L’HUMILITÉ
L’HUMILITÉ n'est pas négative, mais elle est une œuvre de la grâce de Dieu.
Elle n'a rien de négatif: mais elle a, au contraire, un aspect positif.
D'instinct, nous nous éloignons, parce que nous craignons qu'elle affecte notre personnalité retirant quelque chose à la plénitude de notre «MOI». Et pourtant, c'est dans l'humilité et non dans l'orgueil que se trouve notre épanouissement dans l’Esprit.
L'idéal, pour nous, ne réside pas dans l'affirmation de soi, mais dans la renonciation au «MOI».
Humilité ne signifie pas fausse modestie.
Cela n'exige pas que nous nous flagellions nous-mêmes pour provoquer un complexe d'infériorité.
La fausse modestie et le complexe d'infériorité sont tous deux orientés vers notre «MOI», et ont un rapport avec l'orgueil.
Le complexe d'infériorité se développe lorsque nous nous sentons incapables d'atteindre l'image mentale que nous nous sommes faite de nous-même; notre orgueil en souffre.
L'HUMILITÉ VIENT DE LA RECONNAISSANCE DE NOTRE RÉELLE POSITION DEVANT DIEU.
Nous n'avons nullement à chercher à nous couvrir à l'aide de faux prétextes.
Il nous suffit simplement d'accepter notre condition telle qu'elle est, la voie sera ouverte à l'humilité. Jésus dit: «Sans moi vous ne pouvez rien faire» (Jean 15/5).
Paul déclare: «Ce qui est bon, je le sais, n'habite pas en moi, c'est-à-dire dans ma chair» (Romains 7/18).
Nous commençons par attribuer une valeur nulle à ce que nous pouvons présenter à Dieu. Dieu dit alors: «J'accepte cette valeur nulle.» «Il a choisi… les choses qui ne sont pas» (1 Corinthiens 1/28).
En acceptant cette vérité de base, nous ouvrons la porte aux flots de la grâce de Dieu.
L'humilité accepte que Dieu, et non notre moi, soit au centre.
De même que les planètes du système solaire tournent sur une orbite autour du soleil, de
même tout être vivant a été créé pour tourner autour du vrai centre de l'univers: Dieu, Lui-même.
L'orgueil s'est introduit dans le monde, et en est devenu le centre.
Ceci a précipité l'homme dans un conflit avec Dieu et avec son prochain.
CHRIST LE PARFAIT MODÈLE.
«Ayez en vous les sentiments qui étaient en Jésus. Christ». (Philippiens 2/5).
Il doit être notre modèle en tout.
Bien que d'essence divine, il ne pensait pas que sa position d'égalité avec Dieu devait à tout prix être maintenue; mais il se dépouilla Lui-même et revêtit la forme humaine.
Et, plus encore, Il fut rabaissé au rang d'homme, de serviteur, de malfaiteur.
C'est sur la croix d'ignominie qu'Il nous trouva et qu'Il nous éleva au rang d'enfants de Dieu.
Jésus avait une personnalité exceptionnelle.
«Aucun homme n'a parlé comme cet homme.» (Jean 7/47).
Personne n'a touché le cœur des hommes comme il l'a fait. Il était l'homme-modèle de Dieu. Il était parfait dans l'humilité, et cependant l'humilité n'amoindrissait ni sa personnalité, ni son attrait.
En tant qu'homme parfait Il était placé sur une orbite gravitant autour de Dieu, le Centre de l'Univers. «Et voici, je viens (dans le Rouleau du livre, il est question de moi) pour faire, ô Dieu, ta volonté» (Hébreux 10/7).
Il affirmait ne rien dire ni ne rien faire de lui-même. Il restait dans la dépendance du Père. «En vérité, en vérité je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, il ne fait que ce qu'il voit faire au Père» (Jean 5/19).
Quand nous acceptons Christ à la Croix, nous acceptons d'être identifiés avec Lui dans son humiliation.
«J'ai été crucifié avec Christ», dit Paul (Galates 2/20).
