Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ÂME ENSEIGNÉE PAR JÉSUS

***

(Lisez Luc V, 1-11.)


«La foule se jetait sur Jésus pour entendre la parole de Dieu.»

Louable empressement, zèle merveilleux, bien justifié d'ailleurs si l'on considère la personne qui parlait.

Quel prédicateur semblable n’y eut-il jamais sur la terre?

Quel homme parla jamais comme Celui des lèvres duquel découlaient la grâce et la vérité?


Mais, chose remarquable, à la fin de ce ministère si rempli, pendant lequel notre adorable Sauveur ne prenait aucun repos, allant de lieu en lieu, de bourgade en bourgade, pour prêcher l'Évangile, nous voyons bien PEU D'ÂMES VRAIMENT ATTEINTES.

La semence avait été abondamment semée par le semeur, mais que de cœurs durs, ou superficiels, ou envahis par les soucis et les voluptés de la vie elle avait rencontrés! Bien peu de ces «cœurs honnêtes et bons», droits devant Dieu, l'avaient reçue pour produire du fruit.

D'où vient cela, cher lecteur?

C'est qu'il faut que la parole de Dieu soit mêlée avec la foi en ceux qui l'entendent, sans quoi elle ne sert de rien.

Il est facile d'être ému en entendant une prédication faite à une grande foule; il y a souvent comme un courant qui saisit et parcourt tout; mais, prenons garde, il faut plus qu'une émotion passagère:

– il faut avoir affaire personnellement avec Dieu dans sa conscience;

– il faut se trouver seul à seul en sa présence pour apprendre de Lui ce que nous sommes et ce qu'il est.

 – Sans cela, il ne saurait y avoir de vraie et sérieuse conversion.

Or, c'est là ce que nous trouvons dans le récit placé sous nos yeux. Il y avait dans cette foule quelqu'un avec qui Jésus avait affaire.

Et croyez-le, cher lecteur, II désire aussi se trouver seul avec vous pour vous enseigner ce que vous n'apprendrez jamais autrement.

Jésus monta dans l'une des nacelles «qui était à Simon». Qui était ce Simon?

D'après tout ce que nous connaissons de lui, ce n'était ni un grand, ni un riche de ce monde, mais un brave et honnête pêcheur, bon Juif aussi, observant la loi, montant sans doute à Jérusalem aux fêtes prescrites, fréquentant la synagogue aux jours de sabbat, et très probablement baptisé du baptême de Jean, en signe de repentance. C'était un homme honorable et religieux, nous n'en pouvons douter.

Mais, plus que cela: il avait déjà rencontré Jésus.

Son frère André était un de ceux qui, sur la déclaration de Jean-Baptiste, avaient suivi Jésus comme l'Agneau de Dieu, et l'avaient reconnu pour le Messie promis. André avait annoncé la bonne nouvelle à Simon et l'avait amené à Jésus, qui lui avait dit:

«Tu es Simon, fils de Jonas; tu seras appelé Céphas, ce qui veut dire Pierre.»

Simon-Pierre était donc un homme honnête, religieux, reconnaissant Jésus comme étant le Messie prédit par les prophètes; mais, avec tout cela, il lui manquait UNE CHOSE, la chose essentielle.

Oui, cher lecteur, comme Simon-Pierre,

vous pouvez être parfaitement honnête et honorable; comme le jeune homme qui avait observé ses devoirs dès sa jeunesse,

vous pouvez être religieux, accomplissant tout ce qui tient à la religion, dimanche et jours de fête, et même chez vous;

vous pouvez avoir une foi tout à fait orthodoxe, reconnaissant Jésus pour le Fils de Dieu et la Bible pour la parole tout entière inspirée de Dieu;

vous pouvez avoir tout cela dans votre esprit et y tenir,

et cependant manquer encore de la chose seule importante. CELLE-LÀ, ON NE L'APPREND QU'EN LA PRÉSENCE DE DIEU.

«Mène en pleine eau», dit Jésus à Simon, «et lâchez vos filets pour la pêche.»

II fallait s'éloigner de la foule dont le bruit, le mouvement et l'agitation n'auraient pas convenu à ce que Jésus avait à enseigner à Pierre.

Ce n'est pas quand les oreilles et les yeux sont remplis des occupations et des mille voix du monde que l'on peut apprendre de Jésus.

