte.» Proverbes 10:10.
(celui qui est insensé des lèvres court à sa perte. Segond)
J'entends par là un bavardage irréfléchi, insignifiant, inconsidéré. Paul parle de ces bavards et les appelle des «gens occupés», qui, par oisiveté, errent en colportant de maison en maison les propos qu'ils ont entendus.
Le bavard n'est jamais aussi heureux que lorsqu'il parle. Il faut qu'il parle, peu importe ce qu'il dit, et c'est pourquoi il raconte tout et n'importe quoi qui lui vient à l'esprit. Leur conversation est, comme le dit quelqu'un, «un simple exercice de la langue – aucune autre faculté humaine n'y participe».
En chimie, il existe un procédé qui permet de capturer un gaz invisible, de le peser et de le séparer en ses éléments constitutifs. Et s'il existait une chimie morale par laquelle nous pourrions capturer le bavardage gazeux de ces gens occupés, et le séparer en ses éléments constitutifs – ses éléments constitutifs seraient la folie, la calomnie, le mensonge, la flatterie et la vantardise!
Quelle source de misère domestique et sociale que la langue du raconteur.
En effet, il «répand des tisons, des flèches et la mort» et dit: «Je ne faisais que plaisanter». Proverbes 26:19.
Un écrivain anglais a bien dit que «l'auteur d'une insinuation ou d'une calomnie ne la porte généralement pas sur lui, mais qu'il l'attache à quelques vagabonds oisifs, comme Samson attacha des tisons à la queue de trois cents renards et les lâcha dans les champs de blé des Philistins».
Ces bavards à la langue enflammée enflamment en effet toute une ville, toute une communauté. Il est impossible d'estimer les méfaits de cette aisance débridée, de ce bavardage d'une langue débridée.
Elle est la source féconde des querelles, des colères, des brûlures de cœur, des dissensions dans les familles, des diffamations, des malveillances. Une telle langue est bel et bien incendiée par l'enfer!
2. Le deuxième péché de la langue est la calomnie.
Sous cette rubrique, j'énumère:
– la médisance, c'est-à-dire le fait de dire du mal de quelqu'un derrière son dos;
– la diffamation de la bonne réputation d'une personne par un blâme absolu ou implicite;
– la détraction,
– les jalousies envieuses,
– les chuchotements secrets,
– les insinuations,
– et toutes les autres manières par lesquelles la langue blesse et blesse le nom et la réputation d'autrui.
Par deux fois, l'apôtre, parlant des faux accusateurs, les appelle «Diaboloi?» et le sens du mot «Diaboloi?» est calomnieux, diffamatoire, injurieux; et c'est le terme constamment appliqué au diable, parce qu'il est, comme Jean le dit, «l'accusateur de nos frères».
Le diable est donc, comme le dit le Christ, «le père du mensonge», et quiconque donne sa langue à la calomnie, calomnie son prochain, ou prononce des paroles mensongères ou dépréciatives, entre dans la classe de ces faux accusateurs, de ces «Diaboloi?» dont Jésus a dit en vérité: «Vous êtes de votre père le diable».
La calomnie se manifeste de diverses manières, chacune étant illustrée et condamnée par l'Écriture. Permettez-moi d'en citer quelques-unes.
La calomnie la plus grossière consiste à porter un faux témoignage, c'est-à-dire à dire qu'une personne a fait des choses qu'elle n'a pas faites, comme ce fut le cas de ceux qui furent subornés pour témoigner contre Naboth dont Achab convoitait la vigne, comme ce fut le cas du faux témoin qui mit à la charge de David des choses dont il ne savait rien.
Ce faux témoignage est dit tantôt ouvertement, tantôt en secret, mais TOUJOURS AVEC UNE INTENTION MALVEILLANTE. Et dans tous les cas, la langue qui le prononce ne met pas seulement le feu au cours de la nature, mais elle est mise à feu par l'enfer.
Une autre façon de calomnier est D'EMPLOYER DES ÉPITHÈTES SCANDALEUSES ET OPPRIMANTES – comme lorsque Koré accusa Moïse d'être injuste et égoïstement ambitieux; comme lorsque les Pharisiens traitèrent notre Seigneur d'homme glouton.
Chaque épithète que l'on applique à un homme a pour but de marquer son caractère et de le rendre odieux aux yeux des autres. Cela se fait le plus souvent dans le dos d'une personne, qui n'en entend pas parler pendant longtemps, et qui ne peut peut-être jamais se défendre ou se disculper de ces calomnies.
Une telle langue est en effet comme une langue de vipère – tapie dans le secret, elle jette soudain son venin fatal !.....
