Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

SE REPENTIR OU PÉRIR.

----------

LUC, XIII, 3.

Si Tous ne vous amendez, Tous périrez tous aussi bien qu'eux.


Lecteur,

Voyez-vous les mots qui sont en tête de cette page! Lisez-les attentivement et pesez-les bien. Ils sont tirés de ce livre qui contient la seule règle de ce que nous devons croire et pratiquer, — la BIBLE.

Ce passage si court renferme un objet de la plus haute importance pour votre âme. Donnez-lui donc toute l'attention qu'il mérite; ne vous en détournez point et considérez-le en face.

À première vue, ces paroles semblent dures et sévères: «Repentez-vous ou périssez! Si vous ne vous amendez, vous périrez.» — Est-ce donc là l'Évangile? diront peut-être plusieurs. — Est-ce là la bonne nouvelle, ces réjouissantes nouvelles dont les ministres du Seigneur nous parlent? — Cette parole est dure, qui peut l'écouter!

Mais quelles sont les lèvres qui ont prononcé ces paroles? Ce sont les lèvres...


Et après tout, un ami peut-il donner une plus grande preuve d'amour que d'avertir son ami d'un danger prochain qui le menace? Le père qui voit son fils courir vers les bords d'un précipice et lui crie: Arrête, arrête! n'est-il pas un père qui aime son fils?

Cette tendre mère qui voit son enfant sur le point de manger quelque baie vénéneuse et lui crie: Arrête, arrête! cette mère n'aime-t-elle pas son enfant?

C'est l'indifférence seule qui fait que chacun laisse son frère suivre son propre chemin. N'est-ce pas l'amour, un tendre amour qui avertit en poussant le cri d'alarme?

Le cri: Au feu! au feu! à minuit, peut quelquefois effrayer un homme en l'éveillant d'une manière rude, déplaisante. Mais comment oserait-il se plaindre de ce cri, s'il lui a sauvé la vie? Les mots: «À moins que vous ne vous amendiez vous périrez,» peuvent paraître au premier abord durs, et sévères, mais ils peuvent être des paroles d'amour et contribuer à arracher à l’enfer des âmes précieuses.

En traitant le sujet de ce texte, je m'arrêterai à trois idées principales:

1. La première traitera de la nature de la repentance, ce qu'elle est.

2. La deuxième, de la nécessité de la repentance, et pourquoi elle est nécessaire.

3. La troisième, des encouragements à la repentance, et ce qui doit y porter les hommes.


I.

Qu'est-ce que la repentance?

J'attire toute votre attention sur ce point. L'importance de cet examen ne peut être surpassée. La repentance est une des pierres fondamentales du christianisme.

Nous trouvons qu'elle est nommée au moins soixante fois dans le Nouveau Testament. Quelle fut la première doctrine prêchée par notre Seigneur Jésus-Christ?

Vous conviendrez avec moi que ce sont là de sérieuses considérations; elles vous montrent l'importance de la recherche que nous faisons aujourd'hui. Une erreur sur la repentance serait la plus dangereuse des erreurs. Une erreur de cette espèce s'attache aux racines mêmes de notre religion.

Qu'est-ce donc que la repentance? Quand peut-on dire d'un homme qu'il se repent?

La repentance est UNE ENTIÈRE TRANSFORMATION DU CŒUR NATUREL DE L'HOMME AU SUJET DU PÉCHÉ.

Nous sommes tous nés dans le péché. Nous commençons à pécher aussitôt que nous pouvons agir et penser, comme l'oiseau commence à voler et le poisson à nager. Il n'y eut jamais d'enfant qui ait eu besoin d'école et d'éducation pour apprendre la tromperie, la sensualité, la colère, l'obstination, la gourmandise, l'orgueil et la folie. Ces choses ne sont pas le résultat de la contagion et du mauvais exemple des camarades; elles ne sont pas la suite d'une longue et fastidieuse instruction. Elles croissent spontanément même chez les enfants qui viennent de naître. Leurs semences sont évidemment un produit naturel du cœur. L'aptitude de tous les enfants à ces choses est la preuve irrécusable de la corruption et de la chute de l'homme. Maintenant, quand notre cœur est changé par le Saint-Esprit, quand cet amour naturel du péché est déraciné, alors a lieu ce changement que la Parole de Dieu appelle la «repentance;» et l'homme dans lequel ce changement s'est opéré s'appelle un «homme qui se repent, un pénitent.»

Mais je ne veux pas m'arrêter à cette définition. Le sujet mérite une investigation plus serrée et plus approfondie. Il ne suffit pas de traiter ces doctrines d'une manière générale. Je veux saisir la repentance pour ainsi dire pièce à pièce, l'analyser et la disséquer sous vos yeux et avec vous. Je veux vous montrer les différentes portions ou les éléments divers dont la repentance se compose. J'essaierai d'exposer devant vous quelque chose de ce qui se passe chez un homme réellement pénitent.

La vraie repentance commence avec la connaissance du péché.

Les yeux de celui qui se repent s'ouvrent. Il voit avec terreur et confusion la longueur et la largeur de la sainte loi de Dieu, et l'énorme étendue de ses propres transgressions. Il découvre, à son grand étonnement, qu'en s'estimant lui-même une «bonne espèce d'homme et doué d'un bon cœur,» il a été sous l'empire d'une grande erreur. Il découvre qu'en réalité il est méchant, coupable, corrompu et mauvais aux yeux de Dieu. Son orgueil est brisé. — Sa bonne opinion de lui-même se dissipe. Il voit qu'il n'est ni plus ni moins qu'un grand pécheur. C'est là le premier pas vers la véritable repentance.

La vraie repentance crée en l'homme la douleur du péché.

Son cœur, lorsqu'il se repent, est saisi d'un profond remords, à cause de ses transgressions passées. Il a le cœur déchiré d'avoir pu vivre si longtemps dans la folie et la perversité. Il s'afflige pour tant de temps perdu, de talents mal employés, pour avoir péché contre Dieu et fait tant de mal à son âme. Le souvenir de ces choses est pour lui un grand chagrin, un perpétuel remords; leur poids lui est quelquefois intolérable. Quand un homme s'afflige de la sorte, il a fait le second pas dans le chemin de la vraie repentance.

La véritable repentance va plus loin: elle tend à produire dans un homme la confession du péché.

La langue du pénitent se délie. — Il sent qu'il doit parler à ce Dieu contre lequel il a péché. Quelque chose en lui lui dit qu'il doit crier à Dieu, le prier, lui parler de l'état de son âme; — qu'il doit lui ouvrir son cœur et reconnaître ses iniquités aux pieds du trône de la grâce. Elles sont un pesant fardeau sur lui, et il ne peut plus garder le silence. Il ne réserve rien, ne cache rien. — Il ne s'excuse point devant Dieu, et il est prêt à dire: «J'ai péché contre le ciel et contre toi; mes iniquités sont grandes. Aie pitié de moi, ô Dieu! qui suis pécheur!» Quand un homme va ainsi se confesser à Dieu, il a fait le troisième pas vers la vraie repentance.

La véritable repentance va plus loin encore: elle se montre au monde par une entière rupture avec le péché.

La vie d'un pénitent est changée. Un nouveau roi règne sur son cœur. Sa conduite journalière est entièrement modifiée. — Il chasse le vieil homme; il désire pratiquer ce que Dieu commande et éviter ce qu'il défend.

Il fait tous ses efforts pour se tenir net de tout péché, pour lutter, faire la guerre et remporter la victoire sur le péché. Il cesse de mal faire. Il apprend à bien faire. Il s'éloigne des mauvaises compagnies, rompt avec toutes les mauvaises habitudes. Il travaille, quoique bien lâchement encore, à vivre d'une vie nouvelle. Quand un homme fait cela, vous voyez en lui le quatrième pas vers la vraie repentance.

La repentance se montre enfin quand elle produit dans le cœur une habitude ferme de haïr profondément toute espèce de péché.

La disposition d'un pénitent est habituellement sainte. Il abhorre tout ce qui est mal et s'attache exclusivement à tout ce qui est bien. Il fait ses délices de la loi de Dieu.