Pourquoi tant d'âmes viennent-elles à des réunions, à des prédications, et sortent-elles insensibles?

C'est qu'au-dessus de la voix douce et pleine de grâce du Sauveur, domine la voix des soucis, des préoccupations et des plaisirs. Jésus vous invite, chères âmes, à venir un peu avec Lui; Il a quelque chose à vous dire et à vous apprendre, et c'est pour votre bonheur. Ah! laissez un moment tout ce qui vous occupe et vous empêche d'entendre. Venez dans la barque avec Jésus.

«Lâchez vos filets pour la pêche»; c'est l'ordre de Jésus.

Mais est-ce pour cela qu'il a voulu tirer Simon à l'écart?

Non; mais c'est le point de départ; C'EST LA PREMIÈRE ÉPREUVE, CELLE DE L'OBÉISSANCE, et c'est toujours, sous une forme ou sous une autre, le fond de l'appel de Dieu.

«Sors de ton pays», dit Dieu à Abraham;

«Lève-toi, et entre dans la ville», dit le Seigneur à Saul, prosterné sur le chemin de Damas.

Ce que Dieu demande tout d'abord, c'est l'obéissance,

c'est la soumission à sa parole,

même quand les difficultés et les impossibilités sont là.

«Nous avons travaillé toute la nuit et nous n'avons rien pris»: telle est la première partie de la réponse de Simon.

Quel aveu d'impuissance!

Quelle image frappante du travail de l'homme qui n'aboutit à rien!

On se place dans les circonstances les plus favorables, on se donne toute la peine imaginable, et tout cela est pour néant. On se travaille pour une position, pour une fortune, dans ce monde, c'est néant; on se donne de la peine pour se distraire, s'amuser, c'est néant; on veut se faire une justice devant Dieu par son travail et ses œuvres, et c'est néant.

«Rien pris»; non, par vous-même vous ne pouvez rien prendre qui vaille la peine; tout disparaît, s'écroule, s'évanouit.

Oh! puissiez-vous, comme Simon, être réduit à faire cet aveu de votre impuissance absolue et reconnaître que, malgré tous vos efforts, vous n'avez «rien pris» qui ait pu vous satisfaire.

Mais écoutez la seconde partie de sa réponse:

«Toutefois, sur ta parole, je lâcherai le filet.»

Voilà ce qui dénote un cœur droit, un cœur honnête et bon.

Il obéit, quelle que soit la difficulté ou l'impossibilité apparente; car si dans la nuit, moment favorable, ils n'ont rien pris, prendront-ils quelque chose de jour?

«SUR TA PAROLE», voilà l'obéissance, la soumission implicite à la parole de Dieu; c'est ce que Dieu demande, c'est ce qui lui plaît, c'est le premier pas dans son chemin. C'est ce qui montre que la foi est mêlée avec la parole dans le cœur. «Abraham obéit», Saul de Tarse «obéit».

Cher lecteur, êtes-vous disposé à obéir implicitement à la parole de Dieu, quoi que ce soit qu'elle demande?

Simon l'a fait, et voyons quel en est le résultat.

Dans cet endroit si stérile durant la nuit, c'est-à-dire au moment le plus favorable pour la pêche, — maintenant, sous la lumière du jour qui écarte les poissons en leur permettant de voir barque, filets et pêcheurs, voilà que les poissons viennent en foule.

Qui les amène, qui les rassemble, qui les retient?

Ah! quel autre que Celui qui les a créés! Ils obéissent à son commandement! Quelle révélation pour Simon!

Cet homme simple d'apparence, qui, à le voir, n'a rien qui le fasse désirer, c'est bien plus qu'un prophète, puissant en paroles et en œuvres, plus que le Messie qu'il a reconnu, c'est Jéhovah, le Dieu d'Israël, le Créateur Tout-Puissant.

La gloire éclate sous l'humiliation de Jésus, et Simon est devant cette gloire et cette puissance. C'est pour cela que Jésus l'a conduit à l'écart loin de la foule; c'était pour lui montrer qui Il était.

Cher lecteur, Dieu veut aussi t'amener, hors des bruits du monde, en sa présence.

Ne veux-tu pas venir, apprendre à connaître, dans l'intimité de son amour, le Tout-Puissant, qui veut bien se faire connaître à toi dans la face adorable du Seigneur Jésus-Christ?