La Croix est la porte qui conduit à l'union avec Christ.
Elle
n'entraîne
nullement l'amoindrissement de notre personnalité; mais
l'anéantissement de notre moi. «Si
néanmoins
je vis, ce n'est plus moi qui vis, MAIS Christ qui vit en
moi»
(Galates
2/20).
Nous reconnaissons que nous ne pouvons vivre la vie chrétienne seuls.
La vie du «moi-propre» est, par sa nature, en conflit avec Dieu.
La Croix l'a fait disparaître, et, identifiés avec Christ, nous pouvons retrouver la joie d'une vie en harmonie avec Dieu, avec nos frères, avec nous-mêmes.
LE SECRET D'UNE VIE DE PRIÈRE FÉCONDE.
Si nous sommes disposés à apprendre à prier victorieusement, rien ne pourra plus nous faire obstacle. Nous serons reliés à la Toute-Puissance de Dieu,
Romains 8/26 nous déclare que nous ne savons pas prier. Nous croyons bien faire, lorsque nous présentons nos requêtes, mais en réalité, nous ne savons pas prier.
SI NOUS L'ADMETTONS, alors le Saint-Esprit pourra nous venir en aide.
Tant que nous nous imaginons savoir prier, nous l'empêchons d'intervenir. Nous ne trouverons pas le contact de cette façon. La prière est alors une tâche pénible. Elle est difficile, aride et manque d'inspiration.
Quelle différence lorsqu'enfin, las de nos vains efforts, nous prions ainsi: «Père me voici. Je n'en puis plus. J’ai besoin de ton aide.»
On éprouve alors un soulagement béni, la contrainte est ôtée. Nous nous approchons de Lui avec la simplicité de l'enfant. «Père, j'ignore le chemin. Prends ma main».
C'est dans l'humilité qu'on apprend à prier.
«Heureux ceux qui ont faim et soif...» (Matthieu 5/6).
Qui sont ceux qui ont soif?
Ce sont ceux à qui il manque quelque chose.
Ce sont les pauvres, les nécessiteux. Ils manquent d'eau. On les appelle «heureux», parce qu'ils RECONNAISSENT et confessent leurs besoins seront remplis. Comme il nous est difficile d'en arriver là!
Le «MOI» s'accroche désespérément et préfère avoir recours à toutes sortes d'expédients, plutôt que de confesser son impuissance.
L'HUMILITÉ EST NÉCESSAIRE À LA FOI. Ce n'est que fondée sur l'humilité que la foi véritable peut s'épanouir.
Jésus demanda: «Comment pouvez-vous croire, vous qui tirez votre gloire les uns des autres?» (Jean 12/24).
En premier lieu, le fait de tirer sa gloire des hommes semble n'avoir aucun rapport avec la foi. Mais l'humilité est indispensable, parce qu'il est nécessaire que nous nous reposions sur Dieu, pour bénéficier de Sa Grâce.
L'orgueil nous empêche de nous abandonner à Lui.
LE SECRET D'UN SERVICE FÉCOND.
«En vérité, en vérité je vous le dis: si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul.» (Jean 12/24).
Aussi longtemps que le grain, le noyau subsistent, il n'y a pas de fruit. Il faut qu'il meure.
Jésus est mort. Il descendit pour mourir sur la croix d'ignominie.
C'est là qu'il nous trouva et nous éleva jusqu'à Dieu, à travers la puissance de sa résurrection.
Faisons-en une application au service.
L'humilité est le secret d'un service fécond; parce que nous ouvrons alors la porte à la vie et à la puissance de la résurrection.
Si nous nous accrochons à notre «grain de blé», à notre MOI, nous ne porterons pas de fruit.
Si nous abandonnons notre «MOI», ayant ainsi saisi le message profond de la croix, nous pourrons entrer avec Christ dans un témoignage riche et fécond.
LE SECRET DE BONNES RELATIONS FRATERNELLES.