Mais avons-nous dans ce qui précède une peinture complète de la vraie repentance? Puis-je laisser là ce sujet et passer à un autre? Non! Il reste encore une chose en arrière qui ne doit jamais être oubliée. Si je n'en faisais pas mention, j'affligerais des cœurs que Dieu n'a pas l'intention d'affliger, et j'élèverais d'apparentes barrières entre des âmes d'hommes et le ciel.

La véritable repentance, telle que je l'ai dépeinte, ne se rencontre jamais seule dans le cœur d'aucun homme; elle y a toujours un compagnon béni.

Elle est toujours accompagnée d'une foi vivante en notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.

Partout où est cette foi il y a la repentance, et la vraie repentance n'existe pas sans cette foi. Je ne décide pas quelle est celle qui paraît la première, si la repentance précède la foi ou si elle la suit. Mais je peux hardiment assurer que ces deux grâces ne sont jamais séparées. Comme vous ne pouvez pas avoir le soleil sans avoir sa lumière, — la glace sans le froid, — le feu sans la chaleur — et l'eau sans l'humidité, — de même aussi vous ne trouverez jamais la vraie foi sans la vraie repentance, et vice-versa. — Ces deux choses marcheront toujours de compagnie.

Maintenant, ami lecteur, avant d'aller plus loin, examinez votre propre cœur et voyez ce que vous connaissez de la véritable repentance. Je ne prétends pas que l'expérience de chaque homme qui se repent soit toujours exactement, précisément et minutieusement la même. Je ne dis pas que chaque individu connaît le péché, s'en afflige, le confesse, l'abandonne et l'a en horreur précisément et entièrement comme il devrait le faire; mais, ce que j'ai voulu dire, c'est qu'un vrai chrétien reconnaîtra qu'il a senti quelqu'une des choses que je viens de décrire, et la repentance telle que je l'ai dépeinte sera en gros l'expérience de tout véritable croyant.

Examinez-vous donc et voyez si elle se trouve en vous.

Gardez-vous de faire erreur sur la nature de la vraie repentance. Le démon connaît trop bien le prix de cette grâce inestimable pour ne pas être habile à en faire de fausses imitations. Partout où il y a de la bonne monnaie, il s'en trouve aussi de la fausse. Partout où il y a quelque grâce précieuse, le démon met en circulation des contrefaçons et de fausses empreintes de cette grâce qu'il cherche à escamoter des âmes. Assurez-vous donc que vous n'êtes pas trompé.

Prenez garde que votre repentance soit intérieure, une affaire de votre cœur. Ce n'est pas un visage grave, un extérieur béat ou une série de pratiques austères, — ce n'est pas à cela que se reconnaît la vraie repentance envers Dieu. La grâce réelle est quelque chose de plus profond; elle est autre chose qu'une affaire de forme extérieure, qu'une recherche affectée dans les vêtements, le visage, les airs et la démarche. — Achab pouvait se couvrir d'un sac quand cela servait ses projets; mais Achab ne fut jamais vraiment repentant.

Prenez garde que votre repentance soit réellement tournée vers Dieu. Les catholiques romains, pour calmer les terreurs de leur conscience, courent au prêtre et au confessionnal; Félix trembla quand il entendit la parole de saint Paul; mais tout cela n'est pas une repentance de bon aloi. Voyez que votre repentance vous amène à Dieu et vous engage à voler à lui comme vers votre meilleur ami.

Que votre repentance soit accompagnée d'un entier renoncement au péché.

Des êtres, par sentimentalisme, peuvent verser des larmes à l'ouïe d'un sermon émouvant le dimanche, puis retourner au bal et au théâtre la semaine suivante. Hérode aimait la prédication de Jean-Baptiste; il l'écoutait volontiers et faisait beaucoup de choses d'après ses conseils; mais les sentiments, en religion, sont sans valeur s'ils ne sont accompagnés de la pratique. — UNE SIMPLE EXCITATION SENTIMENTALE, SANS UN ENTIER RENONCEMENT AU PÉCHÉ, N'EST PAS LA REPENTANCE QUE DIEU AIME ET APPROUVE.

Prenez surtout garde que votre repentance soit étroitement unie à la foi dans le Seigneur Jésus-Christ. — Que vos convictions soient telles, qu'elles ne se reposent jamais qu'au pied de la croix où Jésus-Christ a rendu l'Esprit. — Judas Iscariot pouvait dire: «J'ai péché,», mais Judas n'est jamais retourné vers Jésus. — Il n'a jamais regardé par la foi à Jésus, et c'est pour cela que Judas est mort dans ses péchés.

Ayez une conviction du péché qui vous fasse courir vers Christ et vous affliger de ce que, par vos péchés, vous avez fait périr le Seigneur qui vous a racheté. Ayez cette contrition de l'âme, par laquelle un homme sent beaucoup par Christ et est affligé à la pensée du déplaisir qu'il a causé à ce gracieux Sauveur. Aller à Sinaï, écouter les dix commandements, regarder à l'enfer, penser aux terreurs d'une éternelle damnation, tout cela est propre à effrayer les gens et a son utilité. Mais il n'y a aucune repentance durable, si on ne regarde au Calvaire plus qu'à Sinaï, et si on ne trouve dans le sang de Jésus répandu, le plus puissant motif pour la contrition. Une telle repentance descend du ciel. Elle est implantée dans le cœur de l'homme par Dieu le Saint-Esprit. Regardez, cher lecteur, si c'est là votre repentance.


II.

Passons maintenant au second point que je me suis proposé de traiter.

Considérons la nécessité de la repentance. Pourquoi est-elle nécessaire?

Le texte placé en tête de ce traité montre clairement cette nécessité. Les paroles de notre Seigneur sont précises, expresses et frappantes: Si vous ne vous amendez, vous périrez tous pareillement.

Tous, tous sans exception ont besoin de repentance envers Dieu. — Elle n'est pas seulement nécessaire aux voleurs, aux meurtriers, aux ivrognes, aux adultères, aux fornicateurs et aux criminels qui sont dans les cachots et les bagnes. Non! tous ceux qui sont nés de la race d'Adam, tous, sans exception, ont besoin de repentance. La reine sur son trône, comme le pauvre dans sa maison de travail; — le riche dans son salon, comme la servante dans sa cuisine; — le professeur ès sciences à l'Université et le pauvre enfant ignorant qui suit la charrue, — tous ont besoin par nature de repentance.

TOUS SONT NÉS DANS LE PÉCHÉ, TOUS DOIVENT SE REPENTIR ET ÊTRE CONVERTIS, S'ILS VEULENT ÊTRE SAUVÉS.

Tous doivent avoir leur cœur changé à l'égard du péché, tous doivent se repentir et croire à l'Évangile. — «À moins que vous ne vous convertissiez et que vous ne deveniez comme de petits enfants, vous ne pouvez entrer dans le royaume des cieux. Si vous ne vous repentez, vous périrez tous pareillement.»

Mais d'où provient cette nécessité de la repentance? Pourquoi s'explique-t-on sur cette nécessité dans un langage si fort et en termes si effrayants? Quels motifs, quelles causes rendent la repentance si nécessaire? Lecteur, prêtez-moi l'oreille et toute votre attention, et permettez-moi de vous montrer en peu de mots cette nécessité.

D'abord, sans repentance, il n'y a pas de pardon des péchés.

En disant cela, je dois vous tenir en garde contre tout malentendu et vous supplier de me bien comprendre.

Les pleurs de la repentance ne lavent d'aucun péché. C'est une fausse théologie que celle qui le prétendrait; c'est l'office et l'œuvre du sang de Christ seul.

La contrition n'expie aucune transgression! Ceux qui le disent vous trompent. Elle ne peut rien faire de semblable. Notre meilleure repentance est misérable, imparfaite, et a elle-même besoin de repentir. Notre contrition la plus exemplaire a assez de défauts pour nous précipiter dans les enfers. Nous ne sommes tenus pour justes devant Dieu que pour l'amour de notre Seigneur Jésus-Christ par la foi, et non par nos œuvres ou nos mérites, ni par notre repentance, notre sainteté, nos aumônes, nos participations au sacrement ou à aucune autre chose de cette espèce.

Tout cela est parfaitement vrai. Mais il n'est pas moins vrai que tout homme justifié est aussi un homme repentant, et que celui qui est pardonné sera toujours un homme qui déplore ses péchés et les a en horreur.