Mais quel fut l'effet produit sur Simon-Pierre?

Le Créateur était venu le trouver au milieu de ses occupations, II l'avait emmené à l'écart (combien peu Pierre se doutait de ce qu'il allait apprendre), et là, II s'était révélé à lui.

Le Dieu de gloire qui, autrefois, était apparu à Abraham se trouvait là, dans la barque!

Oh! chose merveilleuse!

Ce n'est pas la créature qui vient au Créateur; elle ne le peut, elle ne le désire pas!

C'est le Créateur qui s'abaisse, dans son infinie miséricorde, et vient jusqu'à elle et au-devant d'elle.

Avez-vous jamais pensé à cela, lecteur?

Celui qui était devant Pierre et lui parlait était Jéhovah; Celui qui nous parle en ce moment est le même.


«Dieu nous a parlé dans le Fils.»


Ah! comment échapperons-nous si nous négligeons d'écouter sa parole?

Dieu est LUMIÈRE, et cette lumière resplendit sur Simon-Pierre, elle révèle toutes choses. Il reconnaît dans cette lumière la gloire du Créateur; mais le Créateur, c'est aussi le Dieu saint et juste.

C'est Celui dont la sainteté orne la demeure, devant qui les séraphins se voilent la face en criant: «Saint, Saint, Saint!»

C'est Celui dont les yeux «sont trop purs pour voir le mal»;

C'est Celui dont la justice est comme de hautes montagnes, le juste Juge qui ne tient pas le coupable pour innocent.

Il est là, devant Pierre, et Pierre est devant Lui.

Tout l'éclat de ce qu'il est rayonne au fond de l'âme de Pierre. Il est en présence de Dieu, il n'y avait jamais été. Il pouvait dire, comme Job:

«Mon oreille avait entendu parler de toi, et maintenant mon œil t'a vu.»

C'est pour cela que Jésus l'a mené en pleine eau.

Lecteur, connaissez-vous Dieu, non pour avoir entendu parler de Lui, mais pour avoir été réellement en sa présence?

Si cela n'est pas, vous ne le connaissez pas encore; si vous dites: Comment le saurai-je? notre récit va vous le dire.

Dans la lumière de la présence de Dieu, nous ne voyons pas seulement ce qu'il est, mais cette lumière nous découvre à nous-mêmes ce que nous sommes.

Tous les haillons de la propre justice et de la religiosité; tout le vernis de notre honnêteté et de notre moralité devant les hommes; toutes les feuilles de figuier dont nous aimons à nous couvrir; toutes nos prétentions, tout cela tombe et s'évanouit, et nous restons nus devant Dieu, dont le regard sonde les cœurs et les reins.

Comme Adam, nous sommes nus, à découvert, et cette lumière pure dévoile toutes nos souillures. Des pieds à la tête, nous en sommes couverts, et nous le voyons.

Un Ésaïe, dans cette lumière, s'écrie: «C'est fait de moi!»

Un Job dit: «J'ai horreur de moi!»

Un Pierre, honnête et pauvre pêcheur, tombe aux pieds de Jésus et s'écrie: «Seigneur, retire-toi de moi, car je suis un homme pécheur!»

Il voit clairement ce qu'il est: «un homme», devant le Créateur; «un homme pécheur», devant le Dieu saint et juste; «un homme coupable», devant son juge; Lui-même se juge tel.

La frayeur le saisit; car comment l'homme mortel et pécheur subsisterait-il devant le Dieu fort?

Il se jette à genoux; c'est sa place, l'humiliation; il ne s'éloigne pas cependant. Où irait-il loin de la face de Dieu? Partout maintenant il la rencontrerait. Et d'ailleurs, s'il y a quelque ressource, n'est-ce pas là? Il sait qu'il ne mérite que la mort, l'éloignement de Dieu à jamais. «Retire-toi de moi», c'est tout ce qu'il mérite.

Il se juge, il prend le parti de Dieu contre lui-même.

Oh! quelle angoisse, quel labourage de l'âme que cette conviction de péché en la présence de Dieu!

Mon lecteur, connaissez-vous ce travail de l'Esprit de Dieu?

