CORRESPONDANCE

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Question:

Dans Matth. XX, 13, il est dit: «II y a beaucoup d'appelés, mais peu d'élus»;

puis encore (chap. VII, 14): «Étroite est la porte, et resserré le chemin qui mène à la vie, et peu nombreux sont ceux qui le trouvent».

Comment peut-on concilier ces passages avec les vers. 9-17 du chap. VII de l'Apocalypse, qui parlent d'une «grande foule que personne ne pouvait dénombrer, de toute nation et tribus et peuples et langues, vêtus de longues robes blanchies dans le sang de l'Agneau»?

Réponse:

Los deux | premiers passages se rapportent à l'opération de la grâce de Dieu dans ce monde pendant le temps qui est appelé «LE JOUR DU SALUT», où Dieu est patient envers tous, ne voulant pas qu'aucun périsse, mais que tous viennent à la repentance (2 Pierre III, 9, 15.)

Ils nous montrent la manière dont les hommes accueillent le message de la grâce, et que c'est bien malgré eux que quelques-uns sont sauvés, car le cœur naturel aime le monde et ne l'abandonne pas volontiers pour se tourner vers Dieu. Comme disait le Seigneur aux Juifs, on ne veut pas aller à Lui pour avoir la vie (Jean V, 40).

On trouve que la porte est étroite et elle l'est en effet: et, à cause de cela, ON PRÉFÈRE UN CHEMIN LARGE où l'on peut faire sa propre volonté et gaspiller son temps, malgré les avertissements de l'Évangile qui disent que le chemin spacieux mène à la perdition.

Même lorsque quelqu'un est appelé à la dernière heure et, comme Saul de Tarse, contraint d'entrer au service d'un Maître bon et débonnaire, qu'il n'avait pas connu jusqu'alors, ceux qui s'attachent à la justice selon l'homme trouvent à redire contre la grâce, et ne jouissent pas de cet amour libre et parfait qui nous bénit, non parce que nous avons mérité quoi que ce soit, mais parce que Dieu est amour, et qu'il agit vis-à-vis de nous selon ce qu'il est.

C'est là, en effet, ce qui expliqua le troisième passage qui se rapporte à un temps tout différent, car il est question du moment où la terre sera abandonnée au méchant, le temps de «la grande tribulation», comme le vers. 14 le dit clairement (comparez Matth. XXIV, 21).

Ce sera après l'enlèvement de l'Église, quand le témoignage qui est actuellement rendu dans le monde sera terminé.

À la veille des terribles jugements qui seront exécutés sur la terre, Dieu agira d'une manière extraordinaire pour retirer encore un grand nombre d'âmes de la destruction générale et de la puissance de Satan.

Celles-ci ne feront pas partie de l'Église, l'épouse de Christ, mais elles jouiront néanmoins du bonheur qui leur est préparé, étant des «bienheureux» qui seront conviés au banquet des noces de l'Agneau (Apoc. XIX, 9).

Qu'elle est merveilleuse la grâce qui se déploie ainsi dans un temps aussi sombre, et qui sera de courte durée!

Rappelons aussi, quant à ces passages, que ceux de Matthieu parlent de l'état des choses dont chacun peut se rendre compte, des choses qui existent autour de nous dans ce monde,

tandis que celui de l'Apocalypse présente un résultat final où le point de vue est entièrement différent.

Le temps de la grâce, LE JOUR ACTUEL du salut dure depuis longtemps; mais à chaque endroit, comme en chaque époque, le troupeau est toujours «le petit troupeau».

Toutefois, si on voyait l'ensemble, la réunion de tous ceux qui ont été sauvés depuis le jour de la Pentecôte, n'y aurait-il.pas une grande foule aussi?

Et combien seront trouvés qui ne sont pas manifestés à nos yeux?

Il n'en reste pas moins vrai que la porte est étroite et qu'à quelque époque que ce soit, il faut l'énergie qui vient de Dieu pour se décider à y entrer.