Dieu en Christ est toujours prêt à recevoir un rebelle et à lui accorder sa paix, si seulement il vient à lui au nom de Christ, quelque méchant qu'il ait été auparavant. Mais Dieu exige, et il exige avec justice, que le rebelle dépose les armes. Le Seigneur Jésus-Christ est prêt à avoir pitié, à pardonner, consoler, nettoyer, laver, sanctifier, et à rendre propre pour la vie du ciel. Mais il désire voir l'homme auquel il accorde ces grâces haïr le péché dont il souhaite d'être pardonné. Que quelques hommes appellent cela de la légalité, soit; qu'ils l'appellent esclavage, soit; pour moi, je m'en tiens aux Écritures. Le témoignage de la Parole de Dieu est clair et incontestable. Tout homme justifié est un homme qui s'est repenti. Sans repentance, il n'y a aucune rémission des péchés.

En second lieu, sans repentance il n'y a pas de bonheur dans la vie présente.

Il peut y avoir de la joie, des rires, de la gaîté aussi longtemps que la santé est bonne et que l'abondance règne. Mais ces choses ne sont pas un bonheur solide. Il y a en tout homme une conscience qui demande à être satisfaite. Tant qu'elle ne sent pas qu'elle s'est repentie du péché et qu'elle l'a abandonné, elle est sans tranquillité et ne permet pas que celui qui est en cet état goûte aucune paix au-dedans de lui. Nous avons tous un homme intérieur, — inconnu au monde, — que nos amis et nos relations ignorent souvent. — Cet homme intérieur a un poids dont il ne peut se débarrasser aussi longtemps qu'il ne s'est pas repenti de son péché; — et tant que le poids subsiste, il n'y a pas de bien-être possible pour cet homme intérieur. Vous et moi serions-nous dans un état agréable, si nous n'étions pas dans une position droite? — Impossible; — il n'y a pas de position droite pour l'homme jusqu'à ce qu'il se soit détourné du péché et tourné vers Dieu.

Un homme ne saurait trouver sa maison confortable si l'ordre n'y règne pas. — Or, la maison de l'homme intérieur n'est jamais dans l'ordre, jusqu'à ce que Dieu y règne et que le monde y soit mis à la seconde place; jamais, jusqu'à ce que Dieu y soit sur son trône, et le péché chassé hors des portes. Vous pourriez tout aussi bien vous attendre à voir le système solaire bien marcher sans le soleil que d'espérer que votre cœur soit confortable quand Dieu n'y occupe pas la place qui lui appartient. Notre grand compte avec Dieu doit être réglé. Le Roi doit être sur son trône. Alors et seulement alors il y aura la paix au-dedans. Sans repentance, point de vrai bonheur possible.

En troisième lieu, sans repentance, il est impossible que vous ayez la préparation nécessaire pour jouir de la vie des deux dans le monde à venir.

Le ciel est un lieu qui a sa destination fixe, et ceux qui doivent y aller doivent également être préparés pour cela.

Nos cœurs doivent être disposés pour les occupations du ciel, autrement ce monde serait pour eux une habitation misérable.

Nos esprits doivent être en harmonie avec ceux des habitants du ciel, autrement leur société nous serait insupportable. Je serais bien joyeux d'aider chacun de ceux qui liront ce traité à aller au ciel. Mais je ne puis leur laisser ignorer que s'ils allaient au ciel avec un cœur impénitent, le ciel n'en serait pas un pour leur âme.

Qu'y feraient-ils, s'ils y apportaient des cœurs aimant le péché? Avec lequel de tous les saints pourraient-ils s'entretenir? Ils parleraient deux langues étrangères et ne se comprendraient pas.

Certainement, la musique des anges de Dieu serait sans douceur au cœur de celui qui ne pouvait pas supporter les saints sur la terre et qui n'avait jamais loué l'Agneau pour son amour, par lequel il l'avait racheté.

Sûrement, la compagnie des patriarches, des apôtres et des prophètes ne ferait aucun plaisir à l'homme qui ne veut pas lire la Bible aujourd'hui, et ne se soucie pas de connaître ce que les apôtres et les prophètes ont écrit.

Oh! non! non! il n'y a pas de bonheur dans le ciel si l'on y porte un cœur impénitent. Le poisson ne saurait être heureux hors de l'eau, ni l'oiseau enfermé dans une cage. — Et pourquoi cela? Parce qu'ils sont tous deux en dehors de leur élément naturel et de la place qui leur convient. De même, un homme inconverti et impénitent ne serait jamais heureux s'il entrait au ciel sans avoir un cœur changé par le Saint-Esprit.

Il serait une créature placée hors de l'élément qui lui est propre.

Il n'aurait pas les facultés qui pourraient le mettre en mesure de jouir de cette sainte demeure.

Sans un cœur repentant, il n'y a pas de préparation pour jouir de l'héritage des saints dans la lumière. Nous devons donc nous repentir si nous voulons aller au ciel. Je vous conjure donc, par les compassions de Dieu, de garder dans vos cœurs les choses que je vous ai dites et de les peser avec attention. Vous vivez dans un monde de tromperie, de déceptions et d'illusions. Craignez qu'on ne vous en impose au sujet de la nécessité de la repentance. Oh! puissent les chrétiens de nom, voir, connaître et sentir plus qu'ils ne le font l'absolue nécessité de la repentance envers Dieu. — Il y a beaucoup de choses dont on peut à la rigueur se passer. Les richesses, — la santé, — les beaux habits, — de puissants et nobles amis, — la faveur du monde, — les dons de l'esprit et de la science, toutes ces choses ne sont pas nécessaires. Des millions d'êtres ont été au ciel sans elles, — et il en est des milliers chaque jour qui en font autant. Mais jamais un seul individu n'y est entré sans la repentance envers Dieu et la foi en Jésus-Christ.

Que personne donc ne vous persuade jamais qu'une religion peut être appelée l'Évangile, quand la repentance n'y obtient pas une place proéminente.

L'Évangile dans lequel la repentance ne joue pas le premier rôle est de l'homme et non de Dieu. Il vient de la terre et non du ciel; ou plutôt, ce n'est pas du tout un Évangile, il mérite d'être mis au rang de l'antinomianisme, et rien de plus.

Aussi longtemps que vous chérissez vos péchés, que vous y êtes attaché et voulez les conserver, vous pouvez parler de l'Évangile autant qu'il vous plaira, mais vos péchés ne sont pas pardonnés.

Vous pouvez dire «que vous espérez qu'à la fin tout sera bien, — que Dieu est miséricordieux, — qu'il est amour, — que Christ est mort, — et que vous pouvez donc espérer d'aller au ciel.» Non, je vous le dis, cela ne suffit pas; le ciel ne se paie pas de cette monnaie. Vous foulez aux pieds le sang de l'expiation, — vous n'avez aucune part avec Christ.

Aussi longtemps que vous ne vous repentez pas de votre péché, l'Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ n'est pas la bonne nouvelle de votre âme. Christ nous sauve du péché, mais non pas dans le péché.

Si un homme veut rester dans ses péchés, un jour viendra où le miséricordieux Sauveur lui dira: «Retirez-vous de moi, vous qui faites métier d'iniquité, et allez au feu éternel destiné à Satan et à ses anges

Ami! que personne ne vous trompe en supposant que vous pouvez être heureux en ce monde sans repentance. Oh! non, vous pouvez rire et danser, aller chaque dimanche à quelques courses de plaisir, vous abandonner à des plaisanteries, chanter des chansons agréables et dire: «Réjouissez-vous, enfant! réjouissez-vous! le bon temps approche!», mais tout cela ne prouve pas que vous soyez heureux. Tant que vous ne combattrez pas votre péché, vous ne serez jamais un homme véritablement heureux. Des milliers ont marché pour un temps dans cette voie; ils semblaient heureux aux yeux des hommes, et cependant il y avait dans leur cœur un chagrin caché. Quand ils sont solitaires, leur état est misérable; et quand ils ne sont pas en joyeuse compagnie, ils sont tout abattus. La conscience fait qu'ils ont peur d'eux-mêmes. Ils craignent de se trouver dans la solitude. — Ils haïssent le repos et la réflexion, et ont besoin d'une excitation constamment renouvelée, et chaque année il leur en faut davantage. Semblables aux mangeurs d'opium, il leur en faut incessamment augmenter la dose. Ainsi, l'homme qui cherche le bonheur ailleurs qu'en Dieu, a besoin chaque année de nouvelles et plus grandes distractions, et après tout il n'est jamais heureux.

