DIEU A LA RECHERCHE DU PÉCHEUR
La première question que Dieu a faite à l'homme déchu: «Où es-tu?» montre clairement que Dieu n'a pas voulu laisser le pécheur loin de lui, malgré le péché qui l'en tenait éloigné.
De même, quand Jésus est venu dans le monde, il a pu dire:
«Le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu» (Luc XIX, 10).
Enfin, le livre de Dieu se termine par cet appel:
«Et que celui qui a soif vienne; que celui qui veut prenne gratuitement de l'eau de la vie» (Apoc. XXII, 17).
Dieu a donc TOUJOURS cherché les pécheurs, et après même que les hommes ont mis le comble à leur péché en faisant mourir le Fils de Dieu venu comme «l'ami des pécheurs...» Dieu cherche encore le pécheur: aujourd'hui, Dieu cherche le pécheur.
Que veut-il faire de ces êtres souillés, perdus, tellement éloignés de Lui et ses ennemis, qu'ils ont fait mourir son Fils qui, dans ce monde, allait de lieu en lieu faisant du bien (Actes X, 38)?
Lisez, dans l'Évangile de Jean, chap. III, vers. 16:
«Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique,
afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais ait la vie éternelle.»
Voyez ce «AFIN QUE».
C'est pour rendre heureux un être malheureux, pour donner de l'eau vive à celui qui a soif, «de l'or passé au feu afin que tu deviennes riche, et des vêtements blancs afin que tu sois vêtu et que la honte de ta nudité ne paraisse pas, et un collyre pour oindre tes yeux afin que tu voies...» (Apoc. III, 18); c'est pour cela qu'il est dit, un peu plus loin: «Repens-toi.»
Voilà, du même coup, le moyen présenté pour posséder toutes les bénédictions promises et avoir la vie éternelle au lieu de périr: Crois en Lui... repens-toi...
Le chapitre XV de Luc nous montre trois exemples remarquables dans lesquels on voit Dieu chercher le pécheur et prendre sa joie à le trouver.
Dans le premier, c'est le bon Berger qui cherche, cherche jusqu’à quand?
Jusqu'à ce qu'il soit fatigué?
Jusqu'à ce qu'il soit nuit?
Non, lisez: «Jusqu'à ce qu'il ait trouvé sa brebis perdue.»
Écoutez un fait qui s'est passé il y a quelques années en Amérique.
Chicago, qui est aujourd'hui une ville importante, était alors un marché de grains qui s'alimentait aux grandes fermes d'alentour. Un riche propriétaire, qui était aussi un évangéliste, avait envoyé son fils au marché avec un bateau chargé de grains, et au bout du temps que nécessitait ce voyage, le fils n'arrivait pas.
Après une assez longue attente, le père part à la recherche de son fils, en proie à toutes les conjectures. Il va de maison en maison, passant partout où il avait envoyé son fils, et il apprend que le blé a été livré et payé. Alors la crainte d'un accident grave, d'un meurtre même, traverse l'esprit du père. Mais non! ce n'était pas cela.
Le jeune homme avait rencontré une mauvaise société, et il avait joué l'argent de son père.
Après avoir perdu l'argent, il avait joué le bateau, espérant rattraper le tout, et il avait vu s'évanouir cette dernière ressource.
Alors, seul, abandonné de ses compagnons de plaisir, dépouillé de tout, il s'était enfui parce qu'il avait honte de se retrouver devant son père.
Pendant longtemps le père parcourut les grandes villes d'Amérique, prêchant partout publiquement, se faisant annoncer d'avance, et racontant partout l'histoire de son fils, avec l'espoir qu'un jour son enfant l'entendrait et viendrait se jeter dans ses bras.
Enfin un jour, à San Francisco, à l'issue de la réunion, il voit, dans le fond, un jeune homme qui a laissé la foule s'écouler et qui est resté seul à l'attendre. Il le reconnaît sans peine: c'est son fils! Croyez-vous qu'il lui laisse confesser sa faute? Non! il s'élance vers lui, le serre dans ses bras, sans vouloir rien entendre de plus. Il lui pardonne gratuitement, complètement sa faute, et «le, ramène joyeux dans sa maison».
Vous voyez, chers lecteurs, cette activité du père. Comme le bon Berger, il ne se donne pas de repos jusqu'au moment où il a ramené la brebis égarée. Cette brebis, c'est son fils.
Le deuxième fait nous montre l'activité du Saint-Esprit dans la femme qui allume sa lampe, balaie sa maison et cherche diligemment sa drachme... jusqu'à ce qu'elle l'ait trouvée.
La pièce n'est pour rien dans cette œuvre, pas plus que la brebis, qui peut tout au plus se servir de ses jambes pour s'égarer toujours davantage.
Dans le troisième, nous avons un exemple plus complet, parce qu'il montre en même temps la participation à la joie du père chez celui qui a été l'objet de son amour.
L'œuvre, chez le prodigue qui a quitté la maison paternelle, a déjà commencé quand il dit:
«Je me lèverai et j'irai vers mon père.»
Le malheureux fils, comme tant de victimes de Satan, comprend enfin, par la pénible réalité qui l'entoure, qu'il n'y a de ressources pour lui que dans la maison du père. N'y a-t-il pas là des mercenaires qui ont du pain en abondance, et lui, il meurt de faim loin de son père. Aussi dit-il:
«Je me lèverai et j'irai vers mon père.»
Mais le commencement de tout, c'est qu'il a vu ses haillons, éprouvé la famine et que personne ne lui donnait rien...