C'est l'orgueil qui engendre les conflits.
L'homme non sanctifié veut rester au centre. Il ne désire nullement céder le terrain à un autre. Il prétend conserver ses droits.
C'est ainsi que naissent les conflits.
Il fait cette expérience que, lorsque je lutte pour obtenir ma place, j'entre en conflit avec les autres. Mais, lorsque je me place dans la position qui convient, vis-à-vis de Dieu, sur «l'orbite» gravitant autour du vrai «Centre», j'élimine automatiquement bien des causes de friction avec mes frères.
Je regarde alors mon frère avec des yeux spirituels.
Je vois la grâce de Dieu sur lui.
C'est à ce moment que des rapports harmonieux peuvent s'établir.
Il est normal d'estimer son frère, et d'honorer l'œuvre que Dieu réalise par son moyen.
L'humilité nous aide à être réalistes.
Nous nous rendons compte, d'une part, de nos manquements, d'autre part, des bénédictions de Dieu dans notre vie.
Les proportions étant différentes pour chacun de nous. Le bien qui a été accompli est le résultat de Sa Grâce en nous.
Paul dit: «Qu'as-tu que tu n'aies reçu? Et si tu l'as reçu, pourquoi te glorifies-tu comme si tu ne l'avais pas reçu?» (1 Corinthiens 4/7).
Les dons ne doivent pas produire en nous l'orgueil, mais des actions de grâce
Et quand on nous loue ou qu'on nous blâme? L'homme rempli d'humilité n'est pas susceptible.
C'en est fini des prétentions.
Ce qui importe par-dessus tout, c'est d'être agréable à notre Maître.
Nous lui ouvrons entièrement notre cœur.
«Sonde-moi, ô Dieu et connais mon cœur!
Éprouve-moi et connais mes pensées!
Regarde
si
je suis sur une mauvaise voie»
Notre réputation, nous l'avons laissée avec Christ sur la Croix.
Bien sûr, nous pouvons nous réjouir d'une aimable parole de louange, de la part d'un frère. Mais nous ne vivons pas pour la louange.
La recherche du «prestige» a cessé d'être le mobile de nos actions.
Nous pouvons supporter louange et critique aussi aisément l'une que l'autre, car elles ne sont plus à la base de nos actions.
Nous réalisons aussi que chacun a reçu son propre appel de Dieu. Il ne nous faut plus nous attendre à ce qu'on nous cède la place, et nous ne devons pas nous sentir frustrés si ce n'est pas ce qui se produit.
C'est Dieu qui nous confie notre part du service.
Nous ne sommes pas des rivaux, mais des frères et sœurs en Christ, compagnons en Son saint service; ouvriers avec Dieu, collaborateurs de Dieu.
L'humilité nous aidera à pardonner.
Il est facile à un homme rempli d'humilité de pardonner une offense.
L'orgueil, au contraire, entretient la blessure. C'est à la Croix de Christ que le pardon trouve son plein épanouissement.
LE SECRET DE LA PAIX ET DU REPOS.
Avec la parfaite humilité vient la parfaite paix.
Nos difficultés, nos efforts, nos conflits cessent et nous entrons dans le repos de la soumission et de la foi.
Nous sommes libérés de tout complexe d'infériorité et sentiment de frustration.
Nous pouvons sortir de nous-même, parce que notre «MOI» n'est plus le centre.
Puisque nous réalisons que nous sommes devenus semblables à Christ il est impossible qu'en Lui nous nous sentions inférieurs.
«Humiliez-vous donc sous la puissante main de Dieu, afin qu'il vous élève au temps convenable» (1 Pierre5/6).
Ce thème se retrouve au travers des pages de l'Écriture sainte.
C'est le principe de base, à partir duquel Dieu agit.
Nous lui abandonnons tout notre «moi»,
et Il nous accorde la plénitude de Sa Grâce et de Sa richesse.
MELVIN L. HODGES. ( traduit de l'Anglais par Samuel FARINA.
Viens et Vois - 1962-12
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