Oui, ami lecteur, et ce qui est le pire de tout, c'est que plus longtemps vous vivrez sans repentance, plus votre cœur sera malheureux. Quand la vieillesse s'approchera de vous, — que des cheveux gris paraîtront sur votre tête, — quand vous ne serez plus capable d'aller où vous alliez jadis et de prendre plaisir aux choses qui jadis vous plaisaient, votre malheur et votre état misérable tomberont sur vous comme un homme armé. Plus un homme est impénitent, plus il devient misérable.

Avez-vous jamais entendu le son de la grosse cloche de Saint-Paul à Londres? À midi, au milieu du tumulte des affaires, quand les équipages, les charrettes, les wagons et les omnibus roulent dans les rues, combien il y a de gens qui n'ont jamais entendu le bruit de cette grande cloche, à moins qu'ils ne demeurent tout près d'elle. Mais quand le travail du jour est fini, — quand le bruit des affaires a cessé, — quand les hommes sont livrés au sommeil et que le silence règne dans Londres, — alors, à minuit, à une, à deux, à trois, à quatre heures le son de la cloche peut être entendu à plusieurs milles de distance. Par combien d'hommes privés de sommeil est-il entendu! Cette cloche est justement semblable à la conscience de l'homme impénitent.

Pendant qu'il est en santé et vigoureux, qu'il est au milieu du tourbillon des affaires, il n'entend pas le bruit de sa conscience: il étouffe et fait taire sa voix en se plongeant dans le monde et dans ses dissipations; il ne permet pas à l'homme intérieur de lui parler.

Mais le jour viendra où sa conscience sera entendue, qu'il le veuille ou non, où sa voix résonnera à ses oreilles et le transpercera comme une épée. Le temps viendra où il devra se retirer du monde et où, couché sur un lit de douleur, il devra regarder la mort en face. Alors la cloche de la conscience, cette cloche solennelle, se fera entendre à son cœur; et s'il ne s'est pas repenti, elle apportera le malheur et le désespoir à son âme.

Oh! chers amis, écrivez vite sur les tablettes de vos cœurs que, sans repentance, il n'y a pas de paix!

Surtout, ne vous laissez pas bercer par ce rêve, qu'on peut aller au ciel sans repentance envers Dieu.

Nous désirons tous y aller. Le monde tiendrait justement pour un fou celui qui dirait qu'il veut aller aux enfers. Mais n'oubliez jamais que personne ne peut aller au ciel, que ceux que le Saint-Esprit y a préparés.

Je proteste solennellement contre ces trompeurs modernes, qui prétendent qu'à la fin tous les hommes iront au ciel; — que peu importe comment ils ont vécu, — qu'ils soient sanctifiés ou non; que cela n'y fait rien; — qu'être sans Dieu ou vivre dans sa crainte est une même chose; — qu'à la fin tous iront au ciel. Je ne saurais trouver dans la Bible un semblable enseignement. Elle le contredit au contraire ouvertement. Quoique cette erreur soit proposée d'une manière spécieuse et défendue par des raisons en apparence plausibles, soyez-en certain, elle ne trouve aucun fondement dans la Bible.

Non! lecteur, que Dieu soit reconnu vrai et tout homme menteur! les cieux ne sont pas un lieu tel qu'on vous le dit. Les habitants du ciel ne sont pas une multitude mélangée comme on veut vous le faire croire. Ils sont tous d'un cœur et d'une âme. Le ciel est le lieu où les enfants de Dieu iront. Mais pour les impénitents et les incrédules, qui ne veulent pas aller à Christ, pour ces hommes-là, la Bible dit clairement et irrécusablement qu'il n'y a pour eux d'autre demeure que l'enfer.

Oh! combien est solennelle cette pensée, qu'un homme impénitent est impropre pour la vie des cieux. Il y serait malheureux, si même il pouvait y entrer. Je me souviens d'avoir entendu raconter il y a plusieurs années l'histoire d'un gentilhomme qui voyageait dans la malle et était assis à côté du cocher. Celui-ci était un de ces malheureux hommes qui ne savent rien dire sans jurer. Il maudissait, jurait, blasphémait, prenait à chaque instant le nom de Dieu en vain, et cela pendant plusieurs milles de suite. Pendant la course, tantôt il se mettait en colère, tantôt frappait ses chevaux, et toujours avec accompagnement de jurements et de malédictions. C'est ainsi que se comporta le cocher pendant toute la route. À la fin, le voyageur, qui était ecclésiastique, lui dit tranquillement:

«Cocher, j'ai une grande frayeur pour vous.

De quoi, répondit celui-ci, avez-vous donc peur, monsieur? Tout va bien et rien n'annonce que nous devions verser.

Cocher, répéta le gentilhomme, j'ai une grande frayeur pour vous, parce que je ne peux pas penser à ce que vous feriez au ciel, si vous y alliez jamais. Au ciel, il n'y a ni malédictions, ni jurements, ni colère, ni chevaux à frapper de coups. — Oh! dit le cocher, c'est votre sentiment.»

Puis, plus un mot ne fut dit sur ce sujet. Plusieurs années après, un individu vint un jour vers notre ecclésiastique lui dire qu'un homme malade désirait le voir; que cet homme était étranger et venu depuis peu habiter dans sa paroisse, parce qu'il avait envie d'y mourir. — Le pasteur se rendit immédiatement auprès de lui, et étant entré dans la chambre, il y trouva un homme mourant dont le visage lui était entièrement inconnu. «Monsieur, dit le moribond, vous ne me remettez pas! Eh bien! moi je ne vous ai pas oublié. Je suis ce cocher auquel vous avez dit il y a quelques années: «Cocher, je suis dans une grande frayeur à votre sujet, car je ne sais pas ce que vous feriez au ciel, si vous y alliez jamais.» Monsieur, ces paroles m'ont saisi. J'ai vu que je n'étais pas préparé à mourir. Elles ont travaillé, travaillé, et travaillé dans mon cœur; et je n'ai plus eu de repos jusqu'à ce que je me sois repenti de mon péché, que j'aie couru vers Christ, trouvé en lui la paix, et que je sois devenu un nouvel homme. Et maintenant, dit-il, par la grâce de Dieu, je crois que je suis en état d'aller à la rencontre de mon Créateur et préparé pour l'héritage des saints dans la lumière.»

Je ne puis trop vous répéter, cher lecteur, que sans repentance envers Dieu vous êtes impropre pour le ciel.

Ce séjour serait un lieu de douleur pour un impénitent. Il n'y trouverait pas de miséricorde, pas de bonheur, car il n'y a pas de joies dans le ciel pour l'homme dont le cœur ne hait pas le péché et n'aime pas Dieu.

Je m'attends à voir bien des choses surprenantes au dernier jour. Je m'attends à trouver assis à la droite de Jésus des gens que j'avais craint de trouver à sa gauche, et d'autres mis à sa gauche que j'avais cru être de bons chrétiens et devoir être à sa droite. Mais il est une chose que sûrement je n'y verrai pas, savoir, un seul homme sans repentance assis à la droite de Jésus-Christ.

J'y verrais Abraham , qui disait: «Je suis poudre et cendres;» Jacob, qui disait: «Je ne suis pas digne de la moindre de tes miséricordes;» et Job, disant: «Je suis un homme vil;» et David, qui disait: «J'ai été formé dans l'iniquité et ma mère m'a conçu dans le péché.» J'y verrais encore un Ésaïe, disant: «Je suis un homme souillé de lèvre;» et un saint Paul, se déclarant «le premier des pécheurs;» et, parmi les modernes, le martyr John Bradford, qui signait ses lettres: John Bradford, le plus misérable des pécheurs, — et qui disait un jour en voyant un homme qu'on conduisait au gibet: «Tel serait John Bradford, sans la grâce de Dieu. — J'y verrai l'archevêque Usher, — Grimshaw et tant d'autres, s'accusant de leurs péchés et se reconnaissant des serviteurs inutiles.

