Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

«L'ABONDANCE DE LA GRACE»

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«Jésus-Christ est venu au monde pour sauver les pécheurs» (1 Timothée I, 15).

«Le Fils de l'homme est venu pour sauver ce qui était perdu» (Matthieu XVIII, 11).

«Jésus dit: Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs» (Marc II, 17).

Un serviteur de Dieu était assis un matin dans sa chambre, lorsqu'on vint lui annoncer la visite d'une dame qui lui était personnellement inconnue, quoiqu'il eût entendu parler d'elle comme d'une personne pieuse.

Elle venait le prier d'aller voir une jeune fille mourante dans une ville voisine.

«Pardonnez-moi, monsieur d'être venue d'aussi bonne heure; mais je n'osais tarder plus longtemps. Je suis persuadée que c'est le Seigneur qui a dirigé mes pas vers vous. Toute la nuit j'ai été poursuivie par la pensée de cette âme qui est sur le bord de l'éternité et qui n'a peut-être aucune espérance de salut. Je vous prie d'y aller sans délai. Je ne puis cependant vous donner aucun mot d'introduction pour la famille de mademoiselle H., puisque je ne la connais pas, et que ce n'est que par hasard que je viens d'apprendre l'affliction qui l'a atteinte. Tout ce que je sais, c'est que ce sont des gens riches qui demeurent près de la ville d'U.»

Au premier moment, M. C. hésita, car il devait partir le lendemain pour plusieurs semaines et il avait bien des choses à faire avant son départ. Cependant, après réflexion, il se crut appelé par le Seigneur à suivre cette direction inattendue, car la ville d'U. avait été tout dernièrement le sujet de ses prières, et il avait attendu du Seigneur l'occasion d'y aller annoncer l'Évangile de grâce.

N'était-ce pas une réponse à ses prières et ne pouvait-il pas compter que Dieu voulait, par son moyen, bénir cette jeune âme?

Il prit donc le train pour U. Arrivé là, après s'être informé, on lui indiqua une belle maison près de la ville comme demeure de M. H. Sur la porte, on avait attaché une carte avec ces mots. «Entrez sans sonner», ce qu'il fit.

Un domestique vint à sa rencontre et lui dit que M. H. n'était pas à la maison. Ayant demandé à voir madame H., on le conduisit auprès d'elle.

Sans préliminaire, M. C. expliqua le but de sa visite:

Je suis un serviteur de Dieu, dit-il, et je suis chargé, de la part de mon Maître, d'un message de salut pour mademoiselle votre fille à qui il ne reste, d'après ce que l'on m'a dit, que quelques jours de vie ici-bas. Voulez-vous me permettre de la voir, afin que je puisse m'acquitter de mon message?

Impossible, monsieur, de vous accorder votre requête, répliqua madame H, ma fille est beaucoup trop malade pour recevoir quelqu'un d'inconnu. Il est même probable qu'elle ne passera pas la journée.

C'est une raison de plus, madame, répondit M. C, pour qu'il me soit permis de lui dire sans délai ce dont je suis chargé de la part du Seigneur, afin qu'elle puisse rencontrer le Dieu saint.

Ne vous inquiétez pas quant à cela, monsieur, je vous en prie. Ma fille a toujours été bonne et aimable, et le pasteur lui a fait visite.

Dois-je comprendre, madame, dit M. C, que vous prenez sur vous-même la responsabilité de refuser, pour votre fille, le message que Dieu lui envoie, et cela, quand vous la croyez sur le bord de la tombe?

Mais tout ce que M. C. put obtenir de la mère de la jeune fille fut cette réponse:

Si mon mari vous accorde votre requête, je n'y mettrai aucun obstacle.

Où donc était M. H.? À son bureau en ville! M. C. se mit à sa recherche.

Arrivé au bureau, un employé lui dit que M. H. devait bientôt rentrer, et il s'assit pour l'attendre.

Après une heure d'attente, on lui dit qu'il était plus que probable que M. H. s'était décidé à retourner chez lui au lieu de se rendre à son bureau. M. C. se remit donc en route pour la maison de M. H. Chemin faisant, il vit de loin un monsieur qui venait à sa rencontre, et il apprit d'un passant que c'était M. H.

à peine l'eut-il salué, que M. H. lui dit:

Je suppose que vous êtes la personne qui est venue ce matin demander à voir ma fille. Je regrette que vous ayez pris autant de peine, car il est impossible que vous la voyiez.

Mais M. C. ne se découragea pas. Tout en s'acheminant avec M. H. vers la maison, il s'efforça de lui faire comprendre que, si même sa visite devait raccourcir de quelques heures la vie de mademoiselle H. dans ce monde, ce n'était rien en comparaison de la vie éternelle qu'il désirait lui offrir de la part de Dieu.

Mais elle a déjà reçu tant de visites aujourd'hui, dit le père.

Qu'importe donc une de plus? reprit M. C.

Eh bien! comme vous voudrez, dit M. H.; seulement, ne restez pas longtemps.

