Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

CORRESPONDANCE

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Question:

De quelle manière doit-on comprendre et réaliser les versets 26, 27 du chapitre XIV de l'Évangile de Luc?

(Si quelqu’un vient à moi, et s’il ne hait pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, et ses soeurs, et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix, et ne me suit pas, ne peut être mon disciple.)

Réponse:

Il est évident que l'on ne doit nullement chercher à diminuer la force de ces paroles du Seigneur.

Ce n'est que dans l'Évangile de Luc que nous trouvons le mot «haïr» introduit en rapport avec les relations naturelles; mais Luc va plus loin que les autres évangélistes en montrant comment Dieu met fin à tout ce qui tient au «vieil homme».

Il s'agit de le dépouiller, car il se corrompt selon les convoitises trompeuses (Éphésiens IV, 22). Il faut un renoncement complet: «la vérité qui est en Jésus» suppose un changement radical, un renouvellement de l'esprit de notre entendement. Les vieilles choses passent, toutes choses deviennent nouvelles.

Ce qui retenait le cœur et dominait les affections doit être soumis à une puissance supérieure où TOUT SE RÈGLE SELON DIEU et selon son amour parfait.

Pour opérer ce changement chez nous, il faut nécessairement que Dieu intervienne. Nous sommes par nature ténèbres; et les ténèbres ne peuvent produire la lumière. Mais le chrétien est «lumière dans le Seigneur» (Éphésiens V, 8).

Chez le vieil homme, le «moi» domine et règle tout; chez le nouvel homme, le «moi» est mis de côté et remplacé par Christ (voyez Galates II, 20, 21).

Or, nous avons beaucoup de peine à saisir la nécessité absolue pour nous de ce changement moral.

Les foules croyaient qu'elles pouvaient suivre Jésus, jouissant de tous les bienfaits dont sa grâce les comblait sans que leur cœur fût changé. Voilà pourquoi le Seigneur montre toute la gravité de ce qu'elles avaient si légèrement entrepris. Il est facile de dire: «Je te suivrai, Seigneur»; mais plusieurs se retirent dès qu'ils commencent à s'apercevoir des difficultés de la course (Jean VI, 66); ou bien on veut poser des conditions; et lorsque Jésus dit: «Suis-moi», on trouve des difficultés imprévues dans le chemin (Luc IX, 57-62).

L'homme croit qu'il peut se rendre agréable à Dieu et s'approcher de Lui: c'était la pensée de Caïn, qui apporta à Dieu les fruits de la terre maudite. Le Seigneur nous fait voir que le cœur est entièrement mauvais, en sorte qu'il faut haïr même sa propre vie:

«Quiconque d'entre vous ne renonce pas à tout ce qu'il a ne peut être mon disciple» (XIV, 33).

Il n'est pas question ici de remplacer une affection et une responsabilité par une autre qui est plus forte, comme dans le cas du mariage (Matthieu XIX, 5), mais il s'agit d'entrer dans UNE SPHÈRE NOUVELLE OÙ TOUT EST DE DIEU ET NON PAS DE L'HOMME, et où l'on aime alors non pas pour la satisfaction personnelle qu'on tire de l'affection, mais selon la révélation que Dieu a faite de Lui-même en Christ, puisant à la source intarissable de l'amour parfait dans la lumière de sa présence, et trouvant un objet divin et éternel pour le cœur dans la personne du Sauveur.

Le Saint-Esprit est le mobile de cet amour dans le cœur: toutes les relations naturelles se trouvent dans cette sphère divine, car elles sont établies de Dieu; mais elles sont assises sur une base nouvelle:

le cœur y entre selon Dieu et ses pensées,

et non pas d'une manière volontaire et charnelle.

Pour réaliser tout cela de fait, il faut avant tout le changement moral, ou, en d'autres termes, la NOUVELLE NAISSANCE; puis, il faut être délivré de soi-même, afin de servir Dieu en nouveauté d'esprit (Romains VII, 6); ensuite, il faut la vigilance, afin de RESTER DANS LA DÉPENDANCE DE DIEU et résister aux séductions de l'adversaire: nous avons à nous revêtir de toute l'armure de Dieu, à nous servir de l'épée de l'Esprit, à prier sans cesse.

Dans l'Évangile de Luc, il est dit que l'on doit PRENDRE LA CROIX CHAQUE JOUR (IX, 23).



 

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