Ce n'est pas que Dieu n'ait voulu le produire en vous. Il a lutté avec vous, vois présentant sa parole, l'épée de l'Esprit qui pénètre et découvre tout dans l'âme. Elle vous a dit que vous êtes un pécheur perdu. Mais n'avez-vous pas traité la chose à la légère?

N'avez-vous pas détourné la pointe de l'épée, lui opposant le bouclier de votre indifférence?

Je vous déclare que si vous n'avez pas été dans cette profonde conviction de votre état de péché et de misère, vous n'avez pas encore connu Dieu, vous n'avez pas été devant Lui. Sans cela, vous auriez été jeté par terre comme Pierre, comme Saul de Tarse, comme le geôlier, et vous vous seriez écrié: «Ô Dieu, sois apaisé envers MOI, le pécheur»

C'est pour apprendre cela à Simon que Jésus lui avait dit d'aller en pleine eau.

Vous êtes-vous jamais retiré dans la solitude et vous êtes-vous placé en présence des saintes exigences de la nature de Dieu?

Il vous voit et vous sonde tel que vous êtes; l'avez-vous vu, vous êtes-vous vu devant Lui?

Oh! que de conversions languissantes, à peine dignes de ce nom!

On s'est un peu réjoui des paroles de grâce, mais le cœur n'a pas été labouré; on n'a pas mené deuil sur ses péchés, sur ses nombreux péchés, et l'on AIME peu.

Mais, direz-vous, Dieu m'amène-t-Il donc en sa présence pour me rendre malheureux?

Oui, lecteur. «Sentez vos misères et pleurez», dit la parole.

IL FAUT QUE VOUS CONNAISSIEZ VOTRE MISÈRE POUR APPRÉCIER LA DÉLIVRANCE; il faut que le malade sente qu'il est malade pour apprécier le médecin.

Saul de Tarse, dans la conviction profonde de ses péchés, reste trois jours et trois nuits sans manger ni boire.

Croyez-vous que le geôlier de la ville de Philippes fut heureux, quand, saisi de terreur devant la puissance de Dieu, il se jette aux pieds des apôtres et s'écrie: «Que faut-il que je fasse pour être sauvé?»

Mais si Dieu veut sonder votre blessure et s'il veut que vous la sondiez, c'est pour la guérir sûrement. Et votre bonheur sera en raison de votre conviction de péché, du jugement que vous aurez porté sur vous-même. «Elle a beaucoup aimé», est-il dit de la grande pécheresse. D'où vient cela.   C'est qu'il lui avait été beaucoup pardonné, et elle le savait.

Jésus ne se retire pas, Il ne s'éloigne pas. Jamais Dieu ne s'éloigne du pécheur brisé à la vue de ses péchés.

C'est ce que Dieu aime: «Les sacrifices de Dieu sont un esprit brisé.» Il regarde à celui qui a «l'esprit brisé». Il le vivifie et le guérit.

Jésus reste là. Il a encore quelque chose à apprendre à Simon Pierre.

Pierre n'aurait jamais pu apprendre cette chose, sans avoir d'abord appris les deux autres:

1. ce qu'est Dieu,

2. ce que lui, Pierre, était.

Saul de Tarse avait besoin d'être brisé. Vous en avez besoin; l'avez-vous été?

Quelle est donc cette chose que Jésus voulait apprendre à Pierre? C'est la GRÂCE.

La frayeur remplissait l'âme de Simon.

La conviction de son état de péché l'avait abattu aux pieds de Jésus.

La rencontre avec son Créateur l'avait jeté dans la poudre. C'était sa place.

Mais, maintenant, il va voir resplendir la gloire du Dieu SAUVEUR.

Et c'est en cela que se plaît le cœur de Dieu; II aime à se révéler comme Sauveur.

«II n'y a point de Dieu Fort, Juste et Sauveur que moi», dit-Il.

«C'est moi, c'est moi qui suis l'Éternel, et il n'y a point de Sauveur que moi.»

«Vous, tous les bouts de la terre, regardez vers moi, et soyez sauvés.»

Jésus signifie Sauveur, et la première proclamation de sa venue sur la terre est: «LE SAUVEUR VOUS EST NÉ.»

Oui, le Dieu Créateur est aussi le Dieu Sauveur, et de ses lèvres, sur lesquelles la grâce est répandue, Pierre entend sortir ces paroles, qui étaient un baume pour son pauvre cœur brisé:

«NE CRAINS PAS!»