Mais tous seront d'un même cœur et d'un même esprit; tous auront fait la même expérience, haï leurs péchés, pleuré sur leurs péchés, confessé leurs péchés, délaissé leurs péchés. — Tous se seront repentis envers Dieu et auront cru en Jésus-Christ. — Ils diront tous d'une commune voix: «C'est Dieu qui a tout fait. Par la grâce de Dieu, je suis ce que je suis.»


III.

Je passe maintenant au troisième point que j'ai promis de traiter.

Des encouragements qui nous portent à nous repentir. Pourquoi l'homme doit-il se repentir?

Je regarde ce sujet comme très important à examiner, et je sais que quand le sujet de la repentance est mis devant nos yeux, il soulève bien des difficultés. Je sais combien l'homme est lent à abandonner le péché. Vous pourrez aussi bien lui dire de se couper la main droite, de s'arracher un œil ou de se couper un pied, que de lui parler de se séparer de ses péchés d'affection.

Je connais la force des anciennes habitudes, et la nouvelle manière de voir et penser en religion. — Au commencement, ces habitudes sont comme des toiles d'araignée, et à la fin elles deviennent des chaînes de fer.

Je connais la puissance de l'orgueil et quels pièges lui tend la crainte de l'homme.

Je sais qu'on se sent embarrassé quand on est cru un saint, et qu'on suppose que vous vous inquiétez au sujet de la religion; — qu'il y a des milliers de gens qui ne sourcilleraient pas en montant à l'assaut du Redan et de Malakoff, et qui cependant ne peuvent supporter d'être moqués et tournés en ridicule, du soin de leurs âmes dont ils se préoccupent.

Mais je connais aussi la malice du diable, notre grand ennemi. — Il ne se séparera jamais sans lutte de ses captifs légitimes, il n'abandonnera pas sa proie sans combat. Jamais! Je vis une fois, au Jardin des Plantes, un lion qui prenait son repas, sa nourriture ayant été jetée devant lui. Le gardien fit une tentative pour la lui retirer; mais le lion sauta sur sa nourriture en poussant un rugissement et la retint dans ses griffes. — Cela me rappelle le lion rugissant cherchant autour de lui qui il pourra dévorer. Abandonnera-t-il un homme et le laissera-t-il se repentir sans combat? Jamais, non, jamais! — Il faut beaucoup d'encouragement pour porter l'homme à se repentir.

Mais il y a des encouragements puissants, sans nombre, complets et gratuits, il y a dans la Parole de Dieu des choses propres à fortifier le cœur de chacun et à le porter à se repentir sans délai. Je désire les mettre sous vos yeux. Je ne voudrais pas qu'une seule âme pût dire en posant ce traité: «La chose est impossible!» et j'aimerais que tous dissent: «Oui, il y a de l'espoir, il y a une porte ouverte! la chose est possible! Oui, par la grâce de Dieu, un homme peut être amené à la repentance».

Écoutez d'abord, et voyez quel gracieux Sauveur est notre Seigneur Jésus-Christ. Je le mets d'abord et avant tout à la première place, et comme le grand argument pour encourager l'homme à se repentir. Je dis à chaque âme qui doute: Regardez à Christ, pensez à Christ; c'est Celui «qui peut sauver à plein ceux qui vont à Dieu par lui.»


Je réponds à tous les doutes et à toutes les difficultés, je lève toutes les objections et les craintes par ce simple argument. Je dis à chacun de ceux qui ont besoin d'être encouragés: Regardez à Christ, pensez à Christ, contemplez Jésus-Christ le Seigneur, et alors vous n'aurez plus de doute au sujet de la repentance.

Écoutez encore les glorieuses promesses que contient la Parole de Dieu. Il est écrit:


Notez encore les déclarations de grâce contenues dans la Parole de Dieu: «Si le méchant se détourne delà méchanceté qu'il a commise, et s'il fait ce qui est juste et droit, il sauvera son âme. — Les sacrifices agréables à Dieu sont le cœur brisé et l'esprit froissé; oh! Dieu ne les méprise point! Dieu ne veut pas qu'aucun homme périsse, mais que tous viennent à la repentance. — Comme je vis, a dit l'Éternel, je ne prends pas plaisir à la mort de celui qui meurt. Retournez à moi; pourquoi mourriez-vous? Il y a de la joie devant les anges de Dieu, pour un pécheur qui se repent.» Certainement, ces paroles sont aussi encourageantes que possible et ne peuvent laisser aucun doute sur la nécessité de la repentance.

Considérez en outre les admirables paraboles données par notre Seigneur Jésus-Christ sur le même sujet.

«Deux hommes montèrent au temple pour prier, l'un était pharisien et l'autre péager; le pharisien, se tenant debout, disait ainsi en lui-même: «Oh! Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont ravisseurs, injustes, adultères, ni même aussi comme ce péager. Je jeûne deux fois la semaine et je donne la dîme de tout ce que je possède.»

Mais le péager, se tenant éloigné, n'osait pas même lever les yeux au ciel; mais il se frappait la poitrine en disant: «Oh! Dieu, sois apaisé envers moi qui suis pécheur.» Je vous déclare que celui-ci s'en retourna justifié dans sa maison préférablement à l'autre.»

Écoutez encore cette merveilleuse parabole de l'enfant prodigue:

«Un homme avait deux fils, dont le plus jeune dit à son père: Mon père, donne-moi la part due bien qui me doit échoir. Ainsi le père leur partagea son bien. Et peu de jours après, ce jeune fils, ayant tout amassé, s'en alla dehors dans un pays éloigné, et il y dissipa son bien en vivant dans la débauche.

Après qu'il eut tout dépensé, il survint une grande famine dans ce pays-là, et il commença à être dans l'indigence. — Alors il s'en alla et se mit au service d'un des habitants de ce pays-là, qui l'envoya dans ses possessions pour paître les pourceaux...

Et étant rentré en lui-même, il se dit: Combien y a-t-il de gens aux gages de mon père qui ont du pain en abondance, et moi je meurs de faim! Je me lèverai et je m'en irai vers mon père, et je lui dirai: Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, et je ne suis pas digne d'être appelé ton fils; traite-moi comme l'un de tes domestiques.

Il partit et vint vers son père, et comme il était encore loin (remarquez cela, encore loin), son père le vit et fut touché de compassion, et courant à lui, il se jeta à son cou et le baisa. — Et son fils lui dit: Mon père, j'ai péché contre le ciel et contre toi, et je ne suis pas digne d'être appelé ton fils.

Mais le père dit à ses serviteurs: Apportez la plus belle robe et l'en revêtez, et mettez-lui un anneau au doigt et des souliers aux pieds, et amenez un veau gras et le tuez. Mangeons et réjouissons-nous, car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie. Il était perdu, mais il est retrouvé; et ils commencèrent à se réjouir...»

Voilà certainement de grands encouragements à la repentance qui ne laissent aucun doute sur sa nécessité.

Écoutez en dernier lieu les exemples étonnants de la miséricorde et de la bonté de Dieu pour les hommes repentants, tirés de sa Parole.

Lisez l'histoire de David. Y eut-il jamais un plus grand péché que le sien? Mais dès qu'il se fut tourné vers Dieu et qu'il eut dit: «J'ai péché contre l'Éternel,» il lui fut répondu: «L'Éternel a effacé ton péché.»

Passez à l'histoire de Manassé. Il avait tué ses propres enfants, s'était détourné du Dieu de ses pères; il avait placé des idoles dans le temple. Et cependant, quand Manassé fut en prison, qu'il se fut humilié et qu'il eut prié le Seigneur, celui-ci entendit sa prière et le tira de sa captivité.

Lisez l'histoire de Pierre. Vit-on jamais une pire apostasie? Il renia trois fois son Maître avec serment; et cependant Pierre ayant pleuré sur son péché, il lui fut fait miséricorde, et il fut rétabli dans la faveur de son Maître.

Enfin, voyez l'histoire du brigand repentant. Y eut-il jamais un cas plus désespéré que celui-là? Il était mourant et à la porte des enfers. Cependant, quand il dit à Jésus: «Seigneur, souviens-toi de moi quand tu seras dans ton règne,» au même instant Jésus lui répondit: «En vérité, je te dis qu'aujourd'hui même tu seras avec moi en paradis.»

