LES FRUITS DE L'AUTOMNE
Francis Bourdillon
1881
* * *
«C'est pourquoi l'Éternel Dieu le chassa du jardin d'Éden, pour qu'il cultive la terre d'où il avait été pris.» Genèse 3:23
En lisant la Bible, nous découvrons la raison de bien des choses étranges et déroutantes qui nous entourent. Par exemple, nous vivons dans un monde de travail.
– Pourquoi le travail est-il nécessaire?
– Pourquoi la terre ne produit-elle pas elle-même la nourriture de l'homme?
– Pourquoi l'homme doit-il travailler, et travailler dur, pour vivre?
La Bible nous donne la réponse.
Les choses n'ont pas toujours été comme elles le sont aujourd'hui. Un grand changement s'est produit, et ce chapitre en relate l'histoire.
Avant
la
chute,
Adam et Ève vivaient ensemble dans le jardin d'Éden, heureux
dans la faveur et la présence de Dieu. Ils n'éprouvaient aucune
culpabilité susceptible de les effrayer – ni douleur, ni
chagrin, ni mort. ILS AVAIENT TOUT POUR ÊTRE HEUREUX.
– La terre produisait abondamment tout ce dont ils avaient besoin.
– Ils n'avaient pas de travail pénible.
– Tout leur travail était facile et agréable.
Nous lisons que «l'Éternel Dieu prit l'homme et le plaça dans le jardin d'Éden pour le cultiver et le garder.»
Ainsi, leur temps se passa dans un travail agréable et dans la joie.
Mais ils écoutèrent la voix du tentateur et transgressèrent l'ordre de Dieu.
Dès lors, tout changea.
Ils ne devaient plus rester au Paradis. Ils devaient quitter ce lieu heureux et s'en aller dans le vaste monde, où ils travaillaient dur pour gagner leur vie.
La terre elle-même fut déclarée maudite à cause d'eux.
Désormais, il faudrait un travail acharné et constant pour la faire produire de la nourriture pour l'homme.
«À Adam, il dit: «Parce que tu as écouté ta femme et mangé de l'arbre au sujet duquel je t'avais donné cet ordre: «Tu n'en mangeras pas», la terre sera maudite à cause de toi; c'est par un travail pénible que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie.
Elle produira pour toi des épines et des chardons, et tu mangeras de l'herbe des champs. C'est à la sueur de ton front que tu mangeras ta nourriture, jusqu'à ce que tu retournes à la terre, d'où tu as été tiré; car tu es poussière, et tu retourneras à la poussière.»
Il en a été ainsi depuis près de six mille ans, pour toute la race d'Adam, et il en est toujours ainsi.
– La terre doit être labourée.
– Le travail constant de l'homme est requis.
– À la sueur de son front, il doit manger son pain.
– Saison après saison, il doit labourer, semer, sarcler et moissonner, se levant tôt et se reposant tard.
Si le travail cessait, la nourriture manquerait. Il n'en trouverait pas sans peine.
Ainsi, la Bible nous montre comment ce monde est aujourd'hui un monde de travail – pourquoi le travail est le lot commun de l'homme – pourquoi l'enfant de l'ouvrier doit travailler dès qu'il est en mesure de gagner quelque chose – et pourquoi génération après génération naît pour travailler encore.
Il est vrai que, dans une certaine mesure, le travail n'est pas pénible mais agréable, ni nuisible mais salutaire. Certains aussi, par la providence divine, ne sont pas contraints de vivre du travail physique. Pourtant, il n'en est pas moins vrai que LE TRAVAIL FAIT PARTIE DES FRUITS DE LA CHUTE; non pas un effort salutaire du corps ou de l'esprit, mais un labeur épuisant et épuisant, avec des soucis, des angoisses et des troubles inconnus aux beaux jours du monde, avant l'arrivée du péché.
Le travail n'était pas non plus la pire conséquence de la chute.
Voyez le changement qui s'est opéré chez Adam et Ève. Ils aimaient la présence de Dieu, mais maintenant ils la fuient.
Jamais jusqu'à présent, il n'avait dû demander: «Où es-tu?»
Jamais jusqu'à présent, sa voix n'avait été entendue sans joie. Mais maintenant, voyez-les se cacher de sa présence et trembler à son appel.
Pourquoi ont-ils peur?
Parce qu'ils ont péché!
Oh, quel changement le péché a-t-il apporté!
Quitter le jardin d'Éden et travailler pour gagner leur vie n'était qu'un changement dans leur condition – mais c'était un changement en eux-mêmes. Le péché était entré dans le monde.
Nos premiers parents étaient désormais pécheurs. Et tous ceux qui sont venus après eux l'ont été aussi – SAUF CELUI QUI A PRIS NOTRE NATURE SUR LUI POUR SAUVER LES PÉCHEURS.
