PERDRE SON TEMPS
OU SERVIR DIEU?
«Là où ils étaient assis, je m'assis stupéfait, là au milieu d'eux…» (Ezéchiel 3: 15, v. Darby)
Ezéchiel fut, par excellence, le prophète des juifs exilés en Babylonie. Il exerça sur eux une action directe, influençant, ainsi, les destinées d'Israël dans l'une des périodes les plus critiques de son histoire. Il a déployé une grande activité au milieu des captifs; il était la «sentinelle de Dieu». Il sut s'acquitter de cette mission avec fidélité.
Son nom signifie: DIEU FORTIFIE.
Il devait avoir vingt-cinq ans lorsqu'il quitta Jérusalem, trente ans lorsqu'il commença son ministère, un ministère qui dura au moins vingt-deux ans.
La mission de ce serviteur de Dieu ne fut pas facile, pas plus que ne l'est, aujourd'hui, celle des jeunes gens et jeunes filles de nos assemblées qui sont appelés à témoigner de leur foi dans un monde rebelle et contredisant.
Je pense, plus particulièrement encore, aux jeunes gens qui doivent, un jour, quitter foyer, travail, assemblée, camarades et amis pour répondre à leur appel... sous les drapeaux. L'impression que la plupart ressentent c’est que, pendant des mois, ils vont perdre leur temps. C’est pourquoi j’ai eu le désir d'écrire ces quelques lignes à leur intention.
Je ne dirai pas que la vie militaire vaut la vie familiale. Non! Mais, si elle n’en n'a pas la douceur, elle ne nuit pas à celui qui aime Jésus et veut bien lui faire confiance en tout temps.
Ce n'est pas nous qui recherchons cette situation, elle nous est imposée par les lois de notre pays. Nous pouvons donc compter sur la présence et l'aide du «Dieu qui fortifie» et qui a promis d'être avec nous, tous les jours, jusqu’à la fin du monde.
En quoi pourra-t-elle nous faire du bien, cette vie en caserne? Elle nous apprendra la soumission, la discipline, le service, la propreté (depuis la chambre jusqu'aux talons de nos chaussures!) et... à l'aire notre lit! (Là, ce ne sera plus... maman!)
Elle nous enseignera à dire merci au Seigneur pour la nourriture. Et, qui fera le difficile ne pourra pas remplacer l’ordinaire par de «petits plats».
Que d’occasions de remporter des victoires sur notre volonté et nos caprices!
Quel creuset béni qui permettra à «l’or de notre foi» d'être purifié par le feu.
Et puis, «là où ils seront assis, nous nous asseyerons». Nous apprendrons la vie communautaire, non. pas avec ceux que nous choisirons, mais avec tous les jeunes gens auprès desquels nous devrons être des témoins de Jésus-Christ. Nous aurons de nombreuses occasions de parler de notre Sauveur.
Mais, avant de parler, il faudra être un vrai disciple.
La soumission à nos supérieurs, le respect que nous leur devons et l’esprit de service devront se manifester.
Je me souviens de l'un de nos camarades qui, pour nous obliger, était toujours volontaire pour exécuter certaines corvées. J'ai souvent été édifié par son comportement.
II ne faudra pas mettre «notre drapeau dans notre poche». Les autres ne le font pas; pourquoi le ferions-nous?
J'ai connu, à l'armée, un jeune musulman qui, à l'heure de la prière, se prosternait en direction de la Mecque, sans se soucier de ce que les autres pourraient penser ou dire. Que ferons-nous, nous «les sentinelles de Dieu»?
J'ai lu la Bible devant mes camarades et, après leur avoir parlé de ma foi en Jésus, j'ai pu m’agenouiller devant mon lit pour prier le Seigneur. Je dois dire qu’ils m’ont toujours respecté et que, devant de nombreux camarades et même des sous-officiers, j’ai pu parler de Jésus.
Le médecin-commandant de la base, avant son départ pour l'Indochine (à l'époque) m'a demandé de correspondre avec lui. Pendant les vingt années de mon ministère, le seul Israélite, guéri miraculeusement et converti à son Messie, c'est pendant le service militaire que Dieu l'a placé sur ma route.
Quoi? Perdrions-nous notre temps au sein de cette masse d’adolescents?
Notre entretien aura été court, mais je prie Dieu, notre Père, pour qu'il soit en bénédiction aux jeunes gens qui sont, ils vont partir au service militaire. Nous devons «racheter le temps, car les jours sont mauvais».
De plus, le chrétien qui n'a pas l’amour de Dieu, ni des perdus peut perdre son temps, où qu’il se trouve.
Il y a trop de personnes qui ne tiennent pas en place!
Il leur faut changer de travail, parce que «les collègues leur mènent la vie dure»; changer d’usine, parce que «le chef d’équipe n’est pas compréhensif»;
changer de logement, parce que «les voisins sont des gens impossibles» (!);
changer d'église... pour en trouver une parfaite!
Allons! Soyons des «hommes faits», et, là où Dieu nous place, servons-le de tout notre coeur afin qu'il soit glorifié.
Roger COPIN.
Viens et vois 1968-02
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