Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

L'ÂME DÉLIVRÉE

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Représentez-vous un joli village du centre de l'Angleterre; des maisonnettes à toits de chaume, groupées sur le versant d'une colline; des sentiers bordés d'églantiers et de chèvrefeuilles, puis un ruisseau murmurant au fond d'un vallon, sous un dôme de hêtres et de chênes.

J'étais là en séjour chez mon frère, qui occupait depuis peu la cure de l'endroit. C'était la première promenade que je faisais avec lui, et je ne pus réprimer un cri d'admiration en face de ce charmant tableau.

À en juger par l'extérieur, dit mon frère, c'est un village idéal, et ces chaumières ne devraient abriter que des heureux; mais la misère et la tristesse s'y cachent comme ailleurs. Pour t'en convaincre, tu n'as qu'à entrer dans la première maison que nous trouverons sur notre chemin, celle-ci, par exemple, à notre droite. Il y demeure une femme qui est l'image du désespoir: les voisins la tiennent même pour folle; elle se croit perdue, et tous mes efforts pour lui apporter les consolations de l'Évangile sont restés inutiles jusqu'ici.

Mon frère ouvrit la porte du jardinet, et, m'ayant quittée pour faire une autre visite, me laissa entrer seule dans la maison. Je sentais que Dieu seul pouvait agir en pareil cas, et j'élevai mon cœur à Lui, le priant de me donner un message de sa part pour cette âme angoissée.

La pauvre femme était à l'ouvrage lorsque j'entrai chez elle; mais elle le quitta dès que je lui eus dit que je venais la voir. Elle m'avança une chaise et nous nous assîmes en face l'une de l'autre. Nous étions dans une vaste pièce, avec une cheminée antique et des dalles de pierre en guise de plancher.

Après lui avoir parlé de notre état de péché, je lui montrai comment le sang de Jésus les couvre et les efface; mais, sur mes explications, son visage s'assombrit et elle s'écria d'une voix solennelle:

«Il n'y a point de paix pour le méchant, a dit mon Dieu

Non, répondis-je, point de paix tant que nous la cherchons en nous-mêmes; MAIS IL Y A UNE PAIX PARFAITE EN JÉSUS: «Il EST NOTRE PAIX

Demandant du fond de mon cœur à Dieu de lui révéler Jésus comme son Sauveur, je continuai à lui parler de l'entière suffisance du salut qu'il a accompli, et lui citai quelques passages, tels que ceux-ci:

«Nous avons tous été errants comme des brebis, nous nous sommes détournés chacun en suivant son propre chemin: mais, ajoute l'Écriture,

«L’Éternel a mis sur lui l'iniquité de nous tous»,

et encore:

«II a porté nos péchés en son, corps sur le bois.»

La pauvre femme détourna la tête, mais je vis des larmes rouler sur son pâle visage, à demi caché par un grand chapeau de paille.

Je lui parlai de l'amour de Jésus, qui était venu pour chercher et sauver ce qui était perdu, et, lui rappelant le prix qu'il avait payé pour notre rançon, je sentis que le Seigneur me donnait chacune de ces paroles.

Ne voulez-vous pas accepter maintenant le salut que Dieu vous offre? lui demandai-je enfin.

Je dois attendre le temps qu'il a marqué pour cela, me répondit-elle. Peut-être qu'il me
donnera la paix au moment de ma mort: Il a son temps marqué.

Voyons dans sa parole quel est le temps marqué par Lui, dis-je en ouvrant ma Bible; je
ne vous demande pas de croire mes paroles, mais celles de Dieu: croyez-vous que tout ce qu'elle dit soit vrai?

Oui.

Eh bien, Dieu dit, dans 2 Corinthiens VI, 2:


«Voici, c'est MAINTENANT le temps agréable; voici, c'est MAINTENANT le jour du salut».

Vous le voyez, le temps marqué de Dieu, c'est «MAINTENANT».

Oui, dit-elle en hésitant.

Je repris: «C'est Dieu qui m'a envoyée vers vous cette après-midi, et le message que je vous apporte vient de Lui; ne voulez-vous pas le croire?

L'expression de ma pauvre amie montrait qu'une lutte terrible était engagée dans son âme: Satan s'efforçait de retenir sa victime dans ses chaînes, tandis que je priais intérieurement le Seigneur d'accomplir en elle son œuvre de délivrance.

Nous étions toutes deux si absorbées, que nous ne nous étions pas aperçues des heures qui s'écoulaient, et que nous ne pensions pas à nous séparer: cependant le crépuscule qui venait me disait qu'il était temps de rentrer chez moi; mais je ne pouvais le faire avant que cette pauvre âme eût trouvé la paix. Je la suppliai de nouveau de venir à Jésus sans attendre, et d'accepter la grâce qu'il lui avait acquise.

Il y eut encore un silence, puis elle me dit:

Si vous êtes venue de la part de Dieu; si c'est Dieu qui vous a envoyée, ajouta-t-elle encore, d'une voix lente et grave, et si vous m'apportez un message de sa part, le temps marqué doit être venu.

Alors, vous acceptez, maintenant, Jésus pour votre Sauveur?

Oui, murmura-t-elle avec émotion.

Nous nous agenouillâmes sur les dalles, et je demandai au Seigneur de lui aider à venir à Lui, telle qu'elle était, et de la garder dans une entière confiance en Lui. Ses larmes coulaient pendant que je priais; je n'oublierai jamais cette scène!

Je revins le lendemain, et je la trouvai paisible et heureuse, ne s'occupant plus de ses sentiments, mais regardant seulement à Celui qui était mort pour lui donner la vie et la paix.

Elle me raconta alors que le Seigneur Jésus l'avait attirée à Lui trois ans auparavant, mais que Satan n'avait cessé de troubler sa paix par des doutes, et de détourner ses regards de Christ pour l'occuper toujours de son état. C'est ce qui l'avait réduite au désespoir. Mais Christ avait enfin brisé ses chaînes et l'avait délivrée.

«SI LE FILS VOUS AFFRANCHIT, VOUS SEREZ RÉELLEMENT LIBRES.»

Venez au Sauveur qui vous aime;

Venez, II a brisé vos fers;

Il veut vous recevoir Lui-même,

Ses bras vous sont ouverts.



 

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