Ce que Dieu veut produire chez le pécheur, c'est justement ce sentiment de la misère et du péché. «J'ai péché» est le cri de l'enfant prodigue qui indique l'œuvre de repentance commencée. Dieu veut des pécheurs, non des justes.
Un jour, un évangéliste fit une visite à des prisonniers, et, ayant obtenu la permission de leur prêcher Christ et la repentance pour le salut, il parla à ces malheureux sans les voir, du bout du couloir où donnaient les portes de leurs cellules respectives, ayant devant lui les murs.
Son évangélisation finie, il s'approcha des cellules dont le guichet avait été laissé ouvert pour que sa voix pût pénétrer à l'intérieur.
Dans la première, celle d'où l'on avait pu le mieux entendre, des hommes jouaient aux cartes, et sans doute ils en avaient fait autant un moment plus tôt...
— Eh bien, mes amis, leur cria-t-il, où en est-on ici?
L'un d'eux se retourna:
— Nous sommes d'honnêtes gens, monsieur; il s'est trouvé des faux témoins qui nous ont fait condamner, mais nous sommes tous innocents.
Alors, répondit le missionnaire, Jésus n'a rien à faire parmi vous: ce sont des coupables qu'il lui faut.
L'évangéliste passe à la seconde cellule.
— Et vous, mon ami, n'avez-vous rien à me dire?
— J'ai eu du malheur, répondit celui-ci; une funeste ressemblance a trompé mes juges; j'ai été pris pour un autre et injustement puni.
Là encore il n'y avait rien à faire.
À côté, même réponse:
— J'étais en mauvaise compagnie; on m'a pris à la place des vrais coupables.
Plus loin:
— Nous serons jugés avant peu, mais on ne peut manquer de nous relâcher: pas la moindre charge ne s'élève contre nous.
Partout des justes, des innocents; personne qui eût besoin d'un Sauveur. Tous se drapaient avec orgueil dans les lambeaux de leur propre justice.
«Le découragement m'avait saisi», ajoute le missionnaire, «toutefois je ne voulus pas laisser de côté la dernière cellule. C'est à peine si le son de ma voix avait pu y arriver, et cependant ce fut là que je trouvai celui qui avait besoin de secours.
Un homme était assis, la tête pressée dans ses mains; de grosses larmes coulaient entre ses doigts:
— Qu'y a-t-il? lui demandai-je.
— Mes péchés m'étouffent, répondit-il; ils sont si lourds, que je ne puis les porter.
— Dieu en soit loué! m'écriai-je.
Il releva la tête:
— C'est vous qui avez prêché tout à l'heure, n'est-ce pas? Vous avez dit que vous étiez un ami; comment donc vous réjouissez-vous de mon désespoir?
— Je vais vous l'expliquer bien vite, répliquai-je.
Si vos péchés pèsent si lourdement sur votre âme, vous chercherez quelqu'un qui puisse vous soulager, et c'est de cela que je me réjouis. Jésus seul peut le faire; allez à Lui.
— Le Seigneur Jésus! Non, ce n'est pas lui qui me soulagera, car je l'ai offensé pendant toute ma vie.
— Cela ne fait rien; le sang de Jésus-Christ, le Fils de Dieu, purifie de tous péchés. Et je continuai longtemps à lui parler de ce Sauveur, venu pour ceux qui sont perdus; pour appeler à la repentance non les justes, mais les pécheurs.»
Cet homme, écrasé sous le poids de sa vie passée, ne pouvait admettre la possibilité du salut pour un coupable tel que lui.
Le missionnaire pria avec lui, chacun à genoux, l'un d'un côté, l'autre de l'autre côté de la lourde porte. Sur sa demande instante et réitérée, le prisonnier à son tour pria, il cria à Dieu, et c'était la prière du péager: «Seigneur, sois apaisé envers moi qui suis pécheur!»
Je n'ajoutai rien, dit l'évangéliste; je lui tendis la main par la petite ouverture et j'y reçus une larme brûlante qui pénétra jusqu'au fond de mon âme. C'était bien une larme de repentance: cet homme se croyait perdu.»
Le lendemain, un grand changement s'était produit chez cet homme: il était passé des ténèbres à la lumière, sans qu'il sût dire lui-même comment cela s'était fait. Vers minuit, au plus fort de l'angoisse, il s'était tout d'un coup senti déchargé de ses péchés et avait pu louer Dieu. C'était désormais un homme heureux.
J'ai raconté cette histoire un peu longue pour faire voir que Dieu aime trouver des pécheurs qui se sentent vraiment perdus.
Il est impossible de sentir ce que c'est que «d'être sauvé», si, premièrement, on n'a compris que l'on «était perdu».
Les deux mots «sauvé», «perdu», correspondent à deux positions, les deux seules possibles et entre lesquelles il n'y a point d'alternative.
Laquelle est la vôtre, ami lecteur?
Si vous vous sentez perdu, — c'est très bien, vous pouvez être sauvé; mais le pire de tout serait de croire que vous n'êtes pas «perdu» sans pouvoir dire que vous êtes «sauvé».
Dieu veuille toucher votre cœur justement en vous montrant combien Il prend de peine à chercher le pécheur.
Que cet amour vous presse d'accepter le salut par grâce, et que d'abord vous puissiez sentir que, si vous n'êtes pas sauvé, vous êtes perdu.
Zachée, l'eunuque de la reine Candace, Saul de Tarse, Marie de Magdala, de laquelle Jésus chassa sept démons; la pécheresse du puits de Sichar, et tant d'autres sauvés, sont des exemples frappants de ce soin de Dieu à chercher le pécheur, quand ce serait le plus grand des pécheurs, même une femme adultère qui a refusé un verre d'eau au Fils de Dieu!
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