Il est écrit: TA PAROLE EST LA VERITE(Jean 17.17)... cela me suffit !

LE REÇU DU PERCEPTEUR

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Il y a quelque temps que j'eus occasion de payer une somme de 100 francs au percepteur des impôts. Comme il me tendait le reçu, je lui dis:

«C'est une bonne chose de ne devoir rien à personne.

Certainement, fut sa réponse; mais peu de gens peuvent le dire.

Eh bien, je puis le dire: je ne dois rien à personne sur la terre; mais, ce qui est bien préférable, je ne dois rien au trône de Dieu sous le rapport de la culpabilité. Comme pécheur pardonné, je dois à Dieu une éternité de louanges, mais pas la moindre chose quant à mes péchés.


J'ai un reçu en règle pour la lourde dette que j'avais vis-à-vis de la justice éternelle. Me permettez-vous de vous demander s'il en est ainsi pour vous?

Je le pense, dit-il.

Et quel est le reçu? demandai-je.

J'ai le sentiment et la conviction intimes que mes péchés me sont pardonnés.

Oh! dis-je, cela ne signifie rien. C'est très bien d'avoir «la conviction et le sentiment intimes», mais comme reçu, cela ne vaut pas un reçu.

J'ai «le sentiment et la conviction intimes» que je viens de vous donner cinq pièces de 20 francs; mais supposez que je m'en aille sans votre reçu et que quelque chose vous arrive, n'est-il pas vrai que votre successeur me demandera l'argent, et que, si je refuse de payer, il pourra me citer en justice? J'aurai beau dire:


«J'ai le sentiment et la conviction intimes d'avoir payé l'impôt au précédent percepteur», on ne se contentera pas de cela, on me demandera le reçu.

Sans le reçu, toute ma conviction et mes sentiments ne serviront de rien.»


Mon ami le percepteur saisit la force de mon argument et dit:

«Je suppose que le reçu, c'est la mort expiatoire de Christ?

Non, répliquai-je. Ne voyez-vous pas la différence qu'il y a entre les cinq pièces d'or que je vous ai données et le reçu que vous m'avez remis? Les unes ont satisfait à ce que vous étiez en droit d'exiger de moi; votre reçu me satisfait parce que je l'ai entre mes mains, et je puis m'en aller avec la plus intime et la plus ferme conviction d'être à l'abri de toute nouvelle demande de paiement pour cet impôt.»


Cela aussi sembla clair au percepteur, mais il ne pouvait trouver une réponse à ma question qui l'intéressait réellement. Il aurait bien voulu savoir quel était ce merveilleux reçu. Je lui dis:

«Le sang de Christ a payé notre dette. Lui, béni soit-Il, a parfaitement satisfait aux droits de la justice de Dieu sur nous.

Il a pris notre place,

Il a porté toute notre culpabilité,

tous nos péchés, lorsqu'il était attaché à la croix.

Il a répondu parfaitement à Dieu pour nous et a glorifié Dieu à l'égard de nos péchés.

Il a été fait péché pour nous.

Il a subi ce que nous méritions, afin que nous puissions posséder ce que Lui méritait.

Il a été condamné et puni à notre place, afin qu'en Lui nous puissions être justifiés et acceptés de Dieu.

En un mot, sa mort précieuse a pleinement satisfait Dieu à notre égard.


«Maintenant, quel est le reçu?

C'est Christ ressuscité et glorifié, Christ assis à la droite de la Majesté dans les cieux.

Voilà la base solide et inébranlable de la conviction intime et du sentiment que nous pouvons avoir que nos péchés sont pardonnés, notre culpabilité ôtée et toute condamnation enlevée de dessus nous. «II A ÉTÉ LIVRÉ POUR NOS FAUTES», voilà le paiement; «II est ressuscité pour notre justification», voilà le reçu.

L'Homme qui a porté nos péchés sur le bois est maintenant dans la gloire.

Comment y est-il arrivé?

La justice éternelle l'y a placé.

Sur quel fondement?

Celui-ci: Il a complètement effacé tous nos péchés, toutes nos offenses, toute notre condamnation.

La couronne de gloire qui ceint son front béni, — et non nos pauvres sentiments ni nos convictions, — voilà le reçu que Dieu nous donne de tout ce que nous lui devions.

«C'est pourquoi si le diable ou tout autre accusateur vient nous attaquer, que lui dirons-nous?

Aurons-nous recours à notre sentiment intime et à notre conviction?

Assurément non.

Montrons notre reçu; montrons l'Homme dans la gloire, le Vainqueur glorifié, portant sur son front le diadème de gloire.

Voilà la seule, la toute suffisante réponse. Nous ne devons jamais repousser l'adversaire en faisant appel à quoi que ce soit en nous ou qui vienne de nous, ni à notre repentance, notre conversion, nos sentiments ou nos expériences, ni à nos habitudes changées, nos goûts nouveaux ou nos bonnes œuvres, bien que ces choses soient des fruits inséparables de la vie nouvelle.

Nous n'avons à en appeler qu'à une seule chose, au seul reçu que Dieu nous ait donné, savoir, UN HOMME GLORIFIÉ SUR LE TRÔNE DE LA MAJESTÉ DANS LES CIEUX.

Cela seul réduit au silence tout accusateur, satisfait la conscience, tranquillise le cœur et glorifie Dieu, le Dieu béni aux siècles des siècles.»


 

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