LE TRESOR DES ANCIENS SENTIERS

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LA VISION CHRÉTIENNE DE LA MORT

John Flavel

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Je vais présenter plusieurs considérations destinées à aider le peuple de Dieu, au moment de la maladie, à garder son cœur détaché de tous les objets terrestres et à accepter joyeusement de mourir:

1. La mort est inoffensive pour le peuple de Dieu; ses coups ne laissent pas d'aiguillon.

Pourquoi donc craignez-vous que votre maladie ne vous conduise à la mort?

SI VOUS MOURIEZ DANS VOS PÉCHÉS, si la mort régnait sur vous comme un tyran, si elle se nourrissait de vous comme un lion se nourrit de sa proie, si la mort était pour vous le précurseur de l'enfer, alors vous pourriez raisonnablement sursauter et reculer devant elle avec horreur et consternation!

MAIS SI VOS PÉCHÉS SONT EFFACÉS, si le Christ a vaincu la mort en votre nom, de sorte que vous n'avez rien d'autre à affronter que des douleurs corporelles, et peut-être même pas cela, si la mort est pour vous le précurseur du ciel, pourquoi auriez-vous peur?

Pourquoi ne pas lui souhaiter la bienvenue?

Elle ne peut pas vous faire de mal; elle est facile et inoffensive; c'est comme se déshabiller, comme se reposer.

2. Considérer que la mort est nécessaire pour vous préparer à la pleine jouissance de Dieu peut empêcher votre cœur de se contracter.

Que vous vouliez mourir ou non, il n'y a certainement pas d'autre moyen d'achever le bonheur de votre âme.

La mort doit vous faire l'amitié d'enlever ce voile de chair, cette vie animale qui vous sépare de Dieu, AVANT que vous ne puissiez le voir et en jouir pleinement.

«Nous savons‭‭ qu‭’en demeurant‭‭ dans‭ ce corps‭ nous demeurons loin‭‭ du‭ Seigneur‬‬‬‬‬‬‬‬‬.» (‬2  Corinthiens 5:6 – v. Segond)

Et qui ne serait pas prêt à mourir pour la parfaite jouissance de Dieu?

Je pense que l'on regarderait et soupirerait, tel un prisonnier, à travers les grilles de cette mortalité: «Oh! si j'avais des ailes comme une colombe, alors je m'envolerais et trouverais le repos!» (Psaume 55֖  6ֿ/7ׁ)

La plupart des hommes ont besoin de patience pour mourir;

mais un saint, qui comprend ce que la mort lui réserve,

a plutôt besoin de patience pour vivre.

Sur son lit de mort, il devrait souvent regarder au-dehors et écouter la venue de son Seigneur; et lorsqu'il perçoit que sa dissolution est proche, il devrait dire: «La voix de mon bien-aimé! Voici qu'il vient, bondissant sur les montagnes, sautillant sur les collines». (Cantiques des cantiques 3: 8-10)

3. Considérez que le bonheur du ciel commence immédiatement après la mort.

Ce bonheur ne sera pas différé jusqu'à la résurrection; mais:

DÈS QUE LA MORT AURA PASSÉ SUR VOUS, VOTRE ÂME SERA ENGLOUTIE DANS LA VIE.

Lorsque vous aurez quitté ce rivage, vous serez rapidement emportés vers le rivage d'une glorieuse éternité! Ne pouvez-vous pas dire: «Je veux mourir et être avec le Christ»?

Si l'âme et le corps étaient morts ensemble, ou s'étaient-ils endormis jusqu'à la résurrection, comme certains l'ont imaginé, il aurait été insensé pour Paul de désirer mourir pour jouir du Christ; car il aurait joui davantage dans le corps qu'il n'aurait pu en jouir hors de lui.

L'Écriture ne parle que de deux façons dont l'âme peut vivre correctement: par la foi et par la vue.

Ces deux moyens englobent son existence présente et future.

Si, lorsque la foi fait défaut, la vue ne lui succède pas immédiatement, qu'advient-il de l'âme?

Mais la vérité à ce sujet est clairement révélée dans l'Écriture. Voir Jean 14: 3, etc.

Quel heureux changement la mort apportera-t-elle donc à votre condition!

Réveille-toi, saint mourant, et réjouis-toi; laisse la mort faire son oeuvre, afin que les anges conduisent ton âme dans le monde de la lumière!

4. Vous serez peut-être plus enclin à mourir si vous songez que, par la mort, Dieu met souvent son peuple à l'abri des grands troubles et des grandes tentations.

Lorsqu'une calamité extraordinaire s'abat sur le monde, Dieu retire parfois ses saints du chemin du mal.

C'est ainsi que:

– Mathusalem mourut l'année précédant le déluge,

– Augustin un peu avant le sac d'Hippone,

– Pareus juste avant la prise d'Heidelbourg.

– Luther fait remarquer que tous les apôtres sont morts avant la destruction de Jérusalem; et Luther lui-même est mort avant que les guerres n'éclatent en Allemagne.

Il se peut que par la mort vous échappiez à quelque épreuve pénible que vous ne pouviez ni ne deviez supporter.

Mais même si aucune difficulté extraordinaire ne vous atteignait, Dieu veut, par la mort, vous soulager des innombrables maux et fardeaux qui sont inséparables de l'état présent.

Ainsi, vous serez délivrés du péché intérieur, qui est le plus grand des maux, de toutes les tentations, d'où qu'elles viennent, des maladies et des défaillances du corps, et de toutes les afflictions et les tristesses de cette vie.

Les jours de votre deuil seront terminés, et Dieu essuiera toutes les larmes de vos yeux. Pourquoi donc ne pas vous hâter de partir?

5. Si vous vous attardez encore, comme Lot à Sodome, quels sont vos arguments et vos prétextes pour prolonger votre vie?

Pourquoi ne voulez-vous pas mourir?

Vous préoccupez-vous du bien-être de vos proches?

Si oui, êtes-vous soucieux de leur subsistance?

Laissez la parole de Dieu vous satisfaire: «Laissez-moi vos orphelins, je les ferai vivre, et que vos veuves se confient en moi.»

Luther dit dans ses dernières volontés:

«Seigneur, tu m'as donné une femme et des enfants, je n'ai rien à leur laisser, mais je te les confie. Père des orphelins et juge des veuves, nourris-les, garde-les et instruis-les».

Mais vous préoccupez-vous du bien-être spirituel de vos proches?

Rappelez-vous que vous ne pouvez pas les convertir même si vous êtes en vie; et Dieu peut rendre vos prières et vos conseils efficaces même après votre mort.

Peut-être désirez-vous servir Dieu plus longtemps dans ce monde.

Mais s'il n'a plus rien à vous faire faire ici, pourquoi ne pas dire avec David: «Me voici, que Dieu fasse ce qui lui semble bon.» (2 Samuel 15-25-26)

Il vous appelle à un service plus élevé dans le ciel, et il peut accomplir par d'autres mains ce que vous désirez faire plus longtemps ici.

Vous sentez-vous trop imparfait pour aller au ciel?

Considérez que vous devez être imparfait jusqu'à votre mort; votre sanctification ne peut être complète qu'au ciel.

Mais, dites-vous, je manque d'assurance; si je l'avais, je pourrais mourir facilement.

Considérez donc qu'une volonté sincère de quitter le monde entier pour être libéré du péché et être avec Dieu est le chemin direct vers l'assurance désirée; aucune personne charnelle n'a jamais été disposée à mourir pour ce motif!

Fin

Source: « gracegems.org/ »  /  trad.: DeepL  /  Mise en page et adaptation: JMR