Ah! c'est là ce que Dieu aime à faire entendre au cœur qui tremble à sa parole, à celui qui se reconnaît pécheur et se juge devant Lui.

S'il amène une âme en sa présence, ce n'est pas pour la condamner, c'est pour lui faire connaître l'amour qui chasse la crainte.

Ce n'est pas pour atténuer le péché, oh! non!

Tu es pécheur, digne de mort; toutefois, «ne crains pas». C'est Dieu qui te le dit. Lui seul pouvait dire: «Ne crains pas». Celui qui prononce cette parole à Pierre est Celui qui rassemblait les poissons dans le filet;

C'EST LE CRÉATEUR,

LE DIEU QUI NE PEUT MENTIR.

Ah! je puis m'abandonner avec confiance à sa parole. Il me connaît mieux que je ne me connais; II voit mes péchés mieux que moi, et cependant II dit: «Ne crains pas.» Je puis le croire.

Oui, chère âme, tu peux croire à cette parole de grâce.

Celui qui la prononce et qui te l'adresse est Celui qui, pour ôter tes affreux péchés qui te remplissent de crainte devant Dieu, les a portés sur la croix;

c'est Celui qui, pour ôter de ton âme la crainte de la mort et du jugement, a été Lui-même dans la crainte et l'angoisse (Marc XIV, 33), qui a subi le jugement et est descendu dans la mort pour toi.

Oh! tu peux le croire. Son cœur veut bannir de ton âme toute crainte. Il en a acquis le droit sur la croix. Le Créateur est le Sauveur.

Sa parole fut puissante pour créer le monde; SA PAROLE EST PUISSANTE POUR SAUVER L'ÂME, et, sauvée par un tel Rédempteur, comment aurait-elle de la crainte?

Pierre crut la parole de Jésus.

La crainte disparut de son âme. La lumière de la grâce resplendissait en lui; Celui qui l'avait convaincu de péché était Celui qui, sur la terre, avait l'autorité de pardonner les péchés.

Et maintenant, cher lecteur, maintenant qu'il a porté les péchés sur la croix, ne croirez-vous pas que ce sont les vôtres, et la crainte ne disparaîtra-t-elle pas de votre cœur?

Mais quel fut pour Pierre le résultat de cette exhortation de Jésus?

Quand une fois la crainte a disparu de l'âme, elle est libre.

La crainte asservit, ou plutôt est l'effet de la servitude où l'on est par suite du péché. Or, le Fils de Dieu est venu nous affranchir, et nous n'avons pas «reçu l'esprit de servitude pour être encore dans la crainte.» Et lorsqu'on est délivré, affranchi, dégagé des liens, on est en état de servir.

L'amour de Jésus va plus loin que d'ôter la crainte.

Celui qu'il a délivré, Il se l'associe. Il veut l'employer avec Lui et pour Lui pour annoncer ses vertus.

Si l'on est sauvé, c'est pour devenir soi-même, de la part de Jésus, un canal de bénédictions pour d'autres.

Avoir connu ses péchés en la présence de Dieu, avoir vu et saisi Christ comme Sauveur parfait, être affranchi de toute crainte, vous place avec Jésus dans la même position que Lui.

On devient lumière et bénédiction, et, le cœur rempli de joie, on parle de Jésus qui nous a amenés dans sa merveilleuse lumière.

«De l'abondance du cœur, la bouche parle»,

et qu'est-ce qui remplit le cœur du croyant sauvé?

Oh! quelle grâce, quelle occupation bénie!

Jésus dit à Pierre: «Tu prendras des hommes.» Tu seras le moyen de sauver des âmes. C'est la conséquence naturelle de l'association avec Jésus.


Cher lecteur croyant, as-tu compris que de celui qui croit en Christ coulent des «fleuves d'eau vive»?

Tu t'es désaltéré, mais es-tu un canal pour que l'eau de la grâce coule par toi vers de pauvres cœurs altérés?

Est-ce que tu n'obstrues pas souvent ce canal par ta négligence, ton insouciance et ta timidité?

Remarquez maintenant ce qui s'ensuit pour Pierre.

C'est une vie nouvelle que celle dans laquelle il entre. Les anciennes choses sont déplacées et remplacées. «Ils quittèrent tout, et le suivirent.»


