Je ne doute pas que le Seigneur ne nous donne, dans les trois paraboles du chapitre XV de l'Évangile de Luc, le développement des voies de la Trinité.
– Dans la première, le Fils de Dieu nous est présenté comme le bon Berger s'en allant après la brebis perdue.
– Dans la seconde, sous la figure de la femme qui allume sa lampe et qui cherche diligemment sa drachme, Dieu nous présente l'activité du Saint-Esprit et la peine qu'il prend pour faire briller un témoignage au milieu de ce monde de ténèbres.
– La troisième nous apprend comment le Père reçoit le pécheur repentant quand celui-ci est ramené.
Dans celle-ci, dans le prodigue, nous pouvons voir l'œuvre de Dieu dans le pécheur, dans les deux précédentes, il s'agit de la souveraineté et de l'activité de la grâce qui s'en va, dans l'amour, chercher ce qui était perdu, et ramène le pécheur sans que celui-ci ait aucune part dans l'œuvre.
Cette énergie persévérante de l'amour se trouve dans le Berger lui-même: le bon Berger est en souci de sa brebis, et ne lui laisse rien à faire pour trouver le chemin de la maison, car il la prend sur ses propres épaules.
La parfaite grâce du Seigneur Jésus apparaît en ceci, cette grâce dans laquelle Il s'est ainsi chargé du fardeau de chacun de nous, de nos tentations et de nos difficultés tout le long du chemin. Christ est le Berger et le Surveillant de nos âmes (1 Pierre II).
Remarquez, au verset 6, le caractère particulier de cette joie du Berger qui a trouvé sa brebis perdue:
«Et, étant de retour dans sa maison, il appelle ses amis et ses voisins, leur disant: Réjouissez-vous avec moi, car j'ai trouvé ma brebis perdue.»
Où trouver un tableau plus vrai et une expression plus pleine de la joie d'une personne heureuse? La joie déborde toujours.
Dans la seconde parabole, nous retrouvons le même principe général.
La peine que prend le Saint-Esprit en cherchant les pécheurs dans le monde, nous est représentée par les soins que prend la femme qui est à la recherche de sa drachme: celle-ci ne pouvait avoir elle-même ni trouble ni joie.
La différence entre cette seconde parabole et la première est celle-ci, que, dans la première, le Berger porte tout le fardeau, tandis que, dans la seconde, la peine que prend la femme pour trouver la drachme perdue montre qu'elle portait assez d'intérêt à sa drachme pour qu'elle se donnât toute cette peine afin de la trouver.
C'est ainsi que l'amour de Dieu agit envers nous, afin de nous tirer de ce monde de ténèbres et de nous ramener à Lui-même. Quelle œuvre que celle de ramener le cœur de l'homme à Dieu!
Si tirer le monde du néant par une parole a été quelque chose de grand, — le racheter a été quelque chose de plus grand!
S'il s'agit de l'homme tel qu'il est en lui-même, il ne pouvait jamais revenir à Dieu. Mais regardez à ce que Dieu est en Lui-même, et voyez qui ou quoi peut résister à sa grâce!
Quoi qu'il en soit, il s'agit de la joie de celui qui trouve, et non pas de la joie de l'objet qui est trouvé: «Réjouissez-vous avec moi, car j'ai trouvé «ma brebis», — «ma drachme», — «qui était perdue».
Et pour ce qui concerne le prodigue qui remonte vers son père, qui fit le festin?
Était-ce le jeune homme? — ou bien était-ce le père, disant à ses serviteurs: «Mangeons et faisons bonne chère, car mon fils que voici était mort, et il est revenu à la vie; et il était perdu, et il est retrouvé»?
Tous les gens de la maison partagèrent la joie du cœur du père, tous, excepté le malheureux frère aîné, l'homme à propre justice (le pharisien, le Juif), auquel le père répondit:
«II fallait faire bonne chère et se réjouir, car celui-ci, ton frère, était mort et il est revenu à la vie; il était perdu et il est retrouvé.»
Il s'agit de la joie que Dieu a à recevoir un pécheur qui se retourne vers Lui.
Dans l'histoire du prodigue à elle seule, toute la gloire de la grâce n'est pas manifestée comme elle apparaît dans la réunion des trois parties de ce merveilleux chapitre.
Dans la première parabole, je le répète, celle de la brebis, le Berger se charge de tout le fardeau de celle-ci;
la femme recherchant sa drachme nous représente la patiente et diligente activité du Saint-Esprit.Avant que le prodigue quittât effectivement la maison paternelle, il s'était déjà moralement éloigné, et son départ ne fut que la manifestation du péché qui était dans son cœur.
Il était tout aussi coupable quand il demandait la part de bien qui lui revenait et qu'il franchissait le seuil de la maison de son père, que lorsqu'il mangeait des gousses avec les pourceaux dans le pays éloigné; il était là, sans doute, plus misérable, mais son cœur s'était déjà éloigné auparavant.
Un homme peut aller plus avant qu'un autre dans la voie du péché; mais si nous avons tourné le dos à Dieu, nous sommes entièrement mauvais et corrompus. Dans ce sens, «il n'y a pas de différence».
Le mal moral était le même en Ève: elle abandonna Dieu pour le fruit d'un arbre; elle pensa en réalité que le diable était un bien meilleur ami pour elle que Dieu, et elle crut sa parole au lieu de tenir ferme celle de Dieu.
Satan est menteur dès le commencement, et, à la croix, le Seigneur Jésus le démontre.
Il en coûta au Seigneur sa vie pour constater que Dieu était bon.
Christ vint pour contredire le mensonge du diable que l'homme croyait, et sous lequel gît le monde tout entier.
La grâce et la vérité vinrent par Jésus-Christ; et, au prix même de sa vie, elles furent établies par Lui à la croix.
L'homme ne peut se passer de Dieu, et, depuis le commencement, le monde tout entier a été un mensonge public contre Dieu.
Qui pouvait le démasquer?
Voyez la créature, comme elle est en travail et soupire sous la servitude de la corruption.
Voyez la Providence, — et dites-moi, si Dieu est bon, comment il se fait qu'un enfant se tord dans la douleur?
Comment concilier ces deux choses:
1. le méchant prospère,
2. l'homme juste souffre?
Mais quand je vois Christ sur la croix, je vois ce que Dieu est!
La mort devient le partage de l'homme à cause du péché; mais Christ prend mon péché sur Lui-même, qui est sans péché; II s'abaisse jusqu'à la mort, à la croix, et ainsi il détruit le mensonge de Satan qui avait dit: «Vous ne mourrez nullement» (Genèse III).
Ainsi, la vérité de Dieu fut rétablie ici-bas dans l'œuvre et la personne du Seigneur Jésus, et nulle autre part. En Lui, nous voyons la sainteté, la vérité et l'amour, — quoi qu'il en dût coûter.
(Extrait.)
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