LA FÊTE TROUBLÉE
Un jeune homme mondain et dissipé annonça un jour à sa pieuse mère qu'il allait au bal ce soir-là. Elle chercha à l'en dissuader, et, pour cela, eut recours à toutes sortes d'arguments. Il répondit:
— Ma mère, je veux aller à ce bal; il est donc tout à fait inutile que vous me parliez à ce sujet.
Le soir vint. Comme le jeune homme s'apprêtait à sortir, sa mère l'arrêta et lui dit encore:
— Mon ami, crois-moi, ne va pas dans ce lieu de dissipation.
Il la repoussa avec impatience.
— Eh bien! mon fils, reprit la mère, tandis que tu danseras au bal avec tes compagnons de folie, ta mère, à genoux aux pieds du Seigneur, sera à le supplier de convertir ton âme.
Le jeune homme sortit; le bal commença. Mais au lieu de la gaieté qui règne habituellement dans les fêtes mondaines, une tristesse inexplicable semblait peser sur celle-ci.
Jamais je n'ai assisté à une réunion si ennuyeuse, disait l'un.
Nous aurions mieux fait de rester chez nous, reprenait un autre; personne n'a d'entrain, personne n'a l'air disposé à s'amuser.
— Mais qu'avons-nous donc ce soir? continuait un troisième; vraiment, je ne puis m'en rendre compte.
Le jeune homme fondit en larmes.
— Je le sais, moi! s'écria-t-il. En ce moment, ma pauvre vieille mère prie pour son fils léger et impie. C'est la dernière fois que je mets les pieds dans un lieu comme celui-ci.
Il prit son chapeau et se hâta de sortir. Le Seigneur exauça les prières de la mère. Son fils fut converti et trouva en Christ la paix et le bonheur.
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