Oh! chers amis, quel plus grand encouragement à la repentance pourrait-on imaginer ou concevoir?

Pourquoi tous ces cas sont-ils racontés, si ce n'est pour notre instruction! — Ils ont pour but de porter les hommes à la repentance. — Ils sont des exemples de la longue patience, de la miséricorde de Dieu — et de sa bonne volonté à recevoir les pécheurs qui se repentent. Ils sont des preuves de ce que la grâce de Dieu peut faire. Ils font partie de cette foule de témoins qui attestent combien il est important que les hommes se repentent, que chacun est encouragé à se tourner vers Dieu, et que CELUI QUI CONTINUE À VIVRE DANS SES PÉCHÉS EST SANS EXCUSE.

Je me souviens d'avoir entendu l'histoire d'une mère, dont la fille s'était enfuie et vivait dans le désordre. Pendant longtemps, personne ne put dire où elle était. Cependant, cette fille revint en arrière et se réforma. Elle devint véritablement repentante. Elle avait appris à pleurer sur ses péchés, à se tourner vers Christ et à croire en lui. Les choses vieilles étaient passées et toutes choses étaient devenues nouvelles.

Quelqu'un ayant demandé à sa mère ce qu'elle avait fait pour ramener sa fille, — quels moyens elle avait employés, — quelle démarche elle avait faite: elle fit à ces questions une réponse bien frappante. Elle dit: «J'ai prié pour elle nuit et jour.» — Mais ce n'est pas tout, sans doute? — Elle ajouta: «Je ne me suis jamais mise au lit la nuit sans laisser ma porte extérieure ouverte, et l'autre seulement fermée au loquet. Je pensais que si ma fille revenait une nuit pendant que je serais au lit, elle ne pourrait pas alléguer qu'elle avait trouvé ma porte fermée, ni jamais dire qu'elle était retournée à la maison de sa mère, mais qu'elle n'avait pu y entrer.» Et les choses eurent lieu ainsi. — Sa fille revint à elle une nuit. Elle essaya d'aller à la portée et la trouva ouverte; elle entra incontinent, et une fois rentrée elle ne pécha plus.

Cette porte ouverte avait été le salut de son âme.

Chers amis, cette porte ouverte est une belle image de ce qu'est le cœur de Dieu à l'égard des pécheurs. — La porte de miséricorde est tenue ouverte; elle n'est jamais fermée qu'au loquet. — Le cœur de Dieu est plein d'amour et de compassion. Quelque homme que vous ayez été, en quelque instant que vous veniez à lui, à minuit ou à toute autre heure, — vous trouverez toujours Dieu prêt à vous recevoir, à vous pardonner et à vous accueillir dans sa maison. Tout est prêt, — QUE CELUI QUI VEUT VENIR VIENNE.

Et parmi tous ces millions d'êtres qui se sont tournés vers Dieu et se sont repentis, qui s'est jamais repenti de sa repentance! Je peux répondre hardiment, pas un seul. Chaque année on en voit des milliers qui se repentent de leur folie et de leur incrédulité, qui s'affligent du temps qu'ils ont mal employé; des milliers qui regrettent leur ivrognerie, leur jeu, leur libertinage, leurs adultères, leurs jurements et tant de bonnes occasions négligées; mais pas un seul ne s'est levé pour déclarer au monde qu'il se repentait de s'être repenti et de s'être donné à Dieu. Les traces de ses pas, imprimées dans le sentier étroit de la vie, étaient toutes dans une même direction, on n'en voyait pas un qui fût retourné en arrière, parce qu'il aurait trouvé que la route étroite n'était pas la bonne.

Je me rappelle d'avoir lu un remarquable événement qui eut lieu dans une maison de prière où prêchait un ministre puritain, M. Doolittle, il y a deux cents ans environ. Juste au moment où il allait commencer son sermon, il vit un jeune homme, étranger à son auditoire, entrer dans son église. Il jugea à son extérieur qu'il était inquiet sur son âme, et encore irrésolu au sujet de la religion. Il hasarda une curieuse expérience, que Dieu bénit, pour l'âme du jeune homme.

Avant que M. Doolittle eût indiqué son texte, il se tourna vers un vieux chrétien qu'il vit dans un côté de l'église, et le désignant par son nom, il lui dit: «Frère, vous repentez-vous d'avoir servi Dieu?» Le vieux chrétien se leva hardiment devant la congrégation et dit: «Monsieur, j'ai servi le Seigneur dès ma jeunesse, et il ne m'a jamais fait que du bien

Et se tournant de l'autre côté, M. Doolittle s'adressa à un autre chrétien, auquel il dit: «Frère, vous êtes-vous jamais repenti d'avoir servi Christ?» — Et celui-ci, se levant comme le premier, lui répondit: «Monsieur, je n'ai jamais été réellement heureux que depuis que j'ai pris la croix et servi le Seigneur Jésus-Christ.»

Alors M. Doolittle, se tournant vers le jeune homme, lui dit: «Jeune homme, voulez-vous vous repentir? voulez-vous vous charger de la croix? voulez-vous commencer à servir Dieu dès aujourd'hui?» — Dieu donna force et vertu à ces paroles, et le jeune homme se leva devant l'assemblée et répondit d'un ton humble: «Oui, monsieur, je le veux!» et ce jour même fut le commencement de la vie éternelle dans son âme.

Oh! ami lecteur, soyez sûr que les deux réponses que M. Doolittle reçut ce jour-là sont l'expérience de tout vrai chrétien. Croyez qu'aucun homme ne s'est jamais repenti de sa repentance. Aucun ne s'est affligé d'avoir servi le Seigneur, aucun n'a dit à la fin de ses jours: «J'ai trop lu ma Bible, — j'ai trop pensé à Dieu, — j'ai trop prié, j'ai pris trop soin de mon âme.»

Oh! non, les enfants de Dieu diront tous et toujours: «Si je recommençais à vivre, je marcherais plus étroitement uni à Dieu que je ne l'ai fait jusqu'ici. Je déplore de ne l'avoir pas mieux servi.»

Le chemin du Seigneur peut avoir ses croix, mais c'est un chemin agréable, un sentier de paix. Certainement, ce seul fait dit plus que des volumes. C'est un fait qui fortifie tous les arguments que j'ai déjà avancés. Sûrement, il est bon que l'homme se repente. Ce sont là de puissants encouragements, et l'homme impénitent est sans excuse.

Et maintenant, j'ai mis sous vos yeux les trois points que je me suis proposé de développer en commençant ce traité. Je vous ai montré la nature de la repentance envers Dieu, — la nécessité de cette repentance — et les encouragements qui nous y poussent. Il ne me reste plus qu'à terminer par quelques mots d'application pratique et affectueux pour les âmes de tous ceux qui l'ont lu.


APPLICATION.

1. Mon premier mot sera une parole d'avertissement que je présente à toute âme impénitente dans les mains de laquelle ce traité peut tomber; car je ne saurais douter qu'il n'y en ait plusieurs dans ce nombre qui ne soient pas sauvés, plusieurs qui ne soient pas repentants envers Dieu et ne croient pas en Jésus-Christ. Je ne peux ni ne dois croire qu'il en soit autrement, et mon premier mot sera une parole d'avertissement tendre et affectueux pour tout être impénitent et inconverti qui peut lire ce traité, et je leur répéterai: «Repentez-vous ou vous périrez.»

Quel plus fort avertissement puis-je vous donner que celui contenu dans mon texte même? Quelles paroles plus solennelles et plus émouvantes que celles de mon Seigneur et Maître: «À moins que vous ne vous repentiez, vous périrez tous également!» Oui, vous qui les lisez et qui savez que vous n'êtes pas en paix avec Dieu, — qui êtes indécis et hésitant en religion, — vous êtes l'homme auquel les paroles de mon texte arrivent à propos: «Si tu ne te repens (toi-même), tu périras

Quelles paroles terribles! Qui peut mesurer tout ce qu'elles contiennent? «Tu périras.» — Tu périras en corps, — en âme, — et tomberas à la fin misérablement en enfer. —

Je ne me risquerai pas à peindre et à développer les horreurs que renferme cette pensée.


toutes ces choses ne sont que de faibles emblèmes de la réalité de l'enfer; — et c'est vers cet enfer que tout être impénitent s'achemine journellement. Oui! Églises et chapelles, — hommes de salon ou de chaumières, — hommes de science, de fortune et de respectabilité, tous ceux qui refusent de se repentir cheminent vers l'enfer. «Si vous ne vous repentez, vous périrez tous.»