Vous pouvez être tranquille, répondit M. C, trop heureux d'avoir réussi à gagner sa cause.

Arrivé à la maison, on le conduisit auprès de mademoiselle H., et un coup d'œil suffit pour lui montrer que la main de la mort s'était déjà étendue sur elle.

Toute la famille était autour du lit de la malade; mais que pouvaient faire les parents dans un pareil moment?

Qui est-ce qui peut ôter l'aiguillon de la mort, si ce n'est le Seigneur Jésus?

Lui qui a bien voulu passer par la mort afin de lui ôter ses terreurs pour ceux qui croient en Lui et qu'il a purifiés de tout péché.

Cher lecteur, approchez-vous avec moi du lit de mort de mademoiselle H., et écoutez les paroles qui sortirent de sa bouche et qui frappèrent les oreilles de M. C. au moment où il entrait dans la chambre:

Je suis perdue! je suis perdue! je n'ai point 
espérance!

Il n'est pas possible que tu sois perdue, mon enfant, répondait sa mère pour la soutenir, tu as toujours été bonne et aimable, et tu as passé une saison dans le monde, à Londres, sans qu'on puisse te reprocher quoi que ce soit.

Oh! ce n'est pas cela, répondit la jeune mourante, c'est que je n'ai jamais fait une seule chose pour Dieu.

À ce moment, M. C. s'approcha du lit et prit la parole:

C'est bien vrai, mademoiselle, ce que vous venez de dire: vous n'avez absolument rien fait pour Dieu; mais écoutez, je vous en prie, ce que Jésus a fait pour vous.

Alors il lui raconta l'histoire de la croix, résultat de l'amour insondable de Dieu et de la grâce parfaite qui a su pourvoir à tous les besoins des pauvres pécheurs.

Mais mademoiselle H., à qui la grâce de Dieu était un sujet étranger, l'interrompit en disant:

Ah! monsieur, vous vous trompez à mon égard; vous pensez que je suis bonne, mais, au
contraire, je n'ai rien fait que pécher.

Je sais tout cela, répondit M. C, et je laisse de côté ce que vous avez fait. Pensons à Christ, occupons-nous de Lui seul et de ce qu'il a été pour Dieu et pour le pécheur. N'était-Il pas par fait, et son œuvre sur la croix n'a-t-elle pas satisfait Dieu?

Mais, insista mademoiselle H., je suis une si grande pécheresse, je n'ai rien fait de bon!

Oui, répondit M. C, vous êtes non seulement une grande pécheresse, mais une pécheresse perdue, et savez-vous que ce sont justement ces personnes-là que le Seigneur Jésus est venu sauver? «Le Seigneur Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs.» Sa mort ne vous suffit-elle pas? Elle suffit à Dieu!

Mademoiselle H. était tranquille, elle ne disait plus rien, car la lumière divine commençait à illuminer son cœur. Le reste de la famille pleurait autour de son lit, murmurant:

«Pourquoi ne nous a-t-on jamais dit ces choses auparavant?»

M. C. avait délivré son message, et, quant aux résultats, il pouvait les laisser entre les mains de Dieu, qui seul rend sa parole efficace. Il quitta mademoiselle H. avec l'heureuse assurance que la bénédiction de Dieu reposait sur cette jeune fille, quoiqu'elle n'eût pas, dans ce moment-là, la force de dire tout ce qui se passait dans son âme. Il savait que le Dieu qui lui avait révélé. son état de ruine totale lui révélerait aussi le Sauveur qui s'était donné pour elle à la croix.

Deux jours plus tard, il reçut une lettre du père, qui lui annonçait que sa fille avait trouvé une paix parfaite en se confiant tout simplement en Christ et en son œuvre sur la croix. Il fut permis à M. C. de la voir encore une fois ici-bas, et il eut la joie de pouvoir se convaincre de sa foi simple au Sauveur, et de l'assurance qu'elle trouvait en Lui pour l'éternité.


Cher lecteur, que Dieu vous accorde de reconnaître, comme l'a fait mademoiselle H., votre état de perdition devant Dieu, et de vous reposer ensuite sur Celui qui est venu sauver les pécheurs, ceux qui sont perdus.

Et à vous, chers chrétiens, à ceux d'entre vous qui liront ce petit récit, qu'il vous soit accordé de ne pas vous laisser décourager ni détourner par les difficultés du chemin que Dieu, dans sa grâce infinie, peut ouvrir devant vous pour porter son Évangile à quelque pauvre âme qui se trouve encore dans le «pays éloigné».

Rappelez-vous toujours que Dieu vous a enrichis en Christ, et que c'est à vous de vous approprier, par le Saint-Esprit, ces paroles bénies: «Comme pauvres, mais toutefois enrichissant plusieurs».

En cela, vous n'avez qu'à suivre le Seigneur Jésus-Christ, qui, étant riche, s'est fait pauvre pour vous, afin que, par sa pauvreté, vous fussiez rendus riches.



 

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