C'était la guerre: après une terrible journée, un évangéliste était avec plusieurs autres chrétiens dans une ambulance donnant des soins aux derniers blessés. Tout à coup ils entendirent un cri, prononcé d'une voix forte: «Présent! présent!»
Le docteur s'élança vers le lit d'où la voix était partie: «Qu'y a-t-il, mon ami, que vous faut-il?
— Rien, répondit une voix faible et mourante; on faisait l'appel dans le ciel, et j'ai répondu à mon tour.»
Peu d'instants après, ce jeune soldat expirait dans les bras de ses amis; il allait auprès du Seigneur Jésus dont il avait déjà entendu la voix, quand il avait crié: «Présent! Présent!»
Et vous, mon cher lecteur, pourriez-vous vous réjouir à l'idée de quitter ce monde? L'apôtre Paul disait aux saints de Corinthe: «Absent du corps, présent avec le Seigneur» (2 Corinthiens V, 8).
Est-ce votre espérance bénie?
N'y a-t-il rien qui vous retienne dans ce monde ou qui vous fasse redouter de le quitter?
Il y a souvent des attaches qui, sans que nous nous en doutions, nous retiennent à ce monde.
Écoutez, à ce propos, une histoire qui a sa place ici:
«Deux hommes, qui avaient bu plus qu'il ne fallait, voulaient traverser, une rivière dans un petit bateau: c'était le soir. Nos deux marins improvisés ramaient tantôt ensemble, tantôt isolément, et le bateau restait toujours à la même place. Quand le jour parut, ils s'aperçurent qu'ils avaient travaillé pour rien; mais le bon sens était revenu, et ils virent qu'ils avaient oublié de lever l'ancre qui les retenait au rivage.»
N'est-il pas vrai que, pour beaucoup qui ne croient pas, il y a une attache qui n'est pas encore rompue? une ancre à lever?
Oh! chers amis, levez l'ancre! ne regrettez pas ce qui vous paraît avoir quelque valeur dans ce monde, et qui n'en a point auprès des choses du ciel.
L'apôtre Paul disait:
«Les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai regardées, à cause du Christ, comme une perte;
et je regarde même aussi toutes choses comme étant une perte à cause de l'excellence de la connaissance du Christ Jésus, mon Seigneur, à cause duquel j'ai fait la perte de toutes, et je les estime comme des ordures, afin que je gagne Christ, et que je sois trouvé en Lui n'ayant pas ma justice qui est de la loi, mais celle qui est par la foi en Christ, la justice qui est de Dieu moyennant la foi» (Philippiens III, 8).
Le
jeune
soldat connaissait et possédait cette «justice»
qui, à l'heure suprême, lorsqu'il se trouvait seul, loin de sa
famille, était la source de la paix et du bonheur éternel dont
il allait jouir dans les lieux célestes, où il se croyait déjà
quand il s'écriait:
«Présent! Présent!»
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