Pensez aussi à la grandeur du danger! Où sont vos péchés, vos nombreux péchés? Vous savez que vous êtes pécheur. Vous devez en être convaincu. En vain prétendriez-vous que vous n'avez commis aucun péché. Or, où sont-ils vos péchés, si vous ne vous êtes jamais repenti, si vous n'avez jamais pleuré sur eux, si vous ne les avez jamais confessés, si vous n'avez jamais couru vers Christ ni obtenu pardon par son sang! Oh! prenez garde à vous. — L'abîme est prêt à vous engloutir. Le diable dit de vous: «Celui-ci m'appartient.» Prenez-y garde, souvenez-vous des paroles de mon texte: «Si vous ne vous repentez, vous périrez tous également.» Ces paroles ne sont pas de moi, elles sont de Christ. — Ce n'est pas moi qui les dis, c'est lui, Christ le miséricordieux Sauveur.

Pensez à votre culpabilité. Oui, je le dis sans hésiter, votre culpabilité.

Il est coupable l'homme qui ne se repent pas. — Il en est responsable devant Dieu. C'est en vain qu'il essaierait de le nier. Que disait Paul aux Athéniens? «Dieu a ordonné que tous les hommes en tout lieu se repentent (Actes, XVII, 30).» Et que disait notre Seigneur de Chorazin et de Bethsaïda? Pourquoi ces villes étaient-elles si coupables? pourquoi leur position en enfer était-elle si insupportable? Parce qu'elles ne s'étaient pas repenties et n'avaient pas cru. C'est donc le témoignage exprès du Fils de Dieu que l'homme impénitent, qui a été appelé à la repentance, est plus coupable que s'il n'avait jamais été invité à se repentir.

Pensez aussi à la folie de l'homme impénitent. Oui, je dis la folie. Le monde auquel vous êtes enchaîné se dissout déjà sous vos pieds. — À quoi vous serviront vos billets de banque dans le monde à venir? — Que vaudra votre or dans cent ans d'ici? — Quand votre dernière heure sonnera, tout l'or du monde ne vous sauvera pas si vous mourez dans l'impénitence. — Vous vivez pour le monde peut-être aujourd'hui. — Vous travaillez avec passion pour réussir dans vos affaires. Vous parcourez la terre et la mer pour ajouter hectares à hectares à vos terres ou pour accumuler les titres de fonds dans votre portefeuille. Vous faites ce que vous pouvez pour gagner de l'argent, pour amasser des richesses, pour augmenter vos aises et vos jouissances, pour laisser de la fortune à votre femme et à vos enfants après vous. Mais souvenez-vous que si vous n'avez pas reçu la grâce de Dieu et la véritable repentance, vous êtes un homme pauvre aux yeux du Seigneur.

Je n'oublierai jamais l'effet produit sur mon esprit, il y a quelques années, par la lecture de ce terrible naufrage qui engloutit le Central America, grand vaisseau à vapeur qui périt dans la traversée de la Havane à New-York. Ce bateau ramenait de la Californie trois ou quatre cents chercheurs d'or. Ils rapportaient leur or avec eux et revenaient dans leur patrie, se proposant d'y passer leurs derniers jours dans l'aisance. Mais l'homme propose et Dieu dispose.

Vingt-quatre heures après que le Central America eut quitté la Havane, un épouvantable orage éclata. Trois ou quatre énormes vagues frappèrent successivement le navire et l'endommagèrent gravement. La machine se dérangea et devint inutile; le milieu du navire fut exposé à la violence des flots; il se fît une voie d'eau, et, en dépit des pompes et de tous les efforts de l'équipage, le bateau commença à s'emplir; et quelque temps après, quand on vit l'inutilité des pompes pour empêcher l'eau de gagner, il devint incontestable que le Central America, ses trois ou quatre cents passagers et tout son équipage allaient s'enfoncer dans l'abîme, et que personne n'en réchapperait. — L'équipage mit alors à la mer les seuls bateaux qu'il y avait à bord; on y plaça les femmes et les enfants, avec le nombre indispensable de marins nécessaire pour la manœuvre. — Honneur à ce noble sentiment, qui dans un moment semblable poussait à sauver les êtres faibles et sans défense! Les bateaux s'éloignèrent promptement du navire, laissant derrière eux deux à trois cents individus, dont la majeure partie était des chercheurs d'or.

Un des hommes qui quittèrent le vaisseau sur le dernier des bateaux qui emportait les femmes fit la description de ce qu'il avait vu dans la cabine du navire, quand tout espoir était perdu, et que le Central America enfonçait. — Des hommes sortaient leur or. — L'un disait, tenant ouverte sa malle en cuir, qui contenait le fruit de ses longues et laborieuses épargnes: «Que celui qui en veut en prenne. Prenez, cet or ne me sert plus à rien, nous allons tous périr.» — D'autres prenaient leur poudre d'or à poignées et la répandaient dans la cabine. — «Il n'y a plus de chance de salut pour nous, notre or n'est plus bon à rien.»

Oh! quel puissant commentaire de ce qu'est véritablement la complète non-valeur des richesses, quand un homme est amené en présence de son Dieu! Les richesses ne servent à rien au jour de la colère, mais la justice délivre de la mort. Pensez à votre folie, mon bien-aimé lecteur. — Pensez à votre folie aussi bien qu'à votre danger et à votre culpabilité, si vous restez attaché à vos péchés. — Pensez à votre folie, si vous refusez d'entendre l'avertissement que je vous donne dans ce jour. — Au nom de mon Maître, je vous répète encore: «À moins que vous ne vous repentiez (vous qui venez de lire ce traité), vous périrez également


***

  2. Ma seconde parole d'application sera une invitation à tous ceux qui sentent leurs péchés, qui désirent s'en repentir et ne savent comment s'y prendre.

À ceux qui m'adressent cette question, je répondrai sans hésiter: de que je vous dis, je vous le dis au nom de mon Maître. Allez, repentez-vous, repentez-vous aujourd'hui même, repentez-vous sans délai.

Je n'ai aucune répugnance à tenir ce langage et ne partage point l'opinion de ces gens qui prétendent qu'on ne doit pas encourager les gens inconvertis à se repentir et à prier. Je vois l'apôtre? Pierre dire à Simon le magicien: «Repens-toi de cette méchanceté;» et je le vois en outre lui dire: «Prie Dieu, afin que, s'il est possible, cette pensée de ton cœur te soit pardonnée.»

Je ne veux pas être plus habile que l'apôtre, et je tiens le même langage à tout lecteur qui est inquiet sur l'état de son âme, et je lui dis: Repentez-vous, repentez-vous sans délai. Le temps viendra bientôt où vous devrez vous décider (si vous voulez jamais l'être). Pourquoi pas aujourd'hui? ce soir même!


rien de tout cela ne suffit pour sauver une âme. Il faut qu'un homme agisse aussi bien qu'il pense s'il veut aller au ciel. Il doit rompre avec ses péchés, recourir à Jésus, s'il veut éviter la condamnation. Il faut qu'il sorte du monde et porte la croix, qu'il soit décidé, qu'il se repente et qu'il croie. Un homme doit montrer ses couleurs et être trouvé à côté de Jésus, s'il veut être sauvé. — Pourquoi ne commenceriez-vous pas ce soir? Oh! REPENTEZ-VOUS, REPENTEZ-VOUS SANS DÉLAI.

Mais, me demanderez-vous encore, que dois-je faire?

Allez, vous dirai-je, criez au Seigneur Jésus-Christ aujourd'hui même. Ouvrez-lui votre cœur; — dites-lui ce que vous êtes, — ce que vous désirez; — dites-lui que vous êtes pécheur, et il n'aura pas honte de vous; — que vous voulez être sauvé, et il vous exaucera; — que vous êtes une pauvre faible créature, et il vous écoutera; — que vous ne savez que faire et comment vous repentir, et il vous donnera cette grâce. Il répandra son esprit sur vous, vous écoutera, exaucera vos prières et sauvera votre âme.

