AMUSEMENTS CHRÉTIENS
Louis Berkhof
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I. Un chrétien doit-il aller au théâtre?
1. Le sens exact de cette question.
La question n'est pas de savoir si les spectacles dans lesquels une personne se fait passer pour une autre sont licites ou non. Elles peuvent être parfaitement légitimes.
Il ne s'agit pas non plus de savoir si les personnes qui participent à un tel spectacle ont le droit moral de porter des costumes. Même cela peut être autorisé.
La question n'est même pas de savoir si nous ne pouvons pas concevoir dans l'abstrait des représentations théâtrales qui seraient acceptables. C'est tout à fait possible. La seule question est de savoir si un chrétien peut, en toute bonne conscience, se rendre au théâtre tel que nous le connaissons, au théâtre tel qu'il est connu dans le monde entier.
2. La réponse à cette question
Tout d'abord, un chrétien ne doit pas se rendre au théâtre parce que:
– les pièces qui y sont jouées sont le plus souvent de nature à FAIRE OUBLIER LE PÉCHÉ, ou même à le présenter comme une vertu;
– elles font de ce qui est sacré pour le cœur d'un chrétien UN OBJET DE MOQUERIE;
– ILS CHANTENT LES LOUANGES DE L'IMMORALITÉ et incitent aux passions les plus basses de l'homme.
En général, le théâtre ne propose que des spectacles qui attirent la foule et qui lui permettent de se maintenir. Et si quelqu'un s'avise de dire qu'un chrétien peut éviter de telles pièces et n'assister qu'à celles qui sont bonnes et vraiment édifiantes, nous ferons valoir notre deuxième objection à la fréquentation des théâtres.
Le chrétien devrait s'abstenir d'aller au théâtre à cause du caractère et de la vie des artistes.
C'est un fait bien connu que la vie sur scène est pleine de tentations et d'embûches, et que les hommes et les femmes qui amusent le public sont généralement d'une moralité médiocre et se livrent à des pratiques immorales.
Celui qui se rend au théâtre soutient les acteurs et les actrices dans leurs pratiques, tout en sachant que c'est au détriment de leur âme. Même s'ils jouent occasionnellement dans des pièces classiques, ils doivent compléter cela en jouant d'autres rôles pour gagner leur vie. Enfin, le chrétien ne doit pas se rendre au théâtre, car c'est résolument UN LIEU DE PLAISIRS MONDAINS, où les gens du monde se rendent pour se divertir.
La compagnie que l'on y rencontre n'est pas celle qui convient au peuple de Dieu.
La Bible exige de nous que nous nous séparions du monde et que nous n'ayons aucune communion avec les œuvres infructueuses des ténèbres.
II. L'engouement pour le divertissement.
1. La place de l'amusement dans la vie.
Il y a deux sortes d'amusements:
les amusements populaires et les amusements professionnels, c'est-à-dire les amusements que les gens se procurent eux-mêmes et ceux qui leur sont procurés par des joueurs professionnels.
Les premiers sont les plus universels et les plus spontanés et ont la plus grande valeur. L'amusement ou le jeu a une place tout à fait légitime dans la vie.
Cela découle de la constitution même des animaux et des hommes; il est naturel pour les uns comme pour les autres de jouer. D'ailleurs, la Bible parle de jouer à plusieurs reprises sans la moindre désapprobation, et même avec approbation
L'amusement a surtout un triple objectif:
– En premier lieu, il favorise la santé physique,
– Deuxièmement, il permet de se détendre de la routine quotidienne de la vie.
– et en troisième lieu, il procure un plaisir positif.
Il n'est licite et utile que dans la mesure où il répond à l'un de ces objectifs ou à l'ensemble d'entre eux. Elle ne peut jamais devenir une fin en soi, mais doit toujours favoriser et enrichir la vie d'une manière ou d'une autre.