Une autre façon de calomnier est d'ATTRIBUER DE FAUX MOTIFS À DE BONNES ACTIONS.
Lorsque nous disons:
– d'un homme libéral – qu'il est vaniteux;
– d'un homme actif dans les affaires de l'Église – qu'il est un Diotrèphe;
– d'un homme prudent, qu'il est avare;
– d'attribuer aux actions des personnes, non pas des motifs et des desseins bons, mais des motifs et des desseins mauvais, chaque fois qu'il est possible de les imaginer.
Une autre façon de calomnier est de DÉFORMER ET DE PERVERTIR les opinions, les paroles et les actions:
– en leur donnant une fausse interprétation;
– en supprimant ce qui peut paraître bon
– grossir ce qui peut paraître mauvais.
C'est prendre les paroles et les actes d'un homme et, comme les inquisiteurs romains, les étirer sur le chevalet jusqu'à ce qu'ils soient désarticulés et que la forme autrefois symétrique soit toute déformée et déformante, en raison du traitement injuste auquel la calomnie la soumet.
Une autre façon de calomnier est par:
– des insinuations,
– des suggestions sournoises,
– l'expression de doutes,
– des insinuations, des suggestions sournoises, des doutes, des allusions à quelque chose de caché,
– en nuançant les louanges d'autrui, en posant des questions qui impliquent la méfiance ou le manque de confiance.
C'est ainsi que, sans qu'il y ait d'affirmations franches, mais par des remarques tendancieuses et des calomnies masquées, on fait souffrir le caractère de son prochain; on répand la méfiance à son égard et on le transperce par la flèche de la malveillance que la langue du calomniateur, comme un arc tendu et chargé de mensonges, a décochée contre lui!
Une bonne réputation est l'un des plus riches biens que l'homme puisse posséder.
«Un bon nom, dit le sage, vaut mieux qu'un onguent précieux.» Oui, il vaut mieux choisir un bon nom que de grandes richesses. Pourtant, le calomniateur dérobe ce bon nom et cherche à ruiner ce bien. Mais combien de fois il échappe à la justice.
«Celui qui vole ma bourse, vole les ordures; c'est quelque chose, ce n'est rien;
C'était le mien, c'est maintenant le sien, et il a été l'esclave de milliers de gens.
Mais celui qui me vole mon nom,
me vole ce qui ne l'enrichit pas,
Et me rend vraiment pauvre!»
3. Le troisième péché de la langue que Jacques mentionne est le murmure, la plainte.
Il y a ceux qui sont toujours mécontents, qui se plaignent et qui se lamentent.
Même si les bénédictions arrivent, ils murmurent parce qu'ils ne sont pas plus grands, et sont prêts à trouver à redire, non seulement à toutes les actions de leurs semblables, mais aussi à toutes les providences de Dieu lui-même!
Rien ne reçoit leur approbation inconditionnelle. Il y a toujours un bémol ou une réserve. Ils n'accordent jamais tout le crédit à la bonté, mais surestiment toujours la méchanceté.
Le ton habituel de leurs propos est celui de la tristesse. Ils regardent tout à travers cette jaunisse – et ils rendent l'air ambiant pestilentiel avec les exhalaisons empoisonnées de leur langue plaintive.
Aucun caractère n'échappe à leur malveillance – plus un caractère est poli et brillant, plus ils se plaisent à le ternir par le souffle de la calomnie. Ces personnes sont malheureuses, à moins qu'elles ne s'adonnent à la détraction. Ils se glorifient de leur honte.
4. La fausseté est un autre péché grave de la langue, et j'y inclus toutes les sortes de mensonges:
– le mensonge positif – et le mensonge négatif;
– le mensonge direct – et le mensonge par implication;
– le mensonge malin et le mensonge sportif.
Tout écart voulu par rapport à la vérité est un mensonge; et tout mensonge est ....
– un péché contre sa propre âme,
– un péché contre ses semblables,
– et un péché contre Dieu qu'il punira avec une redoutable sévérité.
Si vous pouviez passer au crible les conversations que vous entendez dans les interactions courantes de la vie, vous seriez surpris de constater la quantité de mensonges qu'elles contiennent.
Non pas le mensonge flagrant, nu, audacieux, impudent, défiant le ciel – mais sous la forme de faux-fuyants, de déformation des faits, de suppression de la vérité, ou de l'une des nombreuses formes mineures que la langue emploie pour proférer des mensonges devant Dieu.
5. La langue commet un grand péché lorsqu'elle est utilisée pour tenir des propos orduriers et indécents.
Il est très regrettable que, même dans la société polie et ce qui passerait pour une société modeste, ce péché soit trop souvent toléré.