Christ est assez riche pour fournir à tous les besoins de tout le monde, et à ceux de chaque cœur inconverti, incrédule, impénitent, qui n'est ni sanctifié ni renouvelé. — Quelle est votre espérance? disait un homme à un pauvre enfant gallois qui ne savait pas beaucoup d'anglais, et qu'il trouva un jour dans une auberge près d'expirer. — Quel est votre espoir à l'égard de votre âme?

Le pauvre enfant, se tournant vers celui qui le questionnait, lui répondit dans son mauvais anglais: «Jésus-Christ est riche pour chacun et pour tous.» Il y avait une mine de vérités dans ces paroles. Oui, Jésus-Christ est tout pour toute âme d'homme; son trésor ne s'épuise jamais. Allez donc au Seigneur Jésus dans cet esprit, et il vous recevra, il ne vous méprisera point, ne vous repoussera point. Il vous accordera le pardon, la paix, la vie éternelle et la grâce de son Saint-Esprit.

Me demanderez-vous s'il y a quelque autre chose à faire?

Oui! vous répondrai-je; il faut prendre la résolution de rompre avec tout péché qui vous est connu. Que d'autres prétendent que par cet avis je vous replace sous la loi; je ne saurais me dispenser de vous le donner. Il ne peut jamais être bon de rester dans le mal. — Et l'on ne peut jamais avoir tort de dire avec Ésaïe: «Cessez de mal faire

Quel que soit votre péché, prenez la résolution, avec l'aide de Dieu, de rompre avec lui et de vous lever demain un homme changé, que ce soit la boisson ou les jurements, la violation du sabbat, la colère, le mensonge, la tromperie ou la convoitise. Quel que soit votre péché ou votre faute, prenez, avec la grâce de Dieu, le parti de vous en séparer. — Abandonnez-le sans délai, et détournez-vous-en, avec le secours de Dieu, pour le reste de vos jours. Chassez-le loin de vous, car c'est un serpent qui vous mordra et vous donnera la mort.

Je pense encore qu'il est possible que vous soyez confus de montrer votre repentance! Oh! qu'il n'en soit rien, n'ayez honte que du péché et jamais de la repentance envers Dieu; un homme peut se repentir de s'être abandonné à la boisson, aux jurements, aux mensonges, au jeu, mais de s'être repenti de prier, d'avoir de la foi en Christ, de chercher Dieu, de prendre soin de son âme, jamais; aussi longtemps que vous vivrez, ne soyez honteux d'aucune de ces choses.

Je me souviens d'un fait arrivé il y a quinze ou seize ans, et qui, venu à ma connaissance, me montra ce que peut faire la honte. J'assistais un homme mourant; — il avait été sergent au 7e régiment des dragons de la garde. Il avait détruit sa santé par l'usage des boissons spiritueuses, et avait été longtemps insouciant et indifférent sur l'état de son âme. Il me dit sur son lit de mort que quand il commença à prier pour la première fois, il avait tant de peur que sa femme ne s'en doutât, que lorsqu'il montait l'escalier en revenant de la prière, il ôtait ses souliers, et marchait sur ses bas pour ne pas faire de bruit en rentrant, afin que sa femme ne s'aperçut pas de son retour et ne lui demandât pas où il avait passé son temps. Je crains en vérité qu'il n'y en ait beaucoup qui fassent de même. Gardez-vous de les imiter. Ne rougissez jamais de chercher Dieu.

Peut-être êtes-vous effrayé de vous repentir.

Vous vous trouvez tellement mauvais et indigne, que vous pensez que Christ ne voudra pas de vous. Mais je vous en supplie de nouveau, bannissez cette crainte et n'ayez jamais peur de vous repentir. Le Seigneur Jésus-Christ est la bonté et la miséricorde même; «il ne brisera point le roseau froissé et n'éteindra point le lumignon qui fume encore.» Ne craignez donc pas de vous approcher de lui. — Il y a un confessionnal tout prêt pour vous, — qui n'a point été fait de main d'homme. Le trône de la grâce est le véritable confessionnal; — il y a un confesseur tout disposé à vous entendre.

Vous n'avez besoin d'aucun homme consacré, prêtre, évêque ou ministre, qui vienne s'interposer entre vous et Dieu. Le Seigneur Jésus est le véritable grand prêtre, le réel confesseur; aucun n'est aussi sage et n'aime autant que lui; lui seul peut vous absoudre et vous renvoyer avec un cœur léger et dans une paix parfaite. Oh! acceptez l'invitation que je vous apporte de sa part. Ne craignez rien. Christ n'est pas un homme austère, il ne méprise personne. Levez-vous aujourd'hui même, courez à lui. Allez à Christ et vous repentez dès ce soir, sans délai.

***

3. Mon dernier mot d'application sera pour ceux qui ont connu ce que c'est que la repentance par leur propre expérience.

Je l'adresse à tous ceux qui, par la grâce de Dieu, ont senti leurs péchés, les ont pleurés, s'en sont confessé, y ont renoncé et ont trouvé la paix dans le sang de Jésus-Christ. Que leur dirai-je autre que ceci: Tenez ferme votre repentance. Qu'elle devienne une habitude de votre âme jusqu'à votre dernière heure; — qu'elle soit un feu qui brûle sans cesse et sans s'affaiblir jamais; tenez ferme votre repentance si vous aimez la vie.

N'allez pas croire que je pense à substituer la repentance à Christ et remettre votre âme sous le joug de la servitude, ni mesurer le degré de votre justification à celui de votre repentance, ni supposer que vos péchés ne vous sont pas remis à cause de l'imperfection de votre repentance. — Non! la justification et la repentance sont deux choses entièrement différentes. — Gardez-vous de les confondre. — C'est la foi seule qui justifie, — la foi qui se repose sur Christ; mais après tout veillez sur votre repentance d'une manière jalouse.

Toutes les fois que vous voyez la nonchalance atteindre votre âme, — que vous la trouvez paresseuse, insouciante, froide et indifférente sur les petits péchés, — regardez à votre cœur, et prenez garde de peur que vous ne tombiez. Dites à votre âme:

Oh! mon âme, que vas-tu faire? as-tu oublié la chute de David? le renoncement de Pierre? as-tu oublié le malheur qui atteignit le premier et les pleurs du second? Réveille-toi, mon âme! attise le feu, que la flamme soit claire. Retourne vers ton Dieu, que ton repentir soit plus vivant.

Hélas! combien, dans les meilleurs jours d'un chrétien, il y a peu d'heures dont il n'ait pas à se repentir.

Cher lecteur, repentez-vous jusqu'au dernier jour de votre vie; vous aurez toujours des péchés à déplorer, des infirmités à confesser.

Portez-les chaque jour aux pieds de Jésus-Christ pour obtenir chaque jour une provision de miséricorde et de grâce.

Confessez-vous journellement à votre Grand Prêtre, pour en recevoir l'absolution. Nourrissez-vous chaque jour de l'Agneau pascal; mais n'oubliez jamais qu'il était ordonné de le manger avec des herbes amères! «Monsieur, disait un jeune homme à Philippe Henry, combien de temps un homme doit-il continuer à se repentir? Combien de temps, M. Henry, croyez-vous devoir vous repentir vous-même?» — Quelle fut la réponse du vieux Philippe Henry? La voici: «Monsieur, j'espère porter ma repentance jusqu'aux portes des cieux. — Chaque jour, je me trouve pécheur, et chaque jour j'ai besoin de me repentir; — aussi j'espère que ma repentance m'accompagnera jusqu'aux portes de l'éternité.»

Lecteur, que ce soit là notre théologie, la vôtre, la mienne! Puisse notre repentance envers Dieu, et la foi en notre Seigneur Jésus-Christ, être Jachin et Boaz, les deux grandes colonnes devant le temple de notre religion, les pierres de l'angle de notre système de christianisme (2 Chron., III, 47). Que les deux ne soient jamais séparées. Puissions-nous, quand nous nous repentons, croire; — et quand nous croyons, nous repentir! Et puisse la repentance et la foi, — la foi et la repentance, — être toujours par-dessus tout et avant tout les articles principaux et dominants de nos convictions.

FIN.



- Table des matières -