ADIEU! JE VAIS A JÉSUS
Si Dieu se plaît à exaucer les parents chrétiens qui lui demandent la conversion de leurs enfants, II se plaît aussi, et quelquefois d'une manière bien remarquable, à se servir de petits enfants pour amener à sa connaissance des membres de leur famille ou même des personnes qui les entourent.
Il y a quelques années, à Dublin, dans une chétive mansarde, une petite fille de sept à huit ans se mourait sur un peu de paille. Un sourire céleste animait son doux visage; sa main amaigrie serrait une petite Bible.
— Adieu! disait-elle; adieu! je vais à Jésus!
Près d'elle était assis son père, autrefois ignorant et fanatique, à présent chrétien humble et fidèle, grâce aux instructions et aux prières de cette enfant. La mère était là aussi, répétant à la petite mourante les paroles de foi et d'espérance qu'elle lui avait elle-même enseignées.
Où donc la pauvre enfant avait-elle appris à connaître l'Évangile et à prier le Seigneur?
À l'école du dimanche.
Et comment y était-elle allée?
Un jour, en hiver, ses parents n'avaient pu lui donner à déjeuner, et elle était entrée à l'école, parce qu'elle avait entendu dire qu'on y distribuait du pain à tous les élèves.
Heureuse enfant! on lui avait donné, en effet, le pain du corps et, de plus, «la nourriture qui subsiste jusque dans la vie éternelle». Et, maintenant, la voilà qui touche au port. Elle n'aura plus faim, car elle sera nourrie des fruits de l'arbre de vie (Apoc. XXII, 2). Son âme mangera sans cesse la manne cachée qui est dans le paradis de Dieu.
Enfants, écoutez l'Évangile et venez à Jésus. Pères et mères chrétiens, amenez vos enfants à Jésus, et ne négligez rien pour cela. Je connais des enfants qui ne vont jamais à l'école du dimanche, pour des raisons toujours peu plausibles: c'est parce qu'ils n'ont pas d'habits propres, ou parce qu'ils sont trop loin, ou que la maman ne peut arriver à les préparer de bonne heure le dimanche. Il y a tant à faire au logis!
Les parents croient souvent avoir fait assez quand, une fois le dimanche, ils auront pris leurs enfants avec eux au culte. Il est vrai que c'est leur place; mais ils apprendraient aussi à l'école du dimanche, comme la petite fille dont nous avons raconté l'histoire.
Un père de famille demeurait sur les bords du Mississippi; il était riche et un fils unique faisait sa joie. Un jour, cet enfant étant dehors à jouer, une charrette lui passa sur le corps et on l'apporta chez lui mourant.
Les parents étaient au désespoir; ils suppliaient le docteur de leur rendre leur enfant; mais lui secouait la tête et répondait: «Je n'y puis rien, il va mourir.»
L'enfant l'entendit: «Est-ce que je vais mourir?» murmura-t-il à l'oreille de son père, qui jamais ne l'avait élevé en vue de ce moment suprême; «père, prie pour moi; jamais tu n'as prié avec moi jusqu'ici; suis-je perdu? Oh! ne me laisse pas mourir ainsi: prie pour moi!»
Hélas! le père ne savait pas prier, la mère non plus, le docteur pas davantage, et la pauvre âme inquiète s'envola avant qu'un serviteur de Christ pût lui être amené pour répondre à ses besoins.
Un autre père était tout autre. Un jour, en rentrant chez lui, il trouva sa femme en larmes: «Notre enfant est plus mal, lui dit-elle; les médecins disent qu'il va mourir, et il n'en sait rien.»
Le père s'approcha doucement du lit de son fils:
«Mon enfant chéri, lui dit-il en ce moment avec un regard plein de tendresse, la mort approche, tu vas nous quitter.
— Oh! père, s'écria l'enfant, pourquoi pleures-tu? Je vais au ciel, je verrai le Seigneur Jésus, et je lui dirai que c'est toi qui m'as montré le chemin qui m'a conduit vers lui.»
Chers amis chrétiens, ne négligez pas le salut de vos enfants, sous un vain prétexte qui vous fait manquer pour eux des occasions d'être occupés de leur âme.
«Instruisez le jeune enfant dès l'entrée de sa voie,
quand il sera devenu grand, il ne s'en écartera point.»
Jeune homme, souviens-toi de ton Créateur aux jours de ta jeunesse, avant que les jours mauvais viennent, et avant que les années viennent desquelles tu dises: «Je n'y prends point de plaisir» (Ecclésiaste XII, 1).
Il m'arrive souvent de juger de l'impression que produit sur un malade et sur son entourage l'idée de la mort.
Avez-vous vu, chers amis, avec quelle ponctualité les médicaments sont pris, les traitements les plus violents endurés avec patience dans l'espoir d'une guérison prochaine? mais si la maladie fait des progrès, si les craintes augmentent chez le docteur, quelle anxiété, quelle fièvre chez tous ceux qui soignent ce pauvre être qui se cramponne à l'existence, comme si par ses forces il pouvait la retenir...
Ah! combien il est plus tranquille et plus heureux aussi, celui qui a saisi ce qui «est vraiment la vie». Il est comme la petite fille qui s'écrie avec une joie céleste: «Je vais à Jésus»; ou comme l'enfant qui trouve encore une parole de consolation pour ses chers parents affligés, mais soumis à la volonté du Seigneur, et heureux dans la pensée que celui qui les quitte va dans un monde meilleur où ils auront place aussi.
Je vais à mon Père, et ma voie
C'est Jésus-Christ;
Je suis bien heureux, et ma joie
C'est Jésus-Christ.
Et si, même dans la souffrance,
Mon cœur me parle d'espérance,
C'est que j'ai mis ma confiance
En Jésus-Christ.
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