Les grossières indélicatesses sont bien sûr à éviter, mais:
– les expressions cachées,
– les doubles sens,
– les sous-entendus,
– les allusions passagères,
– les affirmations indirectes
TOUTES SONT TROP SOUVENT UTILISÉES, et avec une délectation qui montre, hélas, que le coeur ne répugne pas à ce genre de paroles, qu'il préfère approuver plutôt que condamner.
La langue impure témoigne d'un coeur impur, car:
c'est de l'abondance du coeur que la bouche parle.
Le coeur impur, comme le volcan, éjecte sans cesse de sa bouche sulfureuse ses éructations impures, et déverse ses indécences sur les plus beaux aspects de la société.
6. Un autre péché de langue est la vantardise.
«La langue est un petit membre, mais elle se vante de grandes choses.»
La vantardise résulte d'une surestimation de nous-mêmes et d'une sous-estimation des autres.
– C'est l'égoïsme qui se manifeste en paroles.
– C'est l'esprit gonflé qui s'exprime par des paroles de vent.
Il trahit la faiblesse, la petitesse, l'ignorance, la vanité, la suffisance, l'arrogance et l'orgueil! C'est un péché que nous rencontrons tous les jours, car les hommes aiment parler d'eux-mêmes, de leurs paroles et de leurs actes, et se gonflent démesurément. Et pour s'élever eux-mêmes, ils s'appuient sur la réputation d'autrui et dénigrent les actions de leurs voisins, afin que leur propre réputation paraisse plus grande et plus imposante.
7. Un autre péché de la langue est la flatterie – ou le fait de donner des louanges indues et imméritées.
– Le désir de dire quelque chose qui plaira à notre interlocuteur,
– ou qui nous assurera sa faveur, ou nous élèvera dans son estime;
– ou le désir, peut-être, qu'il nous rende la pareille et nous flatte;
Ce sont les motifs habituels de ce péché de la langue.
Pourtant, LA FLATTERIE EST UNE SORTE DE MENSONGE, car elle amplifie le mérite réel au-delà des justes raisons, ou feint un mérite là où il n'y en a pas.
La flatterie est utilisée à tous les niveaux et dans toutes les classes.
Dans la famille, dans la société, dans les affaires, dans la vie professionnelle, dans la politique, dans l'église. Et pourtant, comme le dit Salomon, «Celui qui flatte son prochain tend un filet à ses pieds».
8. Enfin, il y a le péché de langue de la profanation.
Le fait de prendre le nom de Dieu en vain.
Je n'ai pas besoin de parler ici de ce blasphème ouvert qui choque tellement l'oreille même de ceux qui ne professent pas et ne se disent pas chrétiens; mais je me limiterai à ceux qui, sans jurer, comme le font les gens vulgaires, prennent pourtant le nom de Dieu en vain, de diverses manières et par des méthodes indirectes.
Combien d'épithètes et de phrases, circulant de bouche en bouche, même parmi les bonnes gens, qui, réduites à la dernière analyse, sont, aux yeux de Dieu, une prise de son nom en vain!
Combien d'éjaculations à la limite du blasphème, combien d'exclamations ayant l'aspect de blasphèmes à peine déguisés – sont courantes dans la société.
Elles tendent à affaiblir la conscience, sont des violations presque conscientes du troisième commandement, et nuisent toujours à l'intégrité du caractère, en montrant des pensées et des émotions intérieures qui s'exprimeraient en blasphèmes si elles osaient, et qui ne sont retenues et masquées que par des considérations sociales, plutôt que par la révérence pour le nom sacré de Dieu.
Le chrétien ne saurait être trop attentif à purger son discours de toutes ces choses, et à ne jamais laisser sa langue utiliser des assertions aussi douteuses.
Tels sont quelques-uns des péchés de cette langue puissante, débridée, indomptable. Quelles sont les MENACES de Dieu contre un tel péché de parole?
En ce qui concerne le premier péché de la langue, le bavardage, la Bible dit: «L'insensé qui bavarde court à sa perte».
(celui qui est insensé des lèvres court à sa perte. Segond)
Salomon déclare: «Quand les paroles sont nombreuses, le péché n'est pas absent; mais celui qui retient sa langue est sage».
Contre le second péché de langue, la calomnie, Dieu prononce une dénonciation féroce. «Celui qui calomnie son prochain en secret, je le retrancherai».
Celui qui calomnie est un fou, car en essayant de tuer le caractère de son prochain, il tue le sien!
