LE TRESOR DES ANCIENS SENTIERS

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ÉDITORIAL

POUR LES AUTRES

«Priez les uns pour les autres afin que vous soyez guéris» (Jacq. 5/16).

Il faut mentionner tous ceux qui, bien que portant le nom de chrétien, ne prient pas ou ne prient plus.

Il y a ceux qui prient quand même un peu le matin ou le soir, ou encore avant les repas.

TROP SOUVENT, LA PRIÈRE EST DEVENUE UNE HABITUDE.

LE CŒUR N'Y EST PLUS.

Et puis, il y a ceux qui prient, mais qui sont au centre de leurs demandes: leurs prières sont une démonstration parfaite d’égoïsme ou d'égocentrisme. Leurs requêtes ne dépassent jamais le périmètre de leurs intérêts ou de ceux de leur famille. Ce sont aussi ceux-là qui se plaignent souvent: «Il n'y a pas d'amour dans l'Église», «on ne s'occupe pas de moi», «on ne m'aide pas suffisamment».

Faut-il parler de ceux qui prennent l’Église pour un office de prières et qui savent se réclamer, pour eux ou les leurs, de l'intercession du peuple de Dieu?

Qu'ils viennent à être éprouvés et ils se souviennent immédiatement qu'il y a des réunions dans lesquelles le cas qui les intéresse pourrait être porté devant Dieu. Mais il serait vain, en temps ordinaire, de chercher leur présence dans lesdites réunions ou dans les journées de jeune: ils n'ont pas le temps ou n'éprouvent nullement le besoin d'y venir.

L'Eglise est pour eux comme le moulin à prières des Chinois, ou le cierge que d'autres font brûler, ou encore une sorte d'appareil automatique placé là à cet effet. Ce ne sont pas eux qui prient pour les autres mais les autres qui prient pour eux.

Le commandement est inversé. Leurs frères et sœurs ne sont, ni plus ni moins, qu'un bureau auquel ils adressent leurs demandes d'une manière ou d'une autre.

Ou alors, ils font une apparition brève dans l’une de ces réunions et se relâchent dès que leur ciel est redevenu bleu.

«Que chacun de vous au lieu de considérer ses propres intérêts considère aussi ceux des autres» (Phil. 2/4).

Et l'apôtre Paul en appelle à l’exemple le plus puissant qui soit: celui de Jésus qui n'a pas regardé comme un objet à ravir d'être égal avec Dieu mais s’est anéanti lui-même (version Darby).

La venue de Jésus sur la terre, sa mort sur la croix, tout ce qu'il a pu faire se résument dans cette vision: LES AUTRES.

Après avoir placé devant les Philippiens l'exemple merveilleux de Jésus, Paul va leur parler d'une souffrance présente qu'il ressent fortement:

«Je n'ai personne ici qui partage mes sentiments, pour prendre sincèrement à cœur votre situation; tous, en effet, cherchent leurs propres intérêts, et non ceux de Jésus-Christ» (Phil. 2/20-21).

Mon frère, ma sœur, quels intérêts cherchons-nous?

Et puis, il y a le baume placé sur la plaie de son cœur par un homme comme Epaphrodite. On peut critiquer son zèle excessif et le donner comme cause de sa maladie. N'est-il pas écrit:

«C’est pour l'œuvre de Christ qu'il a été près de la mort, ayant exposé sa vie afin de suppléer à votre absence dans le service que vous me rendiez» (Phil. 2/30).

On peut aussi noter qu'il n'a pas vécu pour lui mais pour les autres, en l'occurence Paul, auquel le service des Philippiens manquait. Il a fait, par amour pour Paul, le travail de plusieurs. Dieu sait combien!

Considérons l'Issue de cette épreuve: DIEU A EU PITIÉ DE LUI (Phil. 2/27).

Dieu n'aura-t-il pas pitié de tous ceux qui l'aiment et qui aiment leur prochain? de tous ceux qui ne vivent plus pour eux-mêmes mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux? (2 Cor. 5/15) de tous ceux qui vivent, jeûnent et prient pour les autres?

«Portez les fardeaux les uns des autres et vous accomplirez ainsi la loi de Christ» (Gal. 6/2).

«Que chacun de nous complaise au prochain pour ce qui est bien en vue de l'édification» (Rom. 15/2).

«L'âme bienfaisante sera rassasiée, et celui qui arrose sera lui-même arrosé» (Prov. 11/25).

Roger COPIN.

Viens et Vois - 1972-03