2. Le désir démesuré d'amusement
Il est indéniable que, de nos jours, la situation est largement inversée.
Dans une large mesure, L'AMUSEMENT EST DEVENU UNE FIN EN SOI, et l'amusement professionnel occupe une place disproportionnée dans la vie. Les gens cherchent avant tout à se divertir.
Le caractère subversif de l'amusement actuel est parfaitement mis en évidence par les faits suivants:
(1) De nombreuses personnes ne cherchent pas à améliorer leur santé en participant aux plaisirs de la vie, mais cherchent plutôt à être amusées par les autres.
(2) Un nombre croissant de personnes ne recherchent pas le plaisir pour améliorer leur capacité de travail, mais travaillent principalement dans le but d'obtenir du plaisir.
(3) Et dans de nombreux cas, ils s'adonnent aux plaisirs de la vie à un point tel qu'ils deviennent inaptes à leur tâche quotidienne.
Compte tenu de ce qui précède, il est grand temps de mettre un frein à nos divertissements. Ils devraient être ramenés à leurs justes proportions et être choisis ou arrangés de telle sorte qu'ils puissent contribuer à notre bien-être physique et moral.
III. La jeunesse chrétienne et les loisirs
1. Notre jeunesse a droit aux distractions.
Nous ne sommes pas d'accord avec ceux qui refusent à nos jeunes toutes les joies de la vie. C'était le propre de certains, qui allaient même jusqu'à exiger qu'ils portent une tenue caractéristique et ne rient jamais. Ils ne leur permettaient pas de chanter des cantiques et désapprouvaient l'orgue, et plus encore le piano et le violon.
Notre jeunesse chrétienne peut et doit avoir ses distractions.
(1) La Parole de Dieu ne condamne pas, mais suppose la participation aux plaisirs de la vie. Pensez aux fêtes chez Israël, à la parole du sage prédicateur d'Israël (Ecclésiaste 11:9) et à la parole du prophète (Zacharie 8:5).
(2) En outre, le désir de se divertir est inné chez tous les hommes, et il est particulièrement fort chez les jeunes. C'est d'ailleurs tout à fait naturel, puisque l'homme est destiné à se réjouir éternellement.
(3) Nos jeunes ont besoin de se détendre, car un arc longtemps bandé finit par s'affaiblir. Refusez-leur tout plaisir, et ils finiront par tourner le dos au christianisme.
2. Le choix des loisirs
Certains principes généraux devraient guider nos jeunes dans le choix de leurs loisirs.
En premier lieu, ils devraient se rappeler que, puisqu'ils sont constitués à la fois d'un corps et d'une âme, ils devraient rechercher la détente nécessaire à la fois au corps et à l'esprit. Ils peuvent exercer leur corps en courant, en faisant de l'exercice, en jouant au ballon, en montant à cheval, etc. et détendre leur esprit en écoutant de la musique et des chansons, en lisant ou en jouant aux dames et aux échecs.
En même temps, ils doivent garder à l'esprit qu'ils sont des êtres intellectuels et moraux et qu'ils doivent donc CHOISIR LEURS DISTRACTIONS AVEC INTELLIGENCE et ne jamais les laisser les priver de leur liberté.
Il leur incombe de se prémunir contre tous les plaisirs dégradants, tels que ceux de l'alcool, du théâtre, de la danse et de l'immoralité sous toutes ses formes.
De plus, ils ne doivent jamais laisser un plaisir les dominer ou les asservir.
Ce danger existe toujours, même dans les plaisirs les plus innocents, comme le jeu de dames ou les jeux de balle.
Enfin, nos jeunes doivent garder à l'esprit que le grand but de leur vie est de glorifier Dieu.
D'une certaine manière, même leurs plaisirs doivent contribuer à cette grande fin.
Ils doivent vraiment leur procurer la détente nécessaire, les revigorer, les rendre plus aptes à la tâche de la vie et accroître la joie de vivre.
Fin
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