Contre le quatrième péché, le mensonge, Dieu dit: «Aucun de ceux qui pratiquent la tromperie n'habitera dans ma maison; aucun de ceux qui parlent avec fausseté ne se tiendra en ma présence».
(Celui qui se livre à la fraude n’habitera pas dans ma maison; Celui qui dit des mensonges ne subsistera pas en ma présence. Segond)
«Les lèvres menteuses sont en abomination à l'Éternel. "... tous les menteurs – leur place sera dans l'étang ardent de soufre brûlant!».
Contre le cinquième péché, les propos orduriers, Dieu dit: «Ne laissez pas sortir de votre bouche des propos malsains.» «Il ne faut pas non plus qu'il y ait des obscénités, des sottises ou des plaisanteries grossières, qui ne sont pas de mise.»
(Eph 4:29 Qu’il ne sorte de votre bouche aucune parole mauvaise, mais, s’il y a lieu, quelque bonne parole, qui serve à l’édification et communique une grâce à ceux qui l’entendent.
Col 3:8 Mais maintenant, renoncez à toutes ces choses, à la colère, à l’animosité, à la méchanceté, à la calomnie, aux paroles déshonnêtes qui pourraient sortir de votre bouche.Segond)
Il déclare que rien de ce qui est souillé ne peut franchir la porte de la Cité céleste, que seul «celui qui a les mains pures et le cœur pur montera sur la colline du Seigneur».
Toute parole impure est une violation directe du septième commandement; et toute pensée impure est une insulte à un Dieu saint, qui a déclaré que seuls «ceux qui ont le coeur pur verront Dieu».
Contre le sixième péché, la vantardise, le Psalmiste dit:
Le Seigneur retranchera toute langue orgueilleuse. Paul les classe parmi les médisants, les ennemis de Dieu, les inventeurs de mauvaises choses, tous «réprouvés», et Jacques dit que «toute vantardise de ce genre est mauvaise».
Contre le septième péché, la flatterie, Dieu dit: «Une bouche flatteuse cause la ruine». Le Seigneur retranchera toutes les lèvres flatteuses.
(La langue fausse hait ceux qu’elle écrase, Et la bouche flatteuse prépare la ruine.Segond)
Contre le huitième péché, le blasphème, qui est une violation directe du troisième commandement, Dieu dit qu'il ne tiendra pas pour innocent celui qui prononce son nom en vain, et que les blasphémateurs auront leur part dans l'étang qui brûle éternellement.
Tels sont quelques-uns des péchés de langue les plus marqués parmi les hommes; et même par cette brève énumération, vous percevrez que la description que Jacques donne de ce petit membre n'est pas du tout exagérée. Il n'y a pas une épithète qu'il ne mérite pas, pas une illustration qui ne soit de la plus grande force.
Avec quel soin devons-nous donc tenir notre langue en bride, car Dieu dit: «Si quelqu'un parmi vous paraît religieux et ne tient pas sa langue en bride, sa religion est vaine».
(Si quelqu’un croit être religieux, sans tenir sa langue en bride, mais en trompant son coeur, la religion de cet homme est vaine. Segond)
Avec quelle fermeté devrions-nous tenir cette langue qui, comme le petit gouvernail d'un navire, oriente tout le cours de notre vie!
Avec quelle vigilance devrions-nous repérer les paroles de cette langue qui jette des étincelles, qui est elle-même un feu et qui allume de grandes conflagrations!
Avec quelle prudence devrions-nous nous servir d'un instrument de parole qui porte en lui «le poison des aspics»?
Avec quelle assiduité devrions-nous chercher à dompter cette chose la plus indomptable qui soit, afin qu'elle ne déchire pas par sa férocité, et ne détruise pas la société par ses aiguillons brutaux!
Mais nous ne pouvons pas le faire par notre propre force et notre propre sagesse. Notre prière doit être celle du psalmiste:
«Veille, Seigneur, sur ma bouche, garde la porte de mes lèvres!»
(Éternel, mets une garde à ma bouche,
Veille sur la porte de mes lèvres! Segond)
Nous devons rechercher la grâce divine pour nous aider à maîtriser et à contrôler la langue.
Nous devons chercher à avoir des cœurs recréés dans le Christ Jésus, car si nos cœurs sont en accord avec Dieu, nos paroles le seront aussi. Si notre cœur est pur, nos lèvres le seront aussi. Si notre cœur est pur, notre langue le sera aussi.
Le processus de purification doit donc commencer dans le cœur.
La puissance de purification doit être le Saint-Esprit, car lui seul peut le sanctifier et le rendre pur.
Fin
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