Christ vient prendre la place, II occupe désormais les pensées et les affections; Il devient la vie, tellement que Pierre dira plus tard à Jésus:

«À qui irions-nous? Tu as les paroles de la vie éternelle»,

comme Paul disait aussi:

«Pour moi, vivre c'est Christ.»

C'est là ce qui vous sort du moi, du monde et du mal, car on est introduit là où Christ est tout. On quitte tout, le moi, le monde et le mal, et on le suit, Lui.

Pierre, à partir de ce moment, marche dans un sentier lumineux où le jour va croissant jusqu'à ce que la lumière soit dans son éclat: l'éclat de la gloire céleste.

Il y aura des manquements, des ignorances et même une chute bien grave. Mais il est entré dans le sentier glorieux; Christ le supporte, le reprend, l'instruit, le relève; Christ reste son tout; il peut dire: «Tu sais, Seigneur, que je t'aime.»

Suivre Jésus! c'est le sentier où II a marché sur la terre. Quelle grâce et quel honneur! Il l'a dit:

«Si quelqu'un me sert, qu'il me suive, et où je suis, moi, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu'un me sert, le Père l'honorera.»

Mais le sentier de Jésus fut un sentier de séparation, d'opprobre, de douleur, de persécution et de mort. Pourrions-nous, voudrions-nous en avoir un autre?

Quel que soit le sentier, Pierre suit Jésus.

Il souffre avec Christ: eh bien, qu'importe! il se réjouit quand même d'une joie ineffable et glorieuse.

Où est Pierre maintenant après l'opprobre du monde et les souffrances?

Il est près de Christ. Il attend là le moment où il paraîtra avec Lui dans la gloire. Oui, son sentier commence dans la barque, aux pieds de Jésus comme un pécheur perdu, brisé; son sentier, continué dans l'épreuve pour le nom de Jésus, se termine dans la gloire, comme celui de son Maître bien-aimé. Et c'est le seul chemin.

LA CROIX D'ABORD, ET PUIS LA COURONNE.

Lecteur, avez-vous mis le pied dans ce sentier?

Vous direz: «Je ne suis pas appelé à être apôtre.»

Non, mais vous êtes appelé à être sauvé, vous êtes appelé à suivre Jésus.

Vous n'êtes pas chrétien, si vous ne suivez pas Christ; vous n'êtes pas digne de Lui.

Écoutez ses propres paroles:

«Celui qui ne prend pas sa croix et ne vient pas après moi, n'est pas digne de moi.»

Êtes-vous un pécheur perdu? Avez-vous besoin d'être sauvé?

Avez-vous besoin de paix?

Désirez-vous être sans crainte?

C'est Christ qui sauve;

c'est Lui qui a fait la paix par le sang de la croix; c'est Lui qui dit: «Ne crains pas», en déployant devant vous toutes les richesses de son amour.

Êtes-vous venu vers Lui?

Si vous le connaissez comme votre Sauveur, il est impossible que cela ne vous sorte pas de tout ce qui n'est pas Lui. C'est votre privilège.

La dignité du chrétien est de renoncer à tout et de souffrir pour Christ, afin de régner avec Lui.

Paul aussi, appelé par Jésus du sein de la gloire, n'avait plus qu'un objet, qu'une pensée, et ne faisait qu'une chose: il voyait Christ, suivait Christ et tendait vers Christ. Il estimait toutes les autres choses comme un néant, comme des ordures en comparaison de l'excellence de Christ. S'il vivait dans ce corps, c'était dans la foi au Fils de Dieu qui l'avait aimé et s'était donné pour lui. Et il nous dit: «Soyez mes imitateurs.»

Vous voudriez être sauvé et ne pas suivre Christ!

Cela ne se peut pas!

«Sortons vers Lui, hors du camp, portant son opprobre», voilà la place du chrétien en attendant la cité céleste!

Ah! cher lecteur, c'est un sentier de joie, de paix et de louanges que celui qui a été foulé par le Seigneur de gloire et qui est éclairé par sa lumière. Et quelle allégresse ce sera, au bout du sentier, de l'entendre nous dire:

«Cela va bien, bon et fidèle serviteur, entre dans la joie de ton Seigneur.»

Que le Seigneur nous accorde, à vous et à moi, d'entrer dans cette joie!



 

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