L'homme déchu n'aime ni Dieu ni sa présence.
La culpabilité l'a éloigné de Dieu.
Jusqu'à ce qu'il soit renouvelé par la grâce, son cœur est éloigné de Dieu.
Depuis la chute, le péché est présent dans le monde.
De là vient non seulement l'éloignement du cœur de Dieu, mais aussi les mille maux que l'homme inflige à l'homme.
De là viennent le crime, la misère, la guerre, l'oppression et la cruauté. Tout cela remonte à ce triste jour où Adam et Ève se sont éloignés de Dieu.
Puis la mort est arrivée.
Le péché est entré dans le monde, et la mort par le péché. La sentence a été prononcée: «Car tu es poussière, et tu retourneras à la poussière.» Adam est parti pour travailler un temps, puis pour mourir.
Dès l’instant où la sentence a été prononcée, lui et toute sa descendance sont devenus sujets à la mort.
La sentence est toujours en vigueur.
– Nous naissons dans ce monde.
– Nous y vivons quelques années.
– Nous peinons, nous souffrons, nous péchons.
Nous avons nos joies et nos peines, nos espoirs et nos peurs, nos changements, nos maladies, nos pertes – et puis nous mourons.
Tel est notre sort, en tant qu'enfants d'Adam. Nous sommes poussière – et nous retournerons à la poussière.
Est-ce là tout ce qu'un chrétien possède, tout ce qu'il peut espérer? Ce parcours court, triste, pénible et pénible est-il tout pour lui?
Oh non!
À peine l'homme était-il tombé qu'un espoir de restauration lui fut donné.
Un Libérateur lui fut promis. À maintes reprises, génération après génération, la promesse se répéta, avec toujours plus de clarté et de plénitude.
Finalement, au temps voulu par Dieu, le Libérateur vint. Le Fils de Dieu lui-même naquit dans le monde, vécut, mourut et ressuscita.
ON
L'APPELLE
LE SECOND ADAM. Mais il est bien plus grand que le premier. Il
est venu restaurer l'homme déchu dans la faveur et la paix
divines.
– Il l'a fait par sa mort sur la croix.
– Il est mort et ressuscité.
– Il a fait l'expiation du péché, vaincu la mort et accompli la loi de Dieu – et tout cela pour nous, AFIN DE SAUVER ET DE RESTAURER UNE RACE RUINÉE.
En Jésus, le croyant a la vie: la vie éternelle, le pardon, la paix, le repos, le salut.
Certes,
son
sort terrestre reste le même.
– Il doit encore travailler;
– il est toujours sujet à la maladie et à la tristesse;
– le péché l’atteint toujours;
– et il doit encore mourir.
Mais son labeur le plus dur est réconforté par l’amour de Dieu.
Dans la maladie et la tristesse, cet amour demeure son réconfort. S’il tombe dans le péché, il peut recourir au sang de l’aspersion.
Pour lui, la mort elle-même a perdu son aiguillon.
Il doit travailler, mais non sans cesse.
Dès le début, Dieu, dans sa miséricorde, a désigné un jour sur sept comme jour de repos; et le dimanche est pour le chrétien son jour le plus heureux, heureux en lui-même, et heureux comme gage et AVANT-GOÛT DU REPOS QUI RESTE POUR LE PEUPLE DE DIEU.
Il existe un tel repos.
DIEU L'A PROMIS À CHAQUE CROYANT.
Qu'il vive dans l'espérance de ce repos. Que cette espérance bénie adoucisse tous les efforts et apaise toutes les peines. Dans cet Éden meilleur, aucun serpent ne peut séduire – et là, aucun péché ne peut s'introduire.
Là, l'homme aimera Dieu d'un amour parfait et trouvera en sa présence une joie abondante. Il ne tremblera plus jamais à sa voix, ne tombera plus jamais, ne sera plus jamais appelé à quitter ce lieu de bonheur.
Le croyant a déjà un avant-goût de ce repos céleste,
mais c'est l'espérance du Ciel lui-même
qui constitue sa principale joie ici-bas.
Oh, assurez-vous d'avoir une part présente en Christ.
Vous êtes né de la race d'Adam – une créature déchue.
Voyez si vous avez part au second Adam par la foi.
Le péché, la mort et la ruine sont venus par Adam.
La vie et le salut viennent par Jésus-Christ.
Il vous est révélé dans l'Évangile. UN SALUT COMPLET VOUS EST OFFERT GRATUITEMENT EN LUI.
La vie éternelle est promise à tous ceux qui croient en Christ. Et la vie spirituelle, gage de la vie éternelle, est promise à tous ceux qui recherchent le don du Saint-Esprit. Demandez, et vous recevrez?
Fin
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